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Présentation de la retenue de Kierma
Localisation géographique et administrative
La retenue de Kierma se situe dans le bassin versant du Nakambé (Cf. carte 3). Elle est localisée par les coordonnés géographiques (UTM WGS 84) de longitude W -1,24431 et latitude N 12,01878. L’ altitude moyenne de la zone est de 290m (MEE, 2006 in (BERE, 2012)) et la surface du bassin versant amont est de 99,3 km² (PADI, 2012). La retenue se trouve à une dizaine de km de Kombissiri le chef-lieu de la province du Bazega, dans la région du Centre Sud, à environ 45 Km de Ouagadougou.
Climat
La province du Bazega a un type de climat nord-soudanien (BERE, 2012). La zone est caractérisée par une saison sèche de 7 mois sur 12, allant de Novembre à Mai. Deux types de vent sont rencontrés : l’Harmattan et la Mousson qui soufflent respectivement pendant la période sèche et humide. La pluviométrie moyenne annuelle est d’environ 950 mm (BERE, 2012).
Les données pluviométriques annuelles de la commune de Kombissiri fournies par le DRED du Centre Sud sont disponibles sur 7 ans (1997-2006). De plus, les données décadaires pluviométriques brutes sur sept ans (2004-2010) ont été fournies par la ZAT de Kombissiri. (cf figure 1).Les ZAT sont des services techniques du MAH. La station météo se situe à Kombissiri, à 8 km au nord du bassin versant.
Selon cette figure, la somme des précipitations du mois de juillet, août et septembre représente plus des deux tiers des précipitations annuelles. Comme les pluviométries moyennes annuelles pour les années 2004 à 2006 correspondent pour les deux jeux de données, une compilation a été réalisée. Durant les quatorze années, La pluviométrie annuelle varie entre 554 mm (1997) et 995 mm (2010) avec une valeur moyenne de 831 mm.
Topographie
La zone d’étude se situe sur la grande pénéplaine. Elle est caractérisée par un relief assez plat avec la présence d’inselbergs granitiques. La carte 4 montre que l’altitude du bassin versant varie entre 281 et 354 m (ASQUINAZI, 2012).
Réseau hydrographique
Le bassin versant de Kierma possède un réseau assez dense de cours d’eau indiqué par la carte 5. Il contienne quatre retenues d’eau artificielles non permanentes. L’écoulement du cours d’eau principal se fait selon un axe sud-ouest nord-est et finit sa course dans la plus grande retenue désignée comme l’exutoire du bassin versant. Ainsi, la présence de trois principaux affluents de rive droite du cours d’eau principal a été identifiée.
Les niveaux d’eau des cours d’eau et des plans d’eau varient énormément sur toute la zone d’étude. Avant les premières pluies ceux-ci sont quasi nuls sauf pour la retenue de l’exutoire ou le niveau est faible. Pendant la saison des pluies les niveaux des cours d’eau dépendent de leur position dans le bassin versant (amont et aval) et de l’influence du remplissage des barrages avec l’arrivée des pluies.
De manière générale, un niveau d’eau plus ou moins important est présent sur l’entièreté du réseau pendant la saison des pluies.
Géomorphologie
Selon les études faites par le BUNASOLS, quatre grands ensembles géomorphologiques sont distingués au niveau du bassin versant de Kierma. Ils sont formés par : les reliefs résiduels, la zone de glacis, les ensembles alluviaux et les plans d’eau. Les reliefs résiduels au centre de la carte représentent les inselbergs granitiques. Les reliefs résiduels situés à l’ouest ne sont pas identifiés. La carte 6 présente ces différents réliefs.
Sol
Le bassin versant de Kierma a une pédologie à dominance des sols ferrugineux tropicaux lessivé à tâche et à concrétion avec quelques inclusions de sols peu évolués d’apports alluviaux hydromorphes et de sols tropicaux lessivé (à tâche et à concrétions et modaux).Il y aussi la présence de sols ferrugineux tropicaux lessivé hydromorphe, sols hydromorphes peu humifère à pseudo-gley d’ensemble (BUNASOLS, 1997 in (BERE, 2012)).
Selon les études faites par ASQUINAZI en 2012, l’occupation du sol (cf. carte7) est formée par : la savane, les bois sacrés, les cultures, l’exploitation forestière, l’affleurement rocheux et le plan d’eau. Zone d’étude
La population résidente au village de Kierma est composée essentiellement de Mossé et de Peuls. L’agriculture et l’élevage constituent les principales activités économiques de ces populations. La production des légumes et des fruits domine dans ce village. Le petit commerce et la pêche occupent une bonne partie de la population jeune.
Utilisation de la retenue et pressions
La retenue de Kierma est utilisée pour développer la culture maraîchère en saison sèche surtout afin d’assurer la demande en légume (oignon, choux, aubergine, oseille, poivron,…) des villes de Kombissiri et de Ouagadougou (cf. photo 1). Ce réservoir assure la majorité des besoins en eau de la culture. Actuellement, le nombre d’exploitant autour de la retenue est environ de cent et presque toutes les zones environnantes sont exploitées. La majorité de ces exploitants utilise la motopompe comme moyen de prélèvement (cf. photo 2). Cette retenue est aussi destinée à fournir de l’eau pour le bétail (cf. photo 3).
PROBLEMATIQUES ET METHODOLOGIE
Problématiques
La retenue de Kierma a été construite en 1998. Son volume initial était de 760 000 m³ (DADI, 2011). Depuis Novembre 2011, le volume en eau de cette retenue a diminué pendant que la demande continue à croître, notamment celle de l’irrigation qui est un secteur le plus consommateur d’eau au niveau mondial (FAO, AQUASTAT- Système d’information de la FAO sur l’eau et l’agriculture, 2013). A part ces différents prélèvements, la retenue de Kierma se remplie de sédiment. C’est dans ce cadre que se pose la question de recherche suivante: quels seraient les impacts de la sédimentation sur la quantité d’eau de la retenue de Kierma ainsi que sur les différents usages de cette retenue? Considérant la question de recherche assignée, les hypothèses avancées suivantes sont à vérifier : Hypothèse 1 : « Dans 20 ans la retenue aura perdu la moitié de son volume »
Hypothèse 2 : « Dans les dix années à venir, l’eau disponible dans la retenue de Kierma ne couvrira plus la demande en eau des différents usages »
Méthodologie de travail
Phase exploratoire
Elle se base sur une étude bibliographique dans le but de faire une synthèse générale des études déjà faites sur les thèmes ayant un rapport avec cette présente recherche. Pour ce faire, les documents à consulter concerneront surtout les fonctionnements du barrage hydro-agricole, le phénomène de la sédimentation, les principes d’utilisation de l’outil WEAP, les gestions des ressources en eau dans le cas d’un petit barrage, …Les documentations ont été effectuées auprès du Centre de Documentation et d’Information (CDI) du 2iE, du laboratoire de recherche et d’information à l’Université d’Ouagadougou et par internet.
Etude sur terrain
Reconnaissance de terrain
Elle consiste en une descente préliminaire, permettant d’avoir à l’avance une notion sur le site étudié. Cette phase a permis aussi d’ajuster les informations récoltées à travers les consultations bibliographiques avec la réalité sur terrain. De plus, c’est durant la reconnaissance de terrain que la présentation auprès des autorités locales (Responsable du site, Chef du village, Chefs de producteurs de Kierma, …) a été faite.
Observations directes
Les données ont été déjà collectées par les agents du ministère pendant l’année 2012. Ainsi la deuxième descente a été consacrée pour observer tous les instrumentations de mesures directes sur le terrain et pour recevoir des explications concernant la procédure de collecte des données.
Des données sur les paramètres hydrologiques et climatologiques ainsi que sur le prélèvement en eau au sein du réservoir ont été réunies. Ces données se répartissent en deux groupes : les variables au niveau de l’approvisionnement en eau et celles de la demande.
Variables du côté offre en eau
Des études se sont déroulées au niveau de la retenue de Kierma, pour avoir des informations sur les paramètres ci-après.
Epaisseur des sédiments
Les sédiments qui se déposent au fond de la retenue ont été mesurés par le procédé de carottage qui consiste à récupérer un volume (souvent un cylindre) de sédiment en place, c’est-à-dire en conservant l’intégrité et la position des différentes couches qui le composent. Les prélèvements ont été faits en février 2012 et février 2013. Ils ont été effectués à l’aide d’un carottier de type « Peat Sampler » de chez Eijkelkamp qui permet de prélever des carottes de 50 cm. Sur les deux années de prélèvement, 108 carottes ont été prélevées et localisées au GPS au niveau de la retenue (cf annexe 1). Les carottes ont été analysées afin de déterminer la limite entre l’ancien sol et les sédiments fluviatiles qui se sont déposés et par là, estimer l’épaisseur de ces sédiments. Différentes méthodes ont été retenues et combinées pour l’identification de cette limite (Rayons X, susceptibilité magnétique, pertes en matières organiques, granulométrie). Pour valider les mesures faites par ces méthodes de prélèvements, des études pédologiques ont été réalisées au niveau de la retenue pendant la période de tarissement de la retenue. Quatre fosses pédologiques (cf. photo 4) ont été creusées sur une profondeur de 1,2m. Un échantillon de terre a été prélevé sur toute la hauteur de la fosse pour l’analyse. L’observation a montré que dans une période de 14 ans (1998 à 2012) 30 cm de sédiment se déposaient au fond de la retenue. Ce qui fait en moyenne 2.14 cm par an. L’analyse d’un grand nombre de carottes avec les différentes méthodes citées précédemment a été faite afin de pouvoir interpoler ces valeurs d’épaisseur de sédiments et de cuber les volumes en place.
Capacité de stockage de la retenue
La capacité de stockage du réservoir a été évaluée à partir de la courbe Hauteur -Volume – Surface qui est obtenue à partir de mesures bathymétriques et la lecture d’échelle limnimétrique (PABIOT, 1999; BRUNEL & BOURON, 1992).
L’équipe du projet PADI/BF103 a notamment effectué une mesure bathymétrique le 22 Novembre 2012. Cette bathymétrie a permis de connaitre la variation de la profondeur du lac (HINSCHBREGER, MALOUT, & BURHANUDDINS, 2003) dont la profondeur maximum est environ de 4m. Un échosondeur de marque Humminbird modèle 798 SI a été utilisé. Le déplacement sur le plan d’eau a été fait par un bateau pneumatique de type Zodiac équipé d’un moteur thermique.
Pour connaitre la variation de profondeurs de la retenue, un lecteur de mesure a été recruté par le PADI / BF103 afin d’effectuer des mesures bi-journalières au niveau des échelles limnimétriques installées par un ancien projet au niveau de la digue du barrage de Kierma (cf. photo 5). Cette lecture bi-journalière a commencé en Septembre 2011. L’échelle est composée de quatre éléments de 1m qui sont fixés sur une poutrelle à profil normal (IPN), enfoncé dans le fond de la retenue de Kierma. Elle est disposée à quelques mètres de la digue du barrage, afin d’éviter les risques de vandalisme, tout en permettant une lecture aisée. Signalons également qu’un limnigraphe de type OTT Orpheus mini (Cf. photo 6) a été installé en avril 2013 pour un meilleur suivi du remplissage de la retenue.
Les données de ces échelles ont été utilisées comme référence lors du changement de la profondeur de chaque point de la bathymétrie, mesurée en Novembre en tenant compte la hauteur d’eau du mois considéré. Cette méthode a permis d’avoir la bathymétrie mensuelle du fond de la retenue. En plus, les agents ont fait de suivis mensuels de la surface en eau de la retenue à l’aide du GPS depuis Novembre 2011.
Le débit entrant dans le barrage a été estimé à l’aide d’un jaugeage. La méthode consiste à déterminer les débits à l’aide d’un moulinet à bord d’un Zodiac lors de la période de hautes eaux. Un seul jaugeage a été fait le jour du 05 Août 2012 suite aux événements inattendus qui ont empêchés l’appareil de fonctionner correctement.
Précipitation à la surface de la retenue
Les averses journalières ont été mesurées à l’aide d’une série de trois pluviographes (pluviomètre, en plastique noir de type Tipping Bucket, configuré à 0.2mm/impulsion, Ref. RG200 de chez Davis Instruments et enregistreur à impulsion, Tinytag TGPR-1201). Ils ont été installés dans le bassin versant de Kierma, dont un à proximité de la retenue. Ils comprennent un support en bois de 4 cm d’épaisseur, fixé sur un pied métallique qui a été ancré dans le son avec du béton, et qui se trouve à 1,50 m du sol (cf. photos 7). Cette épaisseur du support en bois est exigée afin d’isoler le système magnétique du pluviographe avec tout objet métallique. Une construction en bois sous le support a été réalisée afin de loger l’enregistreur et éviter ainsi les risques de vol ou de vandalisme. Cette construction en bois possède une petite porte fermée avec un cadenas qui permettra d’accéder à l’enregistreur et de décharger périodiquement les données.
Il est à noter que les pluviographes sont contrôlés mensuellement afin de s’assurer que le pluviomètre n’est pas obstrué par des débris limitant ou empêchant les écoulements vers les augets basculeurs, ou tout autre problème.
Les précipitations mensuelles ont étés calculées en intégrant les différents événements pluvieux sur le mois. Les événements pluvieux ont été étudiés à l’aide du logiciel Hydraccess développé par l’IRD en tenant compte des critères suivants : le seuil d’intensité minimale de 10 mm. h-1, une durée de séparation de 1 heure entre deux averses et un total minimum de pluie de 10 mm (cf annexe 2). Ces critères sont proposés par défaut par le logiciel.
Problématiques et méthodologie
Variables du côté prélèvement en eau
Deux types de prélèvement sont observés au niveau de la retenue de Kierma à savoir le prélèvement naturel par le phénomène d’évaporation et le prélèvement par les activités humaines comme l’irrigation et l’abreuvement de bétails.
Evaporation directe de la retenue
L’évaporation de la surface de la retenue est estimée à partir d’un bac d’évaporation (modèle ORSTOM). C’est une version modifiée du bac Colorado qui a été adopté par le service hydrologique de l’ORSTOM. La section est de 1 m² dans un carré de 1 mètre de côté. La hauteur totale est de 60 cm, le bac dépassant du sol de 10 cm (hauteur d’eau dans le bac : 50 cm) (PABIOT, 1999). Ce bac a été situé sur un sol nu, et clôturé dans un même endroit qu’un abri météo muni d’un capteur (modèle EL_USB-2 de chez Lascar) d’humidité, de la température de l’air et de la précipitation (cf. photo 8). Les mesures au niveau du bac sont volumétriques : une pointe immobile retournée est fixée sur une traverse étroite cloué aux rebords, est calée au niveau normal de l’eau (10 cm sous le rebord). Ce niveau touche la pointe. La mesure de la hauteur d’eau évaporée est réalisée par des observations journalières qui consistent à évaluer le niveau d’eau dans le bac : si ce niveau diminue, il faut ajouter de l’eau avec une bouteille de 0,5 litre jusqu’à l’affleurement de la pointe. Dans le cas contraire, il faut enlever jusqu’à l’apparition de la pointe. Un demi-litre d’eau représente 0,5 mm d’évaporation. Deux observations sont effectuées chaque jour, à 06 heures du matin pour l’évaporation de la nuit et 18 h pour celle de la journée (cf. annexe 3). La mesure a été faite par les agents de terrain locaux qui ont reçus des formations en avance sur ce sujet.
Les données du bac évaporateur ont été ramenées au niveau du plan d’eau, à l’aide de la relation entre l’évaporation de l’eau du bac (Ebac) et l’évaporation du lac (Elac) (BRUNEL & BOURON, 1992) :
Avec : k= coefficient de correction. D’après la revue littérature faite, sa valeur varie de 0,68 à 0,9, selon les conditions de mise en place et du type du bac. Pour le cas de ces travaux, la valeur de k choisi est égale à 0,8 (cf. annexe 4 pour les détails)
Où, Ebac : lame d’eau évaporée (en mm) ; P : lame d’eau précipitée (en mm) ; V : volume d’eau prélevé (compté négativement) ou ajouté (compté positivement) (en cm3) ; S : surface évaporante (en cm2). Le volume d’eau évaporée (V) au niveau de la retenue est obtenu par le produit de la surface mensuelle de la retenue avec l’évaporation mensuelle.
L’évaporation directe de cinq premiers provient de la littérature (cf. annexe 5) du fait du manque de données. Les autres données sont obtenues par le bac évaporateur.
Besoin en eau d’irrigation
Actuellement, les producteurs de Kierma exploitent environ 51 ha de la surface de la berge de la retenue. Ils pratiquent la culture maraîchère composée essentiellement de choux (35 %), oignons (29 %), aubergines (22 %), pastèques (11 %) et tomates (3 %). Les producteurs utilisent les motopompes comme moyen de prélèvement d’eau. La majorité de ces motopompes ont un débit maximal de pompage de l’ordre de 60m3/heure, selon la première enquête sur les moyens d’exhaure des producteurs. Cette enquête et son complément en Décembre 2011 avait dénombré 102 motopompes à Kierma. La campagne de maraichage se déroule durant la saison sèche. Durant cette saison, le volume d’eau annuel consommé par l’irrigation a été évalué à partir de la somme de volume d’eau mensuel prélevé. Des informations sur les moyens d’exhaures (débit d’eau prélevée par la motopompe) et les pratiques d’irrigation (durée d’irrigation, nombre d’irrigation par semaine) ont été collectées à l’aide des enquêtes (cf. annexe 6, 7 et 8 pour les fiches d’enquêtes). Selon les suivis décadaires faits, le débit moyen d’eau prélevée par la motopompe est de 7 litre/seconde par décade. La durée moyenne d’irrigation est de 7h (cf. annexe 9) selon le calendrier d’irrigation (cf. annexe 10). Ce calendrier a permis de savoir le volume d’eau consommé par ce secteur.
Besoin en eau pour les bétails
Des suivis de l’abreuvement du bétail ont été commencés en février 2013 au niveau de la retenue de Kierma, à l’aide d’enquêtes supervisées par les agents locaux du PADI / BF103 (cf annexe 11 pour le fiche d’enquête). Le nombre total du bétail qui utilise la retenue de Kierma est d’environ 55300 têtes. Les types des animaux y rencontrés sont : les ânes, les bœufs, les moutons et les chèvres. Les bœufs sont en plus grands effectifs (73%) suivi des moutons et des chèvres (21%) et d’ânes en dernier lieu avec un taux de 6%. Les besoins en eau annuel de tous les bétails ont été calculés par le produit du nombre de tête de chaque type de bétails, avec son besoin en eau théorique en considérant une consommation de 38l/j pour les bœufs, 17 l/j pour les ânes et 7l/j pour les moutons et les chèvres (WARD & MCKAGUE, 2007).
Traitement et analyses des données
Traitement cartographique
La cartographie a pour objectifs de : a) délimiter la zone d’étude, b) situer les parcelles irriguées, c) délimiter le bassin versant de Kierma, d) déterminer quelques caractéristiques physiques de la retenue (profondeur du lac, volume d’eau mensuel, surface en eau mensuelle). Les matériels 17 utilisés sont notamment la carte de base de données du pays du Burkina Faso, quelques images satellites et les logiciels « Système d’Information Géographiques » (SIG) tel ArcGIS, ENVI,…
Traitement sur WEAP
Présentation de l’outil WEAP
Le Water Evaluation And Planning system ou WEAP est un logiciel développé par l’institut SEI (Stockholm Environnement Institue). WEAP est un outil pratique pour la planification des ressources en eau. Il vise globalement à établir un bilan hydrique en tenant compte des paramètres à la fois du côté de la demande (modulations de l’utilisation de l’eau, efficiences des équipements,…) et de l’offre (débit de rivière, eau souterraine, retenues et transferts d’eau) (SEI, 2008)
Variables utiles pour la modélisation d’une retenue
Les variables utiles pour la modélisation d’une retenue dépendent souvent : de l’utilité de cette retenue (barrage hydraulique, barrage hydro-agricole,…), du problème rencontré au niveau du réservoir et surtout de l’outil du modèle (QdF, WEAP…). Dans le cadre de cette étude, la retenue est à vocation hydro-agricole. Elle a un problème de sédimentation. L’outil WEAP a été choisi d’être utilisé pour prédire l’eau disponible dans ce réservoir à plusieurs échéances. Dans cet outil, des variables ont été considérés, que sont l’irrigation et l’abreuvement au niveau de sites de demande et la retenue au niveau du site d’approvisionnement. Ces variables forment les données nécessaires pour la modélisation.
Au niveau de la retenue, les paramètres suivants sont à déterminer : sa capacité de stockage, son stockage initial, sa courbe élévation-volume, l’évaporation nette, la perte vers la nappe, le volume observé, le débit entrant et les différentes zones d’une retenue définies par défaut dans WEAP. Au niveau des sites de demandes, les variables suivantes sont exigées : le niveau d’activité annuelle, la consommation d’eau annuelle et mensuelle, le volume d’eau réellement consommée appelé « consommation » dans WEAP. Le taux d’évolution annuel de chaque variable est aussi nécessaire. Ces variables sont classifiées en deux catégories que sont les données d’entrées pour l’état actuel (cf. tableau 1 dans l’annexe 12) et les données d’entrées pour l’évolution future (cf. tableau 2 dans l’annexe 12).
Etape de traitement
WEAP opère avec les principes de base du bilan d’eau. Les applications de WEAP incluent plusieurs étapes à savoir:
– la spécification de la zone d’étude : il s’agit, soit d’identifier la zone d’étude dans WEAP, soit importer de couche d’image de cette zone.
– la mise en place des objets : ce sont des objets déjà définis dans WEAP. Ils regroupent les sites de demande, le site de captation ou la source, et les liaisons de transmission entre ces deux sites.
– le réglage des paramètres généraux. Ces paramètres sont constitués par : la période de la simulation (Intervalle de temps de simulation définis par l’utilisateur), le pas de temps, les hypothèses clés, et les scénarios.
Problématiques et méthodologie
Les hypothèses clés sont des variables qui permettent de différencier les scénarii proprement dits (climat variable selon la situation réelle) des scénarii de référence (situation imaginaire sans aucune variation interannuelle). Ces variables influent sur l’état de la demande ou bien celui de la source.
Les scénarios sont des variables construites à partir des hypothèses clés, sur la base de l’état actuel. Ils se présentent sous trois formes. Dans WEAP, deux formes des scénarios existent déjà par défaut. Il s’agit de la situation actuelle ou « current Accounts » et de la situation future nommée «scénario de référence ». Le compte actuel révèle l’état actuel de chaque site considéré. Le « Scénario de référence » projette les données de l’état actuel sur toute la période de simulation, c’est-à-dire les scénarii créés dans une période de référence choisie correspondent au climat constant (SEI, 2008) . Le troisième format de scénario reflète les changements possibles du système pour les années futures, après l’année de l’état actuel. Ces changements pourraient être en rapport avec le mode de prélèvement, suite à l’évolution de la technologie, ou bien avec l’accroissement de la demande suite à l’augmentation de la population, etc. Les résultats de ce troisième format de scénario doivent toujours être comparés avec ceux du scénario de référence, pour bien montrer le changement qui a eu lieu. Ce changement peut être aussi des phénomènes naturels, par exemple la variation de la température qui influe sur l’évaporation de l’eau de la retenue, l’irrégularité des précipitations pour les années à venir. Ainsi, la projection de ces paramètres est effectuée à l’aide de scénarios synthétiques. Ce scénario nécessite de définir un taux de variation annuelle pour chaque paramètre. Nous ne pouvons pas déterminer à l’avance le régime climatique, pour l’année à venir avec cette méthode de scénario synthétique. Nous pouvons seulement agir sur la variation annuelle de chaque paramètre climatique, qui influe sur le volume d’eau stocké dans le réservoir pour les prochaines années, c’est-à-dire l’évaporation et la précipitation.
– L’étape finale consiste à introduire les données correspondantes à chaque objet créé dans la vue schématique et à chaque hypothèse en utilisant la vue « donnée » et d’afficher ensuite les résultats à l’aide de la vue « résultats ». Nous allons voir les différents résultats dans la partie « Résultats et discussions » de ce travail.
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Table des matières
INTRODUCTION
ZONE D’ETUDE
1. Présentation générale de Burkina Faso
1.1. Généralités
1.2. Le climat
1.3. Les ressources en eau
1.4. La topographie
1.5. La géomorphologie
1.6. Les sols
2. Présentation de la retenue de Kierma
2.1. Localisation géographique et administrative
2.2. Climat
2.3. Topographie
2.4. Réseau hydrographique
2.5. Géomorphologie
2.6. Sol
2.7. Utilisation de la retenue et pressions
PROBLEMATIQUES ET METHODOLOGIE
1. Problématiques
2. Méthodologie de travail
2.1. Phase exploratoire
2.2. Etude sur terrain
2.2.1 Reconnaissance de terrain
2.2.2 Observations directes
2.3. Traitement et analyses des données
2.3.1 Traitement cartographique
2.3.2 Traitement sur WEAP
RESULTATS ET ANALYSES
1. Les parcelles irriguées
2. Le bassin versant de Kierma
3. Les caractéristiques physiques de la retenue de Kierma
3.1 Surface en eau mensuelle
3.2 Profondeur du barrage
3.3 Relation Hauteur-Volume-Surface de la retenue
3.4 Capacité de stockage, volume observé et stockage initial
3.5 Paramètres climatiques
3.5.1. Précipitation
3.5.2. Evaporation directe
3.5.3. Evaporation nette
4. Les sites de demande
5. Le bilan hydrique
6. Les modèles WEAP
6.1. Quantité d’eau disponible au niveau de la retenue à l’horizon 2040
6.2. Evolution future de besoin en eau de chaque site de demande
6.3. Adéquation entre l’offre et la demande
DISCUSSIONS
1. Par rapport aux données disponibles
2. Par rapport aux méthodes de traitement
3. Par rapport aux résultats
RECOMMANDATIONS
1. Besoin en eau théorique des cultures
2. Irrigation goutte à goutte
3. Rehaussement du barrage
4. Moyens antiérosifs
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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