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L’hydrogéologie
L’hydrogéologie de notre zone d’étude est caractérisée par les ensembles suivants énumérés de haut en bas selon leur ordre d’apparition :
-Le Continental Terminal du système aquifère superficiel
-Le paléocène du système aquifère intermédiaire
-Le maestrichtien du système aquifère profond
Le Continental terminal(CT)
Il est constitué de formations à dominance sableuse et argilo- sableuse. Mais avec des variations latérales et verticales de facies très fréquentes, notamment avec des passés de grés plus ou moins argileux et des niveaux latéritiques perméables. Sa profondeur varie de 20 à 30 m (PNUD 1994) et n’est exploitée que par le biais des puits.
Le paléocène
C’est une formation à dominante calcaire. Il s’agit de calcaires francs souvent karst fiés recelant d’importantes ressources en eau. L’aquifère de la CR de Sandiara est généralement libre et peut être en continuité avec les formations sableuses du Continental Terminal sous-jacent. Avec une profondeur qui varie de 50 à 150m, la nappe du paléocène est de loin la plus exploitée avec 27 forages (BASSENE, 2000).
Le maestrichtien
Le maestrichtien est un aquifère profond qui est constitué d’épaisses terres sableuses à gréseuses et sablo-argileuses à argileuses au contact direct des formations sous-jacentes de l’éocènes ou du paléocène généralement peu perméable qui mettent en charge l’aquifère maestrichtien. La nappe a une profondeur de l’ordre de 250 m.
LE RELIEF, LES TYPES DE SOLS, LA VEGETATION ET LA FAUNE
LE RELIEF
Le relief de la Communauté Rurale de Sandiara est relativement plat avec quelques dépressions dont la plus remarquée est celle de SORENE qui s’étend sur 15 km carrés environ, se situant entre Sésséne et Sandiara.
LES SOLS
Le mot « sol » désigne la partie superficielle du soubassement rocheux de la topographie altérée par l’action conjuguée des agents atmosphériques et des êtres vivants. On y trouve donc une fraction minérale et une fraction organique (DEMANGEOT, 1976). Il est un élément essentiel, source de notre alimentation et le siège de la végétation. Sa nature est liée à la roche mère mais son évolution est déterminée par le climat, la topographie et l’hydrologie et se traduit par des aptitudes variables en ce qui concerne la productivité végétale. D’après les populations, les terres sont devenues insuffisantes en raison de la demande sans cesse croissante des populations et de l’accaparement d’une part importante de ces terres par des Occidentaux (Espagnols). Parallèlement, les rendements chutent d’année en année, une situation liée à plusieurs facteurs d’ordre anthropique et naturel qui ont affecté les différents types de sol présents dans la CR.
Trois types de sols sont présents dans la Communauté Rurale de Sandiara. Il s’agit des sols dior, des sols deck- dior et des sols deck.
Les sols Dior
Les sols dior : ils représentent 22% de l’espace communautaire de Sandiara. Du point de vue chimique, les sols dior présentent une faible teneur en argile (2 à 6%) et en carbonate avec une texture sableuse et meuble. Selon les producteurs, ce sont des sols faciles à travailler, et quand la pluviométrie est bonne, leur productivité s’améliore considérablement. Ils sont propices à la culture de l’arachide, du niébé, du mil (souna) etc.
Les sols Deck
Ils se présentent sous deux sortes :
– les sols bruns callimorphes: ils sont liés à la présence à faible profondeur d’une roche carbonatée. Leur développement s’effectue lorsque l’épaisseur réduite du manteau sablo-argileux permet une redistribution du calcium dans tout le profil. Ils sont marqués par un horizon superficiel de couleur noire à tendance laminaire.
– les sols hydro morphes : Dans la CR de Sandiara, on retrouve ce type de sol dans les mares. Ils se caractérisent par un horizon supérieur gris quand ils sont secs, et très foncé quand ils sont humides. De l’avis des populations, ces deux types de sols sont lourds à travailler lorsque l’hivernage est pluvieux et propice aux cultures maraîchères, fruitières et à la culture du sorgho.
Les sols Dior Deck
Les sols dior-deck : Ils sont localisés dans la moitié Ouest et au sud de la CR et sont aptes à la culture de l’arachide, du mil et du sorgho. Ils couvrent 14% de la superficie de la CR. Il s’agit de sols intermédiaires très marqués et parfois développés dans les matériaux sablo-argileux.
LES FLUX AEROLOGIQUES
Les flux aérologiques résultent des principaux centres d’action qui rythment la circulation atmosphérique générale de l’Afrique de l’Ouest. Ils se distinguent par leur origine et leur parcours ; ce qui détermine leurs caractéristiques. Ainsi, on distingue les alizés et la mousson.
Les alizés
Par définition, l’alizé est un flux qui demeure dans l’hémisphère qui l’a vu naître. C’est un flux issu des hautes pressions tropicales (HPT) et s’écoule en direction de l’équateur météorologique. La prise en compte des éléments géographiques (terre ou mer) permet de distinguer un alizé continental marqué par la sécheresse et un alizé maritime caractérisé par la fraicheur et l’humidité. Notre zone d’étude est intéressée par ces deux types d’alizé même si l’alizé continental domine.
L’alizé continental
En Afrique de l’ouest, l’alizé continental est communément appelé harmattan. Il provient de l’anticyclone saharo-libyen. Ce flux est de quadrant Nord à Est et est caractérisé par une vitesse élevée. Il souffle dans la Communauté Rurale de Sandiara durant une bonne partie de la saison sèche (de novembre à mai).
L’harmattan, vent chaud et sec qu’Auberville qualifie « d’agent offensif du désert » est responsable des fortes températures enregistrées dans notre pays, de l’évaporation élevée et des vents de poussière appelés Brunes sèches.
L’alizé maritime
Issu de l’anticyclone des acores, de direction nord-ouest, humide et fraîche et parfois froide, avec une faible amplitude diurne des températures, ce flux intéresse beaucoup la façade maritime du département de Mbour. Malgré la forte présence de l’harmattan, l’alizé maritime arrive à faire des incursions jusqu’à l’intérieure du département en repoussant la discontinuité d’alizé. Cette incursion permet à la Communauté Rurale de Sandiara de bénéficier de la fraicheur de ce flux.
La mousson
Selon BRUNET et al (1993), la mousson est tout vent prolongeant l’alizé de l’hémisphère d’hiver vers l’hémisphère qui se trouve en été. Par conséquent, la mousson est par définition un flux issu d’un hémisphère géographique et qui s’intègre à la circulation de l’autre hémisphère (LEROUX ,1975) après avoir traversé l’équateur, ce qui entraîne une déviation de sa trajectoire sous l’effet de la force de Coriolis. Elle se caractérise par sa chaleur et son humidité et provient de l’anticyclone de Sainte Hélène. La mousson revêt une importance climatologique capitale dans la mesure où elle est associée à des perturbations telles que les lignes de grains, les perturbations cycloniques, etc. Elle est de quadrant Sud-ouest et commence à se faire sentir au mois de mai et prédomine durant toute la saison pluvieuse. Les alizés et la mousson sont repérés par la trace au sol de l’équateur météorologique sur le continent qui constitue la principale discontinuité de la région.
Ce sont les cellules anticycloniques permanentes des acores et de sainte Hélène, la cellule anticyclonique saisonnée saharo-libyenne et la ceinture des basses pressions équatoriales qui contrôlent ensemble tous les mécanismes généraux du climat en Afrique de l’ouest.
Les centres d’action
L’anticyclone des Açores
Situé dans l’Atlantique Nord, il émet des flux dans une direction Nord à Ouest-Ouest. En hiver boréal, il est beaucoup plus dynamique, se renforce et migre vers le Sud. Il occupe ainsi de décembre à février la latitude des Iles du Cap-Vert.
En été boréal, affaibli par le réchauffement de l’hémisphère nord et par la disparition de la cellule anticyclonique saharo-libyenne, il migre un peu plus au nord.
L’anticyclone de Sainte Hélène
Centré dans l’atlantique sud, l’anticyclone de Sainte Hélène se déplace entre 26° de latitude Sud en juin et 32° en février. Il a une pression qui varie entre 1018Hpa et 1021Hpa avec une pression constante de 1020Hpa durant six (6) mois. Il est plus proche de l’équateur géographique (0° de latitude) que celui des Açores. Ses flux de trajectoire Nord au départ, deviennent, après la traversée de l’équateur géographique, Sud à Ouest sous l’effet de la force de Coriolis. Par ailleurs, l’anticyclone de Sainte Hélène connaît à l’inverse des Açores le maximum de son dynamisme en été boréal et le minimum en hiver du même hémisphère.
L’anticyclone saisonnier Saharo-libyenne
Situé environ à 15° de latitude Nord, la cellule anticyclonique saisonnier saharo-libyenne ne subsiste qu’en hiver boréal. Les flux en provenance de cette cellule sont de direction Est-Ouest. En été boréal, cette cellule disparaît sous l’effet du réchauffement de l’hémisphère Nord. Elle est ainsi remplacée par une dépression thermique très accusée qui constitue un centre d’appel des flux provenant de Sainte Hélène.
L’équateur météorologique
L’équateur météorologique, qui est l’axe de symétrie de la circulation atmosphérique et qui divise la basse et la moyenne troposphère en deux hémisphères météorologiques, représente l’axe des basses pressions intertropicales (BPIT) correspondant à l’espace compris entre les aires anticycloniques.
Sur les continents, l’équateur météorologique se présente sous une structure double. Une structure inclinée dite front intertropical (FIT) qui traduit l’influence du substratum, et qui n’existe que dans les basses couches et en surface où il sépare l’air humide de la mousson et l’air sec des alizés. Cette structure inclinée connaît une migration dont le maximum d’intensité se produit au cours de l’été de l’hémisphère concerné. Dans les couches moyennes et supérieures, la zone intertropicale de convergence se met en évidence et représente une structure verticale permanente, à ce niveau, elle sépare les flux d’Est supérieur boréaux et austraux.
Sur les océans, incapable de modifier les données de la circulation générale (LEROUX, 1983), l’équateur météorologique est constamment inscrit dans le plan vertical qui est directement commandé par la circulation générale. A ce niveau, les mouvements verticaux prennent le relais des mouvements horizontaux, et l’ascendance générale se traduit par l’existence de « calmes équatoriaux » appelés « doldrums » ou « pot au noir ». Ces mouvements favorisent la formation de nuages compacts à grand développement vertical.
Les migrations de l’équateur météorologique
Les migrations saisonnières
Les migrations saisonnières de l’équateur météorologique sont liées au mouvement apparent du soleil, ce qui signifie que, pour l’hémisphère nord, la position la plus méridionale est atteinte en janvier-février. Dans cet intervalle, les centres d’action de l’hémisphère nord repoussent l’équateur météorologique qui est attiré par les dépressions de l’hémisphère austral.
Dès février, l’équateur météorologique amorce sa remontée et arrive à sa position la plus septentrionale en janvier. L’amplitude de ces migrations est plus conséquente sur les continents que sur les océans.
Les migrations journalières
Pour l’Afrique de l’Ouest, SAGNA, (1987) a noté que l’équateur météorologique peut reculer sur la face ouest du continent sous l’action de l’anticyclone des Açores. Ce recul se traduit par une puissance accrue de l’alizé maritime, ce qui oblige l’équateur météorologique à occuper une position plus méridionale. Sur les continents, il migre vers le sud, lorsque l’anticyclone des Açores étend une dorsale sur le Maghreb, ou sur le bassin oriental de la méditerranée lorsqu’il existe une cellule de hautes pressions (SAGNA, 1987). Cette situation est accompagnée dans un cas comme dans l’autre d’un renforcement de l’alizé continental, qui, s’il est plus puissant que la mousson, génère le recul de la trace au sol de l’équateur météorologique.
Des cas de migrations vers le nord peuvent survenir lorsque la dynamique de l’anticyclone de Sainte Hélène, et le flux de mousson qu’il génère, prend le dessus sur les centres d’action de l’hémisphère nord. Cette action est favorisée en cas d’existence d’une dépression creusée au niveau de l’Afrique du nord.
Les basses pressions intertropicales
Entre les cellules anticycloniques, s’étend une aire plus ou moins large de faibles pressions dont les valeurs moyennes varient entre 1008 et 1009 mb de janvier à décembre (PEDELABORDE, 1970). Ces BPIT sont permanentes et leur origine est double : dynamique et relative. Elles sont relatives parce que encadrées par deux ceintures de hautes pressions. Leur origine dynamique vient de l’ascendance du flux venant des deux hémisphères météorologiques, et dont les mouvements horizontaux se transforment en mouvements verticaux. Ces BPIT migrent en fonction de la position des centres d’action et de leur intensité, donc selon les saisons. Leur translation suit le mouvement apparent du soleil. On a donné à l’axe des basses pressions le nom de l’équateur météorologique, discontinuité qui sépare la circulation des deux hémisphères météorologiques. 1963 et 1968 pour Mbour et Thiadiaye.
Durant la deuxième période (1970-2010), une comparaison des moyennes annuelles avec la moyenne de la série laisse apparaître dix années excédentaires pour Mbour et huit années excédentaires pour Thiadiaye. Ce sont les années 1971, 1978, 1988, 1989, 2000, 2005, 2006, 2008, 2009 et 2010 pour Mbour. Pour Thiadiaye, ce sont les années 1971, 1975, 1978, 1995, 2000, 2005, 2010 et 2011. Le minima des cumuls pluviométriques de la série intervient globalement durant cette phase. Il arrive en 1972 à Mbour avec 198,3mm et en 1996 à Thiadiaye où il s’élève à 200,7 mm.
Par rapport à la moyenne de la période, on relève, pour toute la série, un total de 33 années déficitaires contre 28 excédentaires pour Mbour et 33 années déficitaires contre 26 excédentaires pour Thiadiaye. La station de Mbour et le poste pluviométrique de Thiadiaye comptent le même nombre d’années déficitaires. A Thiadiaye, les années les plus excédentaires sont : 1969 (1074,4 mm), 1950 (1003,9 mm), 1962 (979,6 mm), 1955 (942,1
mm) et 1951 (925,4 mm) et les années les plus déficitaires restent 1996 (200,7mm) ,1992 (248,4 mm), 1983 (270,5 mm),1981 (275,4 mm) et 2002 (304 mm) tandis que les années les plus déficitaires sont 1983, 1972, 1990, 1968 et 2007. Les années les plus excédentaires à Mbour sont 1950, 1958, 1951,1962 et 1969 et les années les plus déficitaires sont 1972, 1977, 1974, 2002 et 2007.
LE CADRE HUMAIN DE LA CR DE SANDIARA
CADRE DEMOGRAPHIQUE
Historique du peuplement de la CR de Sandiara
La CR de Sandiara a son histoire liée à celle de « l’ancien royaume du Djeguem » qui était une zone mal connue par les voyageurs Européens. Ils avaient du mal à accéder à l’intérieur de ce territoire et les quelques notes sur la région concernaient les populations côtières ». (SENE, 2008).
Selon Jean Boulégue, le « Djeguem » fut constitué des provinces de Mbadaan, du Sandog, du Jegem proprement dit et du Nianing. Ces propos de Boulégue sont bien attestés par NDOUR qui confirme que « le Jegem s’étend de la côte à Tattaguine à l’est, et va de la forêt de Bandia (de Saafeen) à la rivière Fasna (Pointe Saréne) au sud.
L’installation des populations du Jegem remonte au XIIème siècle et est faite suite à trois vagues successives.
La première vague concerne les populations nommées Soos/Sereer Coosan dont l’installation est notée dès le XIIème siècle dans le Baol. Des auteurs qui se sont intéressés à la question du peuplement de la Sénégambie soutiennent la thèse selon laquelle, ces Soos, étaient des Soninkés, ou Sarakholé, ou Malinké) et furent les premiers établis dans cet espace. Parmi ces auteurs, on peut citer Henry Gravrand qui pense que ces Soos étaient des Socés venus du Gabon ou du Soudan et qui seraient installés avant le XIIème siècle. (SENE, 2008).
La deuxième vague concerne les populations Sereer qui ont vécu ensemble avec les Wolof, les Hal Pulaareen, les Lébu, Soninké dans la Vallée du fleuve Sénégal avant leur migration dans les régions du sud. Leur séjour dans la Vallée est confirmé par Gravrand, qui affirme que les sereer « vivaient dans le Tagant ou Vallée du Fleuve Sénégal avec les Toucouleurs, les Peulhs, les Lébous avant leur exode vers le sud ».
La migration de ces populations est liée à leur refus de se convertir à l’Islam et aux bouleversements survenus pendant cette époque de l’islamisation du Tekrur : l’instabilité suite à l’invasion des almoravides et à la chute de l’empire du Ghana.
Ces populations migrantes se regroupèrent en familles et s’installèrent par vagues successives dans la région. Il y eut un groupe qui s’établit sur la petite côte et un autre à l’intérieur. Le peuplement de la Communauté rurale de Sandiara est vraisemblablement venu de ce deuxième.
La structure de la population
La population de la Communauté Rurale de Sandiara est 28065 habitants soit une densité qui tourne autour de 142habitants /Km2. Elle est composée à 72% de Sérère. Les Wolofs et les Halpular viennent en seconde et troisième position avec respectivement 18 et 7%. On note également la présence d’autres ethnies dans la Communauté Rurale mais avec des effectifs très réduits dont le poids est estimé à 3%. (Figure 8)
Du point de vue confessionnel, la population de la Communauté Rurale est majoritairement musulmane mais on y enregistre une présence considérable de Chrétiens.
Par rapport à la structure par âge, la population de la Communauté Rurale de Sandiara est composée à 52,6% de jeunes contre 47,4% d’adultes.
Quant à la répartition par sexe, la gent féminine est la plus représentative avec une proportion de 51,1% de la population totale.
Il faut souligner également que l’agriculture mobilise 80% de la population de la CR de Sandiara et offre l’essentiel des revenus des paysans. Les agriculteurs sont suivis de loin par les éleveurs qui représentent 17% de la population et correspondent à des agropasteurs ; l’élevage venant comme appoint à l’agriculture.
La dynamique de la population
Evolution de la population
L’étude de l’évolution de la population nous permet d’avoir une idée sur la nature du comportement temporel de la population d’une zone donnée.
Dans ce travail, nous nous appuyons sur les recensements de 1972, 1988 et de 2002 pour l’analyse de l’évolution de la population de la Communauté rurale de Sandiara.
Pour obtenir les données de l’année 1972, nous avons répertorié l’ensemble des villages que regroupe actuellement la Communauté rurale de Sandiara et fait le total des valeurs qui leur ont été affectées par le recensement de 1972. Ce qui nous donne la somme de 8 309 habitants.
De 1972 à 2002, la population de la Communauté rurale de Sandiara a progressivement augmenté. Ainsi, elle va de 8 309 habitants en 1972 à 14 908 habitants en 1988 soit un taux de croissance démographique de 3,7%. En 2002, elle atteint 21 932 habitants soit un taux de croissance démographique de 2,8%. Les estimations de l’ANSD de 2010 affectent à la CR de Sandiara une population de 23 182 habitants.
La répartition spatiale de la population
La population de la Communauté Rurale est inégalement répartie entre 22 villages et 5 hameaux. C’est le Village centre de Sandiara qui concentre le plus gros effectif avec 20% de la population totale. Il est suivi par les villages de Faylar, Godaguéne et de Louly Mbafaye qui regroupent 22% de la population totale. Les 15 autres villages de taille moyenne représentent 55% de la population. Les villages les moins peuplés sont Keur Diba et Samane avec seulement 3%.
LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES
La crise économique qui sévit ces dernières années en milieu rural s’est traduite par un déplacement en masse des ruraux vers les zones les plus productives. La CR de Sandiara n’échappe pas à cette règle. En effet, les mouvements migratoires constituent une donnée essentielle qui rythme la vie des populations dans cette zone.
On y relève deux types de migrations : les migrations saisonnières et les migrations internationales.
Les migrations saisonnières
Elles s’effectuent généralement après la saison des pluies et à l’intérieur du pays. Ces migrations sont globalement de deux natures
*Les migrations saisonnières liées à la recherche du pâturage. Elles concernent principalement les éleveurs et sont causées par la détérioration des pâturages durant la saison sèche par les feux de brousses. Cette situation oblige, par conséquent, les éleveurs à transhumer à la recherche d’un tapis herbacé abondant pour nourrir leurs troupeaux. Cette transhumance se fait en deux phases. La première phase intervient vers la fin du mois de janvier jusqu’en fin mai. Durant cette période, les éleveurs se dirigent, dans la plupart des cas, vers les autres zones du département de Mbour disposant d’importants pâturages, telles que la CR de Nguéniène ou vers la commune de Joal ou ils font recours aux écailles de poissons pour nourrir le bétail.
La deuxième phase migratoire des éleveurs de la CR de Sandiara, commence au début du mois de juin et dure presque tout l’hivernage. Durant cette phase les éleveurs quittent définitivement le département et même la région de Thiès pour partir s’installer au nord du pays où ils trouvent assez d’espace et de fourrage pour leurs animaux. Mais il faut noter que ces migrations ne sont pas seulement bénéfiques pour les éleveurs, elles le sont pour les familles qui les accueillent, qui voient ainsi leurs terres fertilisées par les déchets que les animaux y déposent durant leur séjour.
*Les migrations saisonnières liées à la recherche d’activités génératrices de revenus. Dans la CR de Sandiara, ces migrations concernent particulièrement les jeunes aussi bien filles que garçons et interviennent pendant la saison sèche. Ces migrations ont comme destination les capitales départementales, régionales, et les zones côtières. Mbour, Joal, Djifér, Thiès, Dakar et parfois Kaolack en sont les principales destinations. Ces villes offrent des possibilités d’emploi à ces migrants qui interviennent surtout dans le secteur informel. Les revenus issus de ces déplacements permettent aux migrants d’aider leurs parents au village en achetant pour eux de la nourriture, des produits détergents et la construction des maisons. Mais ces dix ou quinze dernières années, a vu le jour une nouvelle migration saisonnière qui concernent essentiellement les élèves et qui se passe durant l’hivernage. Ces derniers (es) partent à Dakar, généralement, travailler pour avoir quoi payer l’inscription, les fournitures, et les habits pour la rentrée des classes. Mais, cette forme de migration revêt parfois des effets néfastes sur le cursus de certain (es) élèves qui, obnubilé(es) par la vie en ville et le peu d’argent qu’ils (elles) gagnent, finissent par abandonner l’école
Les migrations internationales
On relève aussi l’existence d’une migration internationale dans la Communauté Rurale de Sandiara. Elle intéresse toutes les ethnies. De l’avis des populations, la réussite sociale des émigrés dans les autres pays est le principal motif de départ des migrants dans la CR de Sandiara. Ceux qui migrent sont généralement des jeunes de 18 à 24 ans et des adultes de 25 à 4ans. Parmi les pays de destination, on peut citer l’Espagne, la France, l’Italie et les USA. Comme dans d’autres zones, les émigrés participent au développement de leur terroir sous diverses formes, mais pour l’essentiel leurs apports économiques se résument à l’envoi d’argent pour l’achat de la nourriture et de la construction des maisons. A Sandiara, l’exemple d’un émigré du nom de Sérigne DIOP, qui a grandement participé à la construction du lycée de Sandiara, et du futur lycée technique, est patent.
L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE
Le conseil rural
La Communauté Rurale de Sandiara est dirigée par un conseil rural, instance de délibération, composée de 42 membres élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Les conseillers sont issus de 13 localités sur les 22 que compte la CR. Avec 18 conseillers, le village de Sandiara est le plus représenté. Localité la plus importante de la Communauté rurale de par sa position géographique et économique, Sandiara doit sa bonne représentativité au sein du conseil rural à la forte implication politique de ses habitants.
L’analyse de la répartition des conseillers selon le sexe montre que le conseil rural est composé de 99% d’hommes. En effet, il n’existe qu’une femme conseillère. Cette situation découle certainement de leur faible niveau d’instruction et d’organisation et de leur absence au niveau des leaders politiques pour être investies par des partis. Mais compte tenu de leur poids démographique et de leur importance dans l’économie nationale, il est nécessaire de les impliquer davantage dans les instances de prise de décisions.
En matière d’âge, la majorité des conseillers est relativement vieille et ceci peut constituer un problème pour les mandats futurs surtout en termes de capitalisation. Le conseiller le plus âgé a 64 ans et le plus jeune a 31 ans. L’âge moyen est de 48 ans. On peut alors dire que le conseil rural n’est pas jeune.
Le niveau général d’instruction des conseillers est relativement satisfaisant. Les élus locaux sont instruits dans leur majorité. Ce qui à priori, amène à penser qu’ils présentent des dispositions réelles d’acquérir avec aisance des modules de capacitation.
La majorité des conseillers sont issus du Parti Socialiste soit 23 sur les 42 que compte le conseil rural. Le Parti Démocratique Sénégalais vient en seconde position avec 13 conseillers, suivi de l’AFP, 4 conseillers et l’URD et REWMI avec 3 conseillers chacun. La LDMPT et l’APR YAKAAR ferment la marche avec deux conseillers respectivement.
Notons, par ailleurs, que le conseil rural a élu en son sein un bureau exécutif composé de trois membres : le président du conseil rural (PCR) et ses deux vice- présidents. Ce bureau est l’organe exécutif de la CR.
Le président de la CR est le représentant de l’Etat dans sa circonscription. A ce titre, le Président du Conseil Rural agit sous deux registres :
En tant qu’agent de l’Etat, il a la charge de la publication et de l’exécution des lois et règlements, sous l’autorité du Sous-préfet. Il assure l’exécution de police administrative et des décisions prises par l’autorité administrative et la tenue de l’Etat civil.
Au titre d’organe exécutif de la Communauté Rurale, le bureau exécute les délibérations sous forme de décisions générales ou individuelles. En tant qu’ordonnateur du budget de la Communauté Rurale, il assume la gestion du cycle budgétaire, la direction des travaux et passation des marchés selon les lois et règlements, l’administration et la conservation des propriétés de la Communauté rurale.
Le Président du Conseil Rural est appuyé par un assistant communautaire mis à la disposition du conseil rural par le ministère chargé des collectivités locales, pour faciliter la gestion administrative de la Communauté Rurale
L’organisation traditionnelle
Dans l’échelon de base de l’organisation traditionnelle de la Communauté Rurale de Sandiara, on retrouve :
-le « mbind » (maison) qui correspond à l’unité familiale qui est sous l’autorité du « Yal Mbind ». Le « Yal Mbind » joue un rôle prépondérant dans la cellule familiale. Il représente tous les membres de l’unité d’habitants composée de « Ngak » qui sont un découpage interne du « Mbind » vis-à-vis de l’extérieur. (LERICOLLAIS, 1999).
-le « Saate » (Village) qui désigne un ensemble de « Pind ». Il est commandé par le « Diaraf » (chef du village) dont la fonction reste généralement héréditaire. Il joue un rôle fondamental dans la vie du village. C’est lui, assisté par les notables, qui règlent les conflits et problèmes qui surviennent dans le village. Il est un véritable agent de justice en ce sens que c’est lui qui transmet les convocations venant de la justice. En outre le chef du village sert d’intermédiaire entre l’Etat et la population locale.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
I. PROBLEMATIQUE
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1. OBJECTIFS DE RECHERCHE
2.1. OBJECTIF GENERAL
2.1.1. Objectifs spécifiques
2. HYPOTHESE DE RECHERCHE
3. DISCUSSION DES CONCEPTS
4. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
1. LA REVUE DOCUMENTAIRE
2. LE TRAVAIL DE TERRAIN
1) LA PROSPECTION DU TERRAIN
2) LA COLLECTE DES DONNEES
a. L’échantillonnage et le choix des sites d’enquêtes
b. ENQUETES DE TERRAIN
1. LE TRAITEMENT DES DONNEES
2. L’ANALYSE DES RESULTATS
3. LES DIFFICULTES RENCONTREES
PREMIERE PARTIE CARACTERISATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE SANDIARA
CHAPITRE1 : LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DE LA COMMUNAUTE RURALE DE SANDIARA
I. LA GEOLOGIE ET L’HYDROGEOLOGIE
1. La géologie
2. L’hydrogéologie
2.1. Le Continental terminal(CT)
2.2. Le paléocène
2.3. Le maestrichtien
II. LE RELIEF, LES TYPES DE SOLS, LA VEGETATION ET LA FAUNE
1. LE RELIEF
2. LES SOLS
2.2. Les sols Deck
3. LES FORMATIONS VEGETALES
4. La faune
4.1. La faune terrestre
4.2. L’avifaune
III. LE CLIMAT
1. LES FLUX AEROLOGIQUES
1.1. Les alizés
1.2. L’alizé continental
1.3. L’alizé maritime
2. La mousson
LES MECANISMES GENERAUX
3.1. Les centres d’action
3.1.1. L’anticyclone des Açores
3.1.2. L’anticyclone de Sainte Hélène
4. L’équateur météorologique
4.1Les basses pressions intertropicales
4.1.1Les éléments du climat
1.1. L’analyse des vents
1.2. Les températures
1.3. L’humidité relative
1.4. L’évaporation
1.5. L’insolation
2. ANALYSE DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE
2.1. Les précipitations annuelles
2.2. L’étude des précipitations mensuelles
CHAPITRE 2 : LE CADRE HUMAIN DE LA CR DE SANDIARA
I. CADRE DEMOGRAPHIQUE
1. Historique du peuplement de la CR de Sandiara
2. La structure de la population
3. La dynamique de la population
3.1. Evolution de la population
3.2. La répartition spatiale de la population
II. LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES
1. Les migrations saisonnières
2. Les migrations internationales
III. L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE
1. Le conseil rural
2. L’organisation traditionnelle
CHAPITRE 3 : LES ACTIVITES ECONOMIQUES
I. L’AGRICULTURE ET L’ELEVAGE
1. L’agriculture
1.1. L’agriculture pluviale
1.2 L’agriculture maraîchère
2. L’élevage
II. LE COMMERCE, LE TRANSPORT ET L’ARTISANAT
1. Le commerce
2. Le transport
3. L’artisanat
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : INVENTAIRE DES RESSOURCES HYDRAULIQUES, LES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES ; LES ACTEURS DE L’EAU ET LEUR NIVEAU D’INTERVENTION DANS LA CR DE SANDIARA.
CHAPITRE 1 : INVENTAIRE DES RESSOURCES EN EAU DE LA CR DE SANDIARA
I. LES EAUX DE PLUIE
1. Les eaux de surface
2. Les eaux souterraines
2.1. Les fluctuations piézométriques des nappes d’eau souterraines exploitées dans la CR de Sandiara
2.2. L’hydrochimie des nappes exploitées dans la CR de Sandiara
2.3. Le potentiel aquifère des nappes exploitées dans la CR de Sandiara
2.4. Le bilan diagnostic des nappes exploitées dans la CR de Sandiara
CHAPITRE 2 : EVALUATION ET GESTION DES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES DE LA COMMUNAUTE RURALE DE SANDIARA
I. LES INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES
1. Les puits
1.1. Les puits traditionnels
1.2. Les puits modernes
2. Les bornes fontaines
3. Les forages
4. Les forages-puits
II. LA GESTION ET L’ENTRETIEN DES OUVRAGES HYDRAULIQUES DANS LA CR DE SANDIARA
La gestion des ouvrages
L’entretien des infrastructures traditionnelles
CHAPITRE 3 : LES ACTEURS DE L’EAU ET LEUR NIVEAU D’INTERVENTION DANS LA CR DE SANDIARA
I-LES ACTEURS POLITIQUES
1. Le conseil rural
2. Le PEPAM
II. LES ACTEURS SOCIAUX
1. Le PRODIMEL
2. L’ONG VIVRE EN BROUSSE
3. La population locale
CHAPITRE 1 : L’ACCES AUX RESSOURCES HYDRIQUES, LA GESTION DE L’EAU ET L’ASSAINISSEMENT DANS LA CR DE SANDIARA.
I. L’ACCES AUX RESSOURCES HYDRIQUES
II. LA GESTION DE L’EAU
1. Le coût de l’eau dans la Communauté Rurale de Sandiara
1.1. Le coût de l’eau issue d’une infrastructure moderne
1.1.1 Le coût de l’eau de surface ou provenant d’un équipement traditionnel
2. Le transport de l’eau
3. La vente de l’eau
4. La conservation de l’eau
5. Le traitement de l’eau
III. L’HYGIENE ET/OU L’ASSAINISSEMENT DANS LA CR DE SANDIARA
1. Le mode d’occupation de l’espace dans la CR de Sandiara.
2. Elimination des excrétas
3. Elimination des ordures domestiques
CHAPITRE 2 : LA QUALITE PHYSICO-CHIMIQUE DE L’EAU DANS LA CR DE SANDIARA
I. Définition de la pollution de l’eau et des normes de qualité de l’eau.
1. Définition de la pollution de l’eau
2. Les normes de la qualité de l’eau
II. LES PARAMETRES ORGANOLEPTIQUES
1. La couleur de l’eau
2. Le goût
3. L’odeur
III. LES PARAMETRES PHYSIQUES
1. La conductivité
2. Le pH
3. La Turbidité (NTU)
IV. LES PARAMETRES CHIMIQUES
1. Les anions majeurs
1.1. Les Bicarbonates (HCO 3)
1.2. Les chlorures(Cl)
1.3. Les sulfates(SO4)
1.4. Les Nitrates (NO3-)
2. LES CATIONS MAJEURS
2.1. Le sodium
2.2. Le potassium
2.3. Le magnésium
2.4. Le calcium
V. LE FLUOR (F)
CHPITRE 3 : L’INVENTAIRE DES MALADIES HYDRIQUES INFANTILES ET LA POLITIQUE DE LUTTE MISE SUR PIED PAR LES AUTORITES LOCALES DE LA CR DE SANDIARA
I. INVENTAIRE DES MALADIES HYRIQUES INFANTILES
1-Les maladies liées paramètres chimiques
1.1. Les infections liées aux bicarbonates
1.1. Les infections à l’excès de chlorures
1.2. Les infections liées aux sulfates
1.3. Les maladies liées aux nitrates
1.4. Les infections dues au calcium
1.5. Les infections relatives au magnésium
1.6. Les maladies causées par le potassium
1.7. Les infections liées au sodium
II. LES INFECTIONS LIEES A L’INSALUBRITE
1. La diarrhée
2. La dysenterie
3. La fièvre typhoïde
4. L’amibiase
III. LES INFECTIONS LIEES A L’EXCES DU FLUOR DANS L’EAU DANS LA CR DE SANDIARA
1. La fluorose dentaire
2. La fluorose osseuse
IV. LES SOLUTIONS MISES SUR PIED PAR LE PERSONNEL MEDICAL ET LE CONSEIL RURAL POUR L’AMELIORATION DE LA SANTE DE L’ENFANT DANS LA CR DE SANDIARA
1. L’action du conseil rural
1.1. La politique sanitaire du Conseil rural
1.2. La politique hydraulique et d’assainissement du conseil rural
2. L’action des agents de la sante
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE GENERALE
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