Les caractéristiques des familles immigrantes 

Chaque année, le Québec accueille un nombre important de familles immigrantes et la plupart s’installent dans la région métropolitaine de Montréal. Dès leur arrivée, elles sont confrontées à de nombreux obstacles inattendus, et la difficulté à les gérer peut mener à divers problèmes psychosociaux et psychologiques qui déstabilisent le système familial (Vatz-Laaroussi & Bessong, 2008).

Les professionnels des services sociaux jouent un rôle important dans l’adaptation et l’intégration de ces familles (Cyrulnik, 1999). Par leur intervention, ils établissent une relation significative auprès d’elles, ce qui aide leurs membres à rétablir l’équilibre entre eux et à donner sens à leurs projets de vie (Vatz-Laaroussi, 2009). Cependant, divers facteurs personnels, organisationnels et culturels peuvent nuire ou faciliter l’intervention. La littérature nous montre que la barrière linguistique, les différences culturelles et la complexité des problématiques comptent parmi ces obstacles (Cognet & Verghnes, 2001). Tandis que la présence d’interprètes, la formation continue et une attitude non-jugeante sont des facteurs facilitants (Battaglini et al. , 2007).

Selon le dictionnaire Larousse (version Web), l’immigration est défmie comme «l’installation dans un pays d’un individu ou d’un groupe d’individus originaires d’un autre pays. L’immigration est le plus souvent motivée par la recherche d’un emploi et la perspective d’une meilleure qualité de vie ».

L’immigrant est une personne qui s’installe dans un pays étranger (Larousse). Selon les procédures d’immigration canadiennes, les immigrants sont classifiés en trois catégories. La première est la catégorie du regroupement familial. Elle concerne les membres d’une famille à l’étranger qui viennent retrouver leur(s) proche(s) qui vit ou vivent au Canada. La deuxième catégorie est celle des réfugiés, celle qui regroupe les personnes qui ont une crainte raisonnable d’être persécutées du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social particulier ou de leurs opinions politiques. La troisième catégorie, celle de l’immigration économique, englobe ceux qui s’orientent vers une activité économique comme occuper un emploi, gérer une entreprise ou investir (Becklumb, 2008).

La famille immigrante est celle dont au moins l’un des parents est né à l’étranger (Ahmed, 2005). Le profil de ces familles varie beaucoup selon la catégorie d’immigrant, la structure familiale, le niveau d’instruction, le statut socio-économique, le degré de maîtrise de la langue du pays d’accueil et le projet migratoire (Kanouté, 2002). Ce dernier est particulier à chaque famille et devrait être perçu comme un processus multidimensionnel influencé par des facteurs pré- et post-migratoires ainsi que par la relation avec la société d’accueil (Lazure & Benazera, 2006).

L’immigration au Québec

Depuis les années 1980, l’avenir démographique, et donc, économique du Québec est devenu une préoccupation importante. La chute du nombre de naissances et le vieillissement de la population ont augmenté la pression sur le système de retraite et de santé (Ministère des Communautés culturelles et de l’Immigration du Québec, 1990). Pour contrer ceci, le gouvernement a investi massivement dans la politique familiale. Il a consolidé des prestations monétaires pour soutenir les parents, développé rapidement un réseau de garde d’enfant à faible coût et mis en place un régime de congé parental (Dini et al. , 2011).

Complémentairement à la politique familiale, le gouvernement du Québec a mis en œuvre des actions en matière de politique d’immigration afm de redresser la natalité et d’améliorer l’économie. Pour ce faire, il a développé un programme d’augmentation graduelle de l’ immigration ainsi qu’un programme de régularisation du statut des demandeurs d’asile (Ministère des Communautés culturelles et de l’Immigration du Québec, 1990).

De ce fait, le nombre d’immigrants dans la province a presque triplé durant les 25 dernières années: il est passé d’environ 19 000 personnes par année en 1986 à 55000 en 2013 (Girard et al. , 2013). La diversité des pays d’origine d’où proviennent les immigrants a augmenté depuis les années 1980; en 2015, ils sont originaires de plus de 150 pays différents (Cognet & Verghnes, 2001) des cinq continents, dont 38,5 % de l’Asie, 27,1 % de l’Afrique, 17,3 des Amériques, 17,1 % de l’Europe et 0,1% de l’Océanie (Ministère de l’Immigration Diversité et Inclusion, 2015). La majorité des immigrants sont issus de l’immigration économique, ce sont généralement des travailleurs qualifiés; il y a aussi un nombre non négligeable d’ immigrants de la catégorie de regroupement familial et de réfugiés (Robichaud, 2009) .

Même si les immigrants sont encouragés à s’établir en région, Montréal demeure leur lieu privilégié: autour de 75 % d’entre eux vivent dans la région métropolitaine et ils représentent un quart de la population montréalaise (Communauté métropolitaine de Montréal, 2013). Cette ampleur est d’autant plus marquante lorsqu’on observe les familles immigrantes. Six familles biparentales sur dix (environ 59 %) habitant Montréal sont immigrantes. Cette proportion est aussi importante chez celles qui sont monoparentales, elles représentent 43 % des foyers monoparentaux montréalais (Ministère de la Famille et des Aînés, 2011).

Les caractéristiques des familles immigrantes 

La grande majorité des familles immigrantes sont biparentales (neuf sur dix d’entre elles). Parmi les familles monoparentales, la majorité est formée par des mères (Ministère de la Famille et des Aînés, 2011). En général, ces familles ont un taux de natalité supérieur à celles des familles d’origine québécoise et elles sont généralement plus nombreuses: le taux de fécondité des femmes immigrantes est en moyenne de 2,05 comparativement à 1,43 pour les Québécoises (Street & Laplante, 2014). Le pourcentage de femmes immigrantes ayant trois enfants et plus est 1,5 fois plus élevé que pour les Québécoises (Ministère de la Famille et des Aînés, 2011).

Les familles immigrantes ont un niveau de vie plus précaire que la moyenne des familles au Québec. Leur revenu total est plus faible et cette proportion est encore plus importante chez les familles issues de l’immigration récente, dont le revenu moyen est environ la moitié du revenu moyen des familles d’origine québécoise (Ministère de la Famille et des Aînés, 20 Il). Cela contraste souvent avec leur vécu dans leur pays d’origine où généralement elles appartenaient aux classes moyennes ou supérieures en raison de leur haut niveau de scolarité (postsecondaire et universitaire) (Vatz-Laaroussi, 2007) .

Certaines de leurs valeurs, croyances et normes familiales diffèrent de celles de la majorité québécoise, notamment dans la différenciation des rôles et dans les méthodes éducatives. Dans un certain nombre de foyers immigrants, les hommes sont valorisés davantage par leur attitude d’affirmation de soi, tandis que les femmes ont tendance à être socialisées plutôt vers des rôles liés à la conformité (Berry, 2002). Aussi, dans certaines cultures, le châtiment corporel des enfants est admis et même jugé efficace et nécessaire. Le parent, principalement le père, définit l’éducation en termes d’engagement, de responsabilité et de discipline, y compris la discipline physique (Pangop, 2013).

En général, les aspects de la vie qui incitent le plus les familles immigrantes à immigrer au Québec sont la liberté, le respect des droits et le sentiment de sécurité. Aussi, ils sont motivés par les soins de santé, la qualité de vie, la paix et la stabilité politique qu’offre la société d’ accueil. Toutefois, ces deux derniers aspects sont plus importants pour les réfugiés. Ceux-ci s’installent au Québec pour fuir la guerre, les bouleversements politiques et les troubles sociaux; ils retrouvent dans le pays d’accueil un environnement social et politique plus favorable que ce qu’ils ont connu dans leur pays (Schellenberg & Maheux, 2007).

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Table des matières

Introduction 
Les caractéristiques des familles immigrantes
Les obstacles de l’immigration
L’immigration et les difficultés au sein des familles immigrantes
La réponse aux besoins des familles immigrantes
Les politiques de l’intégration de la dimension pluriethnique dans les services
Les modèles d’intervention en contexte interculturel
Les services régionaux
Les obstacles de l’intervention auprès des familles immigrantes
Les facilitateurs de l’intervention auprès des familles immigrantes
L’initiative AIDES
Objectif de l’ étude
Méthode
Devis de recherche
Participants
Collecte de données
Questionnaire de renseignements sur la famille
Questionnaire de perception parentale sur les services reçus (QPPSR)
Entrevues téléphoniques sur la collaboration parent(s)-intervenant(s)
Méthode d’analyse des données
Résultats
Analyses de premier niveau
Premier cas: situation plutôt difficile rapportée par une intervenante d’un centre jeunesse
Deuxième cas: situation plutôt difficile rapportée par une intervenante d’un centre jeunesse
Troisième cas : situation plutôt facile rapportée par une intervenante d’un CLSC
Quatrième cas: situation plutôt facile rapportée par une mère suivie par un centre jeunesse pour son premier enfant
Analyse de second niveau
Discussion
Forces et limites de l’étude
Conclusion

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Comments (2)

  1. Bonjour,
    Je voudrais juste vous remercier pour le contenu de cet article. La seule question qui me tracasse est de savoir comment puis-je citer votre article.
    Je voudrais que vous m’aidiez en m’envoyant une réponseé
    Je suis doctorant et je travail sur l’immigration africaine à québec.
    Cordialement