L’entrepreneur, figure centrale du capitalisme
L’entrepreneur, « figure centrale du capitalisme » selon Schumpeter (1935), a mis du temps avant de s’imposer. Son rôle est sujet à discussion et les points de vue diffèrent. Il faut attendre le 18ème siècle avec les écrits de Cantillon pour que le rôle d’acteur économique de l’entrepreneur soit clairement identifié. Il définit l’entrepreneur par rapport à sa place et son rôle dans la société, « on peut établir que, excepté le prince et les propriétaires de terres, tous les habitants d’un État sont dépendants ; qu’ils peuvent se diviser en deux classes, savoir en entrepreneurs, et en gens à gages ; et que les entrepreneurs sont comme à gages incertains, et tous les autres à gages certains pour le temps qu’ils en jouissent, bien que leurs fonctions et leur rang soient très disproportionnés » Il met en exergue leur rôle « tout le troc et la circulation de l’État se conduit par l’entremise de ces entrepreneurs » (Partie I, chapitre XIII) (Cantillon, 1755). Pour Cantillon, l’entrepreneur est un individu isolé aux « gages incertains » qui, par son courage, entretient la dynamique économique des nations. Cinquante ans plus tard, Jean-Baptiste Say reprend à son compte ce rôle d’entremetteur qu’à l’entrepreneur dans la fonction de production. Déclinant les différents types d’entrepreneurs selon leur « industrie » agricole, manufacturière, commerciale, il précise : « Il est l’intermédiaire entre le capitaliste et le propriétaire foncier, entre le savant et l’ouvrier, entre toutes les classes de producteurs, et entre ceux-ci et le consommateur. Il administre l’œuvre de la production ; il est le centre de plusieurs rapports » (Traité d’Economie Politique, livre II, De la distribution des richesses). Schumpeter est certainement, de tous les auteurs, celui le plus cité dans le domaine de l’entrepreneuriat. Il est l’un des premiers à s’intéresser à l’entrepreneur. D’origine autrichienne, il est en particulier connu pour sa « Théorie de l’évolution économique » qui paraît en 1911 en langue allemande. Dans la « Théorie de l’évolution économique », chapitre III, il définit comme « «entrepreneurs », les agents économiques dont la fonction est d’exécuter de nouvelles combinaisons et qui en sont l’élément actif » (1935). Il distingue la fonction d’entrepreneur et celle de capitaliste. Comme J-B. Say il souligne sa fonction dans la combinaison et l’intégration des facteurs de production. Chapitre IV, il rappelle : « La fonction d’entrepreneur est, par essence, le véhicule d’une transformation continuelle de l’économie ». Toutefois, il précise que ne peut être entrepreneur que l’individu qui exécute de nouvelles combinaisons. Il décrit l’entrepreneur par sa fonction économique essentielle, à savoir celle d’innover et d’impulser des combinaisons productives nouvelles. « Son rôle consiste à réformer ou à révolutionner la routine de production en exploitant une invention ou plus généralement une possibilité technique inédite ». S’il est au centre de la logique économique capitaliste, l’entrepreneur schumpétérien est avant tout désintéressé. Il ne cherche pas le profit en tant que tel et ses motivations ne sont pas forcément rationnelles. Sa conduite peut s’expliquer par une volonté de leadership, de succès ou la simple joie de créer. Décrivant le rôle de l’entrepreneur, Schumpeter l’apparente presque à une élite soulignant toutefois qu’il est susceptible de connaître des échecs. Selon lui, tous les agents ne peuvent pas être des entrepreneurs : « Il existe une classe qui, par le jeu du processus de sélection dont elle est issue, contient un matériel humain d’une qualité supérieure à la normale ». Il se distingue de Jean-Baptiste Say quant au positionnement managérial. Pour Schumpeter, entreprendre et organiser sont deux fonctions différentes et l’entrepreneur n’a pas à assurer la fonction organisationnelle. De même, il se différencie de Cantillon et considère que l’entrepreneur n’a pas à supporter le risque et que c’est au prêteur (banquier), lors de l’avance des fonds, de s’assurer de la viabilité économique du projet. En termes de risque, Frank Knight, dans son ouvrage « Risk, Uncertainty and Profit », paru en 1921, distingue le « risque » de « l’incertitude ». Selon lui, le profit rémunère les décisions prises par l’entrepreneur dans un environnement incertain où le risque n’est pas assurable. Ce n’est donc pas le risque, prévisible et assurable, mais l’incertitude qui serait le fondement de la fonction entrepreneuriale. A la suite de Schumpeter, l’école autrichienne s’est inscrite dans la lignée de l’impulsion innovante. Elle précise le rôle des opportunités dont l’entrepreneur se saisit dans l’environnement économique réel. Cependant, contrairement à Schumpeter, les membres de cette école de pensée n’idéalisent pas l’entrepreneur et précisent que « Cette fonction n’est pas un caractère propre à un groupe spécial ou une classe d’individus ; elle est inhérente à toute action et repose sur quiconque agit » (von Mises, 1949, p. 253). Von Mises est l’un des premiers à proposer que les entrepreneurs ne font pas partie d’une classe homogène et que l’action entrepreneuriale est une potentialité omniprésente pour tous les participants du marché. Selon Leibenstein (1968), lorsque l’on considère les rôles principaux de l’entrepreneur, il est possible d’en distinguer trois. Tout d’abord, en tant qu’opérateur entre différents marchés (intermarkets), l’entrepreneur améliore les flux d’informations et coordonne les activités entre eux ; il compense également les insuffisances ou carences du marché et, comme l’identifie Schumpeter, il réalise de nouvelles combinaisons de facteurs de production.Cette capacité de percevoir les rapports de force économique est appelée « capacité de jugement » chez Say et « vigilance » (alertness) chez Israel Kirzner. Pour ce dernier, l’entrepreneur a une fonction d’arbitrage dans le jeu économique et est vigilant aux défauts de coordination et, donc, aux opportunités de profit. L’entrepreneur kirznérien « n’est pas celui qui lance une petite entreprise ou qui fait de la R&D, c’est celui qui réalise que les ressources existantes pourraient être employées d’une façon différente pour mieux satisfaire les besoins humains » (Mucherie, 2008, p. 172). C’est l’acte entrepreneurial qui est distinctif car il implique la poursuite délibérée d’opportunités (Kirzner, 1973). Ainsi, par son action entrepreneuriale, l’entrepreneur apporte au marché de nouveaux produits ou services ou en modifie certaines caractéristiques qui vont impacter l’environnement concurrentiel de la nouvelle entreprise.
L’entrepreneur, une définition de plus en plus précise
Alors que la place de l’entrepreneur s’affirme dans nos économies contemporaines, les acteurs publics et privés, les milieux académiques précisent et définissent le périmètre de son intervention.
La définition des acteurs publics L’OCDE (1998), Stimuler l’esprit d’entreprise, p. 11, note : « L’esprit d’entreprise est fondamental pour le fonctionnement des économies de marché. Dans ces économies, l’entrepreneur est le vecteur du changement et de la croissance ; son action peut contribuer à accélérer l’élaboration, la diffusion et la mise en oeuvre d’idées novatrices. De ce fait, il permet non seulement une utilisation rationnelle des ressources, mais aussi un élargissement du champ de l’activité économique ». Elle définit l’entrepreneur comme suit : « l’entrepreneur peut être considéré comme celui ou celle qui prend des risques, associe des ressources de manière cohérente et efficiente, innove en créant des nouveaux services, produits ou procédés, s’engage à long terme par la définition d’objectifs et matérialise des bénéfices au-delà de l’allocation courante des ressources » (OCDE, 1998, p. 129). La Commission des Communautés Européennes, dans le cadre de son « Livre vert » sur «L’Esprit d’entreprise en Europe», mentionne : « L’esprit d’entreprise est avant tout une question de mentalité… [il] désigne la détermination et l’aptitude de l’individu, isolé ou au sein d’une organisation, à identifier une opportunité et à la saisir pour produire une nouvelle valeur ou le succès économique … Formant un ensemble hétérogène, les entrepreneurs sont issus de toutes les catégories sociales. Pourtant, l’esprit d’entreprise présente des caractéristiques communes, y compris la volonté de prendre des risques, l’indépendance et l’épanouissement personnel» (Commission des Communautés Européenne, 2003, pp. 5 Si l’on reprend Paturel (2005, p. 12) : « La pratique entrepreneuriale au sens de son aspect juridique (création ex nihilo et reprise) et non en termes de maturité professionnelle de la personne même qui crée ou reprend, n’a pas d’importance majeure pour définir l’entrepreneur ». De plus, si nous nous référons au cadre de l’emploi non-salarié en France qui, bien souvent est celui de l’entrepreneur (et de fait celui de l’auto-entrepreneur), nous pouvons citer Grégoire Lurton et Fabien Toutlemonde qui, dans le cadre d’une étude publiée par la DARES3 en septembre 2007 sur « Les déterminants de l’emploi non salarié en France depuis 1970 », soulignent qu’il n’existe pas de définition juridique positive de cette notion du non-salariat. Ils reprennent la jurisprudence qui lui donne pour définition d’être une forme d’emploi qui suppose :
• la non-subordination hiérarchique du travailleur ;
• la possession d’une clientèle propre.
Ainsi, ce ne sont donc pas des critères économiques qui déterminent le non-salariat, mais des critères portant sur les conditions de travail des personnes concernées et, selon les mêmes critères, à l’inverse, le salariat est considéré comme une dépendance de l’exécutant vis-à-vis du donneur d’ordre (Lurton & Toutlemonde, 2007, p. 7). Toutefois, Saporta et Verstraete, soulignant le caractère a priori peu entrepreneurial de nombre de créations, mentionnent qu’afin de mériter le qualificatif d’entrepreneuriale, une création d’entreprise doit s’inscrire dans « une logique d’insertion économique, se caractérisant par la volonté d’occuper une position dans une filière, grâce à un véritable projet, construit autour d’une adéquation produit-marché, et la mise en place raisonnée de moyens destinés à l’accomplissement du projet ; une logique d’insertion sociale, contrainte ou volontaire, ayant pour objectif d’exercer pour son propre compte un savoir-faire, et d’en tirer un revenu suffisant pour vivre et se faire une place dans la société » (Verstraete & Saporta, 2006, p. 103). Louis-Jacques Filion (1991) intègre toutes ces dimensions et nous offre cette définition dans laquelle nous pouvons assez clairement reconnaître l’entrepreneur que nous rencontrons tous les jours : «Un entrepreneur est une personne imaginative, caractérisée par une capacité à se fixer et à atteindre des buts, [qui] maintient un niveau élevé de sensibilité en vue de déceler des occasions d’affaires [et prend] des décisions modérément risquées qui visent à innover » Filion cité par Bayad, El Fenne et Ait Razouk (2012). Cette définition nous renvoie à une identification de l’entrepreneur via trois aspects qui correspondent, d’une part, à l’individu lui-même et à ses caractéristiques propres, d’autre part, aux actions qu’il réalise et, enfin, à la manière dont il se comporte dans le cadre spécifique de son environnement d’affaires. Ces trois aspects sont examinés dans le cadre de la recherche en entrepreneuriat ci-après.
La place des micro-entreprises en France
En France, la culture entrepreneuriale s’invite au centre des préoccupations économiques et politiques. Suite à diverses polémiques, « Faire de l’entrepreneuriat une grande cause politique nationale », tel est le propos figurant au sein du rapport pour la Ministre Déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie Numérique, Fleur Pellerin (Hayat, 2012). Selon le rapport, il convient d’agir pour développer l’esprit d’entreprendre en France. Un véritable élan national sans précédent vers la création d’entreprises doit être impulsé. Un engagement fort des décideurs politiques, en tête desquels le Président de la République et le Premier Ministre, est donc à noter puisque : « Il s’agit d’encourager la prise d’initiative et l’audace, de générer l’enthousiasme entrepreneurial et l’esprit de conquête, de valoriser le succès et de populariser les créateurs ». Le rapport souligne que plus de la moitié de la création de la richesse nationale provient des PME. Elles génèrent 56 % de la valeur ajoutée et représentent 61 % des emplois en 2011 (d’après l’OCDE). Il considère que plus la population sera apte à créer des PME, plus l’économie sera en croissance de richesses et d’emplois. En effet, plus la culture entrepreneuriale d’un pays est forte plus la société relativise l’échec des entrepreneurs, encourage le risque qu’ils prennent et met en avant leurs succès. Mais qu’en est-il du dynamisme entrepreneurial français ? Selon les sources utilisées la vision diffère. Il est possible de lire dans le rapport de l’APCE 4 sur la création d’entreprises en 2012 en première page : « La création d’entreprises reste,.., à un niveau élevé en 2012 : elle est nettement supérieure à celle observée en 2008 » (APCE, 2013). Si l’on consulte le rapport GEM5 2012 pour la France en matière de création d’entreprises, les chiffres français mettent en évidence un taux d’ensemble de l’activité entrepreneuriale (TEA) parmi les plus faibles des pays de sa catégorie.
La création d’entreprises : une réponse au chômage
Lorsque l’on met en évidence cette courbe positive de l’évolution des créations d’entreprises en France, on ne peut omettre de rappeler qu’historiquement, l’Etat français a utilisé la création d’entreprises comme un outil anti-chômage (Mathot, 2010, p. 34). En effet, l’année 1973 sonne l’arrêt des trente glorieuses. Avec le premier choc pétrolier, c’est le retour en force du chômage et, comme une solution à la crise, les pouvoirs publics mettent en place des mesures en faveur de la création d’entreprises. En effet, l’entrée d’un demandeur d’emploi dans un processus de création de son entreprise le fait instantanément sortir des chiffres du chômage. Ainsi, les aides financières en sa faveur relèvent plus de la politique sociale que d’une réelle politique économique de croissance. C’est dans ce cadre qu’en 1977, l’ACCRE voit le jour. L’Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprises voit son périmètre étendu à l’ensemble des demandeurs d’emploi sous Raymond Barre dont les propos sont restés célèbres : «Les chômeurs pourraient essayer de créer leur entreprise au lieu de se borner à toucher des allocations chômage » (Mathot, 2010, p. 35).
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Table des matières
Introduction générale
1 De la définition de l’entrepreneur à une conceptualisation du comportement entrepreneurial
1.1 Historique du renouveau entrepreneurial
1.1.1 La vision classique et l’apparition de l’Homo-oeconomicus
1.1.2 La vision néoclassique de « l’entrepreneur moyen »
1.1.3 Les explications de l’école autrichienne du comportement entrepreneurial
1.2 Les différentes approches de l’entrepreneur
1.2.1 L’entrepreneur, figure centrale du capitalisme
1.2.2 De l’intérêt des modèles économiques explicatifs de l’entrepreneuriat
1.3 L’entrepreneur, une définition de plus en plus précise
1.4 Les trois axes de la recherche en entrepreneuriat
2 Le micro-entrepreneur auto-entrepreneur : un créateur d’activité et une forme spécifique d’entrepreneuriat à étudier
2.1 La place des micro-entreprises en France
2.2 La question de recherche et son intérêt sur les plans pratique, théorique et méthodologique
2.2.1 Intérêt de la question sur le plan pratique
2.2.2 Intérêt de la question sur le plan théorique
2.2.3 Intérêt de la question sur le plan méthodologique
2.3 La problématique de recherche et les contributions attendues
2.3.1 Déclinaison de la problématique de recherche
2.3.2 Identification des contributions attendues
3 Une posture épistémologique de constructivisme modéré
3.1 Un objet de recherche inscrit dans une dynamique constructiviste
3.1.1 Un entrepreneuriat évolutif et adaptatif
3.1.2 Un objet de recherche inscrit dans une dynamique de co-construction
3.2 La démarche du chercheur
3.2.1 Une recherche construite en vue d’une meilleure compréhension et explication du phénomène auto-entrepreneurial
3.2.2 Une posture de chercheure constructiviste
3.3 La thèse défendue et le plan de la recherche
3.3.1 La thèse défendue
3.3.2 Le plan de la recherche
Partie I. UN CADRE DE RECHERCHE INSCRIT DANS UNE EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT ENTREPRENEURIAL
CHAPITRE 1. LA CRÉATION D’ENTREPRISES EX-NIHILO, DE L’AUTO-EMPLOI À L’AUTOENTREPRENEURIAT :LES DÉTERMINANTS ÉCONOMIQUES ET POLITIQUES
1. L’entrepreneuriat individuel : les déterminants économiques et politiques
1.1 La création d’entreprises, un objectif des politiques publiques
1.2 La création d’entreprises : une réponse au chômage
2. La création d’emplois par les néo-créateurs entrepreneurs
2.1 Les données françaises
2.2 La création d’emplois par les « jeunes pousses » – Le positionnement de la France
CHAPITRE 2. L’ENTREPRENEURIAT INDIVIDUEL : UNE ANALYSE DU DOMAINE DE RECHERCHE
1. L’entrepreneur : une personne seule
2. La décision de l’auto-emploi : un état des lieux des études économiques menées sur le sujet
2.1 L’entrepreneur et le risque
2.2 Impact des contraintes d’accès au financement
2.3 L’influence d’autres facteurs non pécuniaires : le capital humain entrepreneurial
2.3.1 L’allocation du temps travaillé comme variable explicative de l’entrepreneuriat
2.3.2 La notion d’apprentissage entrepreneurial
2.3.3 Le capital humain entrepreneurial : le rôle du niveau de scolarité et de l’expérience
2.3.4 L’âge et le genre
2.3.5 Personnalité des entrepreneurs
2.3.6 Impact de la motivation
2.3.7 L’exposition à la culture entrepreneuriale
2.3.8 Facteur de dilution du risque : avoir un conjoint en situation d’emploi
3. Auto-entrepreneur ou auto-employeur ? Qui sont-ils ? Que font-ils ?
3.1 Paradigme des traits
3.1.1 De l’intention à l’action entrepreneuriale
3.1.2 Le rôle de l’identité entrepreneuriale
3.1.3 L’importance de l’exposition précoce à l’image entrepreneuriale
3.1.3 Un paradigme controversé
3.1.4 Une histoire liée au renouveau de la perception entrepreneuriale
3.1.5 Des résultats sur les traits distinctifs de l’entrepreneurs ouvrant sur la composante cognitive
3.2 Paradigme des faits : aspects cognitifs
3.3 Apports et limites de l’approche behavioriste selon ses perspectives internaliste et externaliste de l’entrepreneuriat
4. Vers un approfondissement du cadre de recherche en entrepreneuriat ou l’importance de l’environnement et de ses changements
4.1 Paradigme de l’opportunité d’affaires
4.1.1 Un paradigme relevant de l’analyse de l’école de pensée autrichienne
4.1.2 Le paradigme d’opportunité : l’ancrage du domaine de l’entrepreneuriat
4.2 Paradigme du processus entrepreneurial
4.3 Le processus d’apprentissage entrepreneurial
4.4 La dimension effectuale du processus
4.4.1 Vers une interrogation du principe de causalité
4.4.2 Du coût de l’échec à l’identification des choix possibles
4.4.2.1 Des processus « acteur dépendant »
4.4.2.2 Comment une idée se transforme en entreprise
4.4.2.3 Une approche différente de l’approche managériale de l’entrepreneuriat : un projet adaptatif co-construit
4.5 Paradigme de l’impulsion d’une organisation : vers une trivialité du concept
4.6 Du paradigme de l’innovation au paradigme de l’obtention d’une valeur nouvelle ou existante
4.6.1 Un paradigme de l’innovation rattaché à l’action de destruction créatrice de l’entrepreneur
4.6.2 Innovation ou imitation : quelle place pour l’action créatrice de l’entrepreneur ?
4.6.3 Paradigme de la création de valeur ou de l’obtention de valeur nouvelle ou existante
4.7 De l’importance du changement et de son acception
4.7.1 Un paramètre de la diversité et de l’intensité de l’action entrepreneuriale
4.7.2 Les quatre théories à la base du changement
4.8 De la dimension processuelle à la dialogique porteur de projet – projet de création d’entreprise ; vers une intégration de la notion de projet
4.8.1 L’entrepreneuriat, indissociable de l’approche projet
4.8.1.1 Une définition utile au domaine de l’entrepreneuriat
4.8.1.2 L’approche entrepreneuriale de la notion de projet
4.8.2 Le modèle des 3E et la prise en compte des trois dimensions entrepreneuriales
4.8.3 Du projet au processus projet
5. L’auto-entrepreneuriat, de quel entrepreneuriat parle-t-on ? Le cadre de la recherche
5.1 Auto-entrepreneuriat ou auto-emploi ?
5.2 L’entrepreneuriat individuel, un domaine de recherche à approfondir dans le cas de l’auto-entrepreneuriat
5.3 L’entrepreneur « naissant » ou le néo-entrepreneur, objet de la recherche
Partie II. L’AUTO-ENTREPRENEURIAT, UN TREMPLIN A L’ENTREPRENEURIAT CLASSIQUE
CHAPITRE 1. LA CONCEPTION DE LA RECHERCHE : LE CAS BRETON DE L’ENGAGEMENT ENTREPRENEURIAL DES AUTO-ENTREPRENEURS
1. Élaboration de la démarche et articulation de la recherche
1.1 Une construction de l’objet de recherche inscrite dans le cadre conceptuel des paradigmes entrepreneuriaux
1.2 L’articulation de la recherche
2. Une confrontation de la théorie aux faits
2.1 L’apport de la théorie enracinée, pour donner du sens aux données
2.2 La mobilisation de la logique hypothético-déductive, pour une interrogation des faits
2.3 La triangulation des approches, pour une validation des caractéristiques de l’auto-entrepreneur
3. La construction de l’objet de recherche
3.1 Le statut d’auto-entrepreneur : ses caractéristiques
3.1.1 Définition du terme auto-entrepreneur
3.1.2 Les caractéristiques du régime
3.2.2.1 Une immatriculation simplifiée dissociée de la création effective
3.3.2.2 Les caractéristiques spécifiques du régime
3.1.2.3 Les remarques et contraintes
3.1.2.3.1 Le point de vue fiscal
3.1.2.3.2 Le problème des fournisseurs et autres partenaires
3.1.2.4 L’utilisation du dispositif ARCE (Aide aux Repreneurs Créateurs d’Entreprise), pour les chômeurs créateurs
3.2 Le contexte et les polémiques suscitées par le régime de l’auto-entrepreneur
3.2.1 Le point de vue des acteurs : Pôle emploi, Chambres consulaires (CMA et CCI), Inspection générale des affaires sociales (IGAS)
3.2.1.1 Pôle Emploi : des dispositifs encourageant la création d’entreprises
3.2.1.2 La CCI de Quimper Cornouaille : partenaire quotidien des entreprises
3.2.1.3 La CMA du Finistère : un engagement auprès des métiers de l’artisanat
3.2.1.4 Le rapport financier de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS)
3.2.2 De la révolte des poussins à un régime micro-fiscal et micro-social applicable au plus grand nombre
3.2.3 Vers un régime micro-fiscal et microsocial applicable au plus grand nombre
3.2.3.1 Une solution acceptable pour les métiers de l’artisanat
3.2.3.2 Un régime pérennisé au prix de sa normalisation
3.3 Une recherche ancrée sur une étude terrain
3.3.1 L’évaluation des projets en création / reprise d’activité sur le Sud-Finistère (2008- 2012)
3.3.1.1 Présentation du programme d’évaluation préalable à la création – reprise d’activité
3.3.1.2 L’intérêt de l’évaluation préalable du projet pour les demandeurs d’emploi en création ou reprise d’activité
3.3.1.3 L’intérêt de l’évaluation préalable pour Pôle Emploi
4 Les choix stratégiques de la recherche
4.1 De la description à la confirmation
4.2 Une approche mixte quantitative et qualitative
CHAPITRE 2. L’OPÉRATIONNALISATION DE LA RECHERCHE : LE POSITIONNEMENT DE L’AUTOENTREPRENEUR DANS L’ENVIRONNEMENT ENTREPRENEURIAL FRANÇAIS
1. La description de la méthodologie de recueil et d’analyse des données
1.1 L’approche quantitative et les caractéristiques de l’échantillon
1.1.1. La qualification de l’échantillon
1.1.1.1 L’identification des données collectées
1.1.1.2 Précisions complémentaires
1.1.2 Identification de la nature de l’échantillon étudié
1.2 La représentativité de l’échantillon
1.2.1 La précision des résultats
1.2.2 L’homogénéité de l’échantillon des porteurs de projet en création ou reprise d’activité et les réserves méthodologiques
1.2.2.1 Les réserves méthodologiques
1.2.2.2 La taille de l’échantillon – une comparaison avec les données INSEE sur la création d’entreprises
1.2.2.3 La problématique des non-réponses
2. La classification et la structuration des données
2.1 La méthode de classification et de structuration des données
2.1.1 La construction et la structuration des données
2.1.2 Les fondements de la méthode de structuration et de classification
2.2 L’identification des variables et domaines de valeurs
2.2.1 Le respect des contraintes de suffisance et de non-redondance
2.2.2 La liste des variables et de leurs domaines de valeurs
2.3 Les variables nominales et ordinales
2.4 Les variables d’intervalle ou variables métriques
2.5 L’identification des variables et leurs domaines de valeurs
2.5.1 Les variables relatives au porteur de projet
2.5.2 Les variables concernant le porteur de projet et son projet
2.5.3 Les variables concernant le projet
2.5.4 Le retraitement de l’échantillon
2.5.4.1 L’élimination de certains statuts marginaux
2.5.4.2 Le centrage de l’étude sur les dossiers de création d’activité
2.5.4.3 Les contraintes liées aux spécificités des tests
CHAPITRE 3. L’ANALYSE DES DOSSIERS EN PHASE PRÉALABLE À LA CRÉATION ET LES RÉSULTATS OBTENUS
1. L’objet et le processus d’analyse
2. L’analyse univariée des dossiers d’évaluation à la création/reprise d’activité
2.1 Les caractéristiques de l’analyse et les tableaux de synthèse
2.2 Les résultats des analyses descriptives réalisées sur les dossiers en création d’activité
2.2.1 Le porteur de projet en création d’activité
2.2.1.1 L’impact du genre
2.2.1.2 Des tranches d’âge favorables à la création d’entreprises
2.2.1.3 Le rôle du niveau de diplôme dans le choix du statut
2.2.1.4 Le changement de métier – Un rôle important dans la poursuite du projet de création entrepreneurial
2.2.2 Le porteur de projet et le projet
2.2.2.1 L’importance du niveau de motivation dans la poursuite du projet entrepreneurial
2.2.2.2 L’influence du niveau d’aptitude sur l’évolution du projet de création d’activité
2.2.3 Le projet
2.2.3.1 Un niveau de risque financier orientant le choix du statut
2.2.3.2 L’impact de l’évaluation du potentiel projet sur sa mise en oeuvre
2.2.3.3 Des projets à faible niveau d’innovation
2.2.3.4 Des secteurs d’activité variés
3. L’identification de la relation de dépendance entre les variables et le statut envisagé
3.1 L’apport de l’analyse bivariée et des tests d’inférence
3.2 La présentation et l’interprétation des résultats des tests d’inférence
3.2.1 La synthèse des traitements sur l’ensemble des dossiers en création d’activité
3.2.2 L’analyse des résultats des tests non paramétriques sur l’échantillon des 609 dossiers des porteurs de projet en création d’activité
3.2.3 L’interprétation des résultats des tests d’inférence
4. L’analyse typologique des dossiers des porteurs de projets en création d’activité
4.1 L’objectif et la démarche mise en œuvre
4.2 La présentation de la démarche et les spécificités de la méthode choisie
4.2.1 La sélection des données
4.2.2 La mesure de proximité
4.2.3 Le choix de la méthode typologique
4.2.4 Le choix du nombre de groupes
4.3 Le résultat des classifications en nuées dynamiques
4.3.1 La classification de l’ensemble de l’échantillon
4.3.2 L’analyse typologique sur les projets de création en autoentrepreneuriat
4.3.3 L’analyse typologique des dossiers de projets fondés sur le statut de sociétés
4.3.4 L’analyse typologique des dossiers sous le statut de l’entreprise
individuelle
Conclusion des analyses réalisées sur les porteurs de projet en création d’activité
Partie III. VERS UNE MODELISATION DU CHOIX DU STATUT
CHAPITRE 1. DE L’IDENTIFICATION D’UNE MESURE DE L’ENGAGEMENT ENTREPRENEURIAL À UN MODÈLE PRÉDICTIF DU CHOIX DE STATUT – LE CAS DE L’ENGAGEMENT AUTOENTREPRENEURIAL
1. Identification d’une mesure de l’engagement entrepreneurial du porteur de projet en création d’activité
1.1 Les objectifs de l’analyse factorielle et le choix d’un construit
1.1.1 Les objectifs poursuivis
1.1.2 Le choix d’une méthode d’analyse – La nature du sens du construit (lien réflexif ou formatif)
1.2 La démarche mise en œuvre et l’analyse de l’échantillon
1.2.1 Les contraintes de suffisance et de non-redondance
1.2.2 L’identification de la pertinence de l’analyse en composantes principales
1.2.3 La mesure de l’adéquation de l’échantillon
1.2.4 La méthodologie et les étapes de l’analyse
1.2.5 La réalisation de l’ACP sur les 609 dossiers de porteurs de projet en création d’activité
1.2.5.1 Le critère de Kaiser
1.2.5.2 L’application du critère de pourcentage de variance expliquée
1.2.5.3 Le test de Cattel
1.2.5.4 Le choix de la méthode de rotation
1.2.5.5 La fiabilité de l’analyse en composantes principales
1.3 La validation du construit au moyen d’une déclinaison de l’analyse en composantes principales sur chaque statut envisagé
1.4 Les résultats de l’analyse factorielle en composantes principales
2. L’application de la régression logistique, vers un modèle prédictif du choix de statut
2.1 Le choix et la description de la méthode
2.1.1 L’identification de la méthode choisie
2.1.2 Le modèle de régression logistique
2.2 L’application à l’analyse du choix du statut
2.2.1 Le cadre de l’analyse et les variables prises en compte
2.2.2 La significativité du modèle appliqué à l’ensemble des dossiers de création d’activité
2.2.2.1 Le calcul de la valeur de vraisemblance
2.2.2.2 La significativité globale
2.2.2.3 La significativité pratique du modèle : les pseudo-R2
2.2.2.4 La significativité statistique et le critère de vraisemblance du modèle
2.2.2.5 L’amélioration et la validation du modèle
2.2.2.5.1 Les améliorations apportées
2.2.2.5.2 La validation du modèle
2.2.2.6 Les résultats de la régression logistique sur l’ensemble des dossiers de création d’activité et leur interprétation
2.3 L’application du modèle de régression logistique aux projets « positifs »
2.3.1 Détermination des variables retenues
2.3.2 Les résultats de la régression logistique et leur interprétation sur le souséchantillon des dossiers « positifs »
CHAPITRE 2. L’APPROCHE QUALITATIVE CONFIRMATOIRE
1. L’apport de l’approche qualitative confirmatoire
1.1 La délimitation du recueil de données
1.2 La sélection des entretiens – la méthode biographique
2. Le choix de l’entretien individuel semi-directif
2.1 Le choix de l’entretien
2.1.1 Une recherche axée sur l’identification de la dialogique individu-projet auto-entrepreneurial
2.1.2 Une recherche du sens de l’évolution personnelle vers l’autoentrepreneuriat
2.1.3. La population étudiée
2.1.4. Les contraintes de la recherche
2.2 Les spécificités de l’entretien individuel semi-directif
2.3 L’utilisation de données secondaires : les blogs
3. Validité et fiabilité de la recherche qualitative
3.1 La validité du construit
3.1.1 Le cadre conceptuel de la validité du construit
3.1.2 L’opérationnalisation de la validité du construit
3.2 Fiabilité et validité de l’instrument de mesure
3.2.1 Définition et précision
3.2.2 Opérationnalisation de la mesure de la fiabilité de l’instrument et sa validité
3.3 La validité interne de la recherche
3.4 La fiabilité de la recherche
3.5 La validité externe de la recherche
4. L’opérationnalisation de la phase qualitative de la recherche
4.1 Le processus de la phase qualitative de la recherche
4.1.1 Contexte de l’entretien
4.1.2 Déroulement de l’entretien
4.1.3 Retranscription de l’entretien
4.1.4 Utilisation du logiciel NVIVO 10
4.1.5 Triangulation des sources
4.2 Focus sur l’analyse de représentations et de discours
4.2.1 L’analyse de contenu des discours
4.2.2 Le codage des discours
4.2.2.1 La thématisation du discours
4.2.2.2 Evaluation de la pertinence des données du corpus
5. Les résultats de l’analyse qualitative
5.1 Les catactéristiques spécifiques du régime de l’auto-entrepreneur en comparaison avec les autres statuts
5.1.1 Le régime de l’auto-entrepreneur : simplicité et rapidité
5.1.2 L’opportunité du statut
5.1.3 Des contraintes liées aux caractéristiques du régime de l’autoentrepreneur
5.1.3.1 Un régime très discuté donnant une impression d’instabilité
5.1.3.2 L’impact de la limite des seuils de chiffre d’affaires
5.1.3.3 Une non-prise en compte de la TVA et des différentes charges
5.1.3.4 Un statut mal adapté à certains métiers
5.1.3.5 Un chiffre d’affaires incertain
5.1.3.6 Une garantie sociale minimale et des organismes sociaux contestés
5.1.3.7 Une utilisation abusive parfois de la sous-traitance
5.2 Les autres statuts
5.2.1 Le poids des charges et la complexité administrative
5.2.2 Les avantages des statuts sociétaires et de l’entreprise individuelle (non auto-entrepreneur)
5.2.3 Entrepreneuriat ou salariat
5.3 L’engagement entrepreneurial des auto-entrepreneurs et le potentiel de leurs projets
5.3.1 L’esprit entrepreneurial des auto-entrepreneurs
5.3.1.1 La volonté de développer en propre son activité
5.3.1.2 Un engagement métier aux multiples facettes
5.3.2 Le potentiel des projets en auto-entrepreneuriat
5.4 Caractéristiques spécifiques des auto-entrepreneurs
5.4.1 Le niveau de changement de métier et l’expérience entrepreneuriale
5.4.2 Les compétences distinctives de l’auto-entrepreneur et le niveau de diplôme
5.4.3 La dynamique de la motivation
5.4.4 Le niveau de risque de l’activité auto-entrepreneuriale
CHAPITRE 3. ESSAI DE POSITIONNEMENT DES PORTEURS DE PROJET BRETONS EN AUTOENTREPRENEURIAT – DISCUSSION DES RÉSULTATS OBTENUS
1. Un régime atténuant les chiffres du chômage
2. Un statut innovant générateur d’opportunités de marché ou l’approche anticoncurrentielle d’un régime destructeur d’emplois
2.1 Des différences comportementales suivant les activités
2.2 Une passerelle entre le salariat et l’entrepreneuriat
2.3 L’auto-entrepreneuriat, une étape vers d’autres régimes entrepreneuriaux
3. L’obtention de valeur par les auto-entrepreneurs : confirmation de l’élargissement du paradigme de la création de valeur
4. L’effectuation : une modélisation du phénomène auto-entrepreneurial
5. De la nature du statut à l’engagement entrepreneurial
6. Le projet auto-entrepreneurial : une diversité de situations
Conclusion générale
1. LES PRINCIPAUX APPORTS DE LA RECHERCHE
1.1 La contribution conceptuelle :Une dialogique individu-projet entrepreneurial appliquée aux cas auto-entrepreneuriaux – L’application du principe d’effectuation
1.2 La contribution méthodologique : une combinaison de méthodes
1.3 La contribution pratique pour les entrepreneurs, les pouvoirs publics, les accompagnateurs
1.3.1 L’apport pour les entrepreneurs créateurs
1.3.2 L’apport aux pouvoirs publics
1.3.2.1 Identification des facteurs clés de succès
1.3.2.2 De la formation entrepreneuriale à l’accompagnement post création
1.3.2 L’apport pour les accompagnateurs
2. LES LIMITES DE LA RECHERCHE
2.1 Les limites liées aux choix conceptuels
2.2 Les limites liées aux choix méthodologiques
2.2.1 Limite de l’approche quantitative
2.2.2 Limite de l’approche qualitative
2.2.3 Les limites d’une approche séquentielle
2.3 La limite liée au positionnement dans le processus entrepreneurial
3. LES PERSPECTIVES DE RECHERCHE
3.1 La finalisation du modèle
3.2 La réalisation d’un travail longitudinal sur l’auto-entrepreneuriat
3.3 L’identification des apports d’une approche effectuale de l’auto entrepreneuriat
3.4 La réalisation d’une comparaison de l’évolution des propositions de statuts entrepreneuriaux
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