Les cancers colorectaux (CCR) représentent 9,7% du total des cancers dans le monde, et se situent au troisième rang, en termes de fréquence des cancers juste après le cancer du poumon et le cancer du sein. Il survient près de 100.000 nouveaux cas de cancers colorectaux chaque année dans le monde, avec 694.000 décès [1]. La prise en charge thérapeutique des cancers colorectaux est complexe. Elle doit être adaptée à la symptomatologie clinique, à la localisation tumorale, au stade carcinologique, au patient lui-même, aux disponibilités thérapeutiques du centre de traitement, et surtout doit faire appel à des collaborations multidisciplinaires rigoureuses [2]. Dans les pays occidentaux, on note en général une incidence en hausse et une mortalité en baisse des CCR [2,3]. Ceci s’explique par le fait que les stratégies de dépistage ainsi que la prise en charge sont bien codifiées. Par contre, dans les pays émergents, ces cancers sont moins fréquents, mais la morbimortalité reste élevée du fait des retards de diagnostic .
ANATOMIE
ANATOMIE DESCRIPTIVE DU COLON ET DU RECTUM
SUR LE PLAN MORPHOLOGIQUE
Le Côlon
Le côlon est la partie du tube digestif qui fait suite à l’intestin grêle avec une dimension de 1,45 à 1,65 m de long variable selon la taille de l’individu. Il débute dans la fosse iliaque droite par le caecum auquel est appendu l’appendice vermiculaire puis monte verticalement contre la fosse lombaire : c’est le côlon ascendant (ou côlon droit). Ensuite le côlon forme un pli qui est l’angle colique droit pour donner le côlon transverse, il forme un second pli dans le flanc gauche qui est l’angle colique gauche et descend verticalement pour donner le côlon descendant (ou côlon gauche). A hauteur de la crête iliaque gauche, il traverse obliquement le canal iliaque gauche donnant le côlon iliaque, auquel fait suite le côlon sigmoïde qui plonge dans le bassin, décrit une boucle devant le sacrum et se termine par le rectum . Il se distingue des anses grêles d’abord par son calibre qui diminue progressivement du caecum jusqu’au côlon sigmoïde (28 cm à 14 cm), sa fixité partielle, et sa situation en cadre autour de l’étage sous-méso-colique .
Le côlon présente 5 parties successives :
a. Le caecum
Il se situe dans la fosse iliaque droite avec une hauteur d’environ 8 à 10 cm, une largeur de 6 à 7 cm, et une capacité de 200 à 300 ml. Il a la forme d’un sac ouvert en haut, présentant un corps parcouru par 3 bandelettes. Sur le plan interne, il présente 2 orifices de haut en bas : – orifice iléo-caecal : fermé par la valvule de Bauhin qui est constituée de 2 valves (Valve supérieur iléo-colique et Valve inférieur iléo-caecale). – orifice appendiculaire : 3 cm plus bas, parfois limité par un repli muqueux (valvule de Gerlach).
b. Le côlon ascendant
Il prend naissance dans le flanc droit, s’applique sur la région lombaire droite, remonte jusqu’à la face inferieure du foie où il s’infléchit à gauche pour former la courbure colique droite. Il mesure environ 12 à 15 cm de long et 6 cm de diamètre qui diminue de bas en haut. Il entretient de multiples rapports avec des organes du voisinage notamment la paroi abdominale constituée par les muscles larges directement en bas, le pôle supérieur du rein droit en arrière, et des rapports internes avec des anses iléales en avant du méso- côlon.
c. Le côlon transverse
De l’angle colique droit à l’angle colique gauche, le côlon transverse se porte transversalement à gauche longeant la grande courbure gastrique à laquelle il est relié par le ligament gastro-colique. Il remonte par la suite en direction de la base de la rate puis redescend dans la région lombaire gauche formant sous la rate la courbure colique gauche. En traversant de l’hypochondre droit à l’hypochondre gauche, le côlon transverse réalise une barre qui va diviser la cavité péritonéale en deux, on aura donc : un étage supérieur qui est sus méso-colique et un étage inférieur qui est sous méso- colique.
Le méso-côlon transverse atteint 15 cm à sa partie moyenne, il est uni à la courbure gastrique grâce au grand épiploon, qui retombe en avant des anses grêles comme un « tablier » comportant 2 portions: une supérieure ou ligament gastro-colique et une inférieure ou tablier épiploique. Les rapports anatomiques de voisinage sont la paroi abdominale antérieure dont il se rapproche au niveau de la ligne médiane en avant, le tiers inferieur du rein droit et la partie descendante puis horizontale du duodénum, le pancréas, le rein gauche dans sa partie moyenne en arrière. Nous avons la face inferieure du lobe droit du foie et vésicule biliaire, la grande courbure de l’estomac par l’intermédiaire du ligament gastro-colique en haut, et enfin les anses grêles en bas .
d. Le côlon descendant
Le côlon gauche est également plus haut situé et plus profond que le côlon droit. Il se projette derrière l’extrémité antérieure de la 8ème côte, traverse la FIG et se prolonge par le côlon sigmoïde qui se continue, devant la 3e pièce sacrée, par le rectum, au niveau de la charnière sigmoido-rectale. Il se divise en deux segments : le segment lombaire étendu depuis l’angle colique gauche jusqu’à la crête iliaque et le segment iliaque étendu depuis la crête iliaque jusqu’au détroit supérieur (bord interne du psoas gauche).
Il mesure 15-20 cm (segment lombaire) et 10-15 cm (segment iliaque). Au fur et à mesure que nous progressons du côlon droit puis côlon transverse et côlon gauche, les dimensions varient notamment le diamètre qui au départ du côlon ascendant est de 28 cm, arrive a 4-5 cm dans le côlon gauche. Cela a une importance clinico-pathologique car, les zones ou le diamètre est plus petit sont les zones les plus touchées par le cancer. Les rapports anatomiques sont nombreux, avec la paroi abdominale antérieure, séparée du côlon par les anses jéjunales et le grand épiploon en avant, le diaphragme et la paroi musculaire de la fosse lombaire gauche (le carré des lombes) en arrière, la gouttière pariéto-colique gauche, à droite les anses grêles et le grand épiploon et le pôle inferieur du rein gauche.
e. Le côlon sigmoïde
C’est la partie terminale et mobile du côlon intercalée entre le côlon iliaque et le rectum avec une limite inferieure qui est la jonction recto-sigmoïdienne. Il est situé en regard de S3 avec un diamètre de 3-5 cm et une longueur variable de 30 à 50 cm, il suit la paroi gauche du petit bassin, longe ensuite la face postérieur du pubis, gagne la paroi pelvienne droite puis s’infléchit en arrière, à gauche et en bas devant le sacrum décrivant une courbe rappelant la lettre « sigma » σ d’où son nom. Il a comme rapport anatomique la paroi abdominale antérieure dont il est séparé par le grêle, le dôme vésical chez l’homme, l’utérus et le ligament large chez la femme.
En arrière se présente la face antérieure du sacrum, l’articulation sacro-iliaque gauche puis derrière le péritoine pariétal postérieur l’uretère gauche, des anses grêles en haut et latérale, enfin il descend dans le cul de sac de douglas et s’interpose entre rectumet vessie pour l’homme, rectum et utérus pour la femme .
Rectum
Le rectum quant à lui fait directement suite au côlon sigmoïde, il débute au niveau de la 3e vertèbre sacrée, c’est un organe d’environ 15 cm de long et environ 4 cm de diamètre. Il se divise en trois parties :
– Le haut rectum qui mesure 10 à 15 cm ou mieux plus de 7 cm du bord supérieur du sphincter anal ;
– Le moyen rectum avec5 à 10 cm ou mieux 2 à 7 cm du bord supérieur du sphincter.
– Le bas rectum qui mesure 0 à 5 cm ou mieux < 2 cm du bord supérieur du sphincter anal .
Cette division anatomique a son importance puisqu’en fonction de la partie où est située la lésion, l’intervention chirurgicale ne sera pas la même due à la différence histologique de ces trois parties. Le rectum présente également de nombreux rapports anatomiques avec notamment des anses de l’intestin grêle, le côlon sigmoïde lorsqu’il bascule en avant sur l’appareil génital, la face postérieure du vagin et du col de l’utérus à travers le cul de sac de Douglas (recto-vaginal) .
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : RAPPELS
I. RAPPELS
I-1. ANATOMIE
I-1-1. Anatomie descriptive du côlon et du rectum
I-1-1-1. Sur le plan morphologique
A. Côlon
a. Caecum
b.Côlon ascendant
c. Côlon transverse
d.Côlon descendant
e. Côlon sigmoïde
B. Rectum
C. Canal anal et anus
I-1-1-2 Sur le plan histologique
A. Côlon
a. La muqueuse
b. La sous muqueuse
c. La musculeuse
d. La séreuse
B. Rectum
C. Canal anal et anus
I-1-1-3 Vascularisation et innervation du côlon et du rectum
A. Côlon
B. Rectum
C. Canal anal et anus
I-2 GENERALITES SUR LES CANCERS COLORECTAUX
I-2-1 Epidémiologie
I-2-2 Facteurs de risque
I-2-3 Diagnostic
I-2-4 Prise en charge
I-3 LES STADES ANATOMO-PATHOLOGIQUES
I-3-1 La classification TNM
I-3-2 Les stades du cancer colorectal
Deuxième partie : PATIENTS ET METHODE
I. Cadre de l’étude
II. Type et durée de l’étude
III. Méthodes de recueil des données
IV. Modalités de recrutement des patients
V. Population d’étude
V-1 Critères d’inclusion
V-2 Critères d’exclusion
VI. Taille de l’échantillon
VII. Variables étudiées
VII-1-Variables épidémiologiques
VII-2-Paramètres cliniques
VII-3-Examens paracliniques
VII-4-Données thérapeutiques
VIII. METHODES D’ANALYSES STATISTIQUES
IX. LIMITES DE L’ETUDE
X. LES CONSIDERATIONS ETHIQUES
XI. RESULTATS
XI -1 ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
XI-1-1-Tranche d’âge
XI-1-2-Ethnie
XI-1-3-Facteurs de risques
XI-2 ASPECTS CLINIQUES ET PARACLINIQUES
XI-2-1 Examen clinique
XI-2-1-1 Délai de consultation
XI-2-1-2 Circonstances de découverte
XI-2-2 Examens paracliniques
XI-2-2-1 Radio abdomen sans préparation
XI-2-2-2 Coloscopie
XI-2-2-3 Scanner abdomino-pelvien
XI-2-2-4 Echographie abdomino-pelvienne
XI-2-2-5 Marqueurs tumoraux
XI-2-2-6 Localisation tumorale
XI-3 ASPECTS THERAPEUTIQUES
XI-3-1 Méthodes thérapeutiques
a. Chirurgie en urgence
b. Chirurgie programmée
c. Types de chirurgie
XI -3-2 Suites opératoires
XI-3-2-1 Durée de séjour en réanimation
XI-3-2-2 Durée d’hospitalisation globale
XI-4 RESULTATS ANATOMO-PATHOLOGIQUE DES CCR
XI-4-1 Types de cancer
XI-4-2 Différenciation
XI-4-3 Stadification
Troisième partie : DISCUSSION
I. EPIDEMIOLOGIE
I-1. Fréquence
I-2. Age
I-3. Genre
I-4. Ethnie
I-5 Habitudes de vie
II. ASPECTS CLINIQUES ET PARACLINIQUES
II-1 ASPECTS CLINIQUES
II-1-1 Délai de consultation
II-1-2 Signes Cliniques
II-2 EXAMEN PARACLINIQUES
II-2-1 Localisation tumorale
III. ASPECTS THERAPEUTIQUES
III-1. Traitement chirurgical
III-2. Traitement endoscopique
III-3 Résultats anatomopathologiques
III-4. Stades des cancers colorectaux
III-5. Métastases
IV. EVOLUTION ET COMPLICATION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES