Les canaux de transmission entre sphère financière et croissance économique

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L’approche de McKinnon et Shaw

1Dans le sillage de Gurley et Shaw (1960), Goldsmith (1969) montre que le développement du secteur financière entraine une augmentation du taux d’épargne et influence l’efficacité du capital. Cependant, en ce qui concerne les pays en développement, les travaux de référence sont ceux de McKinnon (1973) et Shaw (1973). Ces auteurs présupposent l’existence d’un lien positif entre le secteur financier et croissance économique et propose d’appliquer des politiques économiques pour développer le secteur financier. En supposant que les mécanismes de marché sont optimaux, ils préconisent une libéralisation financière. Leur théorie aura un impact important puisqu’elle est l’inspiratrice des reformes financières appliquées par la Banque Mondiale (BM) et le FMI au sein des programmes d’ajustement structurel (PAS).

En 1973, McKinnon élabore un modèle d’investissement est indivisible et nécessite l’accumulation de l’épargne préalable. Celle-ci est une fonction croissante du taux d’intérêt réel : c’est-à-dire plus il est élevé, plus les montants disponibles pour l’investissement sont importants. Alors la répression financière empêche l’économie d’atteindre son taux de croissance optimal et elle consiste à fixer des taux d’intérêt en dessous de la valeur d’équilibre, à orienter administrativement le crédit, à fixer des réserves obligatoires à un niveau élevé, et à limiter la concurrence au sein du système bancaire. Des taux artificiellement bas entrainent une moindre croissance économique en raison de la faiblesse du volume des investissements liée aux faibles montants d’épargne collectée. De plus, en raison de la faiblesse des taux d’intérêt, les banques ne peuvent pas appliquer de prime de risque élevée, et elles sont contraintes de financer des activités peu risquées et peu rentable. Ce biais entraine une utilisation inefficace des ressources et une moindre croissance économique.
Le modèle d’intermédiation financière de Shaw (1973) s’appuie sur la possibilité de transformer la monnaie disponible dans le secteur financier en prêts pour les entreprises du secteur privé. Ainsi, plus la quantité de monnaie en relation avec l’activité économique est importante, plus il y a de possibilité de développer l’intermédiation financière entre les épargnants et les investisseurs. Shaw prône un niveau de taux d’intérêt relativement élevé pour attirer l’épargne, notamment celle qui se trouve en dehors du système financier formel et donc d’avoir plus de ressource pour financier l’activité économique. Pour Shaw, les entrepreneurs peuvent trouver de financement sur le secteur financier. La demande de monnaie est en fonction du coût réel d’opportunité de détention de la monnaie, du taux de rémunération des dépôts et du progrès technique dans le secteur financier.
On constate que les conclusions de l’approche de Shaw sont proches de celles de McKinnon. Cependant, alors que McKinnon limite son analyse à la collecte et à la redistribution des ressources et Shaw prend en compte la capacité de crédit des établissements bancaires.

Les canaux de transmission entre sphère financière et croissance économique

Les théories de la croissance développées à la suite des travaux de Romer (1986) et Lucas (1988) montrent que le moteur de la croissance économique est plus complexe que l’accumulation du capital. Mais le moteur de la croissance n’est plus uniquement le taux d’accumulation du capital physique, c’est aussi la productivité de ce capital. Alors, le capital humain devient un facteur déterminant de la croissance économique. De plus, dans le modèle de base des néoclassiques (Solow, 1956), le secteur financière a un rôle passif et ne fait que répondre à leur demande de la sphère productive. Certains modèles de croissance endogène montrent que le développement du secteur financière a une influence positive sur la productivité du capital et donc sur le taux de croissance de l’économie. Le secteur financière affecte le taux de croissance de long terme au travers des canaux suivant :

Le taux d’investissement

L’accroissement de celui-ci résulte d’une augmentation du taux d’épargne ou d’une plus grande proportion d’épargne allouée aux investissements.
 L’influence ambigüe du développement des intermédiaires financières sur le taux d’épargne
Le développement des intermédiaires financières apporte une meilleure protection des ménages, ce qui peut les inciter à diminuer leur épargne de précaution. En d’autre terme, les effets de la diversification du portefeuille sur le taux d’épargne sont ambigus et dépend de coefficient d’aversion pour le risque des ménages. Le desserrement de la contrainte de liquidité, qui découle du développement des intermédiaires financière, incite les jeunes ménages à moins épargner. Les contraintes de liquidité dues au faible développement des intermédiaires financiers ou à leurs imperfections ont une influence positive sur le taux d’épargne des ménages, et donc sur le taux de croissance de l’économie. Cependant, le taux de croissance de l’économie pourrait être négativement affecté si les difficultés d’emprunt des ménages conduisent à une moindre accumulation de capital humain.

 La part de l’épargne alloue à l’investissement
L’augmentation de l’investissement est à cause de l’accroissement du taux d’épargne et d’une plus grande partie d’épargne allouée aux investissements. La part de l’épargne utilisée en investissement entraine plusieurs effets. Au sein d’une entreprise, les liquidités disponibles pour investir proviennent de l’épargne propre de l’entreprise et d’emprunt auprès des intermédiaires financières qui ont collecté et transformé l’épargne des ménages. Cependant, les entreprises n’investissent qu’une proportion des liquidités disponible. C’est-à-dire, quant l’épargne des ménages, seule la proportion parvient aux intermédiaires financiers.
Le développement des intermédiaires financiers entraine donc une augmentation des ressources orientées vers les investissements. Alors, les entreprises gardent moins d’épargne de précaution car elles peuvent se tourner vers les banques en cas de crise de liquidité ou en cas d’opportunités d’investissement. Les dirigeants des entreprises sont alors surveillés par les prêteurs et la probabilité que des ressources soient détournées est plus faible en cas de l’existence d’un contrat dette.
De point de vue des ménages, grâce au développement des intermédiaires financiers, la part de l’épargne qu’ils disposent dans les circuits financiers est plus élevée. Par conséquent, les intermédiaires financiers permettent d’allier le besoin de détenir les liquidités et le désir de constituer une épargne longue.

L’accroissement de la productivité marginale du capital

Les nouvelles théories de la croissance ont identifié différents canaux de transmission entre sphère productive et financière : la meilleur gestion des risques de liquidité et le financement d’investissements plus productifs grâce à la diversification des portefeuilles et à la collecte d’information. Pour la gestion des risques de liquidité, les intermédiaires financiers ont un impact positif sur le taux de croissance économique grâce aux deux mécanismes suivants : premièrement, ils entrainent un accroissement du taux de rentabilité du capital dirigeant l’épargne collecté vers des investissements peu liquide mais productifs. Deuxièmement, ils évitent des liquidations prématurées de capital. Le secteur financier oriente l’épargne vers les projets les plus productifs grâce à son rôle de collecte d’information. La principale fonction de la banque est de collecter des informations sur les projets d’investissement et les coûts de recherche d’information sont indépendants des masses financières traitée par le secteur financier, plus le montant de l’épargne est important, plus la productivité du travail dans les banques est élevée. Par conséquent, le développement du secteur financier entraine une plus grande concurrence bancaire, une augmentation de la taille des banques et un accroissement de la part de l’épargne allouée aux investissements. Lorsque le secteur financier est faiblement développé, en raison de l’existence de coûts fixes et d’effet d’apprentissage, la productivité marginale du travail est moindre.

L’efficacité des politiques économique

Le faible développement du secteur financier remet en cause les effets bénéfiques d’une politique d’ouverture commerciale sur la croissance économique. En effet, pour que cette mesure entraine une meilleure allocation des ressources, une mobilité intersectorielle des facteurs de production est nécessaire. Cette mobilité n’est pas assuré si le secteur financier est suffisamment développé et en raison de difficultés se financement des importations, le sous-développement du secteur financier empêche l’économie de bénéficier des apports technologique étrangère. Le faible développement du secteur financier limite donc les bénéfices d’un programme de réduction des dépenses publiques car le secteur privé est incapable de prendre le relais.

Les indicateurs de la croissance économique et la profondeur financière

Dans ce sous section, nous allons parler les indicateurs de la croissance économique et de développement financier utilisés dans les études empiriques pour connaitre le lien entre secteur financière et croissance économique.

Les indicateurs de la croissance économique

En général, le taux de croissance réel du PIB par tête est l’indicateur retenu pour mesurer la croissance économique. 2Levine et King (1992 et 1993) affinent l’analyse en décomposant le taux de croissance en deux : Taux de croissance du PIB = INV × EFF* Taux de croissance du PIB = ê
Avec INV = et EFF* =
Afin de tenir compte de la dépréciation du capital, ces deux auteurs définissent EFF par : EFF = EFF* + EFF =0.
Ainsi, les tests permettent de déterminer si le secteur financier influence le taux le taux de croissance par le biais du volume des investissements (INV) ou par le biais de leur efficacité (EFF).

Les indicateurs de développement financier et leur lien avec le taux de croissance économique

Ce paragraphe concerne la mesure profondeur financière dans les économies où le secteur financier se compose essentiellement de banque (en ce qui concerne les marchés financiers), comme c’est le cas dans la plupart des pays en développement.

Le taux d’intérêt

Il existe un lien entre le taux d’intérêt réel et la croissance (selon McKinnon). Du point de vue théorique, ce lien est très discuté et n’est pas toujours validé par les études empiriques. Contrairement à McKinnon, King et Levine (1992) concluent, comme la plupart des études sur ce sujet, que lien entre taux d’intérêt réel et croissance économique, s’il existe, concerne l’efficacité et non le volume des investissements. 3La marge d’intermédiation peut être utilisée pour mesurer l’efficacité des intermédiaires financiers (King et Levine en 1992) si le taux d’intérêt réel n’est pas un bon indicateur de la profondeur financière. Les difficultés à obtenir des données homogènes et l’existence de législations spécifiques à chaque pays limitent son utilisation pour effectuer des comparaisons au niveau international.

La mesure de la taille du secteur financier

La taille du secteur financier se mesure par des ratios prenant en compte certains agrégats monétaires:
 M1/PIB
M1 comprend la monnaie fiduciaire et les dépôts à vue. C’est l’agrégat monétaire le plus liquide. Un degré de monétisation est lié à une croissance économique soutenue. Or, un fort degré de monétisation mesuré par M1/PIB peut refléter un manque de diversification des placements à la disposition des agents économique et un faible développement du secteur financier. Un faible degré de monétisation reflète un secteur financier sophistiqué. King et Levine montrent que M1/PIB est lié au PIB par tête.
 M2/PIB
M2 mesure la masse monétaire, il comprend M1 et la quasi-monnaie (les dépôts à terme dans les pays en développement) du secteur financier que M1. Une certaine prudence est nécessaire pour analyser les liens entre M2/PIB et le taux d’épargne. Si les ménages transforment leurs actifs réels en actifs financiers afin de générer un revenu pour financier leur consommation. Alors, il est possible que la profondeur financière augmente alors que le taux d’épargne et le taux d’investissement diminuent. Le secteur financier mesuré par M2/PIB en fonction de sa taille moyenne ou initiale est lié au taux de croissance via les canaux « volume des investissements ».
 (M2-M1)/PIB
Ce ratio mesure la part des quasi-liquidités dans le PIB. Il élimine la partie purement monétaire prise en compte dans M2 et permet de mieux appréhender la taille du secteur financier.
 M3/PIB
Cet indicateur mesure la liquidité de l’économie au sens large. Il est plus lié au degré de développement du secteur financier que les autres mais il reste imparfait. De plus, et c’est la raison pour laquelle il est rarement utilisé, il n’est pas disponible dans beaucoup de pays.
Parmi tous ces ratios, M2/PIB soit le mieux adapté pour mesurer la profondeur financière dans les pays en développement.

La mesure de la structure et d’efficacité du secteur financier

Elles sont mesurées par des ratios prenant en compte les crédits accordés par le secteur bancaire :
– Crédits destinés au secteur privé/PIB
Ce ratio est un indicateur de la structure de distribution des crédits à l’économie. Les crédits à l’Etat sont exclus au cas où ils seraient utilisés pour rembourser la dette et non pour investir. La faiblesse de ce ratio peut refléter une forte diversification financière dans les pays industrialisés où les instruments sont sophistiqués et où beaucoup d’innovation hors banque. Dans les pays en développement, cet indicateur est approprié où il existe peu d’instruments financiers hors banques. Il est avant tout quantitatif et ne prend pas en compte la qualité des investissements. Dans un contexte de faible régulation, les crédits peuvent être dirigés vers des investissements peu productifs.

– Crédits destinés au secteur privé/crédits totaux
Ce ratio est plus un indicateur de la taille relative du secteur privé que de la performance du secteur financier. Selon King et Levine (1992), les pays dont le taux de croissance est le plus élevé allouent une part importante de crédit du secteur privé. Donc, les canaux de transmission sont à la fois le volume et l’efficacité des investissements dans ce pays.
– Crédits accordé par les banques de dépôts/crédits accordés par les banques de dépôts et par la banque centrale
Ce ratio mesure l’importance des banques commerciales dans la distribution des actifs. Afin de tester l’influence des différents types d’institutions bancaires sur le taux de croissance, King et Levine intègrent ce ratio dans une équation de croissance. Ils montrent qu’il existe une corrélation positive et significative entre ce ratio et le taux de croissance économique. Cette relation reste valable même par l’introduction de variable de contrôle tel que la part du commerce dans le PIB, la part des dépenses du gouvernement dans le PIB, et l’inflation.
Ce chapitre a mis en évidence les interactions entre secteur financier et croissance économique. Le secteur financier influence la croissance économique via le volume des investissements et via de leur efficacité. Il s’agit de la meilleure gestion du risque de liquidité, de la plus grande diversification du portefeuille, et de l’orientation de l’épargne vers les placements les plus productifs. L’exposition de différentes indicatrices existantes pour mesurer la profondeur financière et les différentes méthodes utilisées pour les liens entre sphère financière et productive est vue dans ce chapitre. Pour designer cette attitude des banques et d’analyser le cas de Madagascar, on va passer à la deuxième partie de ce travail pou expliquer la méthodologie et l’analyse du secteur financier à Madagascar.

Les impacts du secteur financier dans la croissance

Corrélation positive entre indicateur de développement financière et croissance

Ross Levine a dans un article intitulé « Financial Development and Economic Growth » : Views and Agenda 1997, adopté une “approche fonctionnelle”, pour tenter d’expliquer de façon théorique par qu’elle mécanisme le système financier influence la croissance économique. Cette approche théorique résumée dans par la figure 2 suggère que ce sont les frictions sur le marché qui engendre l’émergence d’intermédiaires financiers et des marché financiers, lesquels offrent les cinq fonctions qui stimulent la croissance économique. Ces cinq fonctions affectent la croissance économique par le biais de l’accumulation de capital et de l’innovation technologique selon le mécanisme suivant :

L’ASYMETRIE D’INFORMATION ET LE RATIONNEMENT DU CREDIT BANCAIRE

Dans ce chapitre, nous étudierons le problème au niveau du contrat financier ou la présence d’asymétrie d’information entre créanciers débiteurs constitue partout une difficulté pour l’établissement de contrat financier. Puis, le rationnement du crédit bancaire face à l’asymétrie d’information.

L’asymétrie d’information

Dans ce premier temps nous nous intéresserons aux causes de l’asymétrie d’information qui ont freiné l’investissement. Ensuite les différentes types de l’asymétrie d’information et enfin les impacts de l’asymétrie d’information

La définition du concept et les causes

L’asymétrie d’information caractérise un échange dans lequel certains participants disposent des informations que d’autre n’ont pas. C’est-à-dire il ya des agents ou des entreprises qui ne connaissent pas ces informations. Elle augmente le niveau du risque de crédit ce qui peut affecter la croissance économique. Les asymétries d’information désignent aussi la disparité entre l’information dont disposent les entreprises à la recherche de crédit et les fournisseurs de fonds dont on suppose qu’ils sont désavantagés sur le plan d’information. Elle peut provenir soit du fait d’un partenaire disposant de l’information plus que l’autre, soit des couts d’obtention de l’information.

Les différents types de l’asymétrie d’information

En générale il existe trois types de l’asymétrie de l’information: d’abord, l’asymétrie d’information ex ante qui résulte de l’incapacité du préteur à évaluer correctement la demande de financement de l’entreprise. Selon Stiglitz et Weiss en 1981, l’asymétrie d’information est à l’origine du phénomène de sélection adverse sur le marché du crédit et est susceptible de conduire le banquier à limiter son offre de financement. L’asymétrie d’information entraine donc l’incapacité d’observer les performances de l’entreprise et à exclure du marché les entreprises les plus risquées, en particulier les PME. Ensuite, l’asymétrie d’information on going, relative à l’incapacité du préteur à s’assurer de l’usage des fonds distribués. Il ya donc une 4risque de substitution des actifs supportée par le préteur. Et enfin le dernier type d’asymétrie est l’asymétrie d’information ex post, manquant l’incapacité d’observer les performances de l’entreprise.

Les impacts de l’asymétrie d’information

Cette sous section présente les conséquences de l’asymétrie de l’information sur la croissance économique ou le lien entre l’asymétrie d’information, le risque de crédit, et la croissance économique. Dans premier lieu, on va donc aborder l’affectation de l’asymétrie d’information sur la prise du risque dans le marché bancaire et dans second lieu l’explication du lien entre la croissance économique et l’asymétrie d’information

L’asymétrie d’information et la prise de risque

Pour le financement de l’économie, il y a une institution appelée banque qui collecte des fonds pour les transformer en crédit nécessaire au financement. Ses activités notamment d’octroyer le crédit fait qu’elle est une entreprise différente des autres. La théorie économique basée sur l’asymétrie d’information a montré que le marché du crédit peut ne pas fonctionner comme les autres marchés de biens à cause de la présence de l’asymétrie d’information. Par conséquent, l’intérêt attendu du taux fixé par la banque peut ne pas être le revenu futur que celle-ci reçoit à maturité. Cette différence du revenu entraine un décalage temporel entre la date d’octroi du crédit et la date de son remboursement et l’écart entre la promesse et la réalité du remboursement. Il ya donc un risque de défaut de l’emprunteur dont les deux agents ont une appréciation différente en raison de leur différence dans l’accès à l’information. Ce risque de défaut provient de l’asymétrie d’information ex ante et/ou l’asymétrie ex-post. L’asymétrie ex ante est un problème de sélection adverse et c’est un risque qui se manifeste avant la conclusion de contrat. Le prêteur ne peut pas évaluer la vraie valeur de l’entreprise et sa capacité exacte de remboursement. Mais généralement, l’emprunteur connait les caractéristiques spécifiques du projet et peut cacher ces informations au moment de la signature du contrat. L’application d’un prix moyen unique pour des produits de qualité différente traduit l’asymétrie informationnelle et l’incertitude sur la qualité du produit induit la possibilité de fraude. Alors, les détenteurs de produit de mauvaise qualité sont motivés pour le céder à un prix supérieur à la valeur réelle du bien. Dans le cadre d’une relation de crédit, les mauvais emprunteurs cherchent à être considérés comme étant des emprunteurs peu risqués. Même à un taux d’intérêt élevé, les plus risqués d’entre eux sollicitent des crédits, puisqu’ils ne soucient pas de remboursement, ce qui peut être nuisible aux bons emprunteurs. Par conséquent, le taux d’intérêt élevé amène les bons emprunteurs à quitter le marché et les mauvais y restent. Il est difficile pour la banque donc de discriminer de manière efficiente les emprunteurs de bonne qualité et ceux de mauvais qualité. La banque sélectionne difficilement, parmi les différentes demandes de financement, les projets rentables, donc les plus sûrs. L’asymétrie informationnelle ex ante entraine une allocation inefficace du crédit et à un probable hausse du risque de crédit pour la banque.

Dans le cas de crédit obtenu par l’emprunteur, l’asymétrie informationnelle ex post peut engendrer un problème d’alea moral et elle résulte de l’incapacité du prêteur à observer les actions de l’emprunteur, susceptible d’affecter sa probabilité de remboursement. Elle est donc une situation ou l’emprunteur adopte un comportement opportunisme du fait de l’avantage informationnel dont il dispose. Si le prêt est accordé, son remboursement dépend de l’action de l’emprunter. Dans ce cas, le prêteur supporte un risque de substitution des actifs encore appelé alea moral.

L’asymétrie d’information et la croissance économique

Les asymétries d’information résultent du risque de crédit. Ce risque peut affecter la croissance économique. En effet, le risque crédit peut conduire à une crise de liquidité et d’insolvabilité. Dans ce cas, les autorités doivent intervenir avec des ressources pour éviter une faillite bancaire et cette action constitue un coût énorme pour l’économie. La faillite bancaire provoque une diminution d’offre de crédit, qui contraint les entreprises et les ménages à réduire leurs dépenses. On constate alors une baisse de consommation et de production à court terme et des effets néfastes à long terme. Il y a aussi un des effets négatifs sur la croissance industrielle. Ces résultats entrainent un effet sur la croissance économique. C’est-à-dire que les résultats indiquent que les crises financières ont un effet négatif très important sur la croissance économique. Il ya une approche binaire, ce qui fait croire qu’une banque n’ayant pas subit de crise et forcement stable. Un niveau d’instabilité financière résultant d’un risque de crédit, observer dans la banque et qui n’est pas encore traduit en une crise bancaire peut avoir un impact significative sur la croissance économique. L’activité de la banque est réalisée dans un environnement soumis à des asymétries d’information, ce qui peut à tout moment affecter sa structure financière. Par exemple, Monnin et Jokipli en 2010 étudient de 18 pays de l’OCDE sur la période 1980-2008 et concluent que la stabilité bancaire est importante pour une croissance future du PIB et les périodes de stabilité sont généralement suivies d’une hausse du PIB réel et vice versa. L’instabilité du secteur bancaire est accompagnée d’une hausse de l’incertitude concernant la croissance de production.
L’impact de développement financière sur la croissance économique est donc positif. Mais la présence de l’asymétrie d’information qui entraine une instabilité ou des crises bancaire peut freiner la croissance ou provoquer des effets négatifs sur la croissance économique.

Le rationnement du crédit bancaire

Définition du concept

Pour analyser la notion de rationnement du crédit, nous nous concentrerons surtout sur les asymétries d’information au sein de la relation crédit, et particulièrement sur celles supportées par la banque. La banque est soumise à un risque de retrait des dépôts et de non-remboursement des crédits à cause de l’asymétrie d’information. Dans l’activité de collecte de dépôts, la banque ne connait ni la périodicité ni le montant des retraits. Si tous les déposants se présentent en même temps, d’une part, elle deviendra illiquide. Les déposants subissent également une asymétrie d’information car ils ne connaissent pas la qualité des actifs du portefeuille bancaire, et ne sont pas certains de récupérer leur épargne. La banque supporte une asymétrie d’information dans l’activité de l’octroi de crédit car il n’est pas certain que les emprunteurs respecteront leurs promesses de remboursement. Les emprunteurs ignorent si leurs crédits seront renouvelés, donc ils supportent aussi de l’asymétrie de l’information. L’asymétrie d’information supportée par la banque dans son activité d’octroi des crédits est donc explique le phénomène de rationnement de ce dernier.

La spécificité du marché du crédit

Pour démontrer la spécificité du marché du crédit, on s’intéresse uniquement sur la relation entre banque et l’emprunteur. Sur le marché du crédit, la livraison du bien et le paiement sont décalés dans le temps. Alors, il existe une incertitude sur le respect des engagements de l’emprunteur. C’est-à-dire le financement de projets est une activité risquée en raison de l’éventualité de non remboursement. Selon la théorie néoclassique, dans un univers risqué, tous les états de la nature sont connus par les agents. Ils sont omniscients et attribuent une probabilité d’occurrence à chaque éventualité. Le risque est équivalent à celui d’une loterie. La banque et l’emprunteur établissent un contrat complet et ce dernier appelé contingent contraignant, spécifie pour chaque état de la nature les actions des deux parties. Le problème de l’incertitude sur le comportement de l’autre est donc écarté. Les actions de chaque contractant sont vérifiables par un tiers, la justice. La spécificité du marché du crédit dépend aussi de deux sources : le comportement de l’emprunteur et des états du monde ou états de la nature.

En effet, la banque développe un savoir spécifique pour obtenir des informations sur le risque de non remboursement et établit un contrat de dette :
• Le savoir de la banque
Afin de diminuer l’incertitude, il y a deux moyens pour développer le savoir spécifique sur chaque emprunteur. Premièrement, grâce à son activité de scoring, elle calcule des indices à partir de questionnaires. Deuxièmement elle développe un savoir spécifique sur chaque emprunteur grâce au suivi du chargé de clientèle. Elle obtient également des informations par l’intermédiaire des autres fonctions qu’elle assure, comme la gestion des moyens de paiement. Les informations ainsi obtenues ont un caractère privé, c’est-à-dire elles sont connues uniquement par la banque. Le poids de cet avantage informationnel est nul pour les nouveaux clients et s’accroît avec la durée de la relation. Des entretiens répétés au cours du temps entre le chargé de clientèle et l’emprunteur permettent de développer une relation fondée, non seulement sur des valeurs marchandes, mais aussi sur une notion plus subjective appelée « confiance ». Si le risque de défaut était uniquement évalué par éléments objectifs, des sociétés indépendantes pourraient effectuer cette tâche. Ce savoir privé est inferieur à l’information possédée par les emprunteurs sur leurs projets mais supérieur à l’information qui circule sur des marchés financiers.
• La spécificité du contrat bancaire
Selon la théorie néoclassique, les échanges sont instantanés et impersonnels, et les quantités offertes ou demandées varient en fonction des prix. Ceux-ci constituent la seule dimension du contrat. Cette théorie ne s’applique pas au marché du crédit car le taux d’intérêt n’est pas un prix mais une promesse de remboursement. Dans les contrats de prêt, il est spécifié que la banque délivrera à l’échéance, celui-ci devra rembourser le montant prêté et payer un taux d’intérêt. Le contrat aussi spécifie en plus les conséquences du non-respect des engagements. Il diffère des autres contrats par trois caractéristiques : sa non-négociabilité, le contrôle exercé par le prêteur sur l’emprunteur, et l’influence du taux débiteur sur le respect de la promesse de remboursement.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : THEORIQUE
CHAPITRE I : LE SECTEUR FINANCIERE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
I- Les liens entre secteur financier et croissance économique
1- Le modèle Keynésien
2- Le modèle néoclassique
3- L’approche de McKinnon et Shaw
4- Les canaux de transmission entre sphère financière et croissance économique
4-1- Le taux d’investissement
4-2- L’accroissement de la productivité marginale du capital
4-3- L’efficacité des politiques économique
II- Les indicateurs de la croissance économique et la profondeur financière
1- Les indicateurs de la croissance économique
2- Les indicateurs de développement financier et leur lien avec le taux de croissance économique
2-1- Le taux d’intérêt
2-2- La mesure de la taille du secteur financier
2-3- La mesure de la structure et d’efficacité du secteur financier
III- Les impacts du secteur financier dans la croissance
1- Corrélation positive entre indicateur de développement financière et croissance
2- L’impact négatif à la surveillance des entreprises
IV- Domaine de recherche et problématique
CHAPITRE II : L’ASYMETRIE D’INFORMATION ET LE RATIONNEMENT DU CREDIT BANCAIRE
I- L’asymétrie d’information
1- La définition du concept et les causes
2- Les différents types de l’asymétrie d’information
3- Les impacts de l’asymétrie d’information
3-1- L’asymétrie d’information et la prise de risque
3-2- L’asymétrie d’information et la croissance économique
II- Le rationnement du crédit bancaire
1- Définition du concept
2- La spécificité du marché du crédit
3- Les différentes types de rationnement du crédit
DEUXIEME PARTIE : EMPIRIQUE
CHAPITRE I : LE SECTEUR BANCAIRE A MADAGASCAR
I- L’économie malgache depuis 1960
1- Les principaux choix de politique économique depuis 1960
2- L’évolution du secteur industriel
II- Le secteur bancaire
1- Les institutions financières
2- Le secteur financier
3- Un secteur bancaire a liquidité élevé : concentré et réfractaire aux risques
4- Un secteur de microfinance en expansion continue
5- Les institutions financiers non bancaires
CHAPITRE II : LES IMPACTS DU SECTEUR BANCAIRES DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE A MADAGASCAR
I- Les opportunités pour les institutions de microfinance et les banques.
1- Les opportunités pour les institutions de microfinance
2- Les opportunités pour les banques
II- Le rôle des banques dans l’économie et l’apport du secteur bancaire dans la croissance
1- Le rôle des banques
2- L’apport du secteur bancaire à Madagascar à partir du partie théorique
III- Les stratégies nationale pour l’intégration financier à Madagascar
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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