LES BONNES PRATIQUES DE LA PRIORISATION DES MALADIES ANIMALES
Les projets de priorisation à l’échelle des pays Européens
A l’échelle des pays de l’Union Européenne, de nombreuses initiatives sont menées en matière de priorisation des maladies animales, en particulier au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en France. Les agences suivantes ont développé des projets de priorisation.
En relation avec la nouvelle Stratégie de Santé Animale au Royaume-Uni, le DEFRA (Department for environment, Food and Rural Affairs) a développé une méthodologie de priorisation structurée et transparente pour guider les interventions du gouvernement sur les 4 points clés suivants (GIBBENS, HOUSTON et al. 2006) :
– Protéger la santé publique,
– Promouvoir le bien-être animal,
– Assurer les débouchés pour le commerce international,
– Protéger les intérêts de la société et l’économie.
Des profils de chaque maladie réalisés par des experts sont disponibles en ligne et sont utilisés pour la priorisation. L’outil développé permet d’obtenir un classement pour chaque maladie selon la raison d’intervention, c’est-à-dire un des 4 points précédents, et selon un 5ème point, le risque et l’épidémiologie. Ce dernier point regroupe par exemple le risque d’émergence ou d’extension, les réservoirs, la faisabilité et l’efficacité des mesures de contrôle.
Le RIVM (Dutch National Institute for Health and Environment), aux Pays-Bas est impliqué dans plusieurs projets de priorisation : Dans le contexte des zoonoses émergentes aux Pays-Bas, le groupe de travail du RIVM a développé un outil de priorisation afin d’améliorer les systèmes de surveillance et de détection précoce. La priorisation s’appuie sur une méthode d’analyse multicritères selon 7 critères, reflétant l’épidémiologie et l’impact de ces maladies sur la société (HAVELAAR, VAN ROSSE et al. 2010).
Dans le contexte des zoonoses alimentaires, un groupe de travail a développé une méthode de priorisation quantitative basée sur le poids et le coût de la maladie (KEMMEREN, MANGEN et al. 2006; MANGEN, DUYNHOVEN et al. 2006).
Objectif du demandeur et contexte de l’étude
Le demandeur peut choisir de confier la réalisation du modèle de priorisation à une structure spécialisée. Certains groupes et laboratoires proposent ce type de service comme par exemple le laboratoire Phylum.
Le comité en charge du projet est chargé d’organiser le déroulement de l’exercice de priorisation (constitution du groupe de travail, choix de la méthode, organisation des consultations d’experts, analyse des données, communication des résultats…). Le travail de ce comité commence par une analyse précise du contexte de l’étude, afin d’évaluer les différents enjeux qui motivent la demande de priorisation (VIERGEVER, OLIFSON et al. 2010).
Il est nécessaire d’analyser notamment les objectifs politiques du pays ou de la région considérée pour la priorisation, en tenant compte des enjeux pour le secteur de la production agricole, de l’exportation, de la sécurité sanitaire des aliments et de la sécurité alimentaire, ainsi que les enjeux en santé publique s’il l’on considère des zoonoses. De même, il est important d’évaluer les poids de ces différents enjeux afin d’établir les objectifs principaux et les objectifs secondaires.
Identification des critères de priorisation
Les critères sont des indicateurs qui permettent d’évaluer les différentes caractéristiques des maladies et leur choix est déterminant pour la suite de l’exercice de priorisation (BOUCHOT, WONGNAKPHET et al. 2011). Ils doivent permettre d’évaluer les caractéristiques des maladies à différents niveaux et dépendent des objectifs de priorisation, de la liste des maladies et de l’aire géographique concernées.
Les critères sont définis généralement par rapport aux différents impacts des maladies (socio-économique, santé publique, santé animale, environnemental) mais aussi par rapport à l’épidémiologie et à la faisabilité des mesures de contrôle. Plus récemment, le bien être animal est apparu comme critère de priorisation (GIBBENS, HOUSTON et al. 2006; PHYLUM 2010a).
Concernant l’épidémiologie, il s’agit de définir, par exemple, les espèces sensibles, le caractère zoonotique, la persistance du pathogène chez l’hôte, les modalités de transmission… Concernant la faisabilité des mesures de contrôle, il s’agit d’évaluer la disponibilité, le coût et l’efficacité des outils de prévention et de lutte (outils diagnostiques, vaccins, traitements).
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INTRODUCTION
1. DEFINITION ET ENJEUX EUROPEENS DE LA PRIORISATION DES MALADIES ANIMALES
1.1. Définition de la priorisation des maladies animales
1.2. Les objectifs de la priorisation
1.3. Les différentes échelles de priorisation
1.4. La priorisation des maladies animales à l’échelle de l’Europe
2. LES BONNES PRATIQUES DE LA PRIORISATION DES MALADIES ANIMALES DEROULEMENT D’UN EXERCICE DE PRIORISATION
2.1. Travail préliminaire : préparation de l’exercice de priorisation
2.2. Constitution de la liste des maladies
2.3. Revue documentaire
2.4. Identification des critères de priorisation
2.5. Choix de la méthode de priorisatio
2.6. Etude pilote de la méthode
2.7. Etude des résultats et communication
2.8. Bilan du déroulement d’un exercice de priorisation
3. ETUDE DES DIFFERENTES METHODES DE PRIORISATION DES MALADIES ANIMALES
3.1. La méthode Delphi
3.2. L’analyse de risque
3.3. Les méthodes quantitatives basées sur une approche santé publique
3.4. La méthode de « l’H-index»
3.5. L’analyse multicritères (AMC)
4. DISCUSSION : CHOIX D’UNE METHODE DE PRIORISATION DES MALADIES ANIMALES
4.1. Une variété de méthodes de priorisation
4.2. La priorisation des maladies animales, un enjeu complexe
4.1. Quelle méthode choisir ?
CONCLUSION
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