Les bienfaits de l’évaluation formative

Les bienfaits de l’évaluation formative

Le diagnostic de l’erreur

L’erreur dans la pensée collective et plus particulièrement dans le milieu scolaire traduisait un élément à proscrire, négatif qui se vérifie très simplement. En effet après avoir consulté un dictionnaire des synonymes j’ai pu trouver associés au mot « erreur » les termes suivants (liste non exhaustive) : aberration, anerie, betise, boulette, confusion, contresens, defaut, etourderie, faiblesse, faute, fourvoiement, inexactitude, maladresse, malentendu, meprise, non-sens etc. Ainsi l’auteur d’erreurs, et dans le cadre scolaire, l’élève, était considéré comme un coupable dont la faute engendrait (et engendre toujours) des conséquences : sanction par la note, reproches du professeur, reproches des parents….Conséquences menant parfois à la baisse d’estime de soi et à l’abandon des efforts de la part des élèves.

Par ailleurs, l’erreur était soumise à des tentatives d’éradication au sein de la classe considérée comme une « anomalie » selon Yves Reuter dans Panser l’erreur a l’Ecole. Toujours selon Y. Reuter ces tentatives sont d’autant plus lourdes de conséquences que les élèves dit « bons » réussissent à ne pas commettre ou à ne commettre que très peu d’erreurs tandis que d’autres continueront d’en faire, c’est pour ces élèves là, souvent jugés fainéants car soupçonnés de manque de travail, que les conséquences se feront les plus fortes. C’est alors que nous remarquons qu’il existe une forte analogie entre ce concept d’« erreur » et le concept de « faute ». En effet, la faute, selon le dictionnaire Le Grand Dictionnaire Hachette est définie comme ≪ un manquement au devoir, a la morale ou a la loi ≫, ≪ une action maladroite ou prejudiciable ≫, ≪ un manquement a certaines regles ≫,ainsi la faute suppose un problème lié à une certaine morale liée elle même à un concept d’autorité supérieur, pénalisant ceux qui sortent de son cadre. Commettre une faute apparaît alors comme quelque chose de grave qu’il faut punir et corriger. Dans le cadre scolaire, cette définition a donc bien perduré dans les mentalités jusqu’il y a peu. Dans L’enseignant et l’evaluation des gestes, evaluatifs en question de A. Jorro, elle est d’ailleurs qualifiée « d’offense scolaire ». Connotée négativement l’auteur écrit « proposer une reponse qui sera interpretee comme une faute c’est etre coupable devant ≪ le texte du savoir ≫ et defier le tribunal de la raison. Une conception aussi assujettissante fait de l’eleve un captif ≫1. Ainsi, l’élève qui commet une faute est, comme nous l’avons dit précédemment, coupable, et coupable d’un manque de savoir comme nous l’explique Yves Reuter : ≪ S’il y a un responsable, ce ne peut etre que l’eleve. Que le fautif soit l’eleve est d’autant plus evident que c’est lui qui a commis l’erreur ; c’est donc sa faute, la faute de l’eleve. ≫2.

La faute comporte donc un contenu culpabilisant pour celui qui la commet et doit être punie. Ce sentiment négatif face à l’erreur (associé à l’idée de faute dans les esprits) ne peut alors être ressenti que comme un poids, une angoisse de la part des élèves qui le subissent. Cette angoisse mène parfois les élèves à adopter des moyens de camoufler leurs erreurs en mettant en place des stratégies bien connues telles que la tricherie, écrire un mot de telle façon à ce que sa lecture soit ambiguë et que le professeur y lise la bonne réponse, etc. L’imagination dont peuvent faire preuve ces élèves est bien l’expression d’un malaise engendré par la crainte de l’erreur. Cependant depuis quelques années, le concept d’erreur bénéficie d’une valorisation au sein du système scolaire. En effet, l’École, est le lieu des apprentissages et s’avère également être le lieu où l’erreur apparaît par excellence puisque s’il n’y a pas d’erreurs, les savoirs sont déjà acquis, il n’y a donc pas d’apprentissages et pas de besoin d’aller dans cette institution.

Petit à petit l’erreur va donc être considérée comme un processus d’apprentissage bénéfique, un concept déculpabilisé, ce que nous développerons un peu plus tard. La difficile question de l’erreur et sa conception a mené à la réalisation de plusieurs typologies et pédagogies de l’erreur. En effet, les recherches sur l’erreur ne sont pas peu nombreuses, néanmoins je me base principalement pour mon étude sur les écrits de Yves Reuter et Jean Pierre Astolfi dans lesquels apparaissent plusieurs théories sur l’erreur. Jean Pierre Astolfi évoque trois modèles concernant l’erreur : le modèle transmissif, le modèle comportementaliste et le modèle constructiviste. Le premier modèle évoqué, le modèle transmissif, sur lequel la Méthodologie Active repose en partie en didactique des langues, suppose que l’élève ne sait rien de ce qu’il va apprendre et que le professeur est un spécialiste de ce qu’il va enseigner. Ce dernier va transmettre ses savoirs sans les déformer et dans le cas où les élèves sont attentifs, et à l’aide d’un peu de mise en pratique (ex : exercices), ils finiront eux aussi petits spécialistes de ce qu’ils auront fini de voir. Cependant cette méthode suppose que si l’élève commet des erreurs, il en est responsable puisque cela viendra de son inattention, d’une mauvaise écoute ou d’une mauvaise adaptation à la situation didactique. L’erreur fait donc ici de l’élève un élève fautif, elle est soumise à la sanction, notamment lors des évaluations.

Représentations de l’erreur : une enquête.

Au cours de mon stage filé j’ai pu observer deux classes de quatrième dans lesquelles j’ai décidé de faire circuler un questionnaire anonyme [Cf. Annexe 1], afin de me faire une idée de ce que représente l’erreur dans les esprits des élèves. Les questions de ce questionnaire ont portées essentiellement sur l’erreur, l’évaluation et la correction, les deux derniers items étant essentiellement liés à ce concept d’erreur. Ce questionnaire était à choix multiples afin de rendre au plus près la représentation de l’erreur vue par les élèves. J’ai décidé de demander la moyenne des élèves en espagnol afin de constater s’il y a une différence entre les réponses des bons élèves et des moins bons. Ces moyennes sont situées entre zéro et cinq (0-5), [Cf. Annexe 2], cinq et dix (5-10), [mais aucun élève n’a coché cette case], dix et douze (10-12), [Cf. Annexe 3], douze et quinze (12- 15), [Cf. Annexe 4] et enfin seize et vingt (16-20), [Cf. Annexe 5].

Ainsi, à la question « pour moi faire des erreurs c’est : » : 33,33% des élèves entre 0-5 déclarent que c’est grave ; très grave ou pas grave ; 16,67% des élèves entre 10-12 trouvent cela grave ; 50% normal et 33,33% pas grave ; chez les élèves entre 12-15, 16,67% trouvent cela grave et pas grave, 8,33% trouvent cela très grave et 58,33% trouvent cela normal, enfin chez ceux qui ont entre 16 et 20, 5,26% trouvent cela grave et très grave, 31,58% trouvent cela pas grave et enfin 57,89% trouvent cela normal. Ainsi remarque-t-on que la représentation de l’erreur est bien plus dramatisée chez les élèves qui ont une moyenne entre 0 et 12, en revanche les élèves avec des moyennes plus élevées en espagnol sont plus enclins à trouver l’erreur normale voire pas grave justifiant ≪ si on savait tout, l’Ecole ne servirait a rien ≫ ou ≪ c’est normal, tout le monde fait des erreurs ≫. Cependant, lorsque nous regardons les réponses aux questions sur les contrôles ou les notes [cf. Annexes 2,3,4,5], nous remarquons que nombreux sont ceux, toutes moyennes confondues, pour la question « un controle pour moi c’est : », à avoir choisi les réponses ≪ angoissant » et « une contrainte ». Cette observation nous pousse ainsi à nous intéresser d’un peu plus près aux commentaires laissés par certains élèves :

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Table des matières

Remerciements
Sommaire du mémoire
Introduction
1.Le diagnostic de l’erreur
1.1 Définition d’un concept : l’erreur est-t-elle une faute
1.2 Représentations de l’erreur : une enquête
1.3 L’erreur bénéfique : un outil pédagogique
2.Les questions que pose la correction de devoir.
2.1 But et écueils de la correction de devoir
2.2 Savoir changer les pratiques : vers une correction plus efficace
2.3 Doit-on corriger toutes les erreurs ? Une réponse liée aux évolutions méthodologiques
3.La reconsidération des erreurs
3.1 Des erreurs à éviter : le professeur
3.2 Les stratégies du professeur ou comment pousser les élèves à prendre des risques
3.3 Les bienfaits de l’évaluation formative : vers une diminution des erreurs
Conclusion
Bibliographie
Webographie
Annexes
4ème de couverture

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