LES BIBLIOTHEQUES FRANÇAISES SOUS L’OCCUPATION

LES BIBLIOTHEQUES FRANÇAISES SOUS L’OCCUPATION

Les bibliothèques françaises sous l’Occupation

Des bibliothèques au plein cœur du conflit

Même si sur le plan international la France ferme les yeux sur les volontés belliqueuses de l’Allemagne, le caractère inévitable de la guerre ne lui échappe pas totalement, et elle organise dès 1938 sa défense passive. Celle-ci consiste à mettre en place des mesures de protection des populations contre les bombardements et les attaques chimiques. Des dispositions sont également prises pour garantir la sécurité des biens culturels français, eux aussi menacés par les attaques aériennes. Comment les bibliothèques se préparent-elles à la guerre ? Quelles mesures sont prises pour la protection des collections ? Bien loin du front, c’est un tout autre combat qui se prépare dans les bibliothèques. Si les soldats protègent le peuple français, les bibliothécaires, plus que jamais, travaillent à la préservation de leur mémoire.

Une guerre d’attente

La Seconde Guerre mondiale n’est pas un conflit qui naît du jour au lendemain et ses prémices sont inscrits de longue date. La guerre de 1870 posa pour la première fois l’enjeu de l’Alsace et de la Lorraine, dont la conquête marquera tour à tour la victoire ou la défaite de l’Allemagne ou de la France, et le désir de vengeance du pays vaincu. En effet, c’est bien la rhétorique de la vengeance qui alimente les discours d’Hitler et qui lui permet d’accéder au pouvoir en 1933. Les restrictions imposées par le Traité de Versailles ne font qu’alimenter l’animosité des Allemands face à la France. Cependant, même si les intentions d’Hitler sont claires, le conflit entre les deux pays tarde à se déclencher. Les démocraties européennes sont peu enclines à se relancer dans une guerre mondiale. Elles assistent à la montée du nazisme et aux annexions territoriales de l’Allemagne, sans élever la moindre protestation. Le 12 septembre 1938, Hitler réclame les Sudètes, partie du territoire de la Tchécoslovaquie de culture allemande. Or, le pays est sous la protection de l’URSS et de la France, qui ne souhaitent pas encore s’engager dans une guerre avec l’Allemagne. Une conférence est organisée le 29 septembre 1939 à Munich en présence de Mussolini (Italie), Hitler (Allemagne), Daladier (France), et Chamberlain (Grande-Bretagne). Elle débouche sur les accords de Munich, qui cèdent les Sudètes à l’Allemagne, en échange d’une vague promesse de paix. Une illusion qu’Hitler ne maintient que très peu de temps. Six mois plus tard, il prend le contrôle du reste de l’État Tchécoslovaque. Il faut attendre l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939, pour que la France rentre dans ce que l’on appelle aujourd’hui communément la « drôle de guerre ». Retranchés derrière les lignes Maginot et Siegfried, les deux camps se font face sans que des combats aient lieu, si ce n’est quelques escarmouches entre patrouilles de reconnaissance. Cette guerre d’attente prendra rapidement fin en mai 1940 et l’Occupation de la France par l’Allemagne est officialisée le 22 juin 1940 avec la signature de l’armistice.
Lemarié Aliénor | Les bibliothèques françaises sous l’Occupation 14
Le pays est alors divisé en deux zones : une zone nord occupée, dirigée par l’armée allemande basée en France (Militärbefehlshaber in Frankreich), et une zone sud, dites « zone libre » jusqu’en 1942, gouvernée par le Maréchal Pétain et son régime de Vichy. L’Alsace et la Moselle ont été annexées à l’Allemagne33.

La protection et l’évacuation des collections

Si sur le plan international, la France semblait se nourrir des belles promesses de paix d’Hitler, sa politique intérieure montre au contraire que, loin d’être naïve, elle avait conscience que le conflit était inévitable. En effet, dès 1938 des ordres sont donnés pour organiser la défense passive pour la protection des populations, mais aussi de son patrimoine. En l’absence d’une direction des bibliothèques, l’organisation des évacuations revient aux inspecteurs généraux Emile Dacier et Charles Schmidt, et à l’administrateur général de la Bibliothèque nationale Julien Cain. Le 28 septembre, des Instructions sur la protection des collections des Bibliothèques municipales34 sont envoyées à 183 bibliothèques. Elles visent à préparer la protection des bâtiments de bibliothèques et détaillent les mesures à prendre pour la sauvegarde des collections. Cependant, cette circulaire, comme son titre l’indique, ne s’adresse qu’aux bibliothèques municipales. Les bibliothèques universitaires ne reçoivent aucune instruction, mais sont tout de même tenues de procéder à la sauvegarde de leurs collections. Les évacuations se poursuivront tout au long de la guerre. A partir de 1941, la charge revient à Marcel Bouteron et Léonce Célier qui, en coopération avec le directeur des musées nationaux Jacques Jaujard, organisent la protection des bibliothèques sous l’autorité de l’Education nationale et des commandants militaires allemands de France. Malgré le changement d’autorité, les évacuations menées sous l’Occupation seront menées de la même façon que celles de 1938-1940.
a) Instructions sur le choix des ouvrages et leur mise en caisse
Il ne s’agit pas de procéder à l’évacuation de toutes les collections des bibliothèques, mais seulement des pièces irremplaçables, c’est à dire les « manuscrits, incunables, livres rares, reliures précieuses, estampes et généralement tout ce qui est énuméré dans l’inventaire de MM. Pol Neveux et E. Dacier »35. Au sein de ces ouvrages, un ordre de priorité devra être établi, et les premiers évacués seront accompagnés des « archives du service et des registres d’entrées »36. Une fois les ouvrages choisis, les

Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Des bibliothécaires sous les bombardements

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Table des matières

SIGLES ET ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PARTIE 1 : HISTORIOGRAPHIE
1. Une histoire négligée
2. Après la guerre
3. De 1995 à nos jours
4. Et les bibliothèques ?
PARTIE 2 : LES BIBLIOTHEQUES FRANÇAISES SOUS L’OCCUPATION
1. Des bibliothèques au plein cœur du conflit
2. Pillages
3. Censure et lecture
4. Les bibliothécaires sous l’occupation
CONCLUSION
PARTIE 3 : LES BIBLIOTHEQUES D’ANGERS
1. Angers, siège de l’administration allemande
2. Défense passive
3. Organisation de la censure et de la lecture
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES
1. Livres
2. Articles
3. Sitographie
4. Archives
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES TABLEAUX
TABLE DES ANNEXES

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