Les bibliotheques academiques au cœur de la societe de l’information

les bibliothèques académiques au cœur de la société de l’information 

Si la bibliothèque est le lieu de traitement de documents, d’informations enregistrées, elle est aussi une organisation se trouvant au cœur des mutations engendrées par ce qu’il est convenu d’appeler la société de l’information.

L’unité documentaire de base gérée par la bibliothèque (ouvrage, périodique, article scientifique) se trouve aujourd’hui en profonde modification. Cette modification ne joue pas seulement sur le support du document mais, en changeant les modes de communication et de circulation de l’information scientifique, vient également bouleverser ses circuits traditionnels dans une remise en cause aussi bien économique que juridique.

Actuellement, dans le domaine de l’information en réseau, la technique est plus avancée que les formes organisationnelles et les modèles économiques. Ceux-ci sont en train de se créer sous nos yeux, mettant en cause les circuits traditionnels de l’édition et les partenariats existant.

Nous étudierons les implications de la société de l’information sur les bibliothèques au travers de trois aspects : en premier lieu nous observerons comment, en changeant les modes de circulation de l’information, particulièrement au niveau de la connaissance scientifique, les réseaux viennent bouleverser les circuits traditionnels dans lesquels les bibliothèques sont intégrées. Ensuite nous étudierons comment le document numérique questionne directement la bibliothèque sur ses valeurs fondatrices. Enfin, conséquence ne découlant pas directement de la société de l’information mais plutôt du contexte global de l’économie, nous verrons comment les organisations, qu’elles soient publiques ou privées, définissent aujourd’hui la nécessité et les outils de leur évaluation. Ces éléments de l’environnement nous permettront d’observer les bibliothèques académiques aujourd’hui et de connaître les enjeux soulevés pour ces organisations par cette société de l’information.

Contexte : changements des modes de circulation de l’information

Retour à l’usage privé de l’information

Après une utilisation privée de l’information écrite par les communautés érudites, on a assisté à une utilisation publique dans des lieux destinés à cette fonction, sur des documents que la communauté partage. Les bibliothèques étaient alors ces “ temples du savoir ”, destinés à la communauté savante.

Le réseau autorise à nouveau un échange direct entre auteurs sur un texte, comme il a pu y en avoir dans la civilisation orale. Le Web, selon Georges Steiner, “ autorise ce retour à une conversation vivante, à un échange constant, source d’une dynamique nouvelle ”. Par ailleurs, “ il constitue un univers où chaque personne doit façonner son univers informationnel. Le consommateur, qui jusqu’alors était assisté dans ses recherches, devient un utilisateur qui doit s’impliquer, prendre l’initiative. Il doit apprendre à interagir. On passe d’un mode de recherche formel à la plasticité de la navigation [LINKPEZET1999] ”. Ainsi, l’internet permet un usage privé de l’information avec la possibilité de ne plus passer par un intermédiaire institutionnel (bibliothèque).

Il permet à son utilisateur de se réapproprier les fonctions de recherche d’information (fonctionnalités offertes par les moteurs de recherche ou par les annuaires), de stockage de cette information (augmentation des capacités des disques durs des ordinateurs personnels) et d’édition de l’information (création de pages personnelles sur le Web). “ Avec l’évolution technologique du papier à l’ordinateur, les pratiques collectives de transmission et de création des savoirs ont modifié en les transformant les modes de production et d’organisation des savoirs. La révolution actuellement en cours concerne le multimédia, le cédérom, les réseaux et s’exprime à travers l’hypertexte ” (op. cit.). Nous assistons à un changement de l’espace de l’information et par-là même de la production et de la circulation des connaissances.

Ainsi, “ la communauté scientifique intègre, dans un même espace, réseaux humains et réseaux de communication, avec leurs capacités respectives à produire de l’information, à communiquer et à coordonner en temps réel de l’intelligence distribuée dans un flux constant d’informations nouvelles ” (op. cit.).

Dans cet espace, “ la mémorisation de l’information, son traitement, sa communication se conçoivent simultanément, dans un processus d’ingénierie du système d’information dont les caractéristiques majeures sont l’hétérogénéité et la distribution. Il est hétérogène car :

◆ la numérisation facilite l’intégration des différentes formes textuelles multimédia (image, son) ;
◆ il permet l’intégration de sources différentes grâce aux possibilités de navigation par liens ; l’accès à des niveaux de connaissances différents est ainsi facilité ;
◆ il autorise la présence d’utilisateurs aux motivations variées ;
◆ il offre des services multiples (du culturel et du scientifique au commercial) ” (op.cit.).

La distribution du réseau sur des milliers d’ordinateurs “ permet d’entrer dans un processus de mémoire collective, de mutualisation des savoirs à travers la création, la mise en place et la distribution de l’information sur les supports de mémoire ” (op. cit.). Nous mesurons ainsi l’importance de ces changements au regard d’institutions telles que des bibliothèques dont la mission première est la diffusion de l’information au travers de documents. L’espace même de l’information, sa circulation et sa distribution sont modifiés, nous questionnant sur les frontières de la bibliothèque.

La circulation de l’information scientifique

L’ensemble du système de communication scientifique se trouve affecté par le développement d’internet, à différents niveaux selon les disciplines [CHARTRON1997] .

Les communications informelles se sont multipliées, d’abord par la messagerie, mais aussi par le développement d’espaces de partage de données, de mise en commun d’outils et de mesures dans certains domaines. On assiste à un renforcement des collèges invisibles par le développement de dispositifs technologiques, concept dénommé “ collaboratory ” par la National Science Foundation et traduit par le terme collaboratoire. La communication électronique crée de nouvelles communautés savantes électroniques en réponse au besoin de collaboration intellectuelle entre chercheurs. Les cas de l’astrophysique ou de la biologie moléculaire sont révélateurs de ce type de développement. La création de bases de pré-publications (sur lesquelles les chercheurs peuvent déposer leurs articles à venir sans intervention humaine) permet une transmission plus rapide de la connaissance. Les articles déposés dans ces bases sont aussi soumis à une étude par les pairs. Ils pourront être acceptés ou refusés mais resteront généralement accessibles sur les bases de prépublications. Dans le domaine de la phénoménologie par exemple, 52% des articles déposés ont été publiés finalement dans une revue [CHARTRON1997]. L’idée de substituer ces bases aux revues en leur associant un comité d’évaluation par secteur scientifique est à l’étude actuellement.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
1. CHAPITRE 1 : LES BIBLIOTHEQUES ACADEMIQUES AU CŒUR DE LA SOCIETE DE L’INFORMATION
1.1. Introduction
1.2. Contexte : changements des modes de circulation de l’information
1.2.1. Retour à l’usage privé de l’information
1.2.2. La circulation de l’information scientifique
1.2.3. Le réseau internet et les documents numériques
1.2.3.1. Les périodiques scientifiques
1.2.3.2. Les documents pédagogiques
1.3. Enjeux pour les bibliothèques : la bibliothèque électronique
1.3.1. Principes fondateurs des bibliothèques
1.3.2. Edition électronique et économie des bibliothèques
1.3.3. Formation
1.3.4. Maillon de la chaîne de la connaissance
1.4. Contexte de la qualité dans les services au public
1.5. Les bibliothèques académiques : définition, champ de l’étude
1.6. Situation dans les pays anglo-saxons
1.7. Situation en France
1.7.1. L’enquête de la Conférence des Grandes Ecoles (1991)
1.7.2. Etude des serveurs Web (1999)
1.7.2.1. Objectifs
1.7.2.2. Recueil de données
1.7.2.3. Résultats de l’étude
1.7.2.4. Conclusions
1.8. Les bibliothèques vues de l’intérieur
1.8.1. Moyens, économie
1.8.2. Publics
1.8.3. Métiers, gestionnaires
1.8.4. Position dans l’institution
1.9. Conclusion : une bibliothèque hybride, enseignante, partenaire
2. CHAPITRE 2 : LES METHODES D’EVALUATION ET DE MANAGEMENT DANS LES BIBLIOTHEQUES ACADEMIQUES
2.1. Introduction
2.2. Historique : de la mesure à la stratégie
2.3. L’évaluation
2.3.1. Les mesures : statistiques, indicateurs de performance, tableaux de bord
2.3.2. La satisfaction des usagers
2.3.3. L’impact, la valeur
2.4. Le management et la prévision du service
2.4.1. L’organisation du service
2.4.2. L’analyse de la valeur
2.4.3. Le marketing
2.4.4. La qualité
2.4.5. Relations marketing-qualité
2.4.6. L’innovation
2.4.7. Le changement organisationnel et le management participatif
2.4.8. La planification stratégique et opérationnelle
2.4.9. L’organisation apprenante
2.5. Evolutions en cours
2.5.1. Schéma général : l’évolution des outils de d’évaluation et de management dans les bibliothèques
2.5.2. Situation en France : Bibliothèques Universitaires, Grandes Ecoles
2.5.2.1. En bibliothèque universitaire
2.5.2.2. Dans les grandes écoles
2.5.2.3. Synthèse
2.5.3. La norme ISO 11620
2.5.4. Evolutions et problèmes rencontrés
2.5.4.1. L’évaluation des formations
2.5.4.2. L’évaluation des bibliothèques électroniques
2.6. Conclusion
3. CHAPITRE 3 : CONDUIRE LES BIBLIOTHEQUES ACADEMIQUES DANS LA COMPLEXITE
3.1. Introduction
3.2. Problématique
3.2.1. Problèmes liés à l’adaptation des méthodes d’évaluation et de management aux bibliothèques
3.2.2. Prise de décision et stratégie en bibliothèque
3.2.3. Une approche mécaniste
3.3. Notre question de recherche
3.4. Le paradigme de la complexité
3.4.1. La complexité
3.4.2. Bibliothèque et complexité
3.4.2.1. Organisation intelligente et bibliothèque
3.4.2.2. Travaux français
3.4.2.3. Soft Systems Methodology
3.4.3. Information, organisation et complexité
3.5. L’évolution du concept de stratégie
3.5.1. L’existant en bibliothèque en terme de stratégie et de décision
3.5.2. Evolution de la stratégie : stratégie délibérée, stratégie émergente
3.5.3. Pilotage stratégique
3.6. Hypothèse 1 : prise en compte de la complexité : modélisation
3.7. Hypothèse 2 : diagnostic stratégique pour l’action
3.8. Conclusion : vers un modèle de diagnostic stratégique en bibliothèque académique
CONCLUSION GENERALE

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