Les bassins de rétention et les lacs artificiels

Ce travail d’études et de recherches porte sur l’influence des Bassins de rétention sur l’écosystème et sur la vie socio-économique dans leurs zones d’emprise. Notre étude a pour cadre géographique les communautés rurales de Mont Rolland dans le département de Tivaouane et celui de Malicounda dans le département de Mbour. Le choix de la région de Thiès s’explique par le fait qu’elle est la région la plus dotée en bassins de rétention dans le pays. Le choix des deux communautés rurales s’explique par le fait qu’elles se situent dans le talus du plateau de Thiès (Mont Rolland dans la dépression du plateau et Peulgha sur le talus du massif de Diass) où le ruissellement devrait être important.

Cette étude des impacts des bassins de rétention s’inscrit dans le cadre des études de perspectives de développement de notre économie en général et de nos zones rurales en particulier. En effet, les bassins de rétention sont pressentis comme une réponse aux menaces de la précarité des apports pluviométriques et des sécheresses de ces dernières décennies qui ont eu des conséquences néfastes sur les écosystèmes naturels et sur la vie socio-économique de la population. Le Sénégal dispose d’importantes potentialités en eau aussi bien de surface que souterraine qui sont en baisse depuis les années 1970 du fait de la diminution des précipitations. Comme le souligne déjà NDOUR (2001) «il s’agit d’une translation méridienne des quantités pluviométriques qui a matérialisé l’installation de la sécheresse ». Cette situation a eu des impacts très négatifs notamment sur l’agriculture, l’élevage, l’approvisionnement en eau potable des populations ainsi que la conservation de la biodiversité qui constituent les maillons fondamentaux de l’économie rurale. Cette péjoration climatique conjuguée au ruissellement superficiel très marqué dans les bassins versants avec son effet d’érosion sur les sols cultivables porte un coup dur à l’agriculture. Comme le mentionne déjà NDOUR (2001) : « Depuis la période des indépendances, l’essoufflement des terres cultivées a pris des proportions de plus en plus inquiétantes au point que la commission économique pour l’Afrique envisageait en 1993 pou r les pays sahéliens tels que le Sénégal une véritable catastrophe à l’horizon 2008 : pauvreté, pénurie en milieu rural, surpeuplement, famine à un stade inimaginable ». Ceci se manifeste : Sur le plan social, par une paupérisation des ruraux marquée par une forte baisse du pouvoir d’achat, et des réserves alimentaires. Cette situation pousse les jeunes à s’adonner à l’exode rural, à l’émigration légale ou clandestine.

Sur le plan écologique, les conséquences de cette péjoration climatique sont également néfastes. Elles se manifestent par une désertification qui favorise la libre circulation des vents entraînant une érosion éolienne des terres et une forte évaporation des rares points d’eau. Ceci favorise le phénomène du stress hydrique très crucial pour les écosystèmes naturels.

Toutes ces difficultés, engendrées en partie par la variabilité climatique actuelle elle-même étroitement liée au réchauffement anthropique du globe, ont été relevées avec pertinence par les spécialistes des questions hydrauliques. C’est ainsi que des solutions alternatives ont été envisagées pour venir à bout de ce mal, facteur naturel de sous-développement et de pauvreté. En fait, depuis les indépendances, la politique du Sénégal dans le domaine de l’eau a été orientée vers les eaux souterraines avec la construction de puits et de forages et les aménagements concernant les grandes réalisations dans le cadre de l’OMVS (Barrage hydro agricole et anti-sel de Diama et le barrage hydroélectrique de Manantali). On pouvait également noter l’édification de prés de 40 pe tites digues et moyens barrages et digues anti-sel pouvant permettre l’irrigation. Ces réalisations concernaient la vallée du fleuve Sénégal, la Casamance et les îles du Saloum. C’est d’ailleurs ce qu’ont attesté les experts de la DGPRE dans le cadre du PAGIRE «l’Etat Sénégalais a mené depuis plusieurs décennies, une politique de maîtrise de l’eau visant à m ettre à la disposition des divers utilisateurs une eau en quantité suffisante et de qualité appropriée selon les usages. Cette volonté politique s’est traduite par la réalisation de plusieurs infrastructures hydrauliques (forages, puits, retenues, etc.) ».

Les limites géographiques et administratives des zones d’étude

La communauté rurale de Mont Rolland

La communauté rurale de Mont Rolland se situe géographiquement entre 14°50’ et 16°50’ de latitude Nord et entre 17°04’ et 16°50’ de longitude Ouest. Elle appartient administrativement à la région de Thiès, au département de Tivaouane et à l’arrondissement de Pambal. Comme pour toutes les autres communautés rurales sénégalaises, ses frontières n’ont jamais été tracées. Mais elle est administrativement limitée par les communautés rurales environnantes. Elle est bornée au Nord par la communauté rurale de Notto Gouye Diama, au Sud par la communauté rurale de Fandéne, à l’Est par la communauté rurale de Cherif LÔ et à l’Ouest par la communauté rurale de Djender Guedj. La communauté rurale de Mont Rolland couvre une superficie estimée à prés de 172 km² et est constituée officiellement de 18 villages et de plusieurs hameaux (18). Le village principal est Tiwigne Tanghor, aussi appelé Mont Rolland et siège du conseil rural. Il abrite le bassin de rétention qui est adossé au CEM.

La communauté rurale de Malicounda

La communauté rurale de Malicounda, avec une superficie estimée à 1 24 km², se situe administrativement dans la région de Thiès, département de Mbour plus précisément au sud de l’arrondissement de Sindia. Elle est limitée au Nord par la communauté rurale de Nguékhokh, au Sud par la communauté rurale de Nguégnène et la commune de Joal-Fadiouth, à l’Est par la communauté rurale de Sandiara et à l’Ouest par l’océan Atlantique. Elle ceinture la commune de Mbour et s’adosse sur une façade maritime d’environ 30 km de longueur, partant du vi llage de Saly au Nord jusqu’à Pointe Sarène au Sud de la petite côte. Elle est érigée en communauté rurale avec la réforme administrative, territoriale et locale de 1972 amendée par la loi N°722 du 19 Avril 1972. Elle est créée par le décret du 24 juillet 1972 et compte 22 villages et quelques hameaux. La carte suivante donne la position de ces deux communautés rurales dans la région de Thiès.

Le relief et les sols

La communauté rurale de Mont Rolland

La communauté rurale de Mont Rolland est située dans la partie basse du plateau de Thiès qui influence une irrégularité du relief du sud vers le nord. Au voisinage du plateau, on note la présence de monticules élevées et étirées, séparées par des dépressions qui constituent des réceptacles naturels des eaux de ruissellement. Dans la partie nord de la communauté rurale, le relief est moins accidenté sauf dans le domaine des dunes côtières. La pédologie de la communauté rurale de Mont Rolland est caractérisée par la présence de plusieurs types de sols : le Dior, le Deck Dior, le Tanghor, le Deck et la latérite comme l’illustre la carte pédologique (carte N°3). Ces types de sols occupent des proportions différentes dans l’espace : sols Dior 25%, sols Deck-Dior 20%, sols Deck 20%, sols Tanghor 20%, sols latéritiques 15% (données extraites du PLD de la communauté rurale).

La communauté rurale de Malicounda

La communauté rurale de Malicounda a un relief plat comme celui de la partie ouest du pays. On rencontre cependant quelques formations dunaires le long de la frange maritime et à l’intérieur, des dépressions ensablées ou bas-fonds au Nord/Est et au Sud, les basses plaines à l’extrême nord de la communauté rurale. Les formations pédologiques de la communauté rurale sont diverses et restent dominées par un type de sol : les sols tropicaux non ou peu lessivés (Sols Dior) qui représentent 80%. Ces types de sols fragiles, dénudés et fortement lessivés, se rencontrent partout dans la communauté rurale principalement dans les parties Nord, Est, et Sud. Les sols bruts hydromorphes (sols Deck Dior), qui représentent 10% des terres se rencontrent au Sud et à l’Est de la communauté rurale au niveau des terroirs villageois de Takhoum, du c ôté de la frange maritime à Mbaling et à Warang. Les sols Deck, qui représentent seulement 5% des terres sont des sols de bas-fonds, durs et difficiles à travailler. Ces types de sols se localisent à l’ouest en particulier dans les terroirs villageois de Roff, Pointe Sarène, de Nianing, de Peulgha. Les tannes, représentent 5% et sont localisés dans la partie sud de la communauté rurale.

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Table des matières

Introduction générale
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DES ZONES D’EMPRISE DES BASSINS DE RETENTION ÉTUDIES
Chapitre I : Cadre géographique et physique
I°/ Les limites géographiques et administratives des zones d’étude
II°/ Le cadre physique des deux zones
Chapitre II : Les hommes et leurs activités dans les communautés rurales de Mont Rolland et de Malicounda
I°/ Les aspects démographiques et sociaux
II°/ Les activités agricoles et pastorales avant l’implantation des bassins dans ces zones
III°/ Des milieux en crise écologique et socio-économique
Chapitre III : La politique des bassins de rétention au Sénégal
I°/ Historique du programme des bassins de rétention au Sénégal
II°/ Définition, justification et enjeux du programme des bassins de rétention au Sénégal
III°/ La typologie des bassins de rétention
DEUXIEME PARTIE: CONCEPTION, AMENAGEMENT ET MISE EN VALEUR DES BASSINS DE RETENTION DE PEULGHA ET MONT-ROLLAND
Chapitre I : Présentation des bassins de rétention de Mont Rolland et de Peulgha
I°/ Présentation technique d’un bassin de rétention
II°/ Présentation du bassin de rétention de Mont Rolland
III°/ Présentation du bassin de rétention de Peulgha
Chapitre II : L’aménagement et la mise en valeur des bassins de rétention
I°/ L’aménagement des bassins de rétention
II°/ La mise en valeur des bassins de rétention
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DES BASSINS DE RETENTIONS SUR LE MILIEU ENVIRONNANT
Chapitre I : Les impacts socio-économiques et écologiques des bassins de rétention
I°/ Les impacts socio-économiques des bassins de rétention
II°/ Les impacts écologiques des bassins de rétention
Chapitre II : Contraintes et perspectives
I°/ Les difficultés de planification et de mise en valeur des bassins de rétention
II/ Les problèmes liés à l’implantation des bassins de rétention
III°/ Les problèmes liés à la mise en valeur
IV / Perspectives
CONCLUSION GENERALE

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