Les bases de l’émergence urbaine

La question foncière

    La dynamique urbaine se traduit le plus souvent par une forte pression sur le foncier. A Diouloulou, le développement des activités commerciales, et de l’administration a attiré une nouvelle population résidente notamment étrangère. Beaucoup de migrants, venus auparavant pour travailler finissent par s’installer définitivement exerçant de ce fait une pression assez forte sur le foncier. Toutefois, l’absence de données sur le nombre exact des parcelles affectées aux différentes populations constitue une limite pour mieux mettre en exergue cette évolution. Cela est dû à un manque de registre au niveau de la mairie (parce que nouvellement créée) mais aussi de la problématique de la question foncière. Malgré cela, des entretiens auprès des notables de ce village nous ont permis de comprendre ce mécanisme de la question foncière La problématique foncière à Diouloulou se situe dans la droite ligne des transformations socioéconomiques observables ou prévisibles induites par la communalisation. Diouloulou qui apparaît comme une ville secondaire ayant une vocation essentiellement administrative, les flux migratoires sont de plus en plus importants. Cette croissance fait augmenter la pression sur les terres ainsi que sur les ressources locales et les infrastructures sociales. L’accès à la terre est et sa mise en valeur sont en train de changer progressivement , dans un contexte où le droit coutumier devient de moins en moins opérationnel et où s’implante la notion de propriété privée. Malgré la loi sur le domaine national (n° 46-64) et la réforme administrative de 1972, la gestion demeure toujours traditionnelle dans la commune. Traditionnellement ,la terre est un bien collectif qui ne doit pas faire l’objet de vente, cet interdit est franchi impunément par les transactions foncières .Peut-il être autrement , le propriétaire et le demandeur y trouvant leur compte ? Un sentiment de dépossession est en train de se développer au sein de la population et des signes de tensions sont perceptibles .Certaines grandes familles propriétaires terriennes font appel à des agents pour procéder à leur propre lotissement et du coup devancer la Mairie. Les problèmes fonciers constituent un barrage majeur au développement urbain .Règlements et pratiques engendrent la confusion dans la propriété et la gestion du sol. Confusion qui semble parfois convenir à tout le monde : décideurs politiques, administrateurs et propriétaires coutumiers .Cela vient du fait que la terre en Afrique francophone demeure le principal pole d’investissement et de spéculation .La richesse réside dans la possession de parcelles et il ya de l’argent pour l’achat de la terre . L’opération de vente se passe la plupart du temps entre l’acheteur, et le chef de famille, de clan ou le chef de quartier, sans référence à une quelconque autorité administrative .Dans le meilleur des cas cette opération est validée par la présence de témoins présents . La spéculation foncière qui très probablement ne manquera pas de surgir , que se soit avec l’extension des zones d’habitations constituera un danger réel pour les activités agricoles , notamment au nord de la ville et, d’une manière générale , partout , où le cadre naturel offrira des conditions d’installation humaine . En conclusion, il semble bien que le problème foncier se pose de la même manière partout. De ce point de vue, Diouloulou ne fait pas exception. Toutefois en raison de la particularité de la zone, et des espoirs suscités par la communalisation, la mairie doit mettre en œuvre de grande capacité d’anticipation en s’attelant à la mise sur pied d’un plan d’habitat communal. Dans le cas contraire, on s’achemine vers de graves problèmes fonciers. La ligne directrice sera ici d’accompagner la population de manière à ce qu’elle continue de vivre en harmonie dans un espace et un environnement qui changent. C’est en cela que l’on reconnaît le véritable développement urbain. Les nouvelles villes comme Diouloulou se heurtent à deux problèmes majeurs : il ya d’abord un problème de gestion .Diouloulou étant une commune nouvellement créée et dirigée par une équipe municipale issue de l’opposition, nous sommes à l’heure de l’apprentissage pour la majorité des élus locaux qui sont confrontés pour la première fois à la gestions des affaires publiques . Le second problème est lié à la faiblesse des moyens. La nouvelle commune ne dispose pas de moyens sinon les dons qu’elle reçoit de ses partenaires.

La polarisation administrative

Les principaux services d’Etat représentés dans la commune sont :
– Sous-préfecture
– Gendarmerie
– Poste
– Centre de santé
– CADL
– Cantonnement militaire
Sur le plan administratif Diouloulou apparait comme un centre administratif à responsabilité large .En effet Diouloulou cumule à la fois son statut de commune et chef lieu d’arrondissement de arrondissement car le sous préfet continu de travailler à Diouloulou au de Kataba1 sur lequel il étend son influence sur les 604 Km2 pour une population de 53926 2002 habitants .Il est limité à l’ouest par l’océan atlantique , au nord par la république de Gambie , au sud par l’arrondissement de Tendouck et à l’est par l’arrondissement de Sindian . Il a sous sa tutelle 56 villages répartis dans les communautés de Kafountine, de Badiane et de Kataba1. Cette situation fait de Diouloulou une ville ou se rendent quotidiennement des gens venus des différentes localités pour des besoins administratifs. Diouloulou est aussi le siège des structures d’encadrement et d’assistance comme ceux du centre d’appui au développement local pour l’animation rurale et de certains services comme la poste , le Crédit mutuel du Sénégal, la caisse rurale d’épargne et de crédit . Si ces structures d’encadrement exercent leur mission dans le cadre de la circonscription administrative , certaines dépassent le cadre de la communauté rurale pour toute l’arrondissement comme l’APAD . Les service de l’IDEN projettent de créer une antenne pour assurer la gestion pédagogique et administrative des enseignants de l’élémentaire et du moyen secondaire . La proximité avec la Gambie fait de Diouloulou une plaque tournante de la fraude et de la contrebande .Ainsi il existe une brigade de gendarmerie pour la surveillance de sa zone de polarisation. Mais cette brigade est aussi la seule au niveau de l’arrondissement et à cet égard elle assure la fonction de police. Dans le cadre de la coopération décentralisée, Diouloulou noue un partenariat dynamique avec des villes françaises comme Périgord. Plusieurs actions sont menées notamment la construction de salles de classe.

Le réseau routier

   Le réseau routier est l’ensemble des axes reliant entre eux les différentes localités d’un pays , d’une région , d’un département . Il comprend à la fois des voies importantes et secondaires et butinées , des pistes de production non revêtues mais aussi des pistes simples mais d’importance économique et quantitative considérable .Ces pistes jouent un role stratégique notamment dans le développement et la valorisation des produits agricoles . Le réseau routier de Diouloulou est constitué principalement deux voies bitumées, il s’agit de la route nationale n° 5 dont la date de butinage remonte en 1984. Elle constitue la voie qui relie Diouloulou à d’autres localités urbaines comme Bignona, Ziguinchor, Banjul. C’est la transgambienne qui relie Bissau Ziguinchor et Banjul. C’est une voie très utilisée du fait de l’intensité du trafic entre Ziguinchor et Séléty . Diouloulou représente l’un des points le plus important dans le cadre de la libre circulation des personnes et des biens dans le cadre de la CEDEAO. A cet effet elle doit bénéficiée du guichet unique de la CEDEAO pour alléger les procédures de dédouanement. Chaque jour de nombreux gros porteurs proviennent de la Guinée Bissau et circulent sur cet axe routier. L’autre voie bitumée est la départementale qui relie Diouloulou, Kafountine distante de 26 km. Elle constitue un axe routier très fréquenté si l’on se fie au dynamisme économique de Kafountine, centre de pêche et pole touristique mais aussi des autres villages touristique d’Abéné et de Diannah. L’attractivité de Diouloulou se fait surtout sentir avec l’ampleur des mouvements pendulaires. Ces mouvements concernent essentiellement les habitants des villages environnants de Bandjikaky, Donbomdir, Mahamouda Diola Mahamouda Chérif, Séléty, Touba etc. Ces derniers quittent chaque matin leur localité pour venir à Diouloulou et y rentrer le soir. Ils viennent pour diverses raisons : se procurer des papiers administratifs, pour se rendre aux services financiers, au marché, au centre de santé, des visites de courtoisie chez des parents etc. En résumé ,Diouloulou est caractérisé par une insuffisance des équipements socioéconomiques et des équipements collectifs ainsi que par une absence d’infrastructure de base .La politique nationale de promotion des villes a toujours reposé essentiellement sinon exclusivement ,sur la fonction administrative . Cette option imposée par le système colonial présente des limites objectives tant sur le plan économique que sur le plan des interactions entre villes et campagnes . L’étude de la polarisation de Diouloulou pose un problème d’aménagement du territoire et des relations ville campagne. Diouloulou occupe une position géostratégique, elle se trouve au centre et au carrefour d’axes routier. Une telle position devrait faciliter à la ville son insertion dans les réseaux routiers et d’échange pour une meilleure attraction des populations rurales. L’émergence de Diouloulou liée à son statut de centre administratif et de centre commercial depuis la colonisation doit être fortifiée par une bonne mise en place d’équipement . La ville polarise villages et une population totale représentant l’ex arrondissement de Diouloulou. Zone frontalière, Diouloulou entretien des relations avec la Gambie. Dans le cadre d’un aménagement pertinent de l’arrondissement , la vocation agricole de Diouloulou devrait pouvoir s’affirmer et s’exprimer à travers l’implantation d’unités industrielles ( PME, PMI) en vue de la transformation des produits agricoles . La ville, par sa fonction de polarisation et d’animation, au travers des équipements et des activités qu’elle abrite, devrait jouer un rôle plus important dans la lutte contre les disparités qui marquent le territoire national. Cependant le paradoxe réside dans le fait que les politiques menées ces dernières années consistent à la création de nouvelles villes sans les doter d’infrastructures. Ainsi pour réaménager ou pour construire de nouvelles villes sur le double plan du cadre de vie et de la qualité vie mais de la promotion des activités économiques , se pose l’exigence d’un meilleur aménagement de l’espace et d’une meilleure articulation (route et piste de production ) avec les zones rurales .

Les oranges

   Les agrumes sont constitués d’orangers de pamplemoussiers de mandariniers etc. Elles représentent un secteur en pleine expansion et constituent une rentrée d’argent très importante pour les familles. Comme les manguiers les orangers sont plantés dans des terrains sans enclos mais de plus en plus on assiste à une exploitation sous forme de vergers en enclos. Ceci du fait de la particularité de l’arbre qui est une plante très friande d’eau et qui résiste mal à l’assaut des prédateurs .Il existe en effet certaines variétés comme la clémentine qui produit autant qu’elle a de d’eau . Les oranges ordinaires sont vendus aux bana bana qui viennent pour la plupart de Dakar. Le système de vente en « ramasse » est le plus souvent adopté .Il consiste à un marchandage entre le propriétaire du verger et le bana bana .Le procédé est simple. Il commence par un simple tour d’inspection du verger par les concernés avant que les discussions sur le prix à payer ne commencent. Toujours est-il que chacun espère tirer son épingle du jeu.

L’anacarde

   Traditionnellement il est planté par des producteurs chrétiens pour son vin contrairement à la population musulmane et en particulier les Mandings qui considère l’anacardier come un arbre habité par les Djinns .Il est d’ailleurs interdit aux enfants de se rendre sous cet arbre à centaines heures de la journée . L’anacardier est devenu depuis une dizaine d’années l’arbre le plus planté .Depuis le début de la commercialisation des noix, sa culture a remplacé la culture de l’arachide. Ainsi les anciennes parcelles réservées à la culture arachidière sont affectées à cette spéculation et les surfaces ne cessent de s’accroître posant du coup de nombreux conflits terriens. L’anacarde a posé beaucoup de problèmes dont le plus répandu est le problème foncier .En effet face aux sommes faramineuses gagnées par les producteurs , tout le monde s’est lancé dans cette filière .Cela a crée une véritable ruée vers les terres .Les gens accaparent des terrains d’autrui ou bien refusent de rendre les parcelles qui leurs ont été prêtées pour se faire de nouveaux propriétaires . Bon an mal an le kilogramme des noix d’anacarde s’échange entre 200 Fr et 600 Fr CFA. Malgré une bonne rentrée d’argent dans le domaine de l’arboriculture, le secteur est confronté à plusieurs difficultés. L’une des difficultés majeures reste le problème d’écoulement des produits qui comme les mangues pourrissent très vite .La situation d’insécurité dans la zone renforce cet état de fait car les bana- bana refusent de s’aventurer dans les villages les plus reculé. La solution viendrait de la dotation des zones de production en unités de transformation des produits locaux. La maladie des mouches qui touche les mangues provoque leur pourriture est un autre fléau qui gangrène le secteur. Le PADERCA et ses partenaires sont entrain de mettre en œuvre un programme de lutte biologique contre les mouches de fruits ( mouche blanche) en Casamance par lâchers de parasitoïdes (micro guêpes), pour sécuriser la production de mangue et accroitre les revenues des planteurs .Ce programme est financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) à hauteur de 12 millions de Francs CFA et encadré par la direction de la protection des végétaux (DPV) .Selon le chef du bureau de la DPV de Ziguinchor, les mouches de fruits sont devenues endémiques et constituent une menace agronomique, économique, sociale et sur la biodiversité en Casamance. Si des dispositions ne sont pas prises immédiatement leur impact négatif risque d’être un frein pour le développement de la production fruitière, en particulier celle de la mangue.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie : Présentation de la zone
Chapitre I : Diouloulou, un village devenu commune
Chapitre II : Aspects sociodémographiques de la commune de Diouloulou
Deuxième partie : Dynamique urbaine et développement local
Chapitre I : La ville et développement
Chapitre II : Les équipements de la ville
Chapitre III : La polarisation de Diouloulou
Troisième partie : Les bases de l’émergence urbaine
Chapitre I : Un milieu physique favorable
Chapitre II : Economie locale de la commune
Conclusion générale
Annexes

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