Depuis de longue date, les Banques entretiennent des rapports de coopérations avec les Entreprises. Principalement fondés sur l’allocation de capitaux, ceux-ci ne sont pas exempts d’aspects où les divers intérêts priment, puisque les Entreprises elles-mêmes souhaitent choisir la partition qui leur plaît, alors que la Banque est tentée de marquer la mesure avec ses propres moyens de contrôle. Dès lors, le délicat problème de l’équilibre des risques et des profits a trouvé, au fil des années, des réponses très divergentes. Aussi, pour se créer et se développer, les Entreprises ont besoin de ressources financières, un besoin d’investissements dans un premier temps, suivi d’un besoin de fonctionnement par la suite. Toutefois, leurs Fonds Propres ainsi que leur autofinancement ne sont jamais suffisants, qu’elles devront toujours se tourner vers la Banque, pour acquérir le financement complémentaire nécessaire dont elles ont besoin, afin qu’elles puissent tourner régulièrement et produire. Les concours bancaires, formés généralement de crédits bancaires, sont la manifestation idéale de ce complément de financement. Mais les acquérir n’est pas chose facile pour les Entreprises, étant donné que plusieurs contraintes leur font obstacles, depuis la formulation de la demande jusqu’au terme des remboursements. Ces contraintes existent tant en amont du processus-même, c’est-à-dire au niveau des Banques, également au cours de la demande et de l’utilisation des crédits par les Entreprises, et enfin en aval du processus, se rapportant aux divers Agios bancaires, dont les intérêts, frais et commissions. Ainsi, d’après notre analyse personnelle, l’intérêt de l’étude consiste à connaitre les contraintes de la Banque relatives aux crédits, ainsi que celles se rapportant aux Entreprises, et ce afin de pouvoir donner des solutions valables, pour que les crédits soient obtenus beaucoup plus facilement, utilisés rationnellement avec des Agios bancaires également abordables et compréhensibles. Et c’est après avoir pris connaissance de ces données initiales, lesquelles vont nous servir comme point de départ, que nous allons essayer d’apporter une analyse critique sur la pratique, tant en amont qu’en aval de tout le processus des crédits bancaires.
Les Banques Primaires : leurs caractéristiques
En tant qu’Institutions Financières très spécialisées, les Banques ont plusieurs fonctions très diversifiées, et dont la principale se fonde sur leur rôle d’« intermédiaire financier », et laquelle s’articule systématiquement sur leur fonction d’opérateurs dont l’allocation de capitaux. Toutefois, les activités bancaires s’étendent encore sur plusieurs domaines, mais nous nous limitons à cette dernière pour cette étude.
Les principaux rôles de la Banque
Bien que la Banque joue plusieurs rôles dans son domaine d’activité, nous nous limitons ici dans son rôle d’intermédiaire financier, soit l’activité de collecte de dépôts du public, et de faire de ces dépôts des crédits aux autres clients, également de son rôle directement en relation avec ses activités de pourvoyeurs de capitaux. Le domaine de tout ce qui est des relations avec l’extérieur ne sera pas pris dans cette étude.
L’intermédiation financière
La Banque est un intermédiaire financier, c’est-à-dire qu’elle se trouve entre deux entités opposées l’une à l’autre, dont la première est celle qui dispose d’un excédent de liquidité et qui voudra la placer à la Banque, et l’autre, celle qui est en quête de liquidité, et trouve que seule la Banque pourra lui en procurer. Toutefois, même sans l’intervention de la Banque, des agents économiques qui ont également dégagé une épargne, peuvent être prêteurs, puisqu’ils ont une capacité de financement. Les autres agents qui ont une insuffisance de Trésorerie, seront les emprunteurs, puisqu’ils ont un besoin de financement. Ce circuit de capitaux se passe sur le Marché direct des capitaux; c’est pour cela que l’on prend d’habitude de le nommer « la finance directe ». Les agents en quête de financement émettent ainsi des Titres négociables à court ou à moyen terme, ouverts au public, et susceptibles de financer tous les besoins de capitaux à toutes échéances. A l’occasion de ces opérations, les prêteurs et les emprunteurs se mettent d’accord sur le montant, le prix dont le taux d’intérêt et sur la durée du financement Et il est logique que le degré de risque encouru sur le marché, sera supporté intégralement par le prêteur. Par contre, à l’occasion de l’« intermédiation financière », c’est la Banque qui supportera le risque sur les crédits octroyés, ou sur les cautions bancaires qu’elle a acceptées. C’est pour cette raison qu’avant de procéder à l’accord de crédit ou de caution, la Banque doit procéder à une analyse formelle du dossier du client, demander des renseignements sur sa solvabilité, afin que le risque soit le minimum possible. La « division des risques » fait également partie des instruments pour limiter le risque de la Banque. Aussi, c’est pour pouvoir surmonter ces risques que la Banque affecte des Taux d’intérêts aux crédits octroyés. Et le Taux d’intérêt est justement le « prix du risque de la Banque ». C’est pour cela que lorsque le risque est élevé, soit à cause de la nature même du crédit, soit à cause du risque affecté à la solvabilité même du client, le Taux d’intérêt appliqué sera également plus élevé, et inversement. Mais de l’autre côté, les déposants bénéficient également d’un revenu, fonction du niveau de leurs dépôts et de la durée de placement, le Taux d’intérêt créditeur, en tant que prêteurs, même d’une manière informelle, bien qu’ils ne supportent même pas le risque de l’emploi de leurs dépôts, risque toujours supporté par la Banque. En effet, c’est cette dernière qui engage sa responsabilité à l’occasion des opérations de crédits qu’elle octroie à travers ces dépôts. Enfin, la prestation de divers services bancaires destinés aux Entreprises ou aux particuliers, fait également partie de la fonction de l’intermédiation financière.
Les divers Services bancaires
La relation entre la Banque et son client, marquée par la multiplicité des Services, se ressent également de la qualité de confiance qu’elle cherche à déterminer. En effet, la Banque offre une multitude de Services, allant du Service Caisse auquel la manipulation d’espèces est de mise, aux autres Services de traitements des différentes valeurs, dont le chèque, le virement, les effets de commerce, le change et autres, sans oublier le Service Clientèle et de Marketing, très actif de nos jours, et jouant un rôle probant pour la Banque. Si un client s’approche d’une Banque, c’est généralement pour un Service bancaire bien défini.
Dès lors, une certaine durée caractérise cette relation entre Banque et clientèle, à laquelle la relation se développe le plus souvent dans le long terme. Quant aux effets externes de l’activité bancaire, ils permettent aux économistes d’affirmer que les Banques jouent, globalement, un rôle économique assez extraordinaire dont l’Etat ne peut se désintéresser. Par la gestion des moyens de paiement, les Banques ont inévitablement pour clients, la quasi-totalité des autres agents économiques. L’octroi de crédit, certes, fait généralement partie du Service clientèle, mais dont l’activité est très active, même si c’est risqué. Pratiquement, ce sont les guichets de Banque ou les Agences de Banque qui assurent les divers Services bancaires, étant donné que pour le client, c’est la Banque de proximité. Il peut y avoir soit des guichets permanents, soit des guichets non permanents, soit des guichets spécialisés, soit des guichets automatiques et dont l’ouverture a été justifiée par de multiples raisons.
Les divers ressources et emplois de la Banque
En tant qu’intermédiaires financiers, les Banques reçoivent les dépôts du public lesquels constituent la plus grosse partie de leurs ressources, et en consentent des crédits, formant leurs principaux emplois. Mais à titre complémentaire, elles peuvent également recourir sur le Marché Monétaire Interbancaire, si la liquidité perçue initialement s’avère insuffisante.
Par l’intermédiation financière
Pratiquement, ce sont les Entreprises ainsi que les particuliers et les ménages qui déposent surtout leur argent à la Banque. Ces dépôts peuvent se présenter sous plusieurs formes, soit sous forme de dépôts à vue, de comptes d’épargne ou de dépôts à terme. Ce sont les premières formes qui représentent les principaux dépôts reçus par les Banques, en terme de proportion, et dont les tableaux ci-après nous montrent l’évolution des encours moyens de dépôts.
Nous constatons sur ces tableaux que ce sont les dépôts à vue qui occupent encore la place prépondérante sur l’ensemble des dépôts des Banques Primaires, bien que leur proportion ait régressée de 81% à 75,5% de l’ensemble des dépôts de 2007 à 2009. Nous remarquons également que les dépôts à terme ont gagné de plus en plus en terme de proportion, par rapport à l’ensemble des dépôts, faisant 24,5% en 2009 contre 19% en 2007, et ce au détriment des dépôts à vue, les déposants étant stimulés de plus en plus vers les dépôts à terme, faisant suite d’une part à une manifestation d’une surliquidité, et d’autre part à une sécurisation du placement, tout en étant plus rémunérateur grâce aux intérêts créditeurs perçus, en l’occurrence pour les placements en BTA. Ces divers dépôts serviront de ressources internes de la Banque, pour les divers prélèvements de la clientèle d’abord, et pour en faire des crédits aux autres clients par la suite. Il est à signaler que d’après l’orthodoxie financière, les dépôts à vue, c’est-à-dire les dépôts à court terme, serviront beaucoup plus au financement des crédits à court terme également, à savoir les crédits de fonctionnement pour les Entreprises et les crédits pour la consommation en ce qui concerne les ménages et les particuliers. Les dépôts à terme par contre, seront affectés aux crédits à moyen et long terme, c’est-à-dire à des crédits d’investissements, leur vocation naturelle. Toutefois, il existe le phénomène de la « Transformation », laquelle consiste à financer des crédits d’investissements, à plus ou moins long terme, mais par des dépôts à vue, c’est-à-dire des ressources à court terme, mais lesquelles demeurent stables. Cette pratique est possible, mais demeure encore dans une moindre mesure, et accompagné de plusieurs conditions. En somme, les clients des Banques se trouvant fréquemment à la fois ou successivement déposants et emprunteurs, c’est-à-dire selon l’expression des Banquiers : « des deux côtés du Bilan », leurs relations avec la Banque sont complexes, sur le plan psychologique comme sur le plan financier. Par ailleurs, ces diverses ressources en provenance des dépôts de la clientèle, sont supposées les meilleures pour la Banque, en terme de coût. En effet, elles demeurent les ressources où les coûts sont les moindres, ainsi que le risque encouru, par rapport aux autres ressources accessibles seulement sur le Marché Monétaire Interbancaire, et dont les coûts sont beaucoup plus élevés, et les conditions d’acquisition, beaucoup plus difficile également, généralement assorties de contreparties dont des Titres de créance comme les BTA en guise de garanties.
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Table des matières
Introduction
Partie I : Les Banques Primaires : leurs caractéristiques
Chap I : Les principaux rôles de la Banque
Chap II : Les divers ressources et emplois de la Banque
Chap III : Les diverses contraintes de la Banque sur l’octroi de crédits
Partie II : L’analyse critique et les contraintes sur les principales étapes de l’octroi de crédit
Chap IV : Les besoins de financement de l’Entreprise
Chap V : La demande de crédits bancaires
Chap VI : L’étude du dossier de crédits
Chap VII : Le fonctionnement des crédits
Partie III : Les suggestions proposées
Chap VIII : Les suggestions au niveau des Banques Primaires
Chap IX : L’intervention des divers Etablissements Financiers
Chap X : La régulation des coûts des ressources
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES