Les avantages de l’utilisation de la comptine en classe
La séquence didactique dans l’enseignement algérien
Selon les recommandations du Ministère de l’Éducation nationale, et conformément aux principes de l’approche communicative, puis de la perspective actionnelle, tous les enseignements du primaire au lycée gravitent autour de la notion de séquence didactique. « L’enseignement / apprentissage s’organisera en séquences. Chaque séquence prendra en charge un savoir faire à maîtriser (un niveau de compétence) et devra se terminer par une évaluation » (MEN, 2007) : 24). Cette séquence s’inscrit dans le projet. « Le projet considéré dans sa globalité, constitue l’organisateur didactique d’un ensemble d’activités. Il est conçu sous forme de séquences ayant une cohérence interne et des intentions pédagogique » (MEN, 2010 : 8). Parmi les didacticiens qui ont largement contribué à la théorisation de cette démarche – mais aussi à la conception d’outils didactiques conformément aux principes de ce dispositif – on cite fréquemment J. Dolz et B. Schneuwly. Ces deux chercheurs définissent la séquence comme « un ensemble de modules d’enseignement organisés conjointement afin d’améliorer une pratique langagière déterminée » (J. Dolz & B. Schneuwly, 1996 :57). J.-F. De Pietro, qui cite souvent ces deux didacticiens la définit de la manière suivante : « La séquence didactique constitue un dispositif qui structure l’enseignement de manière à la fois systématique et souple et qui est censé favoriser l’appropriation par les apprenants de savoirs et savoir-faire définis dans des objectifs d’apprentissage ; les savoir-faire visés consistent en outils langagiers constitutifs de divers genres textuels publics et relativement formalisés » (2002 : 16).
Les potentialités pédagogiques de la vidéo
La vidéo est incontournable dans notre vie quotidienne .Nos enfants sont toujours confrontés à ce support et selon Compte Carmen (1993 : 7) : « Il a été possible jusqu’à présent d’enseigner les langues sans utiliser l’image animée… et cela pourrait fort bien se poursuivre ainsi. Pourtant, la connaissance que nous avons de ce média permet d’accroître l’efficacité du processus d’enseignement, en ce qui concerne, en particulier, les conventions sociales, les expressions non verbales et les implicites culturels. De plus, la vidéo provoque l’implication affective de l’apprenant, ce qui constitue l’une des forces-moteur de l’apprentissage. ». Cette citation nous résume bien les différentes potentialités pédagogiques de la vidéo.
En effet, grâce à la conjonction du support son et image qui caractérise la vidéo, elle peut être un outil très utile et source de motivation pour les apprenants. Ajouté à cela que de nombreuses activités vidéo ludiques et variées permettrait d’acquérir des compétences indispensables à la communication et par extension dans des situations de la vie quotidienne. D’après Jean Michel Ducrot (2005), responsable du Centre de Documentation Pédagogique d’Alep, il est souvent opportun d’utiliser la vidéo lors de séquences pédagogiques qui viennent appuyer un objectif (grammatical, un acte de langage…), ou bien d’utiliser la vidéo pour mettre en place un projet avec les apprenants, afin qu’ils puissent réinvestir ce qui a été compris, analysé, interprété.
Les avantages de l’utilisation de la comptine en classe
Un regard sur les chiffres de ce tableau montre que l’enrichissement du vocabulaire des apprenants et l’amélioration de la prononciation (respectivement 45% et 43%) sont les principaux avantages de l’utilisation des comptines en classe. La motivation de l’apprenant arrive en troisième place avec un taux de 40%. En effet, la comptine stimule les apprenants à sortir de leurs coquilles tout en prenant plaisir à apprendre le français. « Les comptines favorisent ainsi l’acquisition du langage à l’aide du rythme qui soutient le mouvement et aide l’enfant à mieux articuler et à mieux prononcer. Elles aident à mémoriser sonorités et mots » (Bustarret AH, cité par Gauthier et Lejeune, 2008 : 415). Nous pouvons dire que le taux de 23% des enseignants qui utilisent la comptine uniquement pour la distraction est relativement réduit, contrairement à nos attentes. Son usage habituel est résumé dans cette citation : « Placée à la fin de la séquence, elle permet à l’élève d’avoir un moment de plaisir, de détente » (Tounsi et al., 2008/2009 : 22).
Cela est très réjouissant, du moment qu’il montre que la comptine est devenue un outil d’apprentissage au même titre que d’autres supports (texte, article, poème, etc.). Notre questionnaire nous a permis de sonder les premiers concernés, à savoir les enseignants, pour avoir une idée sur la place de la comptine dans le manuel scolaire et les pratiques de classe. Les enseignants sont unanimes à souligner le caractère motivant et ludique de la comptine. Aussi, sont-ils nombreux à penser que sa place est insuffisante dans les manuels, ce qui les oblige à recourir à des documents externes pour trouver d’autres supports. D’autant plus qu’ils trouvent celles du livre « difficiles » par rapport au niveau de nos élèves. Quant aux pratiques de classe, rare sont ceux qui ont réalisé des projets avec des comptines malgré l’existence de ce projet dans le manuel de 4ème AP. Cependant, la majorité s’accorde à dire que les comptines contribuent à enrichir le vocabulaire, à améliorer la prononciation, à motiver et à détendre les élèves. Nous allons vérifier ces résultats dans le chapitre 2 consacré à l’expérimentation d’un projet- élève portant sur la comptine.
Production finale
Compte tenu du niveau des élèves, nous ne pourrons pas leur demander de rédiger des comptines. Cependant, ils ont réalisé des productions partielles. Il s’agit précisément de modifier ou de développer des comptines déjà existantes. Celles-ci vont servir à leurs camarades d’autres classes. Ces derniers peuvent les exploiter avec leur enseignant en fonction des objectifs du programme, notamment l’enseignement du vocabulaire (les fruits, les légumes, les couleurs, les métiers, etc.). Ils se sont constitués en 6 groupes de 5 éléments chacun. Chaque groupe s’est chargé d’un thème bien précis. Nous avons été agréablement surprises des productions finales des apprenants. D’autant plus que la petite Mordjane a même conçu entièrement une comptine « Les formules de politesse » et l’a mise en musique. Les autres groupes ont réussi également leurs productions (créer une nouvelle version des comptines). La deuxième partie de notre projet est relative à l’intégration des nouvelles technologies de l’information et de la communication et du chant. Il s’agit d’associer du texte, du son et de l’image pour créer un cédérom à visée éducative.
Vu la complexité de cette partie du projet, nous n’avons fait appel qu’à quelques éléments du groupe-classe. Nous avons d’ailleurs obtenu des résultats que nous jugeons très satisfaisants, vu l’âge de nos apprenants. Ils ont en effet réalisé un cédérom avec du son, de l’image et de la musique. Pour cela, après adaptation et modification des comptines en réinvestissant les acquis et en veillant aux contraintes de la versification (nombre de syllabes, rimes), ils ont appris les comptines produites, choisi des images correspondant à chaque comptine, réalisé des diaporamas avec les images choisis grâce à PowerPoint, inséré les paroles des comptines et converti les diaporamas en vidéos grâce à EM PowerPoint converter.
La réussite de ce travail réalisé par les élèves a fait qu’ils ont participé avec la comptine de «Jean petit qui danse » à la fête de l’école, dans le cadre de la célébration de la journée du savoir le 16 avril 2017. Le travail a également suscité la curiosité et l’intérêt des enseignants de l’école, si bien qu’ils ont suivi attentivement les étapes de la réalisation de ce projet. Notre expérimentation confirme bien les propos avancés par les enseignants au sujet de l’importance de la comptine dans l’enseignement/apprentissage de la comptine en classe de FLE et du rôle qu’elle joue dans la motivation des apprenants. En effet, ces derniers sont très impliqués dans un travail porteur de sens et dont les objectifs sont bien tracés dès le départ. Ce projet mené avec les élèves nous prouve qu’avec peu de moyens et beaucoup de travail, on peut atteindre ses objectifs.
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Table des matières
Sommaire
Introduction générale
Chapitre 1 : Cadre théorique et état des lieux de l’utilisation de la comptine en classe
1.1. La comptine pour apprendre
1.1.1. Définition de la comptine
1.1.2. Les caractéristiques de la comptine
1.1.3. Les avantages de l’utilisation de la comptine en classe
1.2. La séquence didactique pour enseigner le français
1.2.1. La séquence didactique dans l’enseignement algérien
1.2.2. Déroulement de la séquence didactique
1.3. Enseigner le français par le projet
1.3.1. Le principe du projet-élève
1.3.2. Les étapes de la réalisation d’un projet
1.3.3. Projet didactique/Projet-élève
1.4. Les potentialités pédagogiques de la vidéo
1.5. La comptine en classe de langue au primaire
1.5.1. L’usage de la comptine
1.5.2. La comptine en projet
1.5.3. L’exploitation des comptines du manuel
1.5.4. D’autres comptines pour la classe
1.5.5. La place de la comptine en classe
1.5.6. Les comptines et la motivation
1.5.7. Les difficultés rencontrées lors de l’apprentissage des comptines
1.5.8. Les avantages de l’utilisation de la comptine en classe
Chapitre 02 : Déroulement du projet
2.1. Brève description du projet
2.1.1. La séquence dans le projet
2.1.2. Schéma de la séquence didactique
2.2. La mise en situation
2.3. La production initiale
2.4. Les modules ou ateliers
2.4.1. Module 1 : Les syllabes et les rimes
2.4.2. Module 2 : Les fruits
2.4.3. Module 3 : Les animaux et leurs cris
2.4.4. Module 4 : Les couleurs et les légumes
2.4.5. Module 5 : Les parties du corps
2.4.6. Module 6 : Les noms de métiers
2.5. Production finale
Conclusion générale
Bibliographie
Table des tableaux
Table des figures
Table des matières
Annexes
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