LES AVANTAGES DE L’EDUCATION PRESCOLAIRE

HISTORIQUE

   Madagascar faisait partie des colonies françaises de 1896-1960, il était lié étroitement avec la France tant sur le plan historique que sur le plan économique. Force est de reconnaître que pour mieux connaître l’origine et la création de l’école maternelle à Madagascar, il nous faut remonter le passé pour un bref historique de l’école maternelle de France. La révolution industrielle avait conduit la France à créer des « petites écoles à tricoter » en 1770, et il a fallu du temps pour que ces petites écoles se transformèrent en « salle d’asile » vers les années 1820-1880. On les appelait salle d’asile parce qu’elles servaient uniquement à garder les enfants dont les parents sont occupés dans leur lieu de travail, « asile» dans le sens de « lieu de garde à vue».

A l’origine, ces salles d’asile accueillaient des enfants des deux sexes âgés de 2 à 6 ou 7 ans que leurs parents, pauvres et accaparés par leur travail, ne savaient comment les garder. Ils étaient regroupés en grand nombre dans une salle unique, assis sur des gradins. Le personnel féminin désigné par l’institution fondatrice était chargé d’assurer leur surveillance et de les instruire. L’institution fondatrice n’était autre que les comités de dames patronnesses ou institutions locales. Cette institution s’était transformée au fil du temps en Conseil Général des Hospices de Paris. L’instruction était dispensée dans les salles d’asile sous forme de leçons magistrales avec pour seul matériel éducatif le tableau noir, quelques tableaux de lecture, des images, des bouliers. Aucune loi ne régissait les initiatives d’origines et de natures diverses répondant aux réalités sociales et économiques de garde et d’instruction des jeunes enfants.

La loi du 16 juin 1881 et le décret du 2 Août 1881 définissent « l’école maternelle publique » comme une « école non obligatoire mais gratuite et laïque », et ces salles d’asile s’étaient radicalement transformées en écoles maternelles. En 1833, on assigna à ces institutions un rôle éducatif, dans la circulaire adressée aux préfets, Thiers indiqua : « Il ne peut être que fort utile de commencer l’instruction dès l’âge le plus tendre ». La même année, Guizot indiqua : « Les salles d’asiles ont le mérite de contracter dès l’entrée dans la vie des habitudes d’ordre, de discipline, d’occupation régulière qui sont un commencement de moralité ; et en même temps , les premières instructions, des notions élémentaires qui vont les préparer à la vie » .

LES PRESCOLARISES SONT BEAUCOUP PLUS A L’AISE DANS LEUR CLASSE RESPECTIVE

   Nous avons expérimenté un petit test sociométrique dans notre classe de 4è avec nos échantillons. Le résultat a été assez explicite.
– Groupe de 10 élèves
– Consigne : former un groupe de travail composé de 6 élèves en indiquant à chaque fois le rang de chacun par ordre d’importance quant au rôle qu’il tient au sein du groupe.
– Résultat :
Nous avons obtenu 2 sous-groupes bien distincts :
– Le sous-groupe des non-préscolarisés : 4NP5, 4NP4, 4NP2, 4NP1.
– Le sous-groupe des préscolarisés : 4P4, 4P3, 4P1, 4P2, 4P5, 4NP3.
Un non-préscolarisé seulement a été intégré dans le sous-groupe des préscolarisés ; c’est le 4NP3 : un garçon de 16 ans, fils d’un épicier de 2 enfants (2è enfant) mais qui a doublé les classes de 8è et 9è. Il a été classé 6è rang dans le sous-groupe par tous ses camarades, autrement dit il est tout juste « toléré ». Là, nous avons vu que les préscolarisés et les non-préscolarisés ne font pas « bon ménage » pour former un groupe de travail. Les non-préscolarisés n’étaient même pas arrivés à former un groupe de 6 éléments. 4P4 est toujours au 1er rang dans l’appréciation des membres du sousgroupe, suivie de 4P3. 4P4 possède une certaine personnalité, aime chanter et danser, envisage d’être une hôtesse de l’air. C’est par son dynamisme qu’elle est appréciée de tous. Et pourtant, elle est la plus jeune dans l’équipe (12 ans). Elle n’a pas mentionné 4P1 dans sa liste tout en se désignant comme étant le leader du groupe (1er rang).

Comme elle, 4P1 aime la musique mais voudra être un jour une spécialiste de la coiffure (coiffeuse). On voit là transparaître une certaine rivalité latente : coquetterie ? (12 et 13 ans/ fille d’un mécanicien et fille d’un boucher/ 2è et 1er enfant). Malgré cela, 4P1 l’a désignée comme étant le leader du groupe. Les 3 garçons membres du sous-groupe sont relégués au dernier rang, respectivement 4P2, 4P5, 4NP3. Ce sous-groupe est d’abord un groupe de filles (danse et musique ?). La sous-leader, la fille la plus âgée du groupe (14 ans/ enfant unique d’un militaire) est 4P3. Elle n’apprécie pas beaucoup le garçon 4P2. Elle envisage d’être un juge au tribunal et peut-être l’attitude de 4P2 au sein du groupe ne lui convient pas assez bien. 4NP3 est le non-préscolarisé sélectionné, un peu juste pour compléter le nombre des membres du groupe à 6. Plusieurs critères peuvent être avoir été retenus par chaque membre du groupe pour définir ses affinités avec les autres mais il est sûr que l’élément « dynamisme au sein du groupe-classe » y a joué un rôle non négligeable. 4NP5 se veut être un leader dans l’autre sous-groupe (un garçon de 14 ans, 2è enfant d’un commerçant de 2 enfants, aime le football et envisage d’être un ingénieur), mais n’a été désigné que timidement par ses compères.

D’ailleurs, les membres de ce sous-groupe ne sont pas très dynamiques en classe ; ils sont un peu retractés dans leur coin : 4NP1 est le 2è fils d’un commerçant de 3 enfants, 4NP2 est orphelin de père, la mère est une paysanne. Il a 16 ans, 2è enfant sur 3, a déjà doublé les classes de 11è et 9è ; il aime la pêche (un peu solitaire ?). 4NP4 est la fille d’un maçon (4è enfant sur 7). En tout cas, les membres du groupe des non-préscolarisés sont des élèves qui ne veulent pas être remarqués en classe (très peu de leader, tout juste des « suiveurs »).

LES AVANTAGES

   « Toute technique de formation s’appuie sur une philosophie de l’homme, déterminant les fins de l’éducation ». Cette phrase de R. Gloton dans L’objectif de l’éducation nous renvoie à revoir les principes sur lesquels repos l’éducation préscolaire. Une question se pose : « quelle est la mission confiée à toute école chargée de l’éducation préscolaire ? ». Il suffit de déterminer les rôles de l’école maternelle car c’est elle qui s’occupe du préscolaire à l’heure actuelle. Pourtant, il est primordial de déterminer les caractères psychologiques essentiels autour desquels va graviter la philosophie de l’éducation enfantine.

Rien ne nous empêche de prendre les citations suivantes concernant les enfants de 3 à 6 ans : « L’école maternelle est une famille agrandie : la directrice est la mère d’un grand nombre d’enfants… Ils bougent tant qu’ils n’ont pas besoin de bouger…ils apprennent sans s’en douter ». – Paul Kergomard, (L’école maternelle, Fernand Nathan). Cette constatation révèle indiscrètement que l’enfant a toujours un grand besoin d’une chaleur familiale et l’école en a une ambiance similaire ou analogue. En s’adhérant dans une école maternelle, l’enfant ne se sent pas dépaysé ou isolé, il garde toujours l’impression d’être avec ses proches, ce qui favorise son intégration parmi ses semblables. Cette notion de relation naissante est très importante dans le sens d’une socialisation. D’autre part, comme l’enfant aime bouger, cette capacité va être mobilisée dans le cadre des apprentissages dont il est censé capable. On retient également les deux éléments importants de Piaget : « Le réalisme et l’animisme ».

Le premier objectif est de scolariser.

   Il s’agit d’habituer l’enfant à une nouvelle vie , à un nouveau milieu ou cadre, à des relations que le famille ne lui permettait pas d’établir. Les échanges s’élargissent aux autres enfants qui ne sont ni les frères ni les sœurs, ni les amis habituels, et d’autres adultes qui ne sont ni le père, ni la mère ni l’entourage immédiat : tonton, tantine… Il est bon de mettre l’enfant en contact avec ce qui ne lui est pas familier, le rôle de l’école est complémentaire de celui de la famille. L’enfant comprendra qu’il existe des milieux autres que la famille.

Scolariser consiste à donner à l’enfant le sentiment que l’école maternelle est fait pour apprendre, qu’elle a ses exigences, qu’elle réserve des satisfactions et des joies. Les enfants sont actifs, font des travaux et des exercices : l’école leur donne le goût de l’activité. Elle apprend à en juger et à en évaluer le résultat. L’enfant imite, joue, se soumet à des règles conventionnelles. On développe parfois ces activités par rapport aux sérieux de la vie sociale. Pour réussir, l’enfant doit comprendre qu’il existe à l’école autant de vérités et d’authenticité que dans les activités extérieures. L’école a en elle-même sa propre finalité, elle a pour tâche, en cultivant toutes les possibilités de l’enfant, de répondre au désir que l’enfant a de devenir grand.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
HISTORIQUE DU PRESCOLAIRE
PREMIERE PARTIE : ETUDE DE CAS
I. LES PRESCOLARISES SONT BEAUCOUP PLUS JEUNES
II. LES PRESCOLARISES SONT BEAUCOUP PLUS A L’AISE DANS LEUR CLASSE RESPECTIVE
III. LES PRESCOLARISES SONT BEAUCOUP PLUS A L’AISE DANS LA COMMUNICATION
IV. LES PRESCOLARISES NE SONT PAS EXCEPTIONNELS
V. LES PRESCOLARISES ONT L’HABITUDE DE MIEUX CONCENTRER LEUR ATTENTION
CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : LE PASSAGE AU PRESCOLAIRE ET SES AVANTAGES
– LES OBJECTIFS ASSIGNES AU PRESCOLAIRE
– AVOIR ETE AU PRESCOLAIRE : UNE CHANCE ET DES AVANTAGES
– L’ENFANT PRESCOLARISE : AGENT DE SON PROPRE DEVELOPPEMENT
CONCLUSION
TROISIEME PARTIE : LE PRESCOLAIRE ET L’ENFANT
1.LE DEVELOPPEMENT PSYCHOLOGIQUE DE L’ENFANT
2.L’ENFANT FACE A L’ACQUISITION DU SAVOIR
3.LES ROLES DE L’ECOLE
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE

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