Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Description des argiles de ces deux bassins :
L’examen d’une carte géologique de cette commune et l’observation sur terrain nous permettent d’avoir une idée sur l’origine et le type des argiles de la CRAKA.
Origine des argiles d’Anatizoro :
Les argiles d’Anatizoro prennent leur origine de la colline d’Ambonivohitra. Cette dernière est formée essentiellement des granites migmatitiques et des migmatites granitoïdes. Ce mélange, face aux différents agents de l’érosion (pluie, froid, chaleur, microorganismes,..) se dégrade de manière lente : c’est la dégradation dela roche. A la suite de cette désagrégation, les matériaux qui sont les quartzs, les feldspaths, les amphiboles, les pyroxènes,…effectuent un déplacement, amenés par les eaux de ruissellement, par la gravitation et même par le vent vers le bas fond d’Anatizoro et vers d’autres endroits où i ls s’accumulent. L’ordre de dépôt dépend de la densité de chaque matériau. C’est le transport et el dépôt des matériaux. Une fois déposés, les éléments, en contact de l’eau et de microorganismes, sauf le quartz, s’altèrent lentement en donnant des argiles après avoir subi la diagenèse.
L’observation des briques cuites d’Anatizoro, et l’examination des argiles sur terrain nous permettent de tirer une conclusion : les argiles de ce bassin sont très pauvres en oxyde de fer et pauvre en grains de quartz, d’où plus plastiques. Mais elles sont riches en substances organiques, d’où sa couleur grise. Ce sont alors des kaolins à impurités organiques.
Origine des argiles de Tanim-palana :
Nous avons déjà mentionné que ces deux bassins sontséparés par une digue. En effet la partie supérieure de Tanim-palana reçoit les éléments arrachés des migmatites de la partie nord-est. En plus cet endroit est un lit asséché de la ivière Ikopa, il hérite ou acquit des matériaux latéritiques et ferralitiques transportés par cetterivière. Une fois stockés, ils ont subi les processus de sédimentation en donnant des argiles. La coloration rouge de brique cuite de Tanim-palana indique indiscutablement que les argiles de ce bassin sont riches en oxyde de fer.
Bref, les argiles d’Anatizoro ont une origine locale, tandis que celles de Tanim-palana possèdent une hybride origine.
LES PROCESSUS DE FABRICATION :
Généralement, il existe cinq étapes de fabrication artisanale de brique: extraction des matières premières, préparation de la pâte, moulage, séchage, et cuisson. Dans notre étude, nous parlons toujours du cas d’Ambohitrimanjaka et nous sommes obligés de séparer notre étude en deux :
Cas de briques de Tanim-palana :
D’après RANDRIAMARO, un briquetier expérimenté d’Ambohitrimanjaka, le processus de fabrication de brique de Tanim-palana est comme le suivant :
Extraction des matières premières:
Les matières premières sont le « lohatany » et l’argile bleuâtre appelée « mangakely ». Le lohatany qui est une argile ferralitique se trouve aux environs de 20 cm en dessous de la couverture (horizon Ao) et le mangakely se situe entre 1,2m et 4m de profondeur à partir d’A o.
Les matières premières sont extraites à l’aide d’un outillage rudimentaire : pelle et bêche. Le lohatahy est le premier à extraire, puis le mangake ly. L’ensemble peut être transporté ou non selon la distance entre le terrain et la carrière.
Préparation de la pâte :
Dosage :
Le dosage de la pâte n’est pas précis. Il s’effectue alors d’une manière empirique et traditionnelle. Mais d’une manière générale, les briquetiers adoptent le dosage est le suivant : ¼ mangakely-lohatany, c’est-à-dire, pour une pâte de 500 briques, 1/5e de la pâte est de mangakely, et 4/5e de lohatany, ou 1mangakely correspond à 4 quantités de lohatany, avec 80l d’eau environ. Bref, plus de 50% de la pâte sont de lohatany, 25% de mangakely, et le reste pour l’eau.
Malaxage :
L’ensemble doit être mélangé à l’aide des pieds et d’une bêche, tout en arrosant de façon continue d’eau jusqu’à l’obtention d’une pâte colla nte et visqueuse. Il y a saturation des particules argileuses par l’hydratation (voir figure 13).
Moulage et façonnage :
Le façonnage se déroule de la manière suivante ; une quantité de poudre pris dans le sac est projetée sur le « vodilasitra », afin d’éviterle collage de la pâte à la planchette, puis le moul e est plongé dans la cuve d’eau. Ensuite, on place le moule sur le « vodilasitra », et on y projette violemment une poignée volumineuse de pâte. L’excèdent de la pâte qui déborde est raclé par le tranchant de la main. Puis, on dégage le moule et on porte la brique sur le terrain de séchage. Ensuite on la retourne avant de la poser sur le sol. La pâte ainsi façonnée est compressée légèrement avec le couvercle. Et on recommence la procédure avec une nouvelle brique et ainsi de suite.
Séchage:
Les briques de Tanim-palana ainsi confectionnées sont exposées directement au soleil sur l’aire de séchage qui est bien plat et saupoudrée ou non. La durée de séchage varie en fonction de la qualité de la journée. Le séchage s’effectue pendant une semaine dans le beau temps. Si le temps est mauvais, elle varie de 8 à 12 j. Un bon s échage réduit la perte lors de la cuisson.
Enfournement et cuisson :
Les briques sèches, de quantité suffisant, doivent passer à l’enfournement pour être cuite.
Elles sont d’abord transportées vers l’endroit de cuisson.
Préparation du four.
Le four prend en général une forme de parallélépipède, s’est terminé par une forme pyramidale. Il est recouvert de « totodohany » (élément de l’horizon Ao) pour conserver la chaleur. La dimension du four est fonction du nombre de briques à cuire.
Il est entouré de « mur » en brique, appelée « sisim-pantana », laissant un espace vertical dans lequel nous mettons les combustibles assurant la cuisson des briques périphériques.
Il existe trois types de combustibles dans cette localité : les balles (glumelles de paddy), les tourbes, et les poudres de charbon. Prenons deux exemples.
Exemple n°1 : D’après RANDRIAMARO, pour une quantité de 20.000 briques, la dimension du four est de 5m x 3m x h, avec « h » comme l’hauteur du four, qui dépend du nombre de planches (une planche est formée par les briques qui occupent la surface du four). Dans ce cas le combustible utilisé est les balles du riz.
Exemple n°2 : pour 10.000 briques cuire avec les tourbes, la dimension est de 19x19xlxn, où « l » est la longueur de briques sèches, qui donne une dimension de 128,87m3 et huit planches au total. La quantité de tourbes nécessaires est de l’ordre de trois charrettes. L’allumage des combustibles sera amorcé par les bouses de vache ou des herbes sèches. La durée de cuisson varie en fonction du nombre de briques à cuire, mais en moyenne, elle tourne aux environ de dix jours.
Cas des briques d’Anatizoro :
Concernant les briques d’Anatizoro, les matières premières sont limitées aux argiles et l’eau.
Extraction des argiles :
Les argiles d’Anatizoro, de couleur grise se situent juste en dessous de l’horizon Ao.
L’extraction est la même que celle de Tanim-palana.
Préparation de la pâte :
Les argiles sont préparées sur place. Comme le casde Tanim-palana, le dosage s’effectue de manière empirique.
Moulage et façonnage :
Même procédure que ce de Tanim-palana
Séchage :
Le séchage des briques d’Anatizoro se diffère à celle de Tanim-palana en raison de l’exigence d’un peu de prudence. Leur séchage ne s’effectue pas directement au soleil car elles craquent. Cette exigence est due à la composition d e briques. Il faut alors les couvrir par des pailles ou par des « harefo » lors du séchage afinde minimiser la perte (voir figure 15).
DEPOUILLEMENT DE REGISTRES SANITAIRES :
Au centre de santé de base niveau II, quelques dépouillements de cahiers de registre des patients ont été faite. Ce travail a pour objectif de connaître s’il existe une relation entre la briqueterie et les maladies.
LES DESCENTES SUR LES TERRAINS :
Des observations directes ont été faites sur le champ de briques de Tanim-palana, puis d’Anatizoro afin de confronter la réalité par rapport aux réponses obtenues lors de l’enquête et les données bibliographiques.
LES PROBLEMES RENCONTRES :
Sur le terrain, nous avons rencontré quelques problèmes, comme l’immense poussière qui frappe nos yeux, la fumée perturbant la respiration, la haine des briquetiers envers nous. Nous avons acquis quand même des informations pertinentes.
LES MATERIELS DE TRAVAIL :
A la réalisation de notre étude, nous avons utilisédeux cahiers et deux stylos pour les notes ; un appareil photos pour prendre de photos ; et un mètre ruban afin de mesurer la dimension de briques et de fours ; et l’épaisseur des couches visibles.
Les connaissances et les informations concernant la commune rurale Ambohitrimanjaka (historique, monographie, et la description de leurs argiles), et les traits caractéristiques de l’argile que nous avons décrits lors des généralités nous permettent d’interpréter les résultats obtenus et de proposer quelques suggestions probables à cette situation.
ANALYSE DES RESULTATS :
Nous avons dans le tableau III et sur la figure 16, trois types des impacts positifs de la briqueterie de la CRAKA. Les réponses sont en générale d’ordre soocio-économique. Les 54,88% des réponses obtenues sont dominées par la source de revenu et d’activité, tandis que les 26,82%, et 18,30% sont respectivement pour le développement et la célébbrité de la commun
INTERPRETATIOON :
Source de revenu :
Il est normal que, la majorité de réponses obtenues, dans le sens poositif tourne autour des avantages purement économiques, car pour chaque métier, l’objectif c’est de gagner de l’argent. Mais pourquoi la briqueterie c onstitue-t-elle une source de revenu ?
Prenons un exemple. A Amb ohitrimanjaka, un briquetier peut arriver à fabriquer en moyenne 500 briques par jour. Ceci donnne 15.000 briques par mois, et 90.000 briquees par saison.
Actuellement, le prix unitaire de brique est de 50 ariary pour les briques fotsy, et de 45 ariary pour les briques mena. Pour une saison, un briquetier gagne alors :
Avec x et y seront les dépenses nécessaires à la fabrication, comme les combustibles. Concernant la quantité de combustible nécessaire : pour la cuisson de 90 000 briques, un fabricant a besoin dans l’atmosphère.
Les gens s’intéressent à ce métier grâce à ce chiff re d’affaire attirant.
Un briquetier d’Ambohitrimanjaka peut gagner, en mo yenne 3 900 000 d’ariary par saison. Dans ce cas ce métier attire les jeunes, surtout les chômeurs. En effet, des nombreuses d’activités sont induites.
Source d’activités locales :
Non seulement, la briqueterie d’Ambohitrimanjaka constitue une source de revenu, mais aussi une source d’activités locales.
Le métier est déjà une activité pour la population. La briqueterie, d’après les enquêtes, et les observations peut induire d’autres activités. Comme elle exige l’utilisation des combustibles, des marchés qui occupent ces dernières seront présents. Pour cette année, le prix de balle d’un camion vaut 100.000 ariary, soit 15.000 ariary par charrette.
Sur le terrain, nous avons rencontré certaines femmes occupant la vente de café, du pain, de manioc, et de maïs cuits.
Elles, les briques lors de leur vente, demandent un transport soit par camion pour le grand nombre, soit par charrette et/ou par personnes. La confection, la vente, et le transport de brique constituent une grande sorte d’activité pour quelques personnes. Un grand circuit se produit alors autour de la briqueterie d’Ambohitrimanjaka.
|
Table des matières
PREMIERE PARTIE
MATERIELS
I.MILIEU D’ETUDE
I.1 MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE AMBOHITRIMANJAKA
I.1.1 SITUATION ADMINISTRATIVE
I.1.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE
I.1.3. CARACTERISTIQUE DU MILIEU
I.1.4SITUATION CLIMATIQUE
I.1.5 GEOGRAPHIE HUMAINE ET ECONOMIE
I.1.6 SITUATION EDUCATIVE DE LA COMMUNE
I.1.7 SITUATION GEOLOGIQUE
II. LA FABRICATION DES BRIQUES
II.1 HISTORIQUE DE LA FABRICATION
II.2 MATIERES PREMIERES DE LA FABRICATION DES BRIQUES
II.2.1 DEFINITION DE L’ARGILE
II.2.2 ORIGINE DES ARGILES
II.2.3 CARACTERISTIQUES DES ARGILES
a. Aspects
a1. Dureté
a2. Densité
a3. Couleur
b. Propriétés physico-chimiques des argiles
c. Composition chimique de l’argile
d. Principaux types d’argiles
e. Gisement des argiles à Madagascar
f. Utilisations des argiles
II.3.LA FABRICATION PROPREMENT DITE
II.3.1 LA FABRICATION DES BRIQUES ARTISANALES A AMBOHITRIMANJAKA
a. Les outils nécessaires
b. Le terrain de fabrication
II.3.2 LES PROCESSUS DE FABRICATION
II.3.3. CAUSE DE LA REPUTATION DE LA CRAKA EN MATIERE DE BRIQUE
a. les briques fotsy d’Anatizoro
b. Les briques mena deTanim-palana
III. METHODOLOGIE
III.1 RECHERCHES BIBLIOGRAPHIQUES
III.2 LES ENQUETES
III.2.1 ENQUETE AUPRES DE LA POPULATION
III.2.2 ENQUETE AUPRES DE BRIQUETIERS
III.3 L’ENTRETIEN
III.4 DEPOUILLEMENT DE REGISTRES SANITAIRES
III.5. LES DESCENTES SUR LES TERRAINS
III.6 LES PROBLEMES RENCONTRES
IV. LES MATERIELS DE TRAVAIL
DEUXIEME PARTIE
PEDAGOGIQUES
I. RESULTATS, ANALYSES, ET INTERPRETATIONS
I.1. LES ATOUTS OU IMPACTS POSITIFS DE LA BRIQUETERIE ARTISANALE D’AMBOHITRIMANJAKA
I.1.1 ANALYSE DES RESULTATS
I.1.2 INTERPRETATION
a. Source de revenu
b. Source d’activités locales
c. Conclusion
d. Contribution au développement de la commune
e. Honneur de la commune
I.2 LES DANGERS OU LES IMPACTS NEGATIFS DE LA BRIQUETERIE D’AMBOHITRIMANJAKA
I.2.1 ANALYSE DES RESULTATS
I.2.2 INTERPRETATION DES RESULTATS
a. Interprétation des résultats d’ordre socio-économique
a1. Exploitation de rivières et problème d’irrigation
Destruction des rizières
Problème d’irrigation des rizières de première saison
Conclusion
a2. Trous de briques
a3. Un conflit social
b. Interprétation des résultats s’ordre environnemental
b1. Destruction des terrains, des routes, de la rivière, et des digues
Destruction des terrains et de la rivière
Destruction des routes et de digue
b2. Pollution de l’air et diverses maladies
Introduction
Pollution de l’air
b3. Diverses maladies en relation avec la briqueterie
La T3R ou Toux plus de trois semaines
Définition
Analyse du graphe de T3R
Interprétation
Conclusion
L’I.R.A
Définition
Analyse de la courbe de l’I.R.A
Interprétation du graphe
L’asthme
Définition de l’asthme
Analyse du graphe
Interprétation
Conclusion
c. Interprétation des résultats d’observation
c1. Le trou de brique utilisé comme un dépotoir
c2. L’immense poussière et la végétation locale
II. PROPOSITION DES SUGGESTIONS
II.1. RESOLUTION DE L’EXPLOITATION DE RIZIERES
II.2. RESOLUTION DE LA DESTRUCTION DE TERRAIN ET DE RIVIERE
II.3 RESOLUTION DE LA DESTRUCTION DES ROUTES
II.4 RESOLUTION DU CONFLIT SOCIAL
II.5 RESOLUTION DES PROBLEMES D’ORDRE ENVIRONNEMENTAL
II.6 MISE EN PLACE DE BACS A ORDURES
III. INTERETS PEDAGOGIQUES
III.1 DOMAINE DE LA GEOLOGIE APPLIQUEE
III.2 DOMAINE DE L’ECOLOGIE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
Télécharger le rapport complet