Le Sénégal, pays qui constitue l’objet de notre recherche, est situé en Afrique de l’Ouest. Le Sénégal, dont la superficie est de 196 722 km² est limité au nord par la Mauritanie, par les deux Guinée (Bissau et Conakry) à l’est, l’Océan Atlantique à l’ouest, il est traversé au milieu par la Gambie. Sa végétation qui s’appauvrit du sud vers le nord, comprend au sud la forêt guinéenne, au centre une savane arborée et au nord une steppe à épine. Grâce à sa façade maritime, le Sénégal jouit de la proximité des marchés d’Europe et d’Amériques et constitue la parte d’entrée et de sortie des exportations des pays enclavés de l’Afrique de l’Ouest.
Au plan administratif, le Sénégal compte quatorze (14) régions . Il dispose d’un régime présidentiel.
Sa population a presque doublé de 1988 à 2011, passant de 6 896 000 à 12 855 153 habitants. Dakar, la capitale, abrite près de 23 % de la population totale avec 0,3 % de la superficie du territoire national et 75 % de la population urbaine. Tambacounda, la région la plus étendue, abrite environ 6 % de la population.
Ces disparités entre ville et campagne expliquent le souci majeur de l’État sénégalais face à la jeunesse de son pays et aux politiques éducatives dont il doit être le garant pour assurer des citoyens professionnels et bien insérés dans la société. La jeunesse sénégalaise, plus de 50 % sont âgés de moins de 20 ans . Et notamment la population en âge scolaire est caractérisée par un taux d’accroissement annuel de 2,7 %. À ce rythme, la population d’âge préscolaire passera de 1 499 046 en 2011 à 2 191 058 en 2025. Il en est de même des enfants âgés de 7 à 12 ans qui passeront de 1 837 575 en 2011 à 2 685 513 en 2025. La population scolarisable, quant à elle, passera de 1 161 646 en 2011 à 1 697 806 en 2012.
Le contexte sénégalais se caractérise par la diversité de ses ethnies qui cohabitent harmonieusement: Wolof, Serer, Diola, Toucouleur, Peulh, Mandingue etc. Ces différentes sociétés ont chacune leur vision de l’éducation des garçons et des filles en particulier. Les Wolof sont cependant majoritaires (43 %), leur langue le wolof est la plus parlée (80 %) ; ensuite viennent les Hal Pulaar (24 %), les Serer 15 %, les Joola (9 %), les Mandingue (5 %). Pourtant le français reste la langue officielle.
Trois religions coexistent: l’Islam (85%), le Christianisme et la religion traditionnelle. Cette coexistence, nous le verrons, influencera sur le fonctionnement politique et éducatif que nous mettrons en avant tout au long de ce travail. En effet, l’histoire de l’éducation au Sénégal connaît de multiples manifestations et a subi de nombreux dysfonctionnements. Mais, désormais, c’est la collaboration entre école et famille qui est valorisée par l’État parce qu’elle est la clé de la survie, de la continuité et du développement des racines historiques de la nation sénégalaise et de la politique éducative voulue par l’État sénégalais. D’où l’importance que nous accorderons dans notre étude aux Associations de Parents d’Élèves (APE), partenaires privilégiés du système éducatif sénégalais actuel.
Jusqu’alors, cet aspect de la politique éducative ne semblait présenter que peu d’intérêt pour des chercheurs africains sénégalais. Seuls certains ONGs comme United States Agency for International Development (USAID), Japanese International Cooperation Agency (JICA)… avaient compris l’impact de l’efficacité d’une telle collaboration. Dans un contexte de décentralisation et de démocratisation de l’école, celle-ci est devenue aujourd’hui, au Sénégal, un lieu propice à l’action et au dialogue.
La Casamance, région du sud du Sénégal, qui a retenu notre attention, et fait office, à cet égard, de région avant-gardiste dans l’adaptabilité et la mise en conformité des directives gouvernementales.
Le Programme Décennal de l’Éducation et de la Formation (PDEF) qui constitue le cadre de référence du développement de l’éducation au Sénégal met ainsi en évidence la volonté étatique de s’engager dans une politique éducative que les communautés éducatives locales géreraient de façon autonome. Défi qu’il faut relever mais dont l’État n’est pas le seul à assurer les responsabilités.
En effet, les APE établissent le relais éducationnel entre famille et école. D’où l’intérêt de maintenir dans le tissu éducatif la relation continue parents-enseignants à travers un dialogue permanent et constructif. Mais, dans la pratique, les choses se déroulent-elles ainsi ? Observe-t-on des obstacles à la participation et au fonctionnement de la gestion des parents à l’école ?
À l’heure actuelle, l’institution scolaire, tout comme le système éducatif, font l’objet de nombreuses confrontations d’idées. L’adaptabilité des intervenants dans leur milieu, leur capacité à mettre en place une ambiance de dialogue, le respect des rôles, le dépassement des préjugés, la reconnaissance des compétences mais aussi des limites des parents sont autant des pistes à explorer.
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Table des matières
Introduction générale
PREMIÈRE PARTIE: L’éducation au Sénégal : de la tradition à l’école coloniale
CHAPITRE I : Les modèles éducatifs au Sénégal
CHAPITRE II : L’école coloniale et les Français
DEUXIÈME PARTIE : Organisation du système éducatif de 1960 à nos jours
CHAPITRE I : Déclin de l’influence française
CHAPITRE II : La nouvelle politique éducative : L’éducation pour tous (EPT)
TROISIÈME PARTIE : Dix ans d’investissement des Associations de Parents d’Elèves dans le système éducatif sénégalais
CHAPITRE I : Partenariat et Décentralisation des pouvoirs dans le système éducatif
CHAPITRE II : Les Associations de Parents d’Élèves (APE)
QUATRIÈME PARTIE : Fondements théoriques. Méthodologie
CHAPITRE I : Présentation et justification des théories sur la collaboration école-famille
CHAPITRE II : Hypothèses de recherche et méthodologie
CINQUIÈME PARTIE: Interprétation des résultats
CHAPITRE I : Exploitation des données
CHAPITRE II : Interprétation des résultats
Conclusion générale
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