Les Aspects épidémiologiques et cliniques des cancers de la gencive

Les voies aéro-digestives supérieures (VADS) peuvent être sujettes à des agressions engendrant des comportements anormaux des cellules qui se manifestent par leurs multiplications anarchiques donnant naissance à des tumeurs malignes. Les tumeurs malignes des maxillaires s’intègrent dans les cancers de la cavité de la cavité orale, ces derniers s’intégrant dans le cadre plus général des cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS) dont ils partagent les mêmes caractéristiques épidémiologiques [1, 12, 68]. Elles représentent 10% des cancers buccaux, qui à leur tour représentent 25 à 30% des cancers des VADS [48]. De ce fait, les tumeurs malignes de la gencive peuvent être qualifiées de problème de santé publique majeur en raison de leur prévalence et de leur incidence élevées. Au Sénégal, ces cancers représentaient 3,04% des autres cancers de l’organisme entre 1969 et 1974 [22]. En 1996, Younès [72] a trouvé une prévalence de 16% de cancers maxillaires. Les tumeurs malignes des maxillaires ont été largement décrites par plusieurs auteurs dans le monde en général. Ils surviennent 9 fois sur 10 chez les sujets éthylo-tabagiques et très souvent au niveau ou à proximité de lésions prénéoplasiques [3, 6, 62]. Le diagnostic précoce permet un traitement peu onéreux et assure une survie à long terme pour les tumeurs malignes. Dans notre contexte, la prise en charge thérapeutique difficile est due au fait que la plupart des patients consultent à un stade avancé de la maladie d’autant plus qu’ils vivent dans des conditions socioéconomiques précaires.

RAPPELS

On appelle parodonte l’ensemble des tissus minéralisés ou non qui assurent la fixation et l’articulation de la dent dans les maxillaires. Il comprend le cément, tissu minéralisé tapissant la racine dentaire ; le ligament parodontal (encore appelé ligament alvéolo-dentaire ou desmodonte), solidement amarré aux deux tissus durs, osseux et cémentaire ; l’os alvéolaire qui circonscrit l’alvéole où s’implantent la dent ; et la gencive qui est un tissu superficiel de protection, qui sera le sujet de cette thèse [30, 11]. Tous ces tissus ont une même origine embryologique : les cellules conjonctives du follicule dentaire. (CHOMETTE et al, 1985) .

EMBRYOLOGIE

Le processus conduisant à la formation de la gencive se déroule comme suit :
● Condensation de l’ectomésenchyme
immédiatement au-dessous de l’épithélium de surface, au niveau des futures arcades dentaires.
● Formation de la lame primitive
Au 2e mois, l’épithélium buccal adjacent à l’ectomésenchyme commence à proliférer et s’enfoncer dans la condensation cellulaire sous-jacente. Cette prolifération épithéliale est appelée lame primitive.
● Formation de la lame dentaire et la lame vestibulaire
Tandis qu’elle continue de proliférer dans l’ectomésenchyme, la lame primitive commence à envoyer une extension vestibulaire dans le mésenchyme adjacent. La première extension est appelée lame dentaire, et l’extension vestibulaire appelée lame vestibulaire.
● Formation du bourgeon dentaire
À l’extrémité de la lame dentaire, la lame vestibulaire augmente de volume,
● Formation de la cupule dentaire
La partie ectodermique du bourgeon dentaire tend à entourer la masse en croissance des cellules ectomésenchymateuses de façon à produire une cupule.
● Formation de la cloche dentaire
A la 28e semaine, la croissance continue des cellules ectodermiques autour de la masse croissante des cellules ectomésenchymateuses aboutit à l’organe de l’émail en forme de cloche. En même temps, les cellules centrales de la lame vestibulaire se lysent séparant les versants gingivaux et labiaux dans les secteurs antérieurs, et les versants gingivaux et jugaux dans les secteurs postérieurs. C’est au cours de ce stade que se forme la gencive et que se creuse le vestibule. Ainsi se forme le vestibule buccal qui sépare les joues et les lèvres de la gencive.
● Gencive attachée
Lorsque l’os alvéolaire parvient au voisinage du versant interne, une liaison ferme s’établit entre le conjonctif sous épithélial et le tissu osseux, déterminant ainsi la zone qui formera plus tard la gencive attachée. Au cours du développement et de la croissance de l’os alvéolaire, cette gencive sera entraînée par l’os sous-jacent entraînant un approfondissement du vestibule tandis que la muqueuse buccale subira un glissement sur la surface osseuse.

ANATOMIE

ANATOMIE DESCRIPTIVE 

On peut différencier trois secteurs anatomiques :

LA GENCIVE LIBRE OU MARGINALE 

C’est la partie non adhérente à l’os. Elle forme une sorte de corolle au milieu de laquelle s’épanouit la dent, et l’enserre au niveau de son collet [11]. Cette disposition constitue le sillon gingivo-dentaire, celui-ci comprend trois parois :
● Une paroi molle : qui est constituée de la gencive libre
● Une paroi dure : qui correspond à la surface adamantine de la couronne
● Un fond : au niveau duquel se situe l’attache épithéliale qui ferme l’espace desmodontal.

La gencive marginale est rose, de consistance ferme et élastique, d’aspect lisse et finement granité.

LA GENCIVE ATTACHEE

Elle est comprise entre la gencive libre et la ligne muco-gingivale. C’est la prolongation de la gencive marginale. Cette partie de la gencive est fortement adhérente par l’intermédiaire du périoste à l’os alvéolaire sous-jacent. Elle est ferme, élastique, de forme conique, d’aspect granité qui varie selon l’âge et le sexe, et disparaît avec l’inflammation. Elle s’étend sur une hauteur qui put varier de quelques millimètres à un bon centimètre [11].

LA GENCIVE INTERDENTAIRE OU PAPILLAIRE 

La papille est le prolongement de la gencive libre dans la région de l’espace interdentaire qui se trouve limité d’un côté par le point de contact interdentaire, du côté opposé par le septum alvéolaire. Elle a une forme pyramidale en toit de pagode fait de deux pics et d’un col au niveau du point de contact [11]. Elle est délimitée par deux papilles : vestibulaire et linguale, ces deux papilles sont accolées au niveau des dents antérieures et déparées au niveau des dents postérieures par une dépression sous forme de cuvette appelée « col de la papille ». La gencive papillaire est rose, de consistance ferme et élastique, d’aspect lisse et finement granité.

VASCULARISATION

VASCULARISATION ARTERIELLE

La gencive est un tissu très vascularisé. L’irrigation sanguine (Figures 3 et 4) provient:
● Des vaisseaux sanguins supra-périostés qui sont les branches terminales de l’artère sublinguale, de l’artère mentale, de l’artère faciale, de l’artère grande palatine, de l’artère infra-orbitaire et de l’artère dentaire postérieure et supérieure, destinées aux gencives de la mâchoire supérieure ;
● L’artère sphéno-palatine et l’artère palatine ascendante qui fournissent quelques rameaux à la gencive supérieure ;
● Des vaisseaux du ligament parodontal qui parcourent la gencive et s’anastomosent avec quelques ramifications capillaires dans la zone du sillon gingivo-dentaire.
● Des vaisseaux du desmodonte .

Ainsi on peut distinguer trois territoires vasculaires : les vaisseaux du ligament, ceux de la gencive bordant la cavité buccale et ceux de la gencive bordant la dent. Les nombreuses anastomoses entre ces trois territoires assurent une circulation collatérale abondante [6].

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Table des matières

INTRODUCTION
I. EMBRYOLOGIE
II. ANATOMIE
1. ANATOMIE DESCRIPTIVE
1.1. LA GENCIVE LIBRE OU MARGINALE
1.2. LA GENCIVE ATTACHEE
1.3. LA GENCIVE INTERDENTAIRE OU PAPILLAIRE
1.4. LE SULCUS GINGIVAL
1.5. LA MUQUEUSE
2. VASCULARISATION
2.1. VASCULARISATION ARTERIELLE
2.2. VASCULARISATION VEINEUSE
2.3. VASCULARISATION LYMPHATIQUE
2.4. INNERVATION
III. HISTOLOGIE
1. L’EPITHELIUM
1.1. EPITHELIUM BUCCAL OU GINGIVAL
1.2. EPITHELIUM SULCULAIRE
1.3. EPITHELIUM DE JONCTION OU DE DERIVATION
2. LAME BASALE
3. TISSU CONJONCTIF OU CHORION OU LAMINA PROPRIA
IV. PHYSIOLOGIE
V. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
1. EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE
1.1. LA FREQUENCE
1.2. L’INCIDENCE
1.3. AGE DE SURVENUE
1.4. LA MORTALITE
2. EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE
2.1. FACTEURS PREDISPOSANTS
2.1.1. LE TABAC
2.1.2. L’ALCOOL
2.1.3. FACTEURS NUTRITIONNELS
2.1.4. FACTEURS VIRAUX
2.1.5. MAUVAIS ETAT BUCCO-DENTAIRE
2.1.6. CONSOMMATION DE MARIJUANA
2.1.7. PREDISPOSITION GENETIQUE
2.2. LESIONS PRECANCEREUSES
VI. ETUDE CLINIQUE
1. TYPE DE DESCRIPTION
1.1. INTERROGATOIRE
1.2. EXAMEN PHYSIQUE
1.2.1. EXAMEN LOCAL
2.2. EXAMEN DU RESTE DE LA SPHERE ORL
2.3. EXAMEN REGIONAL
2.4. EXAMENS DES APPAREILS ET SYSTEMES
3. EXAMEN PARACLINIQUE
3.1. EXAMEN ANATOMOPATHOLOGIQUE
3.1.1. EXTENSION LOCO-REGIONALE
3.2. EXTENSION A DISTANCE
3.2.1. BILAN PULMONAIRE
3.2.2. BILAN HEPATIQUE
3.2.3. SCINTIGRAPHIE OSSEUSE
4. FORMES CLINIQUES
4.1. AUTRES FORMES HISTOLOGIQUES
4.1.2. MELANOME
4.2.3. CHONDROSARCOME
4.2.4. LA MALADIE DE KAPOSI
4.3.2. LYMPHOME
4.2. FORMES TOPOGRAPHIQUES
4.2.1. CANCER DE LA MANDIBULE
4.2.1. CANCER DU MAXILLAIRE
5. CLASSIFICATION T.N. M
6. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
6.1. TUMEURS BENIGNES DE LA GENCIVE
6.1.1. EPULIS
6.1.2. FIBROMATOSE GINGIVALE
6.1.3. BOTRYOMYCOME
6.1.4. HYPERPLASIE VERRUQUEUSE
6.1.5. FIBROME
6.2. EXTENSION D’UNE TUMEUR DE VOISINAGE
6.3. PATHOLOGIES INFECTIEUSES
CONCLUSION

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