Les aspects économiques du tourisme mondial

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Controverse théorique

Le marché mondial du tourisme

Le Masne et Caire, en 2007, stipule que les institutions internationales, notamment l’UNESCO, la Banque Mondiale, l’Union européenne et l’Organisation Mondiale du Tourisme, sont conscients de la place que tient le tourisme pour contribuer au développement. « Trade, not aid » est une perspective de l’OMT qui explique le rôle du tourisme dans la résolution des problèmes de la pauvreté auxquels les PED et les PMA doivent faire face : « Pour une large majorité de PMA, le développement du tourisme peut être un chemin pour accroître la participation à l’économie globale, diminuer la pauvreté et conduire au progrès socioéconomique » (OMT, 2001).

Les flux du tourisme international

Il convient d’abord de faire la distinction entre nations émettrices et pays réceptifs. D’une part, les pays du Sud assurent une fonction réceptive du fait de ses multiples attraits touristiques. Force est de constater que la population des PED préfèrent rester dans leur pays alors que, les étrangers, qui ne bénéficient pas des mêmes opportunités s’y rendent massivement. D’autre part, les pays du Nord bénéficient d’un climat moins favorable et n’ont pas de façade maritime. Ils sont donc attirés par les destinations ensoleillées (Tinard, 1994). La demande mondiale de ces pays n’a cessé d’augmenter. Après le baby-boom d’après-guerre, les générations partent en retraite et ont du temps et de l’argent pour voyager. En même temps, de nouveaux marchés comme la Chine, la Russie et l’Inde apparaissent (Collombon, 2004), ce qui nécessite de nouvelles stratégies de commercialisation et d’amélioration des prestations de services mais aussi la conception de produits adaptés à ces nouveaux touristes. L’accès à l’internet permet, par exemple, aux touristes de s’informer sur les offres existantes, de comparer les différentes formules mais aussi de réserver et d’acheter en ligne (OCDE, 2010).
Les statistiques de l’OMT en 2016 montrent qu’en 2015, les arrivées de touristes internationaux ont atteint 1 milliard 186 millions, soit 52 millions de plus que l’année précédente. Cette augmentation de près de 5% en 2015 excède la croissance moyenne après la crise économique mondiale de 2009, sachant que les arrivées internationales ont progressé de 4 % ou plus chaque année depuis 2010.
La figure ci-dessus montre les arrivées des touristes internationaux. Selon les statistiques établies par l’OMT en 2016, la grande majorité des flux d’arrivées et des recettes touristiques internationales se concentrent dans les régions les plus développées. Tandis que dans les PED, les flux du tourisme international sont peu considérables, excepté les NPI qui sont aussi de nouveaux pays touristiques (Vellas et Célimène, 2013). C’est en Europe, en Amérique du Nord (États-Unis, Canada) et en Asie de l’Est et du Pacifique que le tourisme international se concentre le plus et ce, en termes d’arrivées et en matière de recettes. Ces trois régions représentent 89% des arrivées touristiques internationales en 2008 et 87% des recettes. Quant à l’ensemble des pays d’Afrique, d’Amérique Latine et des Caraïbes, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud, ils ne représentent que 16% des arrivées et 13% des recettes touristiques internationales dans le monde (Ibid.). En 2015, l’Amérique et l’Asie et Pacifique ont toutes les deux enregistré près de 6% de croissance des arrivées de touristes internationaux, l’Europe pour sa part, a enregistré 5% de croissance. Les arrivées ont augmenté de 2% au Moyen-Orient tandis que les données tirées de l’Afrique montrent que le continent a connu une baisse estimée à 3% qui est due à la chute des résultats de l’Afrique du Nord. Les sous-régions qui ont obtenu les meilleurs résultats sont : l’Asie du Sud-Est (+8%), l’Océanie, les Caraïbes, l’Amérique centrale et l’Europe du Nord (+7%), puis l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud (+6%) (OMT, 2016). Parmi les PED, les PMA occupent une place particulièrement faible avec seulement 0,7% des arrivées touristiques dans le monde, alors que les NPI représentent une part nettement plus élevée avec 7,3% pour les huit NPIA (Hongkong, Singapour, Taïwan, République de Corée, Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande) (Vellas et Célimène, 2013). L’Afrique et le Moyen-Orient représentent une faible part des arrivées internationales, en 2015, avec tous deux 106,8 millions d’arrivées soit 9% du marché mondial (OMT, 2016). Le déclin des arrivées touristiques internationales, dans le cas de plusieurs pays, peut être dû à l’instabilité politique et les risques d’insécurité car ceux-ci ont des impacts directs sur l’évolution de la demande touristique internationale (Vellas et Célimène, 2013).

Les aspects économiques du tourisme mondial

Les recettes générées par le tourisme relèvent d’une importance capitale avec 17 milliards de dollars américains en 1970 (Vellas et Célimène, 2013). Les recettes c’est-à-dire les dépenses en hébergement, restauration et consommation de boissons, divertissement, achats et autres biens et services des visiteurs internationaux dans les destinations ont atteint 1 260 milliards de dollars américains en 2015 (OMT, 2016). D’après la même source, les dépenses effectuées par les visiteurs internationaux sont des exportations pour le pays d’accueil et des importations pour le pays émetteur. Ces exportations sont principalement les frais de transport international des touristes et ont généré, en plus des recettes 211 milliards de dollars.
La part du PIB du tourisme dans le PIB total varie selon chaque pays. Elle est assez faible au Canada, aux États-Unis1 avec respectivement une part de 2,3% et de 2,6%, et est relativement forte au Mexique avec une part de 8% et très forte en Espagne avec 11,4%. Le tourisme a des effets considérables sur les exportations, une part très élevée de 28,9% pour l’Espagne, de 18,5% pour la Nouvelle Zélande. La part du tourisme interne dans le tourisme intérieur est de 86% aux États-Unis, tandis qu’en Espagne elle est seulement de 50,8% (Alioune et Michèle, 2007). En 2015, le tourisme représente 10% du PIB mondial (OMT, 2016).
D’après Caire en 2003, dans de nombreux pays, les retombées du tourisme tournent plus vers l’emploi qu’en termes de valeur ajoutée. Dans les pays développés, la valeur ajoutée par emploi et les salaires sont nettement plus faibles, ce qui n’est pas le cas dans les pays pauvres (Alioune et Michèle, 2007). Le tourisme est un secteur créateur d’emplois qui offre une multitude de travailleurs qui ne sont pas forcément hautement qualifiés et présente un intérêt particulier aux femmes et aux jeunes. Le secteur emploie, en 2010, plus de 220 millions de personnes et représente 8 % de l’emploi mondial. Les femmes constituent 70 % de la main-d’œuvre du secteur, dont la moitié des employés sont âgés de 25 ans ou moins. En 2020, 60 millions de postes de travail devraient être créés, suite à une reprise de l’économie. Selon les estimations de l’Organisation internationale du Travail (OIT), le chômage provoqué par la crise financière a frappé 11 à 17 millions de travailleurs dans les pays développés et 19 à 42 millions de travailleurs dans les pays en développement. Le tourisme peut résorber ce problème de chômage par sa capacité à créer des emplois (CNUCED, 2010).

Les freins au développement du tourisme

Tinard (1994) explique dans son ouvrage que le touriste se trouve face à différents risques et ressent un besoin de sécurité lors de ses déplacements. Les pays du Sud doivent surmonter ces obstacles pour occuper une place plus importante sur le marché touristique. Le touriste est confronté au risque climatique. Il se doit d’être informé, surtout les personnes âgées et les jeunes enfants qui ne supportent généralement pas le froid et les températures trop élevées. Il y a également le risque médical où le touriste a un souci quant à la facilité de se procurer les médicaments en cas de maladie, des soins attribués en cas d’accident, des risques de contracter le sida lors d’une transfusion sanguine ou la réalisation de rapatriement en cas d’urgence. Puis, le risque alimentaire car le touriste aura à goûter les spécialités locales, à se rendre dans les restaurants typiques et à boire de l’eau du robinet. Mais aussi le risque d’insécurité c’est-à-dire la peur de se faire agresser, le risque politique comme les mouvements révolutionnaires, émeutes, manifestations, etc. ou le risque militaire (guerre ou conflit avec des nations voisines) qui influent sur l’état d’esprit des voyageurs. Le touriste peut aussi ressentir le risque de culpabilisation car tout voyage implique détente, insouciance et sécurité et non la sensation d’être coupable de sa richesse face à la misère, la mendicité ou la prostitution. Le risque lié aux différences de normes : le touriste éprouve des craintes avant de se rendre dans sa chambre d’hôtel car la définition des normes sont différentes selon les continents ou selon chaque pays. Le risque de surbooking du fait du caractère saisonnier de l’activité touristique, qui oblige l’hôtelier à effectuer des réservations jusqu’à 150% de sa capacité, ce qui n’est sans entraîner l’annulation d’une part des réservations. Le touriste se trouve enfin face au risque de non-respect des programmes, il éprouve une certaine méfiance vis-à-vis des prestataires de services (Tinard, 1994).
Dans les PED, le nombre de touristes internationaux connait une forte croissance par rapport aux recettes touristiques car seule une petite fraction des dépenses touristiques effectuées par les voyageurs leur revient. Selon la CNUCED (2005), ce sont des « fuites » dans le tourisme à raison de 85% dans les PMA d’Afrique, de 80% dans les Caraïbes, de 70% en Thaïlande, de 40% en Inde et de 10% à 20% pour les NPI comme le Mexique (Caire et Le Masne, 2007). En effet, le voyage d’un touriste venant du Nord pour aller vers un pays du Sud ne profite pas à ce dernier car le touriste aura à choisir et à acheter les circuits puis à prendre l’avion, souvent pris en charge par les entreprises du Nord. Il faut également savoir que le pays importe des produits alimentaires pour satisfaire les besoins habituels en alimentation des touristes (Coca Cola, Whisky…). De même pour les automobiles et autocars que les touristes louent et les différents systèmes utilisés par les hôtels (ascenseurs, climatiseurs, mobiliers, téléviseurs, ordinateurs, téléphones, extincteurs, éclairages, portes automatiques…). Puis, les grands hôtels et chaînes hôtelières sont dans leur grande majorité la propriété des ressortissants des pays développés, qui ramèneront les bénéfices de l’hôtel dans leur pays d’origine. Quant aux opérateurs touristiques locaux, ils sont en concurrence avec les groupes touristiques internationaux. Ces derniers peuvent leur imposer des prix très bas ce qui nuit à la part de valeur dont les PED bénéficient. Il y a également que les dépenses occasionnées par le tourisme sont énormes : amélioration des infrastructures d’accueil dont notamment les routes et les aéroports, promotion touristique du pays à l’étranger (Ibid.).
Selon l’exemple pris par Tinard sur les barrières institutionnelles du tourisme, les pays de l’Est après 1945, ont été réticents vis-à-vis du tourisme. Ils y voyaient un secteur qu’on ne devrait pas considérer et considéraient l’industrie lourde comme priorité. Cette attitude a connu quelques changements : après 1952, les autorités publiques furent conscientes que le tourisme est un moyen de se procurer des devises fortes. Néanmoins, la crainte du pouvoir public est que le développement excessif du tourisme dans le bloc de l’Est entraîne la pollution des esprits. De même, la monnaie de l’Union soviétique n’est pas convertible, ce qui a toujours empêché un flux de touristes en masse. Toutefois, cette non-convertibilité de la monnaie présentait des avantages à l’Union soviétique car cela empêchait les pays occidentaux de pénétrer dans son économie et permettait à la fois d’intervenir dans l’économie et la politique intérieure de chaque Etat communiste (Tinard, 1994). Des barrières économiques peuvent également survenir. En effet, le niveau de vie de la population des pays du Sud est relativement faible et la crainte est que le développement massif du tourisme occidental, principaux consommateurs, les appauvrisse de plus en plus. Il faut souligner que le tourisme occidental exerce une fonction de régulation monétaire car le touriste européen, arrivé sur place, échange ses devises fortes contre la monnaie en espèce locale. Le taux de change est beaucoup plus favorable par rapport à celui proposé dans les agences officielles : le touriste renforce son pouvoir d’achat tandis que la population a l’opportunité de détenir des devises fortes qui lui permettra de d’importer certaines marchandises ou de voyager à son tour. Le Gouvernement du pays d’accueil ne prend pas les mesures adéquates pour régler ce problème de change illicite. Il considère même que c’est un moyen efficace et économique pour réduire l’épargne de la population et maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché des produits (Ibid.).

La politique touristique

Pour favoriser l’arrivée des touristes, il convient tout d’abord de fournir de multiples possibilités d’accès par voie aérienne. Le problème est que les pays émergents disposent d’un faible marché intérieur qui empêche la création d’une compagnie. Ces pays s’associent alors avec d’autres nations pour créer une compagnie mais ils ne sont pas aussi fiables que les compagnies occidentales (British Airways, Air France, Lufthansa). Il ne suffit donc pas seulement que le pays réceptif assure la capacité de ses sièges ou la régularité de ses fréquences, le pays émetteur de touriste doit établir elle-même la liaison pour rassurer les clients, et proposer des tarifs attractifs. De plus, pour éviter que les touristes se limitent à un site donné, les autorités doivent créer un réseau routier qui dessert l’ensemble du pays, privilégier les entreprises de transport et développer les lignes intérieures aériennes (Tinard 1994).
Le touriste, surtout s’il est adulte, recherche pendant ses vacances certains éléments de confort qui le rassurent et lui permettent de garder ses habitudes. Son principal souci sera donc l’hébergement. Le développement du tourisme suppose donc l’existence d’une capacité hôtelière aux normes internationales. Pourtant, la construction d’un hôtel nécessite des capitaux importants ce qui est un problème pour les pays moins développés et très endettés. En effet, la construction d’un hôtel aux normes internationales nécessite de coûteuses importations : matériaux et équipements nécessaires à la construction du bâtiment, biens de consommation durables et indispensables (télévision…), produits alimentaires, etc. (Tinard, 1994).
Lorsque le touriste se rend dans un pays étranger, il peut soit acheter à un TO un circuit qui inclut de nombreuses visites, soit réserver des nuitées dans différents hôtels et fixer lui-même les étapes d’un circuit, en adaptant son programme au hasard par rapport aux occasions qui se présentent. Dans les deux cas, les agences locales ont un rôle important à jouer. Elles collaborent avec les TO une excursion à thème (nature, culture, architecture…) pour un ou plusieurs jours ou bien les touristes s’y renseignent directement pour obtenir plus de proposition (Tinard, 1994).
Les TO des pays émetteurs programment aussi la destination des voyageurs dans leurs brochures. Et lorsque les pays de Sud disposent d’importantes capacités hôtelières, les TO des pays émetteurs pour faire face à la concurrence, diminuent leurs prix. Le rôle majeur est celui des AGV qui assurent la vente de produits des TO. La promotion de la destination relève du pays d’accueil qui procèdera à des campagnes de promotion, favorisera les publicités dans les articles de presse et les revues et agira par l’intermédiaire de ses offices de tourisme dans les nations émettrices (Tinard, 1994).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : DEBATS THEORIQUES
Chapitre 1 : Définitions et concepts
1. 1. Le tourisme
1. 2. Les voyagistes ou tour-opérateurs
1. 3. Les agences de voyages
Chapitre 2 : Controverse théorique
2. 1. Le marché mondial du tourisme
2. 2. Les flux du tourisme international
2. 3. Les aspects économiques du tourisme mondial
2. 4. Les freins au développement du tourisme
2. 5. La politique touristique
PARTIE II : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre 3 : Présentation de la situation malgache
3. 1. Géographie
3. 2. Population et société
3. 3. Economie
Chapitre 4 : Discussion sur la situation du tourisme à Madagascar
4. 1. Les potentialités touristiques
4. 2. Le marché du tourisme à Madagascar
4. 3. 1. Les différentes offres touristiques
4. 3. 2. La demande touristique
4. 3. 3. Le profil touristique
4. 3. Les perspectives de développement du tourisme
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
RESUME

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