Les arbres dans les catégories végétales et territoriales konso

UN SITE NATUREL EXCEPTIONNEL COMBINÉ À DES PRATIQUES PAYSANNES ORIGINALES

Un îlot de collines volcaniques au milieu des plaines du Rift Culminant à 2000 m d’altitude, le territoire montagneux des Konso se situe en bordure de la grande faille du Rift africain, qui lézarde la Corne d’Afrique du nord au sud. Mais à cette latitude, 200 km au nord de la frontière kenyane, le Rift marque un décrochement lié à une faille transverse : sa partie nord, visible sur la carte à un alignement de lacs, rétrécit en largeur jusqu’à disparaître ; et une branche méridionale s’ouvre plus à l’ouest en une large vallée marquée par le lac salé Stéphanie (Ch’äw Bahïr, littéralement la « mer de sel ») qui se prolonge par le lac Turkana au Kenya (Carte 1; Carte 3). Le pays konso se situe juste sur cette discontinuité géologique. Il est ainsi bordé de deux dépressions à l’est et à l’ouest, empruntées par les rivières Yanda et Weyto respectivement. Ces deux larges plaines, ainsi que la profonde vallée creusée par la rivière Sagan au sud (confluent des deux précédentes) et le lac Ch’amo dont on aperçoit les reflets brillants vers lenord – dernier maillon du chapelet de lacs du Rift éthiopien – font du pays konso un îlot volcanique au milieu de terres de basse altitude . De cette position relativement élevée résulte un climat plus clément que dans les plaines alentour, à la fois plus frais (avec une moyenne annuelle des températures de 21°C à 1600 m contre environ 23°C à 1200 m) et plus humide (550 mm de précipitations annuelles – Figure 1). La clémence relative du climat est à l’origine d’une végétation naturelle de type forêt sèche d’altitude à Juniperus proceraqui contraste avec la savane arbustive et arborée des basses terres (FRIIS & al. 1982 : 13).

UNE ORGANISATION SOCIALE COMPLEXE,AVEC UN ANCRAGE SPATIAL FORT

Comme dans la plupart de ces régions où une autorité étatique est venue tardivement s’imposer à un groupe social jusqu’alors politiquement autonome, la vie des Konso est régie par une administration officielle dépendante des instances étatiques, et pour officieuse qu’elle soit, par une administration issue de l’organisation traditionnelle toujours efficiente au quotidien.

Une réalité administrative : leDistrict « Spécial » Konso

Le pays konso a connu diverses limites et identités administratives.
Appartenant autrefois à la Zone (awrajja) du Gamo-Gofa dont la capitale était la petite ville d’Arba Minch, il est maintenant administré directement depuis Awassa, capitale de la « Région des Peuples du Sud » (Southern Nations, Nationalities and People Region, SNNPR). Il correspond à l’un des cinq districts « spéciaux » (Special Wereda, liyu wäräda en amharique) dépendants directement de la région, créés en 1995 lors de la mise en place par l’État desa politique fédérale ethnique . Ce découpage spécial qui ignore le niveau administratif de la « zone » (awrajja), est une façon de reconnaître l’existence d’une unité culturelle et politique dans le peuplement du territoire konso, et de lui accorder une autonomie relative : un système administratif propre favorisant l’embauche des locaux, et – bien que la langue d’enseignement au pays konso soit restée l’amharique – une promotion de la culture konso par le Bureau du Tourisme, de la Culture et de l’Information (Carte 4, Carte 5). Le « Konso Special Wereda» est actuellement divisé en 41 Peasant Associationsou Gäbäré Mähïbär, la plus petite unité administrative en vigueur en Éthiopie (Carte 6) .Ainsi, la différence en même temps que l’unité du pays konso, que l’on a déjà constatées dans sa situation biogéographique, sont attestées par le statut administratif spécial qui lui est accordé.
Mais cette structure administrative ne fait que donner une existence officielle à une organisation sociale traditionnelle vivace. Celle-ci est fondée sur plusieurs découpages, dont le premier que nous allons examiner est celui d’un système de classes de génération apparenté à celui des Oromo. Du fait de l’intérêt dont il fait l’objet dans ce domaine, le pays konso est un « terrain » fort prisé en ethnologie. Il existe par conséquent de nombreuses études et polémiques à son propos : elles présentent pour nous l’avantage de constituer un fond documentaire ethnographique fourni, une mine d’informations qui offrent des points de départ à nos interrogations ainsi que des possibilités de recoupement tout au long de notre analyse.

DYNAMIQUES NOUVELLES ET FRAGMENTATION DE LA SOCIÉTÉ

L’arrivée de « la parole de Dieu »

Actuellement, la source majeure de changement ne provient plus de l’État mais des Églises évangéliques, issues de missionsnord européennes et états-uniennes, et en proie depuis 1974 à la ferveur des nouveaux convertis éthiopiens40 . Ainsi, aux appartenances multiples des Konso à différents groupes d’une société, vient désormais s’ajouter un nouveau facteur de différenciation : celui de la religion ; car, s’il y a cinquante ans tous les Konso partageaient la même croyance en leur Dieu-ciel Waqa, de nos jours, nombreux sont ceux qui clament leur appartenance à des missions évangéliques, aussi prosélytes que divisées. Malgré les louables services (écoles, cliniques, aides alimentaires) qui viennent suppléer aux classiques manquements de l’État, les missions sont devenues une source indéniable de tensions entre protestants et non-protestants, maisaussi entre adeptes de « chapelles » différentes. Les sujets de discorde sont nombreux, et concernent tant l’intimité de chacun que certains aspects de la vie sociale. Ainsi, pour les femmes converties, tout ce qui peut rappeler dans leur habillement une ancienne adhésion à la culture païenne est désormais banni : sont ainsi prohibés les colliers, les traditionnelles jupes de cuir, la poitrine nue. Les états d’ivresse étant récriminés par la Bible, la consommation de jaqa, une boisson fermentée de sorgho autrefois unanimement appréciée des Konso, devient elle aussi sujette à controverse. Dans cette même logique d’évacuation du paganisme, le respect des règles matrimoniales découlant des classes de génération est désormais remis en question ; tout comme celui de nombreuses institutions locales,
Date à partir de laquelle les missionnaires étrangers ont été priés par l’État de cesser leur activité d’évangélisation (WATSON 1998 : 245). jugées païennes par les détenteurs de « la parole de Dieu ». Ces quelques exemples illustrent à peine à quel point l’arrivée denouvelles religions, surtout lorsqu’elles s’avèrent particulièrement prosélytes commeici, a pu affecter en profondeur le sentiment identitaire des Konso en conduisant à une véritable fragmentation de la société et à une fragilisation des institutionsqui sont en charge de sa stabilité. Les chiffres de la démographie reflètent à eux seuls, ce changement d’état.

Une entrée dans la société par le paysage

Malgré ce souci de nous détacher dela notion parfois controuvée de patrimoine, notre intérêt scientifique s’est néanmoins porté sur un des éléments retenu en première analyse pour l’inscription à l’UNESCO : les paysages extrêmement construits du pays konso, ouplus exactement le rapport que les Konso entretiennent avec leur territoire. L’absence d’intérêt scientifique pour ce paysage qui depuis longtemps s’offre au regard comme une évidence, nous est en effet apparue comme un paradoxe, voire une lacune que la démarche de l’ethnobiologie en tant qu’étude des rapports entre les sociétés et leur nature, nous incitait par essence à combler. En outre, dans ce contexte particulier de classement du pays konso, où émerge une tentative de caractérisation du rapport de la société avec un « patrimoine » relevant à la fois du naturel et du culturel, cet oubli nous apparaissait dès lors comme une erreur méthodologique, qui risquait d’entraver l’objectif poursuivi s’il persistait.
Il a déjà été amplement démontré que la perception du paysage, à l’instar de celle du patrimoine, relève de la subjectivité du regard de l’observateur. Tel que le définit Gérard Lenclud (1995), le paysage est à la fois composé d’une réalité matérielle – une portion de territoire qui s’offre au regard –, de la perception sensible de cette réalité, et des références culturelles grâce auxquelles l’observateur compare ce qu’il voit avec un prototype de paysage, avec ce que le paysage doit être. C’est ainsi que « le paysage des uns n’est pas celui des autres »,– vérité que nous pouvons traduire dans notre cas par « le paysage konso perçu par les Occidentaux n’est pas le même que celui perçu par les Konso eux-mêmes »… sitant est que ces derniers voient dans leur territoire un paysage . Il est probable que nous, occidentaux, conférons au paysage konso une esthétique qui correspondà un certain modèle ancré dans nos schèmes conceptuels, celui du paysage comme artefact, produit d’une culture dans lequel la nature apparaît maîtrisée par l’homme mais reste suffisamment insoumise, hostile, pour rappeler qu’il n’en a pas toujoursété ainsi, suggérant que l’effort doit être poursuivi sans relâche. Ces conditions réunies font que la contemplation du paysage donne pleinement la dimension del’œuvre minutieuse et patiente de l’homme. Mais pétris d’autres valeurs et références que les nôtres, les Konso ne voient probablement pas dans leur environnement naturel la « beauté » qui touche les occidentaux. Leur lecture sensible du milieu existe pourtant, mais elle est faite d’autres repères, invisibles à qui n’en maîtrise pas la grammaire culturelle adéquate.

La multiplicité des points de vue

En préface à l’ouvrage Patrimonialiser la nature tropicale (CORMIER-SALEM & al. 2002), l’historien Bertrand Hirsch évoque les multiples interprétations d’Axoum, ville du Nord de l’Éthiopie. À la fois site archéologique du royaume d’Aksumdevenu emblème national à travers l’image de ses célèbres stèles monolithiques, siège de l’église Sainte-Marie de Syon supposée renfermer l’Arche d’Alliance ramenée de Jérusalem par Ménélik 1 er , ou encore bourgade moderne du Tigré, cette ville est vécue différemment selon les personnes et selon l’identité qu’elles se revendiquent.
La rivalité entre l’État et l’Église orthodoxe éthiopienne en particulier, s’y exprime par la volonté de mettre en exergue deux patrimoines différents, dont la valeur identitaire apparaît ici clairement. Cet exemple nous permet de souligner à nouveau que parler de patrimoine n’a de sens que si l’on mentionne le groupe qui le définit comme tel.
Un des objectifs de ce travail pourrait être d’appréhender l’attachement qu’expriment les paysans pour certains objets naturels, qui leur confèrent ainsi valeur identitaire et nature patrimoniale et de leconfronter à la définition du patrimoine naturel données par des observateurs étrangers – la célébrité internationale du site nous autorise en effet à envisager cette analyse. Mais devant l’ampleur des mutations actuelles qui viennent bouleverser en profondeur l’organisation de la société, on se doit de formuler le problème autrement.De nouveaux acteurs, extérieurs, sont apparus, certes, mais leur influence est telle qu’on observe également une fragmentation au sein même de la société paysanne konso… Connaissant la multiplicité de ces nouvelles identités en présence, il s’agira, à l’instar de Hirsch (op. cit.) dans son analyse de la situation d’Axoum, d’examiner leurs multiples interprétations des arbres et des bosquets sur le territoire konso.

LE RECUEIL DES DONNÉES ETHNOGRAPHIQUES

Observation participante et entretiens

Les informations concernant l’organisation sociale et politique des Konso, ou les aspects n’ayant pas directement trait à mon sujet, ont d’abord été découvertes à travers une littérature ethnographique fournie, notamment avec l’œuvre de Christopher Hallpike. L’ancienneté de certains travaux m’a en outre permis d’intégrer leurs données dans une perspective diachronique.
Pour ce qui concerne les données ethnographiques originales, elles ont été recueillies à la fois par l’échange d’informations orales avec divers interlocuteurs et par la participation active à la vie quotidienne des paysans avec lesquels j’ai habité.
Pour utiliser les termes consacrés de l’ethnographie orthodoxe, j’ai tenté de me rapprocher (surtout lors de mon deuxième séjour) de la méthode de l’observation participante, que j’ai complétée durant les autres séjours par des entretiens qualitatifs.
Les conditions de mon insertion dans le bourg de Dokatto ont déjà été évoquées : habitant pendant quatre mois pleins dans le village, j’ai participé aux travaux des champs, à la vie sociale quotidienne (préparation du repas pour la famille, travaux du kanta de creusement d’un réservoir, préparation de la bière locale et vente au voisinage, visite chez les parents endeuillés…) ainsi qu’à quelques événements rituels exceptionnels (chasse collective, cérémonie de changement de génération, rituel de sortie de la mère après un accouchement, construction d’une « maison des hommes »…). À cette époque, la vie ordinaire était prétexte à de nombreux échanges informels, qui, conjuguant le discours à l’observation, m’ont permis – si ce n’est d’acquérir un corpus de données directement exploitables dans le cadre de mon questionnement – de m’imprégner passivement de connaissances pragmatiques sur le quotidien des paysans konso.
Cette familiarité a contribué non seulement à ancrer mes résultats dans une réalité concrète et sensible, à accéder un temps soit peu à la subjectivité des paysans, mais aussi à instaurer un lien avec les paysans konso, une complicité, qui je pense, a servi la qualité des entretiens réalisés par la suite. De fait, au cours des séjours durant lesquels j’ai habité à la capitale administrative (Karat), je n’ai plus bénéficié des précieuses occasions que les travaux paysans m’offraient jusqu’alors pour glaner des informations. J’ai dû dès lors provoquer les situations d’échange en organisant des entretiens en bonne et due forme, de préférence avec des personnes choisies dans mes réseaux de connaissance pour leur représentativité ou pour leur compétence particulière.

MISSA,LA CATÉGORIE « POUBELLE »

LA MAUVAISE HERBE

Les herbacées sans usage particulier constituent donc le groupe des missa. La plupart d’entre elles, d’ailleurs, ne portentpas d’autre nom que le nom générique de missa. Parmi celles-ci, les paysans distinguent celles qui envahissent les champs et les alentours des villages : elles forment le groupe des jabba, aussi appelées arma (sous l’influence du mot amharique aräm, « mauvaise herbe » ) . Le parasite du sorgho, korpa (Striga spp.), est par excellence un des représentants de ce groupe. Certaines plantes poussant en plein champ deviennentaccessoirement des mauvaises herbes : c’est le cas des jeunes plants d’acacia sous les arbres semenciers, qui deviennent rapidement trop abondants, voire envahissants ; ou celui des plantes de famine (donc indésirables en période d’abondance alimentaire) lorsque la période n’est pas favorable à leur utilisation. Dans ce dernier exemple, on voit que ces plantes ont potentiellement une utilité mais qu’elles ne rencontrent pas d’utilisation effective dans le contexte précis où on les considère.

LE DÉBRIS DE VÉGÉTAL,LA SALETÉ

Le terme missa est également utilisé pour désigner les fragments de végétaux, qu’ils soient qoyra ou missa : une feuille arrachée à un arbre, un bout de chaume… Le terme alors cesse de désigner seulement des espèces végétales. Par cette nouvelle acception du mot missa, on se rend bien compte que le terme intervient dans des systèmes de catégorisation non homogènes, c’est-à-dire dont les diverses catégories sont définies par des critères appartenant à des domaines différents.

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Table des matières
Remerciements
AVANT-PROPOS
Transcription de la languekonso (Afa-xonso)
Translittération de l’amharique (amariña) 
GLOSSAIRE,SIGLES ET ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : L’ÉPINEUSE IDENTIFICATION D’UN PATRIMOINE NATUREL SOUS LES TROPIQUES
1. LE « PAYSAGE CULTUREL»KONSO,UNE CONSTRUCTION FRAGILE
Un territoire marqué parune identité forte
“ Le voyageur est stupéfait par la découpe méticuleuse des collines en terrasses…”
Un site naturel exceptionnel combiné à des pratiques paysannes originales
Une organisation sociale complexe, avec un ancrage spatial fort
Un site en rapide mutation
Balloté par l’Histoire éthiopienne depuis un siècle
Dynamiques nouvelles et fragmentation de la société
Une situation d’urgence : la dilapidation des statues funéraires
De l’identification du patrimoine à l’étude des ligneux
Un contexte propice à lapatrimonialisation
Le recours à la notion de patrimoine, une stratégie de conservation de plus en plus fréquente
Déplacement de la problématique
2. LE CHOIX D’UNE MÉTHODE ADAPTÉE
Passer par les savoirs et les savoir-faire locaux
Une nécessité méthodologique pour aborder le point de vue local
Un contexte international et national favorable à cette approche
Une démarche qui se réclame de l’ethnobiologie
Notre positionnement dans un courant scientifique
L’étude des classifications
L’observation des pratiques et l’analyse des stratégies paysannes
La place des savoirs scientifiques
Objectifs et moyens pour les atteindre
Le déroulement du terrain
Les conditions du séjour
Le recueil des donnéesethnographiques
Le recueil des données botaniques
PARTIE II : LES ARBRES DANS LES CATÉGORIES VÉGÉTALES ET TERRITORIALES KONSO
3. L’ARBRE ET LE DÉBRIS
Une opposition majeure entre ligneux etherbacées (Qoyra / missa)
Qoyra, un terme polysémique : arbre, bois, médecine
Missa, l’opposé de qoyra: la plante herbacée, lejeune ligneux spontané
Une classification propre auxplantes alimentaires
Missa, la catégorie « poubelle »
La mauvaise herbe
Le débris de végétal, la saleté
La plante sans forme
La plante sans nom
4. VIVRE ET PENSER LE TERRITOIRE KONSO
Une double différenciation de l’espace
Une opposition essentielle entre xonso et kommeyta
Un découpage transversal en« finages villageois »
Le finage villageois et ses catégories d’espaces
Paleta (le bourg) et les autresespaces habités
Dulla : des champs jardinés sous couvertarboré
Kappina : des friches pâturées, potentiellement cultivables
Mura : des bosquets exclus de toute utilisation agricole
Xonso et kommeyta : le cœur et la marge du pays konso
Forme et histoire d’un découpage territorial
Le lieu du « domestique » et le lieu du « sauvage »
5. LES DIVERSES MODALITÉS D’ACCÈS AUX LIGNEUX
Qoyra a-xaani : l’arbre quiappartient à quelqu’un
L’arbre associé à la propriété“individuelle” dela terre
L’arbre planté, l’arbre marqué
Qoyra a-samayta : l’arbre de la collectivité villageoise
Les ligneux des dina
Les ligneux des espaces non cultivés du kommeyta
Mura dawra : les « bosquets interdits »
Mura poqalla : les forêts des poqalla
Conclusion
Un recoupement des catégories végétales et territoriales
Quelques entorses à la règle
L’hypothèse et saconfirmation
PARTIE III : L’ARBRE « DOMESTIQUE »
6. DE LA CONSTITUTION DU PARC AGROFORESTIER
Les arbres dans l’espace et dans le temps agricoles
Une grande densité d’arbres épars
Les ligneux dans la parcelle : une stratification de la végétation dans l’espace
Les ligneux dans le calendrier agricole : un étalement des opérations et des récoltes dans le temps
Les ligneux, une contrainte nécessaire
Les arbres dans la production domestique
Produire du bois de construction
Fabriquer des objets d’usage courant
Manger
Nourrir les animaux
Produire du bois de feu
Thésauriser : l’arbre-tirelire
Dégager une rente
L’arbre support
Techniques arboricoles
Des arbres plantés ou spontanés
La croissance
La récolte
Conclusion : le « parc agroforestier » konso, lapart visible d’une agriculture jardinée
7. D’UN CHAMP À L’AUTRE:PARTICULARISMES LOCAUX ET DIVERSITÉ
Des variations de composition ligneuse
Le nécessaire recours à des méthodes statistiques
Résultats : une typologie des parcs
Les facteurs à l’origine des variations
Les techniques de culture: araire ou houe ?
Le rang de naissance du cultivateur ?
Le sol
L’altitude
Un accès ou non au kommeyta
La proximité des pépinières
Conclusion : un étagement des ligneux
8. À LA CONQUÊTE DES BASSES TERRES
Les kanta, des postes avancés dans le kommeyta
Des abris qui rapprochent leberger de son troupeau
De l’abri à la maison
De l’élevage à la culturesous couvertarboré
Quand le paysage avance
Un espace où se superposent plusieurs activités non coordonnées
Démographie, l’augmentation des besoins
Famines et marché, la courseau prélèvement du bois
Une évolution qui exacerbe les conflits intervillageois
L’arbitrage impuissant des autorités officielles
La vie dans les kanta, un moyen de sécuriser l’accès aux ressources
La requalification du kommeyta en xonso : possible mais imparfaite
Une progressive autonomisation des kanta : du hameau auvillage
Un mouvement encadré par les pouvoirs modernes
Là où l’on touche aux limites du kommeyta
Conclusion : une « konsification » du territoire par les arbres
Le couvert ligneux des champs, une végétation exclusivement composée de qoyra
« More people more trees », plus de gens, plus de qoyra
La konsification du territoire
PARTIE IV : LES BOSQUETS, DES REFLETS DE L’ORDRE SOCIOCOSMIQUE
9. AU SOMMET,LES MURA POQALLA
L’« honneur des poqalla »
Le lieu de résidence (éternelle) des poqalla
Une taille et un nombre de mura proportionnels à l’influence de la famille du poqalla
Des bosquets situés ausommet des collines
Des marqueurs des déplacementsau sein du territoire
Le don de bois, un acte pas tout à fait gratuit
Le devenir des genévriers sacrés
Les mâts rituels (olahitta)
Les piliers centraux (tuuda) des « maisons des hommes » (pafta)
Une gestion qui implique les poqalla
Des actions de protection et deplantation de genévriers
Des actions de purification
Mura poqolla et poqalla : parallèles
Le genévrier, le poqalla des arbres
Les originesdu pays
Des incarnations de la pureté (qulquloota)
Le bois et la pierre : les marqueurs respectifs du temps cyclique et du temps historique
10. LES DINA,À LA PÉRIPHÉRIE DES BOURGS
Des espaces régulièrement plantés par une classe de génération
Une végétation assurant laprotection des bourgs
Un rempart contre les attaques ennemies
Un pare-feu efficace
Le lieu d’entrepôt des déchets
Les toilettes du villages
La poubelle, lieu des missa dina
Un cimetière pour les gens sans terres
Un symbole de l’unitépolitique du bourg
11. LES MURA DAWRA,DES ÎLOTS DE « SAUVAGE»
Une gestion qui laisse l’endroit délibérément « sauvage »
Une gestion absente
Des rituels de purification tenus par les nama dawra
Une grande variété de fonctions
Se réconcilier avec Dieu
Accueillir le sauvage bienveillant
Protéger du sauvage menaçant
Célébrer les générations
Faire la loi et la justice dans le bourg
Garder la mémoire des lieux et des événements
Des répliques du kommeyta au sein du xonso ?
Des espaces sauvages et sacrés
Les mora sont des reproductions sacrées du xonso / les mura dawra sont des reproductions sacrées du kommeyta
Sous l’angle du protestantisme
L’infiltration protestante : les raisonsdu succès
La diabolisation des esprits
Le détournement du sensdes lieux deculte
Conclusion : Ce que traduit ladiversité des bosquets
Un reflet de l’organisation sociale
Un reflet des catégories structurantes du monde
Un reflet de l’étagement idéal de la végétation
« les bosquets sont petits, mais la culture y est grande »
CONCLUSION : LE PATRIMOINE LIGNEUX KONSO, PERMANENCE ET RECOMPOSITION
Eléments d’une ethnographie du rapport aux ligneux
Un patrimoine ligneux, support de l’identité
Aatta, l’identité, la culture, la tradition
Des perspectives touristiques
RÉFÉRENCES CITÉES
Bibliographie
Sources internet & CD-Rom
Discographie – Filmographie
ANNEXES 

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