Les approches théoriques et la place des pays en développement dans le commerce international

Le monde est caractérisé par le quasi inexistence de l’épargne et les potentialités économiques dans les pays pauvres et le besoin d’investissements à l’étranger des pays riches. L’ouverture est un moyen d’inciter les capitaux étrangers en faveur des pays en développement dans le sens que ce sont les moyens financiers qui manquent pour la croissance de l’économie de ces pays. Mais elle est aussi un moyen en faveur des pays riches dans le sens que ces pays ont la possibilité d’élargir leurs activités économiques dans des branches à opportunité économique très forte d’où l’importance de l’étude de l’AGOA une loi qui contribue au renforcement de l’ouverture commerciale.

Les théories de base du commerce international 

Dans un premier temps il est important d’étudier les approches traditionnelles du commerce international pour connaître l’origine de l’ouverture commerciale ainsi que les avantages qu’elle offre à un pays car il faut remarquer que l’AGOA soutient l’idée d’un libéralisme économique favorisant l’expansion du commerce international c’est-à-dire l’échange de bien et de service et l’ouverture d’un pays au reste du monde. C’est Adam Smith et David Ricardo qui sont les premiers à définir les avantages que peuvent tirer les pays à libéraliser leurs échanges, on va donc voir la loi des avantages absolus et la loi des avantages comparatifs pour étudier les points de vues de ces deux grands théoriciens.

Les approches traditionnelles du commerce international

A.Smith a été fortement marqué par la révolution industrielle qui est l’un des sources du libéralisme économique. C’est la raison pour laquelle les théories de ce grand auteur classique sont influencées par cette révolution industrielle. Il y en est de même pour D.Ricardo qui a décrit les grands principes d’A.Smith en essayant d’étoffer la théorie classique par l’analyse et la précision de ces grands principes. Il faut noter que le libéralisme économique est né grâce aux différents faits comme l’explosion démographique qui est apparue en Europe comme en Angleterre entre 1750 et 1800, par l’apparition d’une révolution agraire et surtout de l’exode rural. Ce libéralisme est dû aussi par la naissance d’une révolution industrielle comme la mis en place des industries qui transforment des matières brutes pour donner naissances aux produits manufacturés.

C’est donc le début de la spécialisation et d’une nouvelle organisation du travail qui est l’origine de la spécialisation internationale et de la division internationale du travail énoncé dans la théorie des avantages absolus d’A.Smith. Et en ce qui concerne D.Ricardo, selon ce grand auteur classique en cas de libre échange, la balance des comptes s’équilibre automatiquement, et aucun déficit durable n’est donc à craindre.

Loi des avantages absolus

Selon « la théorie des avantages absolus » d’A.Smith, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il est le plus avantagé et à abandonner la production des autres produits. Cette théorie mène donc naturellement à la spécialisation internationale et à la mise en place d’une division internationale du travail.

Loi des avantages comparatifs

Et en ce qui concerne « la théorie des avantages comparatifs » de Ricardo, chaque nation a intérêt à produire les biens pour les quels elle est la plus douée c’est à dire que même peu compétitif, tout pays a intérêt au commerce international et à la spécialisation. Après avoir étudié l’origine et les enjeux de l’ouverture commerciale il est par la suite important de voir l’extension de cette théorie. La théorie du XXème siècle a prolongé leurs thèses en renouvelant l’analyse des déterminants et gains de l’échange, mais en restant profondément libre-échangiste, mais il faut noter que nombreux sont ceux qui pensent qu’une trop grande libéralisation des échanges risque d’accentuer les effets de la crise.

Les nouvelles théories du commerce international 

Les nouvelles théories du commerce international sont développées par des auteurs comme E.Helpman et Paul Krugman, du Massachusetts Institute of Technologie . Selon ces nouvelles théories, les avantages comparatifs sont plus une conséquence qu’une cause des échanges internationaux. En se spécialisant et en prenant part au commerce mondial, chaque pays multiplie ses avantages et ce n’est pas essentiellement parce qu’un Etat est plus compétitif dans un produit qu’il l’exporte, mais c’est surtout en exportant qu’il devient plus compétitif.

Les gains du commerce international sont cumulatifs selon cette nouvelle théorie car l’ouverture internationale entraîne des avantages comparatifs qui permettent une plus grande ouverture. L’échange procure trois types d’avantages : un effet de dimension, un effet de diversification et un effet de concurrence.

Un effet de dimension

Chaque nation peut produire en plus grande quantité certains produits, ce qui offre des avantages comme les économies d’échelle ou les effets d’apprentissage.

Un effet de diversification

Ce deuxième avantage induit par le commerce profite surtout au consommateur. Krugman considère que, grâce à l’ouverture, le consommateur peut choisir entre un nombre plus important de produits pour satisfaire un même besoin. Cette diversité de produits disponibles profite non seulement aux consommateurs, mais aussi aux producteurs, qui auront un choix supplémentaire en biens de production.

Un effet de concurrence

L’ouverture internationale permet à de nouvelles entreprises d’entrer sur les marchés nationaux, ce qui accentue la concurrence. Les prix et le niveau de la production deviennent donc plus efficients car plus proches de ceux qui résulteraient d’un équilibre de marché. On peut justifier donc l’importance de l’AGOA pour les pays de l’Afrique subsaharienne car en tant qu’une loi qui contribue au renforcement de l’ouverture commerciale elle permet à ses pays membres de produire en plus grande quantité et de diversifier ses produits grâce à l’immensité du marché américain qu’elle offre. On peut dire alors que les deux approches sont toutes favorables à l’ouverture internationale, mais il existe seulement un renouvellement des approches traditionnelles par les auteurs des nouvelles théories du commerce international. Donc, l’analyse des théories de base du commerce international que ce soit les approches traditionnelles ou les nouvelles théories ont permis de justifier que l’ouverture et l’échange international est un vecteur de croissance et de développement pour une économie donnée surtout pour les pays en voie de développement. Et comme l’AGOA donne des possibilités d’ouverture aux pays de l’Afrique subsaharienne par le biais du marché américain, elle joue donc un rôle important pour l’économie. Mais malgré les opportunités offertes par une ouverture commerciale, elle possède aussi ses limites. Face aux salariés les moins qualifiés, le libre-échange et les avantages comparatifs sont préjudiciables. Les employés des pays de l’Afrique subsaharienne admissibles à l’AGOA rencontrent souvent cette situation, car face à la concurrence entre les pays à faible coût de main d’œuvre, il n’existe que deux solutions proposé par les investisseurs étrangers soit le chômage des moins qualifiés ou la baisse de leurs salaires. On peut dire aussi que l’ouverture commerciale permet aux pays développés de sacrifier les pays pauvres et ceci se justifie par le fait que le commerce international s’est développé sous la domination des Etats-Unis et de ces firmes multinationales qui cherchent par tous les moyens de tirer le maximum de profit dans le commerce international. Après avoir vu l’importance de l’ouverture commerciale par l’étude des approches théoriques du commerce international, ainsi que les risques qu’elle apporte surtout aux pays en voie de développement, il est important maintenant de voir la place des pays en développement dans les courants d’échanges internationaux.

La place des pays en développement dans les courants d’échanges internationaux 

Dans un premier temps, à l’aide de trois optiques, on va étudier l’existence d’un grand changement en ce qui concerne la participation des pays en voie de développement dans le commerce mondial. Ensuite, il est intéressant de faire une étude sur l’intégration régionale qui est d’ailleurs une autre forme d’ouverture mais au sein d’une organisation régionale, car il faut noter que cette intégration apporte des soutiens dans la mis en œuvre de l’AGOA. Et enfin, face à la réussite de l’économie des pays de l’Asie du Sud et du Sud-Est grâce aux Investissements Directs Etrangers, l’étude de ces derniers est donc nécessaire du fait qu’ils faisaient partis des opportunités offertes par l’AGOA à ses pays membres.

L’insertion des pays en développement dans les courants d’échanges internationaux 

On peut à travers trois optiques complémentaires rendre compte de la place des pays en développement dans les échanges internationaux : l’approche par les catégories qui privilégie l’optique de la géographie des échanges dont elle tente de restituer l’évolution, l’approche statistique qui admet comme pertinente la classification traditionnelle du monde en Est, Ouest et Sud, et enfin l’approche par la spécialisation internationale qui consiste à repérer les formes et les marges d’évolution des pays en développement dans la grande division international du travail.

-En ce qui concerne la première approche, la démarche proposée par F.David consiste à classer les différentes régions du monde en fonction de leurs poids respectif dans le commerce international. Voici une illustration de cette approche : il distingue cinq dynamique en œuvre à savoir le groupe latino-américain, les NPI d’Asie, les pays producteurs de pétrole, les économies continentales du Sud, et enfin les pays d’Afrique sub-saharienne. Ici, on va prendre seulement le cas des pays d’Afrique sub-saharienne. Ces pays avaient une croissance du PNB par habitant positive avant 1973. Elle fut ensuite en repli jusqu’au milieu des années 1980, et négative depuis cette période. C’est le groupe qui a le plus souffert en compagnie des pays de l’Est du contexte de l’économie mondiale depuis une décennie.

Il faut remarquer que le terme Afrique subsaharienne signifie « pays africain au sud du Sahara » et on peut citer ces neuf grandes régions économiques :
-Afrique soudano-sahélienne
-Afrique occidentale humide et subhumide
-Nigeria
-Afrique centrale
-Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL)
-Afrique australe subhumide et semi-aride (SADCC)
-Océan Indien (COI) dont Madagascar faisait parti
-Afrique Orientale-Sahel Est
-Afrique du Sud .

Et en ce qui concerne Madagascar, il est classé parmi les pays moins avancés dans l’Afrique sub-saharienne du fait que son produit national brut par habitant était inférieur à 1500 dollars en 1998 selon les statistiques de la Banque mondiale. C’est le seuil permettant de classer les différentes régions de l’Afrique sub-saharienne.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I: Les approches théoriques et la place des pays en développement dans le commerce international
Chapitre1. Les théories de base du commerce international
Section1. Les approches traditionnelles du commerce international
Section2. Les nouvelles théories du commerce international
Chapitre2. La place des pays en développement dans les courants d’échanges internationaux
Section1.L’insertion des pays en développement dans les courants d’échanges internationaux
Section2.Théorie de l’intégration régionale
Section3.Les mécanismes d’intégration internationale des pays en développement et les IDE
PARTIE II : L’évolution de l’AGOA et le contexte économique des pays de l’Afrique subsaharienne en particulier Madagascar
Chapitre1. L’évolution de l’AGOA
Section1. La création et la condition générale de l’AGOA
Section2. La naissance de l’AGOA II
Section3. Les avantages en faveur du commerce ouvert pour l’Afrique
Section4. Le but de l’AGOA
Chapitre2. Le contexte économique des pays de l’Afrique sub-saharienne en particulier Madagascar
Section1.Le contexte économique et la situation de l’AGOA dans les pays de l’Afrique sub-saharienne
Section2.Le contexte économique et la situation de l’AGOA à Madagascar
PARTIE III:L’impact économique de l’AGOA et les recommandations
Chapitre 1 L’impact positif de l’AGOA sur l’économie
Section1. Sur l’économie des pays d’Afrique subsaharienne
Section2. Sur l’économie malgache
Chapitre 2. Les problèmes et les limites de l’AGOA
Section 1. Les différents problèmes qui empêchent les pays de l’Afrique sub-saharienne membre de l’AGOA et plus particulièrement Madagascar de bénéficier totalement des opportunités offertes par l’AGOA
Section 2. Les limites de l’AGOA
Chapitre 3. Les recommandations et les perspectives de l’AGOA
Section 1. Les recommandations à l’AGOA
Section 2. Les perspectives de l’AGOA
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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