Les apports transversaux de l’enseignement du rythme musical à l’école maternelle

Suite à plusieurs observations de stage, on remarque que l’éducation musicale a une place particulière à l’école. Soit elle est omniprésente, soit elle est partiellement, voire totalement absente. Ces observations ont été le postulat de base de ma recherche, à savoir, quelle peut être la place de l’éducation musicale dans les apprentissages ? Nous avons alors listé toutes les compétences transversales qui pouvaient être associées à l’éducation musicale, puis nous nous sommes alors demandé pourquoi, malgré toutes ses vertus, elle était si peu utilisée à l’école élémentaire. Utilisée comme un outil à l’école maternelle, l’éducation musicale (et plus particulièrement la comptine), est présente dans chaque moment de la journée à l’école maternelle, elle permet aux élèves de garder un cadre, de rassurer. La comptine a un rôle d’outil de formation. Elle est également utilisée dans une visée de développement du langage oral, écrit, des variations de voix et de l’expression. En bref, si elle est autant utilisée en école maternelle, ce n’est sans doute pas simplement à visée occupationnelle, mais c’est qu’il y a bel et bien quelque chose qui se joue au cours de son apprentissage. Mais alors, comment, du passage de l’école maternelle à l’école élémentaire, l’éducation musicale et l’apprentissage par la musique devienne de plus en plus tabou et difficile à mettre en œuvre à l’école ?

L’éducation musicale à l’école élémentaire est aujourd’hui considérée comme une discipline sous enseignée, ce qui est expliqué par la difficulté d’enseigner cette matière par les professeurs des écoles non-formés ou trop peu formés à la discipline. Elle est par ailleurs considérée comme un enseignement secondaire à l’école primaire ; c’est pour cette raison également qu’elle est parfois mise de côté par les professeurs des écoles, qui considèrent que son enseignement est une perte de temps. Certains enseignants se demandent même pourquoi la musique est enseignée à l’école primaire, et n’y trouvent aucune réponse. L’idée de cette recherche serait donc de montrer aux professeurs la valeur que peut avoir la musique dans les enseignements aujourd’hui. Pourtant, la musique en pratique scolaire permet l’acquisition d’un bon nombre de compétences liées à l’école, telle que le langage, la lecture, l’histoire ou encore les sciences ; on parle ici d’une discipline transdisciplinaire. L’éducation musicale permet également de développer des compétences transversales, comme la mémorisation, l’expression des sentiments, ou encore l’attention. Elle est une discipline exigeante, mais dans laquelle on prend plaisir à travailler. J’ai choisi pour cette réflexion de poser ma recherche sur l’apprentissage du rythme musical, afin de voir s’il a un impact sur les apprentissages, mais également sur la fonction du devenir élève. Pour se faire, nous allons voir dans une première partie quels sont les aspects de l’éducation musicale à l’école, comment est-elle enseignée aujourd’hui et quels en sont ses bienfaits. Pour continuer, nous allons donner une brève définition du rythme, afin de mieux comprendre ce concept difficile à appréhender et découvrir différentes pédagogies basées sur ce concept. Enfin, nous verrons comment mettre en place des séquences pédagogiques sur le rythme à l’école maternelle et essayer d’en comprendre les aspects transversaux dans le développement des élèves.

L’éducation musicale à l’école primaire 

Qu’est-ce que l’éducation musicale ? 

« La finalité de la musique est d’induire, de plaire et d’émouvoir. » R. Descartes. 

L’éducation musicale est pleinement ancrée dans les programmes à l’école primaire, à cela s’associe la production musicale et l’écoute d’œuvres. Il est souvent difficile de séparer les deux compétences d’écoute et de production. Les pratiques musicales sont souvent misent en avant par la pratique vocale. Cependant il est également intéressant de pouvoir pratiquer l’instrument de musique, afin de développer la motricité, le sens du rythme mais aussi dans le but de découvrir d’autres genres musicaux.

L’objectif de l’éducation à la pratique sonore n’est pas la maîtrise parfaite de l’instrument, mais bien de pratiquer dans le but d’atteindre des objectifs musicaux. Il est également intéressant de pouvoir commencer la pratique musicale en s’appuyant sur les sonorités du corps, pour ensuite entrer dans la manipulation d’instruments de musique (les instruments à percussion étant le plus souvent utilisés pour ce genre de pratique). Toute pratique musicale à l’école débute par une phase d’expérimentation. D’après Brigitte Soulas (2009), la pratique de la musique relève avant tout d’une situation de recherche face à un problème posé : « Rassurez-vous, il ne s’agit pas de monter un grand orchestre mais plutôt, ici de se mettre au travail pour résoudre un problème ». La pratique musicale à l’école relève d’expériences, d’expérimentation. Les élèves vont chercher à explorer les sonorités des instruments pour entrer dans la maîtrise partielle de celui-ci. C’est grâce à ces premières expérimentations, que les élèves vont pouvoir reprendre leurs productions et les améliorer. L’éducation musicale à l’école primaire fonctionne principalement par essais-erreurs en termes de production.

L’écoute musicale permet également de découvrir de nouveaux genres, tout en s’appuyant sur une production réalisée en classe. La pratique artistique musicale doit être caractérisée par une approche concrète mêlant un lien avec une œuvre, un genre musical et une démarche de projet s’appuyant sur la production. Cette démarche de projet peut aboutir à une représentation des travaux des élèves face à un public. En ce sens, il n’est pas impossible aujourd’hui de dire que la musique est culturelle. Selon Gérard Vergnaud , « la musique fait partie intégrante de la culture », c’est en cela qu’elle s’inscrit pleinement dans notre société et dans les apprentissages.

L’éducation musicale est un enseignement obligatoire à l’école aujourd’hui en France. Les pratiques artistiques à l’école ont leur place dans les nouveaux programmes, bien qu’ils aient été allégés. L’éducation à la musique dans le premier degré révèle beaucoup de bienfaits dans les apports des autres disciplines. En effet, la musique permettrait d’affiner l’expression et les perceptions, permettant donc aux enfants de mieux devenir élèves. La musique met en exergue plusieurs qualités transversales permettant l’acquisition de plusieurs compétences sociales et scolaires telles que : la mémorisation, l’argumentation, la sensibilité, la subjectivité.

Enseigner l’éducation musicale ne se résume pas à faire du chant, son approche est plus globale et générale. Les programmes proposent des temps d’exploration et de création, c’est-à-dire, de manipulation d’objets ou d’instruments. La manipulation de l’instrument permettant l’acquisition du rythme, de l’écoute et du travail en projet de groupe étant important pour la dynamique du groupe et le bon climat de classe. L’éducation musicale relève aussi de l’argumentation des choix opérés dans les exercices, le développement du langage semble aussi prendre part dans l’enseignement des arts et de la musique à l’école.

En clair, l’éducation de la musique à l’école doit pouvoir se faire à la fois dans la découverte d’œuvre (l’écoute) et l’expérimentation (la pratique), ces deux composantes étant complémentaires et indissociables.

Ce que disent les programmes : 

Cycle 1 :
« L’objectif de l’école maternelle est d’enrichir les possibilités de création et l’imaginaire musical, personnel et collectif, des enfants, en les confrontant à la diversité des univers musicaux. Les activités d’écoute et de production sont interdépendantes et participent d’une même dynamique. » .

Trois composantes majeures dans les programmes sont citées :

– « jouer avec sa voix et acquérir un répertoire de comptines et de chansons. » Ici, l’enseignement musical a pour but de créer du lexique à l’élève, qui souvent découvre le langage à l’école maternelle. Il y a également une visée culturelle, l’école ayant pour but d’apporter une culture commune aux élèves.
– « Explorer des instruments, utiliser des sonorités du corps. » Le but étant de faire découvrir les sonorités du corps et de l’instrument, en maîtrisant leurs gestes pour en contrôler leurs effets. La notion de rythme peut alors être abordée, dans l’idée de « jouer ensemble », et donc de s’écouter soi-même et les autres.
– « Affiner son écoute. » Permet de développer la sensibilité, la mémoire et d’argumenter son point de vue (à la hauteur du niveau). L’écoute d’œuvres musicales permet de développer le goût, la subjectivité, mais aussi l’imaginaire. La musique raconte une histoire différente pour chaque élève. Ici, les élèves découvrent la subjectivité, et doit apprendre à accepter le point de vue des autres.

Cycle 2 et 3 :
« L’éducation musicale développe deux grands champs de compétences structurant l’ensemble du parcours de formation de l’élève jusqu’à la fin du cycle 4: la perception et la production. Prenant en compte la sensibilité et le plaisir de faire de la musique comme d’en écouter, l’éducation musicale apporte les savoirs culturels et techniques nécessaires au développement des capacités d’écoute et d’expression. La voix tient le rôle central dans les pratiques musicales de la classe. Vecteur le plus immédiat pour faire de la musique, elle est particulièrement appropriée aux travaux de production et d’interprétation dans un cadre collectif en milieu scolaire. De même, la mobilisation du corps dans le geste musical contribue à l’équilibre physique et psychologique.

Au terme du cycle 2, les élèves disposent d’un ensemble d’expériences, de savoirfaire et de repères culturels qui seront à la base de la formation musicale et artistique poursuivie en cycle 3 » Ici, l’éducation musicale est considérée comme un travail sur le long terme, du cycle 2 jusqu’au cycle 4. Elle permet de construire une culture commune à la classe, qui permettra à l’élève de faire des choix et de donner son avis sur une œuvre. Les programmes de cycle 2 se découpent en quatre composantes concernant l’éducation musicale :
– « Chanter »
– « Ecouter, comparer »
– « Explorer et imaginer »
– « Echanger, partager ».

La pratique et l’écoute sont étroitement liées dans les programmes de l’élémentaire. On imagine que c’est pour pouvoir argumenter et faire ses propres choix concernant les composantes artistiques. On remarque également que ce sont les mêmes composantes développées au cours des cycles 3 et 4. L’élève doit être capable de faire un jugement et d’argumenter ses choix. La pratique de la musique est donc peu présente, simplement dans le chant. L’idée de l’éducation musicale est de créer une culture commune. « L’éducation musicale apporte les savoirs culturels et techniques nécessaires au développement des capacités d’écoute et d’expression ». Ici, on sous entend que la musique permet de développer des capacités transversales aidant aux apprentissages, mais également que l’enseignement de la musique permet d’acquérir des savoirs culturels que les élèves étofferont tout au long de leur scolarité. Afin d’étayer l’élève dans ses savoirs culturels, l’enseignant oriente, propose des solutions, met en place des activités de pratique et d’écoute qui permettront aux élèves d’affiner leur écoute et de développer leur subjectivité (ce que j’aime, ce que je n’aime pas). Pour ce faire, l’éducation musicale entre pleinement dans le Parcours d’Education Artistique et Culturel (PEAC).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

I. Introduction
II. L’éducation musicale à l’école primaire
1. Qu’est-ce que l’éducation musicale
2. Ce que disent les programmes
3. L’éducation musicale : une discipline difficile à enseigner mais pleine de bienfaits
4. L’éducation musicale à l’école maternelle
III. Le rythme musical
1. Un concept difficile à définir
2. Les rythmes biologiques
3. Le rythme dans notre société
4. Pédagogie Jaques-Dalcroze
5. D’autres pédagogies du rythme
6. L’apprentissage du rythme à l’école maternelle
IV. Problématique et hypothèses
V. Protocole d’expérimentation
1. Présentation du cadre
2. Observation de début d’année
3. Outils mis en place
4. Présentation des exercices et résultats de l’expérimentation
5. Limites de la recherche
6. Entretien avec un enseignant
7. Analyse des résultats
VI. Conclusion et ouverture
VII. Annexes
Résumé

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *