Les applications de l’interaction laser-plasma 

Organisation du manuscrit

Ce manuscrit de th`ese est compos´e de 5 chapitres.
Le premier chapitre pr´esentera les motivations de cette th`ese et les diverses applications des cibles d’hydrog`ene solide, avec un int´erˆet particulier port´e aux applications li´ees aux acc´el´erateurs de particules. Depuis une dizaine d’ann ´ees, un nouveau concept d’acc´el´eration de particules par interaction laser-plasma a ´emerg´e. C’est l’´evolution continuelle de la puissance des lasers qui a permis d’explorer ce nouveau concept. Dans le cadre de l’´etude de l’interaction laser/mati`ere et plus particuli `erement de l’acc´el´eration de protons par ce ph´enom`ene, les physiciens souhaitent disposer de cibles pures d’hydrog`ene de quelques microm`etres d’´epaisseur. De tels rubans ont ´et´e d´evelopp´es dans le cadre de cette th`ese.
Le second chapitre pr´esentera le nouveau principe d’extrusion mis en place au CEA Grenoble et l’installation exp´erimentale qui a permis de valider ce concept.
Le troisi`eme chapitre portera sur les r´esultats obtenus et les moyens de caract´erisation mis en place permettant de mesurer l’´epaisseur et la vitesse du ruban.
Le quatrieme chapitre presentera les simulations numeriques r´ealisees qui ont permis l’´etablissement d’un modele comportemental de l’´ecoulement de l’hydrog`ene solide au travers de la buse d’extrusion. Celui-ci sera compare aux resultats experimentaux.
Enfin conclusion et perspectives seront regroup´ees dans un cinquieme et dernier chapitre. On abordera notamment quelques pistes `a explorer concernant l’amelioration du dispositif exerimental ainsi que certaines futures exp´eriences relatives aux cibles d’hydrogene solide.

la RPA

La RPA (Radiation Pressure Acceleration) est un r´egime au sein duquel la pression dans le plasma est telle qu’elle est capable de mettre en mouvement `a la fois les protons et les ´electrons `a des ´energies relativistes. Elle peut ˆetre rendue dominante grˆace `a la polarisation du faisceau laser incident. Ce r´egime devient efficace pour acc´el´ererla mati`ere `a des ´energies sup´erieures au MeV uniquement `a partir d’intensit´es lasers d´epassant 10 20 W.cm-2 . Des r´esultats exp´erimentaux [10] [11] ont permis la mise en´evidence de ce ph´enom`ene, tandis que des simulations num´eriques ont permis d’en extraire uncomportement param´etrique [12].

la TNSA

La TNSA (Target Normal Sheath Acceleration) permet d’acc´el´erer des particules par interaction laser/mati`ere. Elle fonctionne de la fa¸con suivante : tout d’abord, la partie basse ´energie de l’impulsion permet d’ioniser compl`etement la zone d’interaction.
Ensuite, l’interaction du laser avec le plasma engendre un champ ´electrique longitudinal, g´en´er´e par la force dite pond´eromotrice de la partie haute ´energie de l’impulsion (ultra-courte, femtosecondes ou picosecondes, et ultra-intense). Cette force, qui est proportionnelle au gradient de l’intensit´e laser, peut acc´el´erer les ´ electrons `a des ´energies de l’ordre de quelques dizaines de MeV, d´ependant de l’intensit´e du laser utilise.
Le transfert d’´energie entre le pic d’intensit´e de l’impulsion et les ´electrons du plasma d´epend notamment de l’´epaisseur et de la densit´e de la cible. En effet, la qualite de ce couplage est r´egit par l’´epaisseur de la couche de plasma forme. Un couplage optimal permet d’accelerer les electrons en face avant jusqu’`a des energies de quelques dizaines de MeV vers l’int´erieur de la cible, creant ainsi un front de charges negatives. Comme indiqu´e sur la figure 1.1, cela engendre un champ electrique qui peut atteindre plusieurs TeraVolts par m`etre. Les ´electrons ainsi acc´e ´er´es par le laser et qui s’´ecartent de la cible en face arri`ere g´en`erent une gaine d’´electrons dont la distribution spatiale est de forme gaussienne, et dont l’axe correspond `a la direction normale de la face arri`ere de la cible. Ce nuage d’´electrons dits ”chauds” est enclin `a acc´el´erer les particules en face arri`ere de la cible (ions et protons) `a des ´energies relativistes, c’est `a dire de l’ordre de E = mc 2 . La figure 1.3 donne une repr´esentation sch´ematique de ce ph´enom`ene.Plusieurs exp´erimentations [13], [14] ont permis de valider ce principe, avec actuellement un record d’´energie atteint par cette technique de 67,5 MeV, obtenu avec le laser Trident du laboratoire de Los Alamos [15] en utilisant des cibles coniques en cuivre.
L’´energie des particules acc´el´er´ees d´epend de plusieurs param`etres physiques tels que la densit´e de puissance du laser incident, le temps d’impulsion, ou encore l’´epaisseur et la nature de la cible.

Les applications de l’interaction laser-plasma

Depuis la d´ecouverte du ph´enom`ene laser, de nombreuses ´equipes se sont int´eress´ees `a comprendre et d´evelopper cette activit´e. C’est ainsi que diverses applications sont apparues au fil des ann´ees. En voici quelques exemples :

Une application militaire : le LMJ

Le Laser M´ega Joule est un programme francais qui a ´et´e initi´ e dans les ann´ees 90, dans le cadre de la logique de la dissuasion nucleaire. Son objectif est de r´ealiser une fusion par confinement inertiel, c’est `a dire d’amorcer une reaction auto-entretenue defusion dans un plasma de deuterium-tritium. Il permet de reproduire, `a petite ´echelle, les m´ecanismes mis en jeu dans les bombes nucleaires. Le melange DT est contenudans un micro ballon (100 µm d’´epaisseur sur 2 mm de diam`etre). Celui-ci va subirune compression puis un chauffage `a l’aide de plusieurs lasers (≃ 200) d’impulsionsmod´er´ees (10 W.cm -2 ) et de longue dur´ee (quelques nanosecondes). Nous avons donc ici deslasers de fortes ´energies mais de puissances instantaees moderees. On utilise la g´eom´etrie spherique et le tir simultane de plusieurs lasers pour concentrer l’´energie vers l’int´erieur de la cible.
Cette grande quantite d’energie provoque l’ionisation de la surface externe de la cible, et sa detente provoque la compression de la cible par effet fus´ee, amenant le cœur de cette cible `a des temperatures, pressions et densit´es ´equivalentes `a celles mises enjeu lors de r´eactions de fusion au sein des etoiles ou d’explosions nucleaires.

La generation de rayons X et γ

Les faisceaux d’electrons g´en´er´es par interaction laser plasma permettent de produire des sources secondaires de rayonnement gamma de l’ordre de la dizaine de MeV,permettant par exemple d’inspecter de maniere non destructive et `a haute resolutionspatiale de la matiere dense [17]. En effet, la taille des sources g´en´ erees est de l’ordre de 50 µm, soit environ 8 fois plus petite que celles obtenues par des sources existantes, comme le montre la figure 1.4.

Le chauffage isochore

Les faisceaux de protons acc´el´er´es ont une tr`es courte dur´ee d’impulsion et une faible divergence. Cela rend cette technique int´eressante pour ´ etudier le diagramme (ρ, T) d’un mat´eriau. En effet, les temp´eratures qui sont atteintes par le d´epˆot d’´energie des protons au sein de la mati`ere induisent des pressions de l’ordre du giga-bar juste avant la d´etente du plasma. Le comportement d’un faisceau de protons est atypique : lors de son parcours, il d´epose un maximum d’´energie `a un endroit bien pr´ecis, que l’on appelle le pic de Bragg (voir figure 1.5). En traversant la mati`ere, les particules charg´ees l’ionisent et lui transmettent de l’´energie. Le pic de Bragg apparaˆ ıt grˆace `a l’augmentation de la section efficace d’interaction, qui apparaˆıt lors de la baisse d’´energie de la particule charg´ee. Celui-ci permet donc de localiser pr´ecis´ement les protons, tandis que la courte dur´ee d’impulsion (de quelques picosecondes) permet d’obtenir les conditions esp´er´ees de temp´erature et de pression juste avant la d´etente de la cible `a chauffer. Les mesures effectu´ees ont permis de valider certains mod`eles th´eoriques et l’obtention de donn´ees jusqu’alors impossibles `a collecter par les moyens conventionnels, telles que la temp´erature des ´electrons dans la mati`ere chaude condens´ ee[19] [20] et [21].

La protontherapie

La progression des lasers de fortes intensit´es permet d’envisager leur utilisation `a des fins m´edicales, en particulier dans le domaine de la protonth´erapie. Cette derni`ere est une technique particuli`ere de radioth´erapie visant `a d´etruire les cellules canc´ereuses en les irradiant avec un faisceau de protons et non un faisceau de photons comme pour la radioth´erapie conventionnelle. La principale diff´erence entre les protons et les photons vient du fait que le faisceau de protons d´elivre une dose relative maximale uniquement sur les derniers millim`etres du parcours des protons, permettant ainsi d’´epargner les cellules saines environnantes. De plus, il est ´egalement possible de moduler la largeur de ce pic de Bragg en modulant l’´energie du faisceau, comme le montre la figure 1.5.
En radioth´erapie classique, les doses maximales sont d´elivr´ees d` es les premiers millim`etres de p´en´etration dans la peau. Il est donc n´ecessaire de concentrer plusieurs faisceaux de faibles intensit´es avec des angles d’attaques diff´erents pour atteindre une tumeur tout en limitant l’impact du faisceau sur les cellules saines. Pour la protonth´erapie, le pic de Bragg permet de supprimer cet inconv´enient, comme le montre la figure 1.5, les cellules en amont sont faiblement touch´ees, et celles en aval ne le sont pas du tout.
Cette technique n´ecessite des protons acc´el´er´es `a des ´energies d’environ 200 MeV.
Les centres munis d’acc´el´erateurs de particules (`a Nice et Orsay en France) utilisent d’ores et d´ej`a cette technique pour traiter plusieurs cancers, notamment celui de l’œil.
L’utilisation du ph´enom`ene d’acc´el´eration laser-plasma, lorsqu’il sera possible d’acc´el´erer des protons au del`a de 200 MeV, pourrait permettre de r´eduire drastiquement les coˆuts et tailles des installations, et de placer l’acc´el´erateur ` a l’int´erieur de l’hˆopital [22]. Il devrait par la mˆeme occasion permettre d’augmenter le nombre de centres de protonth´erapie : aujourd’hui seuls 26 hopitaux en sont equipes a travers le monde.

Les cibles d’hydrog`ene existantes

Cette section pr´esente un bref ´etat de l’art des divers projets et ´equipes travaillant sur la fabrication de cibles d’hydrog`ene solide et leurs applications. Pour une liste plus exhaustive, comprenant notamment les cibles liquides et gazeuses, le lecteur est invit´e `a consulter la r´ef´erence [25].
La majorit´e des cibles produites sont utilis´ees pour interagir avec des faisceaux de particules charg´ees (ions ou ´electrons), avec notamment l’utilisation du ph´enom`ene de cin´ematique inverse, et permettent d’´etudier les propri´et´es de noyaux stables et exotiques. Certains d´eveloppements sont cependant ax´es vers des applications relatives aux lasers de fortes puissances. En fonction des differentes ´equipes et applications, la terminologie est quelque peu diff´erente. Par abus de langage, les physiciens parlent g´e ´eralement d’´epaisseur de cible en terme de densit´e surfacique (en mg.cm -2 par exemple), plutˆot qu’en terme d’´epaisseur r´eelle (en µm par exemple). Les deux valeurs sont effectivement lees, puisque la densit´e surfacique correspond au produit de l’´epaisseur par la densite volumique du corps consid´er´e. Cela permet notamment de s’affranchir du mat´eriau de la cible lors de comparaisons des diff´erentes interactions ´etudi´ees.

Les cibles du GANIL

Differentes cibles d’hydrog`ene sont d´evelopp´ees au GANIL [26]. Une partie est destin´ee `a des ´etudes de diffusions ´elastiques `a des ´energies inf´ erieures `a 10 MeV/nucl´eon. Elles ont une ´epaisseur de 1 `a 5 mm, et sont contenues par des fenˆetres en mylar de 6 µm d’´epaisseur, comme le montre la figure 1.6. De l’hydrog`ene gazeux est inject´e et refroidi jusqu’`a la phase solide. Une circulation d’h´elium liquide est ensuite mise en place autour de la cible afin d’assurer une pression et une solidification homog`ene etcontrˆol´ee. Une fois la cible form´ee, le circuit d’h´elium est pompe et maintenu sous vide.
La presence des quatre fenetres de mylar amene un d´ecalage dans les mesures effectuees. Il est necessaire d’effectuer des experiences en amont afin de quantifier ce bruit de fond et de le soustraire aux resultats. Les temps de faisceaux etant tres chers, il est preferable de les rentabiliser au maximum. C’est pourquoi ce type de cibles fenetrees n’est pas le mieux adapte. Il est preferable d’utiliser des cibles d’hydrogene pures. De plus, l’epaisseur de ces cibles ne permet pas de faire de la physique de diffusion a haute energie.
Deux experiences utilisant cet appareil ont ete menees en 2005 et 2006 au GANIL, utilisant notamment le premier faisceau d’ions radioactifs de l’acc´el´ erateur SPIRAL, et ont permis d’´etudier la fonction d’excitation de 19 Na ou encore la d´etection de rayons γ ´emis `a partir de
27 Ne.

Les cibles du GSI

Dans le cadre de l’utilisation de cibles pour des applications lasers telles que l’acc´el´eration d’ions ou la g´en´eration de rayons X, le d´eveloppement d’une cible d’hydrog`ene pur a ´et´e entrepris par une ´equipe allemande au GSI (Darmstadt). Le principe est le suivant : une cavit´e conique est r´ealis´ee dans une cellule en cuivre, comme pr´esent´ee sur la figure 1.8. Cette cellule est confin´ee dans une chambre, s´epar´ee du vide de la chambre `a r´eactions par une cloche en verre. La cellule, large de 1 mm, est d’abord maintenue `a une temp´erature inf´erieure au point de solidification de l’hydrog`ene, puis l’hydrog`ene est ensuite inject´e. La croissance de l’hydrog`ene solide au sein de la cavit´e conique est observ´ee visuellement. Une fois celle-ci termin´ee, la cloche en verre est rapidement enlev´ee, juste avant le tir laser. Cette technique, actuellement en cours de d´eveloppement, devrait permettre d’obtenir des cibles coniques d’une ´epaisseur de l’ordre du millim`etre.
A l’heure actuelle, la solidification au sein de la cavit´e est difficilement contrˆolable et de nombreux soucis techniques sont `a r´esoudre avant de valider le proc´ed´e, notamment au niveau de l’´etanch´eit´e de la cloche en verre `a basse temp´erature qui doit ˆetre retir´ee juste avant le tir. [private communication]

Les cibles bi-couches

L’utilisation de plusieurs mat´eriaux superpos´es au sein d’une mˆeme cible pr´esente ´egalement un fort int´erˆet pour la communaut´e des physiciens des plasmas. Dans ce cadre, des cibles bi-couches g´en´er´ees `a l’aide de deut´erium, un isotope de l’hydrog`ene, ont ´et´e utilis´ees en interaction avec le laser Vulcan [28]. Celles-ci ´ etaient compos´ees d’un substrat d’or de 3 µm d’´epaisseur et d’une couche d’eau lourde D2O solidifi´ee formant une couche de 3 µm d’´epaisseur. Elles ont permis l’acc´el´eration des ions deut´erium jusqu’`a des ´energies de 14 MeV/nucl´eon avec ce laser Petawatt de 200 J, 700 fs et une densit´e de flux de l’ordre de 10 20 W.cm -2 .

Les cibles d´eveloppees dans le cadre de cette these

Compte tenu des difficult´es `a produire des cibles d’hydrog`ene pur aux densit´es (et ´epaisseurs) souhait´ees, le Service des Basses Temp´eratures (SBT) du CEA Grenoble a initi´e un projet de d´eveloppement appel´e SOPHIE (acronyme de SOlid Phase Hydrogen fIlm Extruder), bas´e sur un nouveau concept d’extrusion.
Les techniques d’extrusion standards sont bas´ees sur le principe d’une force mecanique qui agit pour compresser un fluide afin de le forcer `a traverser un orifice d’extrusion. Elles sont tr`es couramment utilis´ees dans de nombreux domaines. A titre d’exemple, nous pouvons citer :
– La mise en forme de gaines plastiques ou de tubes PVC dans le domaine de la plasturgie
– Les diff´erentes phases de fabrication de polym`eres en caoutchouc
– La fabrication de pˆates dans le domaine de la cuisine
– La production de rubans d’hydrog`ene solide avec le projet CHYMENE
La force m´ecanique permettant la compression de la mati`ere est g´en´eralement obtenue par trois types d’actionneurs m´ecaniques : un piston, un syst`eme de vis sans fin ou un laminoir, form´e de deux cylindres tournants. Dans l’analyse de l’´ etat de l’art faite pr´ec´edemment, nous avons vu que c’est une technique d’extrusion qui a permis d’obtenir les rubans d’hydrog`ene solide les plus fins : l’exp´erience CHYMENE qui utilise une extrudeuse avec rotation d’une vis sans fin fournie par le laboratoire PELIN.
Rappelons ici que l’hydrog`ene est en phase solide `a tr`es basse temp´erature. Son point de solidification est `a 13.8 K (-260 °C ) `a la pression atmosph´erique. A cestemp´eratures, un actionneur m´ecanique est difficilement utilisable et contrˆolable.
L’id´ee novatrice d´evelopp´ee dans le cadre du projet SOPHIE, est de se passer d’actionneu ecanique, et d’utiliser les propri´et´es thermodynamiques du fluide lui mˆeme pour r´ealiser l’extrusion. En effet, comme cela va ˆetre d´ecrit plus pr´ecis´ement dans le prochain chapitre, la force g´en´erant l’extrusion est obtenue grˆace `a la mont´ee en pression r´esultant de la dilatation du fluide lors de son changement de phase dans un volume ferm´e.
Ainsi, aucune pi`ece m´ecanique ne prend part au processus, ce qui r´eduit la difficult´e de mise en œuvre ainsi que la maintenance. Nous nous affranchissons ´egalement des p ´enom`enes de twist pouvant ˆetre induits par la rotation de la vis sans fin au sein la glace utilis´e dans le projet CHYMENE.
Enfin, l’absence d’un piston physique permet de s’affranchir des pertes de mati`ere ´eventuelles pouvant r´esulter des fuites au travers du piston, dues aux frottements et `a l’´echauffement de l’interface piston/chambre/hydrog`ene.
A une temp´erature impos´ee, pour une largeur de ruban d’hydrog`ene donn´ee, l’´epaisseur de ce dernier est inversement proportionnelle `a la force n´ecessaire `a sa r´ealisation.
Ainsi, pour r´eduire l’´epaisseur d´esir´ee avec une technique bas´ee sur un actionneur m´ecanique utilis´e dans des projets de type CHYMENE, l’une des solutions consiste `a augmenter la puissance m´ecanique apport´ee au syst`eme. On peut voir ici que les limitations technologiques (en terme de capacit´e de moteur, de syst`eme de transmission, d’´echauffements engendr´es aux basses temp´eratures…) ne permettront pas d’atteindre des pressions suffisantes `a mesure que les ´epaisseurs d´esir´ees se r´eduiront.
Comme nous le verrons dans le prochain chapitre, le principe du piston thermique, comme nous l’appellerons par la suite, sur lequel est bas´e SOPHIE, ne souffre pas de telles limitations et devrait permettre l’obtention de rubans d’hydrog`ene pur d’une´epaisseur de 10 µm de mani`ere reproductible.

Principe d’extrusion de SOPHIE

Ce projet est bas´e sur l’extrusion d’un film d’hydrog`ene solide au moyen d’un proc´ed´e novateur, qui utilise la propri´et´e d’expansion d’un mat´eriau lors de son passage de l’´etat solide `a l’´etat fluide. C’est donc le mat´eriau lui-mˆeme qui va servir de piston virtuel, utilis´e pour l’extrusion. De plus, les vannes permettant le remplissage de la cellule sont des vannes ”cryog´eniques” laissant passer le fluide lorsqu’elles sont maintenues `a une temp´erature sup´erieure `a celle de la fusion du solide et bloq uant le fluide en r´ealisant un ”gla¸con” pour des temp´eratures inf´erieures. Leur principe de fonctionnement ne n´ecessite donc aucun d´eplacement de pi`ece et finalement l’int´egralit´e du process de cr´eation de film d’hydrog`ene solide se fait sans pi`ece mobile `a basse temp´erature, assurant ainsi fiabilit´e et absence de vibration.
La cellule, initialement sous vide, est compos´ee de deux ´echangeurs de chaleur E1 et E2 (voir figure 2.3 pr´esentant le proc´ed´e d’extrusion) situ´es `a chacune de ses deux extr´emit´es. Son remplissage s’effectue par la partie sup´erieure, `a l’aide de la vanne ”cryo-thermique” V1. L’extrusion est r´ealis´ee au travers d’une buse qui se situe au niveau de la partie inf´erieure de la cellule.

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Table des matières
Remerciements 
Introduction 
Generalites sur l’hydrogene
Organisation du manuscrit 
1 Etat de l’art 
1.1 L’interet des cibles d’hydrogene
1.1.1 La cinematique inverse
1.1.2 L’acceleration par laser
1.1.3 Les applications de l’interaction laser-plasma
1.1.3.1 Une application militaire : le LMJ
1.1.3.2 La generation de rayons X et γ
1.1.3.3 Le chauffage isochore
1.1.3.4 La protontherapie
1.2 Les cibles d’hydrog`ene existantes
1.2.1 Les cibles du GANIL
1.2.2 SH TRICK
1.2.3 Les cibles du GSI
1.2.4 Les cibles bi-couches
1.2.5 RIKEN ultra-thin target
1.2.6 CHYMENE
1.3 Les cibles developpees dans le cadre de cette thèse
1.4 Synthese et Objectifs
2 Experimentations 
2.1 Dispositifs experimentaux
2.1.1 le cryostat SOPHIE
2.1.1.1 Presentation generale
2.1.1.2 Principe d’extrusion de SOPHIE
2.1.1.3 Descriptif de l’installation
2.1.1.4 Dimensionnement de la cellule
2.1.1.5 Comportements de l’hydrogene dans la cellule
2.1.2 Le cryostat ELISE
2.1.2.1 Presentation generale
2.1.2.2 Dimensionnement thermique
2.1.2.3 Descriptif de l’installation
2.1.2.4 La cellule
2.1.2.5 Les buses
2.2 Systeme de regulation
2.2.1 Description generale
2.2.1.1 Equations utilisees
2.2.1.2 Modelisation du systeme complet
2.2.2 Modelisation de SOPHIE
2.3 Conclusion
3 Resultats et Caracterisations 
3.1 Caracterisations
3.1.1 Visualisation
3.1.1.1 Les cameras
3.1.1.2 Les objectifs
3.1.1.3 Le systeme d’eclairage
3.1.2 Mesure d’epaisseur
3.1.2.1 Description generale
3.1.2.2 Principe de la mesure
3.1.2.3 Mesure indirecte de l’epaisseur
3.1.3 Mesure de vitesse d’ecoulement
3.1.3.1 Principe de la mesure
3.1.3.2 Mesure de debit
3.2 Resultats et discussions
3.2.1 SOPHIE
3.2.1.1 Buse cylindrique
3.2.1.2 Buse rectangulaire
3.2.2 ELISE
3.2.2.1 Buse rectangulaire
3.2.2.2 Limitation concernant la mesure de vitesse
3.3 Conclusion
4 Simulations numeriques 
4.1 Approche qualitative
4.1.1 Physique de l’ecoulement
4.1.1.1 Equations de Navier Stockes en regime stationnaire
4.1.1.2 Comportement de fluides non-newtoniens
4.1.2 Mod`ele d’Herschel-Buckley
4.2 Modelisation par elements finis
4.2.1 Modele
4.2.1.1 Geometrie
4.2.1.2 Donnees materiaux
4.2.1.3 Conditions aux limites
4.2.2 Loi d’Herschel-Bulkley implant´ee dans CFX
4.2.3 Modele dedie
4.2.3.1 Comportement en temp´erature
4.2.3.2 Sensibilite a l’exposant
4.2.3.3 Application a une autre buse
4.2.3.4 Limites du modele
4.3 Conclusion
5 Conclusion et Perspectives 
5.1 Conclusion
5.2 Perspectives
5.2.1 Futures actions `a mener
5.2.1.1 Moyen d’acquisition et de traitement des images
5.2.1.2 Caracterisation d’epaisseur par focalisation lumineuse
5.2.1.3 Caracterisation d’epaisseur par transmission alpha
5.2.1.4 Cryostat de caracterisation rheologique
5.2.1.5 Cryostat ”Plug-and-Play”
5.2.1.6 Poursuite des calculs numeriques
5.2.2 Applications
Annexes 
A DESP 
B Calculs par elements finis 
C Mesure d’epaisseur par transmission d’´energie aplha 
D Mesure d’epaisseur par focalisation lumineuse 
E Campagne experimentale typique 
Bibliographie 
Table des figures 
Nomenclature 
Publications liees au manuscrit 
Resumes

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