Les apnées et les hypopnées au cours du sommeil

Capteurs recommandés

Pour la détection et la caractérisation des apnées et des hypopnées au cours du sommeil . La détection et la caractérisation des évènements respiratoires anormaux nécessitent le recueil et l’enregistrement de signaux valides de débit et d’effort respiratoire. Le tableau I représente les capteurs recommandés et les capteurs alternatifs pour la détection et la caractérisation des apnées et des hypopnées. Selon les recommandations de l’AASM, les apnées sont détectées à l’aide de la thermistance buccale, et les hypopnées par les canules nasales. Les thermistances utilisent la différence entre la température de l’air expiré et la température ambiante pour estimer le débit d’air. La thermistance buccale est un bon outil pour la détection des apnées mais la sensibilité est très insuffisante pour détecter les hypopnées (6). Il n’y a pas de mesure du flux, ce qui permet la détection fiable des apnées seules, l’analyse de la forme du signal est impossible. Les capteurs de pression nasale permettent de détecter les hypopnées et les limitations de débit. La canule nasale mesure les variations de pressions pendant l’inspiration et l’expiration (Figure 4) (7)(8). Figure 4 – Canules nasales associées à une thermistance buccale Les sangles thoraciques et abdominales, utilisant la pléthysmographie respiratoire par inductance (PI) permettent de caractériser le mécanisme des apnées en fonction de la présence (obstructives) ou de l’absence (centrales) de mouvement respiratoire.

Aujourd’hui, des signaux dérivés de la pléthysmographie respiratoire par inductance sont disponibles : la « PI sum », somme des signaux des capteurs thoracique et abdominal, donnant une estimation du volume courant ; et la « PI flow », dérivée dans le temps de la « PI sum », donnant une estimation du débit (9)(10). En cas de déficience du signal de pression nasale ou de la thermistance buccale, la somme des mouvements thoraciques et abdominaux évaluée par PI constitue une alternative pour la détection des hypopnées (11)(12). Concernant les sons trachéaux, une méthode de reconnaissance et de caractérisation des apnées a été validée par l’utilisation d’un capteur de son placé en regard de la trachée (Figure 6) (13)(14). Il permet de s’affranchir du mode de respiration nasale ou buccale du sujet et d’enregistrer à la fois les sons trachéaux et la pression sus-sternale. Une association entre l’intensité sonore des sons trachéaux et le débit respiratoire a été démontrée, ce qui permet alors de détecter des apnées (15). La pression sus-sternale est validée pour la classification des apnées en apnées obstructives, centrales ou mixtes (16). L’étude d’Amaddeo et al. a permis de valider son utilisation pour la classification des apnées chez les enfants (17). Chez les adultes, l’étude de Sabil et al. a confirmé l’excellente concordance entre la pression sus-sternale, la PI et la pression oesophagienne pour la détection des évènements respiratoires (18).

Limites des capteurs pour le diagnostic du syndrome d’apnéeshypopnées du sommeil La thermistance buccale présente quelques limites puisqu’elle est sensible aux variations de température de la chambre et à la chaleur cutanée. En raison de son inconfort, certains patients ont tendance à la mâcher au cours de la nuit, ce qui engendre un problème de coût quand une thermistance, coûteuse, est endommagée. La canule nasale peut être mise en défaut en cas d’obstruction nasale ou d’expiration buccale et se déplace facilement au cours du sommeil avec risque de perte du signal. Lorsque l’enregistrement est effectué en ambulatoire, ce sont les patients eux-mêmes qui installent les capteurs et ceux-ci sont parfois mal disposés. Les signaux sont parfois non analysables pendant une partie de l’enregistrement. Ces deux capteurs sont placés dans la même zone, très sensible pour les patients, entre le nez et la bouche, et peuvent être source d’inconfort et perturber la qualité du sommeil. Ils peuvent même être déplacés voire enlevés par certains patients lors de l’enregistrement nocturne et leurs signaux deviennent inutilisables. Bien que toutes les études antérieures comparant différents capteurs montrent que la pression nasale identifie plus d’évènements que le signal de thermistance, certaines données indiquent que la pression nasale peut surestimer l’ampleur de la réduction du débit d’air et classer les hypopnées comme des apnées (19).

La mise en place du capteur acoustique de sons trachéaux associé à un capteur de pression pour l’analyse de la pression sus-sternale, est relativement facile. Le seul capteur de sons trachéaux disponible actuellement sur le marché français pour les études du sommeil, a été conçu par la société CIDELEC (France). Ce dispositif est moins susceptible d’être déplacé ou enlevé par les patients que les autres capteurs lors d’un enregistrement nocturne, en particulier en ambulatoire ou chez l’enfant. Il est moins sensible au bruit ambiant que les microphones d’ambiance. Le son et la pression, mesurés à l’intérieur de la chambre du capteur, fournissent un signal brut. Des filtres fréquentiels permettent d’en extraire trois paramètres physiologiques importants pour le diagnostic de SAHOS : la respiration buccale et nasale, les ronflements et les efforts respiratoires pour la caractérisation des apnées obstructives, centrales et mixtes (11). Il doit être placé sur la peau au-dessus de la fourchette sternale, puis fixé à l’aide d’un ruban adhésif (Figure 6). Certains systèmes utilisent un pansement adhésif sur le capteur ou une bande élastique souple pour envelopper le capteur autour du cou. Le positionnement correct du capteur est un élément essentiel pour obtenir un signal de bonne qualité. Les signaux de la pléthysmographie respiratoire par inductance constituent une alternative pour la détection des apnées et des hypopnées. Les sangles de la PI associées aux sons trachéaux présentent l’avantage de ne pas être positionnés sur le visage. Ils gênent moins les patients et ont donc moins de risque d’être perturbés par leur comportement. Ils ont également l’avantage d’être placés par un technicien spécialisé ou un praticien, il n’y a donc pas de risque qu’ils soient mal installés.

Diagnostic et caractérisation des évènements par les deux méthodes 10 883 évènements respiratoires ont été analysés selon la lecture AASM, à savoir 3 803 apnées et 7 080 hypopnées. La lecture Visage Libre a analysé 11 071 évènements respiratoires : 3 764 apnées et 7 306 hypopnées. Les évènements respiratoires détectés comme des apnées ou hypopnées par les deux méthodes d’analyse ainsi que la capacité à évaluer la sévérité des troubles respiratoires selon chaque méthode, ont été comparés. Après comparaison, 3 659 apnées et 6 368 hypopnées ont été correctement identifiées par le protocole Visage Libre. Cependant, 113 évènements ont été décrits comme hypopnées, alors qu’il s’agissait d’apnées selon les recommandations de l’AASM. De la même façon, 71 évènements ont été décrits comme apnées alors qu’il s’agissait d’hypopnées. La sensibilité de l’analyse Visage Libre était de 98,10% pour la détection des apnées et de 98,26% pour les hypopnées. La spécificité pour la détection des apnées était de 98,26% et 98,10% pour les hypopnées. Le coefficient de corrélation Kappa de Cohen était de 0,9612 pour la détection des apnées et hypopnées par la méthode Visage Libre par rapport à la méthode de référence.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Généralités sur le syndrome d’apnées hypopnées du sommeil
2. Méthodes diagnostiques du syndrome d’apnées hypopnées du sommeil
2.1. Différents types d’enregistrements pour le diagnostic de SAHOS
2.2. Définition des évènements respiratoires anormaux
2.2.1. Apnées
2.2.2. Hypopnées
2.2.3. Index Apnées-Hypopnées
2.3. Capteurs recommandés pour la détection et la caractérisation des apnées et des hypopnées au cours du sommeil
2.4. Limites des capteurs pour le diagnostic du syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil
OBJECTIF DE L’ETUDE
MÉTHODES
1. Population
2. Acquisition des données
3. Analyse statistique
RÉSULTATS
1. Caractéristiques des patients
2. Diagnostic et caractérisation des évènements par les deux méthodes
3. Classification par stades de sévérité
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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