Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
La prédominance des sols pauvres
A l’échelle régionale, la majorité des sols est issue des roches antécambriennes du socle africain. Les formations sont principalement métamorphiques : migmatites variées et orthogneiss riches en minéraux verts avec localement des amphibolites pures. L’altération de ces formations est à l’origine de la formation de sols ferrugineux, sur matériau sableux, sablo-argileux ou argilo-sableux, pauvres mais modérément acides, généralement remaniés par l’érosion. Ils se rencontrent essentiellement au niveau du haut et du moyen glacis. On observe également des sols peu évolués d’érosion associés à des lithosols sur cuirasses. Le bas glacis, quant à lui, présente une évolution vertique liée à un milieu riche en bases, et montre un drainage externe. Enfin, les zones alluviales arborent des sols hydromorphes sur matériaux hétérogènes pauvres chimiquement, de structure instable, sur matériaux hétérogènes (vallons principalement colluviaux) ; des sols limoneux très fertiles sur les terrasses (sols jaunes au niveau de Béguédo et Niaogho) ; des petits bourrelets de berges sableux ; et différents types de dépressions argileux d’hydromorphie variable.
Ainsi, le bassin versant de Bagré comprend 7 types de sols : des sols ferrugineux tropicaux lessivés, des sols peu évolués d’érosion régosolique, des sols peu évolués d’apport sableux, gravillonnaire, des sols hydromorphes, des lithosols, des sols bruns eutrophes tropicaux à caractère vertique très marqué, et des sols vertiques dégradés (Fig. 15). Et, le bassin versant de la Doubégué présente principalement des sols ferrugineux (55,4 %), des sols peu évolués d’érosion régosolique (15,7 %), des sols hydromorphes (11,5 %), des lithosols (9,5 %) et des sols bruns eutrophes tropicaux (7,8 %) (Fig. 14).
La prépondérance des sols ferrugineux tropicaux lessivés
Les sols ferrugineux tropicaux caractérisent la zone tropicale ayant une pluviosité habituellement légèrement inférieure à 1 m et une saison sèche marquée.
Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés et lessivés sur matériau sableux, sablo- argileux et argilo-sableux se rencontrent dans les parties hautes et médianes. Ils sont issus de l’altération par l’hydrolyse des minéraux primaires poussée et généralement profonde qui conduit à la néoformation d’argile (kaolinite) et à la libération de sesquioxydes (surtout ceux du fer). Le fer ensuite réduit est facilement déplacé et s’indure après oxydation sous forme de concrétions, de carapaces ou de cuirasses dans les horizons B/C. Leur couleur rougeâtre est due à l’hématite (forme cristalline déshydratée et naturellement rouge). Néanmoins, comme l’horizon superficiel est lessivé, il est alors décoloré et prend une couleur beige.
Ces sols ont un profil textural lessivé ou appauvri en éléments fins, mais à texture sableuse en surface. La part d’argile augmente en profondeur. On trouve également des gravillons ferrugineux. Ils se caractérisent par un couple d’horizon éluvial – illuvial :
l’horizon d’accumulation riche en sesquioxydes (surtout en fer) et en kaolinite ;
l’horizon A supérieur : lessivé, appauvris, plus clair, de texture sableuse suite à l’érosion sélective au détriment des particules fines ;
l’horizon A1 (15 – 20 cm) : souvent compacté, de structure massive;
l’horizon A2 (20 à 60 – 80 cm) : lessivé souvent appauvri, de couleur brun, jaune, peu structuré ;
l’horizon Bt : enrichi en argile, ayant une structure polyédrique avec un enrobement argileux (argillans), brillant. La couleur est vive : rouge – brun, ocre et la kaolinisation des feldspaths est forte. En profondeur, les taches et les concrétions liées à l’hydromorphie sont fréquentes.
La capacité d’échange augmente de l’horizon A vers l’horizon Bt, en raison du lessivage préférentiel des argiles 2/1 qui sont les plus dispersablesdans l’eau. En définitive, par suite de l’accumulation relative, la kaolinite est plus présente en surface. Ces sols sont
souvent profonds, mais à fort concrétionnement ou à un cuirassement voisin de la surface, ce qui limite l’enracinement. Par ailleurs, la matière organique est peu abondante et le pH acide. Par conséquent, ces sols sont faciles à travailler, mais peu fertiles . Ils portent essentiellement des cultures de mil, de légumineuses (niébé), et de l’arboriculture.
Dans le bassin versant de la Doubégué, on rencontre deux types de sols ferrugineux tropicaux. Le premier lessivé et induré domine la partie amont et médiane (au niveau des versants) de cet espace. Quant au second, à concrétion et à ta ches, il s’observe principalement le long des cours d’eau dans la partie amont et médiane. Ce dernier type se rencontre également dans la partie avale, mais cette fois-ci sur le glacis moyen, plus particulièrement, en rive droite.
La présence modéréeesd sols peu évolués d’érosion régosolique…
Les sols polyphasés ou sols peu évolués d’érosion sont issus de matériaux le long des versants et des glacis ; et sont souvent associés à des lithosols sur cuirasses. Ils se situent en périphérie amont dans les zones de ruptures de pente où se concentrent les ruissellements superficiels lors des précipitations. La formation de ces sols est donc bien souvent mécanique
Les risques de pertes en terre et en eau dans le bassin versant de la Doubégué (Burkina Faso) : pour une gestion intégrée (pente) ; et leur évolution est alors freinée. Ainsi, sur roche tendre, même une pente faible suffit à empêcher l’évolution et permet la formation de régosols.
Les sols peu évolués ont un profil AC qui ne contient plus que des traces de matière organique dans les 20 premiers centimètres, et plus ou moins de 1 à 1,5 % sur les 2 à 3 premiers centimètres. On a donc une couche mince de matière organique apparaissant en surface. La roche mère est inaltérée ou peu altérée, et apparaît immédiatement en dessous. On observe alors un horizon humifère A clairement identifiable, mais jamais d’horizon B d’altération car la dégradation est peu poussée et localisée en surface. La zone altérée se confond donc avec l’horizon superficiel. L’altération est freinée par l’érosion, d’où leur nom.
Enfin, ils sont riches en fragments de roche mère.
Ainsi, bien que l’horizon supérieur soit plus épais, leurs contraintes physiques sont liées à une faible profondeur, une texture grossière, une faible disponibilité en eau, une forte sensibilité à l’érosion, et une discontinuité texturale pouvant provoquer au sein du profil des horizons engorgés. Quant aux contraintes chimiques, elles reposent sur une pauvreté en matière organique induite par l’érosion et la minéralisation rapides, ainsi que sur une faible teneur en azote et phosphore.
Par conséquent, ces sols sont réservés aupâturage extensif , et aux cultures pluviales de céréalesur les bordures gravillonnaires.
Des sols bruns eutrophes tropicaux à caractère vertique peu étendus
Les sols bruns eutrophes sont la dernière classe de sols observée dans le bassin versant de la Doubégué. Ils sont peu présents dans cette région (7,8 %) et localisés essentiellement dans le secteur aval (zone de Bagré).
Les sols bruns eutrophes vertique sont principalement développés sur les roches basiques birrimiennes, ainsi que sur les granites et migmatites riches en amphiboles. Ce sont des sols jeunes en début d’évolution, moins profonds que les sols ferrugineux sur affleurement de roches basiques. Certains se forment et se localisent en bas de pente, où ils sont soumis à une hydromorphie temporaire (la teneur en montmorillonite augmente) comme c’est le cas pour la majorité de ces sols dans le bassin versant de la Doubégué. Ils sont très proches des vertisols ; ils n’en sont que des types atténués, moins largement structurés, à manifestations vertiques peu accentuées, et à porosité d’ensemble mieux développée dans les horizons supérieurs. Ils sont riches en bases et argiles gonflantes.
Les vertisols, ou sols vertiques se situent dans les zones d’inondation (leur nom vient du latin vertire, retourner). Qualifiés de sols noirs, ils sont composés en profondeur de 45 % d’argile, dont une grande partie est de type gonflant (montmorillonite). La fraction organique, réduite à la fraction stabilisée par maturation, est seulement de 1 à 2 %. Ils sont pauvres en limon. La présence d’argile les rend plastiques et collant à l’état humide ; alors qu’à l’état sec, ils sont durs, compacts, et profondément fissurés. Ils se forment dans les milieux contenant une quantité suffisante de magnésium et de calcium nécessaire à la synthèse et à la stabilité des argiles gonflantes. Ces éléments proviennent soit de l’altération de roches basiques, soit d’un enrichissement secondaire à partir des eaux de circulation latérale interne en bas de pente ou de ruissellement en terrain plat et dans les dépressions. Quant à leur couleur foncée, elle est due à un complexe stable de matière organique et d’argile dont la formation est favorisée par les conditions hydromorphes prédominant en saison humide. Par ailleurs, les alternances de gonflement et de dessication entraînent une fissuration marquée influant sur les modalités de l’écoulement concentré des bas-fonds.
Ces sols ne présentent pas d’horizons nettement différenciés entre eux. Leur profil est généralement de type AC ou A (B) C. L’horizon B n’est jamais un horizon d’altération, mais un horizon structural proche de l’horizon C plus massif. Ainsi, l’horizon A, sombre, passe progressivement à un horizon B de structure, dont la profondeur correspond à celle des fentes de retrait. De 0 à 20 cm, on observe un sol brun foncé, une cohésion forte et homogène. Puis, de 20 à 75 cm, la couleur s’éclaircit (brun plus clair) et la cohésion augmente. Enfin, entre 75 et 180 cm, la teinte peut être qualifiée de brun – rouge (plus clair et légèrement rouge). La structure est prismatique.
Les sols bruns eutrophes à caractère vertique ont une richesse minérale assez élevée, même s’il peut exister une déficience en azote, en phosphore et en potasse. De plus, ils ont une bonne structure superficielle, une capacité élevée de rétention en eau, une grande activité biologique, et une grande capacité d’échange. Grâce au brassage (comblement des fentes de retrait par des matériaux de surface, suivi d’une remontée d’horizons), ils résistent à la salinisation excessive en surface. Le pH varie entre 6 et 7,5 en augmentant en profondeur. En raison de leur compacité, ils ont une densité apparente élevée de 1,5 à 2. Cependant, leur teneur en matière organique est faible. D’un point de vue agronomique, ce sont des sols peu perméables et lourds sur lesquels sont cultivésle maïs, le riz, le sorgho, le mil, et le coton (black cotton soils). Très compacts, ils sont donc difficiles à travailler. Ce dernier fait est dommageable, car ils disposent d’un potentiel de production considérable.
La profondeur, la texture, la richesse chimique de la couche arable, et la topographie du terrain ainsi que les conditions météorologiques conditionnent la pérennité de la mise en culture, ainsi que la répartition des différentes espèces végétales. Par ailleurs, l’état et la répartition du couvert végétal jouent un rôle essentiel dans la problématique des pertes en terre et en eau.
Une végétation marquéepar l’empreinte humaine
En 1994, comme le souligne POMEL, « l’étude des savanes demeure, en Afrique, un des thèmes clés des effets de l’anthropisation ». Le milieu naturel des savanes est souvent le cadre de vie d’une population profondément ancrée dans ses terroirs. Elle conditionne passablement la morphogenèse actuelle en modifiant les recouvrements végétaux et la structure des sols. Ainsi, nous sommes davantage partisan de la théorie selon laquelle les savanes sont le résultat de système agro-pastoraux (BARRYet al. 1986 ; KRINGS, 1991 ; SEIGNOBOS, 1982), plutôt que de l’interprétation purement climacique s’appuyant sur une succession de climax et de zonalités. Ces régions sont des paysages de cultures fortement modifiés et domestiqués par l’homme. Par ailleurs, il faut tenir compte de l’histoire écologique des environnements. En effet, «la nature biologique en Afrique est devenue indissociable de l’histoire humaine » (GILLON, 1992).
Le bassin versant de la Doubégué est une région en déséquilibre entre la capacité de charge des écosystèmes naturels et l’intensité des utilisations. On observe alors une dégradation avancée du couvert végétal. Les causes de cette évolution négative du couvert végétal sont d’ordre physiques (aléas climatiques), mais surtout humaines (crise démographique, pratiques culturales, élevage…). « Par la répétition et la combinaison du défrichage, de la sélection, de la mise en culture, du pâturage et surtout de l’usage du feu », les hommes ont un impact sur la végétation. Ils rendent alors encore plus «délicate l’interprétation climatique exclusive des paysages végétaux » (SCHULTZ, 1994).
En effet, on assiste à une progression des zones cultivées et des sols nus au détriment des zones naturelles ; 72 % des formations forestières du bassin versant ont régressé entre 1958 et 1979 (HIEN et al., 1996). Le changement de comportements des Bissa depuis la conquête coloniale (abandon des pratiques culturales intensives au profit d’une agriculture vivrière extensive) combiné à la mise en eau du barrage a entraîné une extension des surfaces cultivées, et l’arrivée massive de migrants (Mossi et Peul) associée à un essor démographique. L’évolution observée au cours des années 1980 dans l’ensemble du bassin versant du Nakambé s’est également réalisée au niveau de Bagré et de la Doubégué. Ainsi, entre 1982 et 1996, le couvert végétal du bassin supérieur du Nakambé est passé de l’hétérogénéité à l’homogénéité du fait de l’extension des surfaces cultivées et dénudées sous l’impact croissant de l’anthropisation (YONKEU, 2006). Entre 1965 et 1995, la végétation naturelle a alors régressé de 43 à 13 %, alors que les superficies cultivées ont augmenté de 53 à 76 % et que les sols nus ont été multipliés par trois (de 4 à 11 %) (MAHEet al., 2005). En 1983, DOSSO et al. soulignaient déjà une dégradation de 23 % des terres étudiées dans la région de Bagré. Une perte de la biodiversité s’est alors opérée avec comme corolaire la dominance d’une formation anthropique : la savane parc (HIEN et al., 1996). Cette problématique sera le thème central de notre Chapitre 4.
Le premier bassin démographique burkinabé
Le bassin du Nakambé est une zone de transition entre le Sahel et les régions forestières. Il s’agit de l’espace hydrographique le plus anthropisé du pays. En effet, il représente 80 % de la demande en eau du pays ; il alimente, en particulier, la capitale Ouagadougou. Par ailleurs, ce bassin versant regroupe plus d’un tiers de la population burkinabée soit environ 5 millions de personnes. Il a subi d’importantes migrations depuis les sécheresses des années 1970 et 1980. Son taux de croissance est de 3,5 % (supérieur au niveau national de 2,4 %). Il englobe également la plus grande zone de transhumance du pays, et comprend la majorité des activités agricoles, en particulier le long de son lit et de ses affluents. Les densités y sont donc fortes, supérieures à la moyenne nationale : 53 hab/km2 contre 50 hab/km² (Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2006). De multiples ouvrages hydrauliques ont alors été édifiés afin de répondre aux différentes demandes. Il constitue un véritable « pôle économique ». En conséquence, le fleuve Nakambé est barré par une quinzaine de retenues collinaires de 1 à 6 m et par de nombreux barrages plus ou moins importants (Loumbila, lac de Dem et de Bam, retenue de Bourzanga), Ziga et Bagré étant les deux plus étendus. Au total, ce bassin versant compte 436 ouvrages soit 40 % des barrages du Burkina Faso18 (Fig. 20).
Un lac qui attire : immigration et recompositions territoriales
Le lac de barrage de Bagré a des buts multiples. Il doit prioritairement assurer l’irrigation de 7 400 ha de périmètre en aval et produire de l’électricité pour la ville de Ouagadougou. Par ailleurs, l’ouvrage a été bâti afin de pallier les aléas de la pluviométrie. Il s’agit donc de maîtriser l’eau et de parvenir à l’autosuffisance alimentaire. Bien qu’elle rencontre des difficultés d’ordre climatique (péjoration climatique), les caractéristiques de la zone du lac de Bagré rendent cette région propice aux activités agricoles et pastorales. arP ailleurs, depuis la mise en eau du barrage, ces dernières se sont fortement développées, auxquelles s’est associée la pêche. La construction de cet ouvrage constitue alors un apport pour les populations locales et les nouveaux arrivants. La zone est redevenue attractive, bien que le niveau de vie reste faible.
La création du lac de barrage a donc été à l’origine d’arrivée de nouvelles populations, comme les pêcheurs. Les professionnels sont principalement des étrangers (Togolais, Béninois, Ghanéens, Maliens). Par ailleurs, de nouvelles activités sont apparues telles que les transformatrices de poissons. Les Peul manquant d’espace et d’aliment en quantité suffisante ont également choisi cette région comme nouvelle terre. Certaines populations agricoles du Plateau Mossi, densément peuplé, ont aussi tenté leur chance en direction du lac. Dans un cadre de modifications climatiques et foncières, ces arrivées ont entraîné une pression sur l’environnement et de nouveaux conflits. Nous développerons davantage ces points dans le deuxième chapitre.
Pour les populations autochtones, la mise en eau du lac de barrage de Bagré a surtout entraîné de profondes modifications et recompositions territoriales. De nombreuses terres cultivables ont été ennoyées. Les espaces les plus affectés se localisent dans la zone amont du lac qui a subi la perte de parcelles riches. Les populations ont alors dû faire face en s’orientant principalement vers la rive droite. Cette recomposition s’observe également dans le domaine sanitaire. Suite à la mise en eau du lac, la progression des fronts agricoles s’est faite selon la dynamique classique des terroirs soudano-sahéliens. Les hameaux de culture (photo 6) ont été réactivés principalement en direction de la rive droite Tab(. 3). Les mouvements de déplacements ont ainsi été allongés en distance et en durée. Par conséquent,lamise en eau du lac a modifié l’espace agraire et augmenter le parcellaire (« terroir éclaté »)(Fig. 22).
|
Table des matières
PARTIE 1: Bagré et la Doubégué, une région en mutation
Chapitre 1 : Un contexte physique peu favorable
1.1 Une pluviométrie irrégulière sous l’impact de la péjoration climatique
1.1.1 Le Burkina Faso dépendant du Front Inter Tropical
1.1.1.1 Le FIT synonyme de précipitations
1.1.1.2 La mousson africaine et les lignes de grains résultantes : moteur des précipitations
1.1.2 La sécheresse des années 1970 et 1980
1.1.2.1 L’impact sur la réduction pluviométrique
1.1.2.2 Les boucles de rétroactions : risque de maintien et d’amplification de la sécheresse
1.1.3 Un nouveau contexte de sécheresse
1.1.3.1 Une variabilité pluviométrique, aggravée par la péjoration Climatique
1.1.3.2 Les températures et l’ensoleillement
1.1.3.3 L’évapotranspiration et l’humidité
1.1.3.4 Les vents
1.1.3.5 Un contexte de sécheresse toujours présent
1.2 Un vaste glacis
1.2.1 Le Burkina Faso au coeur du bouclier Ouest Africain
1.2.2 Une immense pénéplaine
1.2.2.1 La région de Bagré, un vaste glacis
1.2.2.2 Les cuirasses, armature du relief de la région de Bagré
1.2.2.3 Les grandes unités géomorphologiques du bassin versant de Bagré
1.2.3 Le bassin versant de la Doubégué : une opposition de rives
1.3 La prédominance des sols pauvres
1.3.1 La prépondérance des sols ferrugineux tropicaux lessivés
1.3.2 La présence modérée des sols peu évolués d’érosion réogosolique…
1.3.3 … et des sols hydromorphes
1.3.4 Des lithosols peu présents
1.3.5 Des sols bruns eutrophes tropicaux à caractère vertique peu étendus
1.4 Une végétation « naturelle » savanicole qui tend à disparaître sous l’action anthropique
1.4.1 Un secteur de transition entre les forêts guinéennes et les savanes herbeuses
1.4.2 Une végétation marquée par l’empreinte humaine
1.4.3 Une faune sous la menace climatique et anthropique
1.5 Le Nakambé, seconde artère du corps burkinabé
1.5.1 L’Alphée « un cours d’eau qui fait rêver »
1.5.1.1 Le second bassin hydrologique burkinabé
1.5.1.2 Le premier bassin démographique burkinabé
1.5.2 Des écoulements de surface liés aux fluctuations pluviométriques saisonnières
1.5.3 Le Nakambé, un fleuve affecté par la péjoration climatique
1.5.4 Le barrage de Bagré comme eldorado
1.5.4.1 Quelques données techniques
1.5.4.2 Un lac qui attire : immigration et recompositions territoriales
1.5.5 Le bassin versant de la Doubégué, liaison entre Tenkodogo et Bagré
Chapitre 2 : Une anthropisation en pleine mutation
2.1 Une occupation ancienne bouleversée au cours du XXème siècle
2.1.1 A l’origine, le Pays Bissa
2.1.1.1 Un espace fortement peuplé
2.1.1.2 Le peuplement en Pays Bissa
2.1.2 L’ère coloniale et l’Indépendance
2.1.2.1 La modification des pratiques culturales sous l’ère française
2.1.2.2 Le développement de l’onchocercose jusque dans les années 1970
2.1.2.3 L’adaptation des populations à l’expansion de la maladie : « vallées désertes » et « plateaux surpeuplés » (LACOSTE, 1980)
2.1.2.4 L’éradication du fléau : l’essor de la vallée
2.1.2.5 Les conséquences sanitaires de la mise en eau du barrage de Bagré
2.2 Le mode de contrôle foncier actuel : coexistence des systèmes traditionnel et moderne
2.2.1 Le droit avant l’Indépendance, un droit traditionnel puis coutumier
2.2.2 Le droit moderne : « révolutionnaire »
2.2.3 L’interconnexion des lois modernes et traditionnelles
2.2.4 Les cas particuliers de l’arbre et de l’eau
2.3 Les types de cultures et l’évolution des modes d’occupation des sols
2.3.1 La prédominance de l’agriculture pluviale de faible productivité
2.3.1.1 Les principales denrées alimentaires cultivées
2.3.1.2 Les cas particuliers du coton et des arbres utiles
2.3.2 Une région non exempte de cultures maraîchères
2.3.3 De petites exploitations familiales prédominantes
2.3.4 Le calendrier agricole
2.3.4.1 La préparation des sols
2.3.4.2 Le labour et les semailles
2.3.4.3 Le sarclage
2.3.4.4 L’épandage des engrais et les traitements phytosanitaires
2.3.4.5 Les récoltes
2.3.5 Les systèmes d’association et de rotation, et le problème des intrants
2.3.5.1 Les systèmes d’association et de rotation des cultures
2.3.5.2 L’emploi croissant des intrants
2.4 Les années 1980 et 1990, l’accroissement de l’élevage et ses conséquences
2.4.1 L’arrivée des « nouveaux peul », une pression grandissante sur le milieu
2.4.1.1 L’implantation des Peul dans la région de Bagré
2.4.1.2 L’arrivée des migrants : une pression croissante sur l’environnement
2.4.2 L’élevage, entre résistance et résignation
2.5 Les autres activités du bassin, entre continuité et développement
2.5.1 La pêche, un secteur prometteur déjà remis en cause
2.5.2 Le commerce, un secteur en essor relayé par le tourisme
2.6 Une région entre pression démographique et diminution des disponibilités en ressources naturelles
Conclusion de la Partie 1
PARTIE 2 : Une érosion croissante des sols vécue par les populations
Chapitre 3 : Des agents et des facteurs « naturels » amplifiés par l’agent anthropique
3.1 L’action prédominante du ruissellement, relayée par le vent
3.1.1L’agressivité des pluies, le point de départ
3.1.1.1 L’importance de l’effet splash sur des sols pauvres et cultivés
3.1.1.2 L’agressivité des pluies en début d’hivernage
3.1.1.3 Un risque érosif amplifié
3.1.2 Le ruissellement, agent principal dans le bassin versant de la Doubégué
3.1.3 Les agents éoliens et thermiques comme relais
3.2 La pauvreté des sols et la topographie : deux facteurs secondaires
3.2.1 Des sols sableux soumis à l’érosion hydrique
3.2.1.1 Prélèvements et analyses des sols du bassin versant de la Doubégué
3.2.1.2 Résultats : la prédominance de sables grossiers
3.2.2 La prédominance de faibles pentes
3.3 Le couvert végétal, facteur primordial et prédominant
Chapitre 4 : La régression du couvert végétal : l’impact de l’agent anthropique
4.1 Méthodologie de l’étude diachronique
4.1.1 Retour historique sur la télédétection
4.1.2 Données et outils
4.1.3 Méthodes de traitement et d’analyse
4.2 Réalisation et résultats
4.2.1 Une cartographie révélatrice de l’immigration, années 1980 – 1990
4.2.1.1 Contexte historique du peuplement
4.2.1.2 Des formations « naturelles » dominantes au milieu des années 1980
4.2.1.3 Un secteur médian de plus en plus mis en culture : 1995
4.2.1.4 1986 – 1995 : une anthropisation croissante
4.2.2 L’accélération du processus de dégradation, la fin des années 1990 et les années 2000
4.2.2.1 L’extension de la mise en culture continue
4.2.2.2 La fin d’une protection végétale du secteur aval
4.2.3 Des facteurs aggravant la dégradation des sols du bassin de la Doubégué
4.2.4 L’occupation des sols dans le bassin versant du lac de barrage de Bagré
4.3 La régression du couvert végétal et la dégradation des sols, des facteurs et des conséquences variés
4.3.1 Les facteurs anthropiques de la dégradation
4.3.1.1 La mise en cause des pratiques culturales
4.3.1.2 L’élevage
4.3.1.3 La surutilisation du bois et la déforestation
4.3.1.4 Les feux de brousse
4.3.1.5 Les effets des éléments linéaires permanents
4.3.1.6 Conclusion sur les facteurs anthropiques de la dégradation
4.3.2 L’accroissement des écoulements de versant, révélateur des processus d’érosion
4.3.2.1 Un fort accroissement dans la zone nord (moins de 700 mm)
4.3.2.2 A relativiser dans les bassins de la Doubégué et du lac de Bagré
4.4 Un fait mis en évidence, vécu et subi par les populations locales
4.4.1 Méthodologie
4.4.2 Une perte de la fraction sableuse sous l’influence directe du ruissellement
4.4.3 La prise de conscience de la dégradation du couvert végétal
4.4.3.1 Une dégradation apparue graduellement, s’emballant depuis 2005
4.4.3.2 Beaucoup de plants…mais peu de suivi, la question de « l’écologisme spectacle »
4.4.4 Un impact humain, avant tout
Chapitre 5 : L’homme principal acteur du développement de l’érosion hydrique linéaire
5.1 Une érosion hydrique diffuse avant tout
5.1.1 L’érosion pluviale
5.1.2 L’érosion hydrique diffuse
5.1.2.1 Les différents formes et étapes de l’érosion hydrique
5.1.2.2 Vitesse d’arrachement et de transport de l’écoulement
5.1.2.3 Les limites de l’emploi de l’USLE dans le bassin de la Doubégué
5.2 Un impact de l’érosion linéaire croissant sous l’influence humaine
5.2.1 Un ravinement originel de bas de versant
5.2.2 Les formes de l’érosion linéaire
5.2.3 L’amplification de l’érosion linéaire par l’emprise humaine
5.2.3.1 Le creusement et l’élargissement des cours d’eau
5.2.3.2 Les zones nues le long de la route reliant la RN 16 et la R 12
5.2.3.3 Les marques le long de la RN 16
5.2.3.4 Les formes d’érosion linéaire observable le long des pistes
5.2.3.5 L’accélération de la mise en place des ravins
Conclusion de la Partie 2
PARTIE 3 : Des modifications hydrologiques croissantes vécues par les populations
Chapitre 6 : La Doubégué, témoin d’un processus érosif amplifié : l’apport de la turbidité
6.1 L’étude de la turbidité : généralité, méthodologie et limites
6.1.1 La turbidité en milieu tropical : contexte mondial, contexte local
6.1.1.1 Définition
6.1.1.2 Peut-on parler de pollution ?
6.1.1.3 Des unités de mesures
6.1.1.4 Des normes et des seuils différents selon les lieux
6.1.1.5 Petit tour du Monde en quelques valeurs de turbidité
6.1.1.6 Les causes de la turbidité
6.1.2 Méthodologie utilisée : représentativité, technique, limites
6.1.2.1 Choix des sites
6.1.2.2 Des prélèvements aux analyses
6.1.2.3 Les biais liés à la méthodologie
6.1.3 La dégradation spécifique et la répartition entre les différents types de matériaux
6.2 Résultats : une eau trouble qualifiée à juste titre « d’Africaine »
6.2.1 L’importance des saisonnalités climatiques et agricoles
6.2.2 Des sols originels pauvres et des évènements météorologiques intenses dans un contexte de dégradation du couvert végétal
6.2.3 Conclusion : un lien turbidité/érosion prégnant, accentué par l’emprise humaine
6.2.3.1 L’impact des variations interannuelles
6.2.3.2 L’importance de la variabilité temporelle durant l’hivernage
6.2.3.3 Une variabilité spatiale
6.2.3.4 Le couvert végétal, premier facteur explicatif des valeurs de turbidité
6.3 Un paysage hydrographique modifié, conscientisé par les acteurs
6.3.1 Pertes en terre et en eau, une relation de cause à effet bien établie
6.3.2 Un impact des activités plus ou moins bien conscientisé
6.3.3 La dégradation du couvert végétal, cause des modifications de la physionomie des cours d’eau
6.4 L’étude des caractéristiques physico-chimiques du lac de Bagré et de la qualité de la Doubégué
6.4.1 L’étude de la bathymétrie et de la turbidité du lac de barrage de Bagré
6.4.2 Une faible minéralisation
6.4.3 Des taux de phosphates préoccupants : une pollution diffuse
Chapitre 7 : Risques environnementaux et humains dans le bassin versant de la Doubégué et du lac de Bagré
7.1 Des risques pour l’environnement
7.1.1 Une distinction spatiale des risques environnementaux
7.1.1.1 Les risques physiques et morphologiques
7.1.1.2 Les risques chimiques
7.1.1.3 Les risques pour les organismes aquatiques
7.1.2 Un exemple inquiétant : les pesticides
7.2 « L’urgence environnementale est avant tout une urgence sanitaire et sociale »
7.2.1 Une pollution microbiologique
7.2.1.1 Un risque préexistant
7.2.1.2 Un risque renforcé par l’accroissement de la turbidité
7.2.2 Agriculture et risques sanitaires
7.2.2.1 Historique sur l’emploi des pesticides au Burkina Faso
7.2.2.2 Les principaux types de pesticides employés au Burkina Faso
7.2.2.3 Toxicité des pesticides et pertes en terre : un risque amplifié
7.2.2.4 Les autres risques liés à l’utilisation des pesticides
7.3 Coûts et conflits d’usage
7.3.1 Un manque de financement et d’actions
7.3.1.1 Une population pauvre, un faible recours au CSPS
7.3.1.2 Une turbidité élevée synonyme de pollution, mais peu d’actions
7.3.2 Des conflits d’usage préexistants dorénavant exacerbés
Conclusion de la Partie 3
PARTIE 4 : Pour une gestion intégrée dans le bassin versant de la Doubégué : quelles solutions ?
Chapitre 8 : Des solutions face à des acteurs multiples : un manque de cohésion et de planification
8.1 L’approche protectrice des années 1970 et 1980
8.1.1 Des CES/DRS purement protectrices
8.1.2 La prise de conscience de l’importance de l’association sol / eau / biomasse / homme : les GCES
8.1.2.1 Le développement des GCES
8.1.2.2 Le PDR/B, principal acteur dans le bassin versant de la Doubégué
8.1.2.3 Les principales techniques
8.1.2.4 L’importance du développement des associations
8.2 Un type d’action poursuivi à l’heure actuelle par la MOB
8.2.1 La mise en défens des berges
8.2.2 L’aménagement des forêts naturelles
8.2.3 Les plantations à grande échelle
8.2.4 L’appui à la commercialisation du bois et l’agroforesterie
8.2.5 La création de sanctuaire animalier
8.3 La création de la zone pastorale de la Doubégué
8.3.1 La mise en place du cadre théorique
8.3.2 La matérialisation
8.3.3 Un manque de moyens financiers et techniques
8.3.4 Le risque de la séparation de l’agriculture et de l’élevage
8.3.5 L’importance d’une rectification et de la mise en place d’un développement intégré
8.3.6 Pour une gestion efficace de l’environnement
8.4 Essais d’intégration de différents types de solutions
8.4.1 Le PROGEREF ou le début de la mise en place de solutions intégrées associant la promotion des populations et la protection de l’environnement
8.4.1.1 L’essor du PROGEREF
8.4.1.2Une approche participative pour une meilleure gestion des ressources forestières
8.4.1.3Des micro-projets et des infrastructures : pour une participation effective
8.4.2 Le PADAB II, remplaçant éclairé du PDR/B
8.4.2.1 Le cadre de mise en oeuvre et les objectifs du PADAB II
8.4.2.2 L’élaboration d’un micro-projet
8.5 Une volonté de création de richesses
8.5.1 L’association Dakupa : le recul de la protection environnementale « au profit » de l’humain
8.5.2 Les semences améliorées dans la région de la Doubégué : l’ATTRA/B
8.5.3 Les AGR : nouveau cheval bataille du développement
8.5.4 La promotion des foyers améliorés, l’exemple de l’association sauler
8.6 Les solutions appliquées et souhaitées par les populations de la Doubégué
8.6.1 Les solutions choisies pour faire face aux pertes en terre et aux modifications hydrographiques
8.6.1.1 Fosse fumière et reboisement
8.6.1.2 Les cordons pierreux une action ancienne, toujours à l’ordre du jour
8.6.2 La volonté d’accroître les rendements au détriment d’une protection environnementale
Chapitre 9 : Des « pierres précieuses », en prospection, pour un développement global
9.1 L’arbre de la vie, le Moringa oleifera : futur diamant du Burkina Faso
9.1.1 Une plante venue de l’Inde aux applications diverses et multiples
9.1.2 La graine du Moringa, purificatrice et productrice d’huile
9.1.2.1 L’élaboration du purificateur et son domaine d’action
9.1.2.2 Son application dans le bassin versant de la Doubégué
9.1.2.3 Une utilisation complémentaire, la production d’huile
9.1.3 Les feuilles et les cosses du Moringa comme complément nutritionnel
9.1.4 L’arbre comme protecteur de l’environnement et enrichisseur des sols
9.1.5 Les autres applications actuelles et à court terme
9.1.6 L’implantation locale du Moringa, l’exemple encourageant de Garango
9.2 Le Jatropha curcas … l’émeraude du Burkina Faso ?
9.2.1 Le rêve de la production d’un agrocarburant
9.2.1.1 La mise en place du Jatropha curcas au Burkina Faso
9.2.1.2 Les types de filières de production à partir du Jatropha curcas
9.2.2 Le Jatropha curcas : protecteur et régénérateur de l’environnement
9.3 Le neem, un engrais et un insecticide naturel : le péridot du Burkina Faso
9.3.1 Le margousier ou Azadirachta indica
9.3.2 Un insecticide naturel à expérimenter dans le bassin de la Doubégué
9.4 La combinaison Jatropha – Moringa – Neem : une solution intégrée autour du lien eau – sol – végétation – société
9.4.1 Retour sur les principales vertus de ces trois « pierres précieuses »
9.4.2 Un nouveau mode d’organisation et de répartition pour un rendement socioéconomico- environnemental optimum
Chapitre 10 : La GIRE comme cadre d’action et l’importance d’un développement économique régional
10.1 La question de la mise en place d’une gestion intégrée de l’eau et des sols par bassin versant
10.1.1 La gestion intégrée de l’eau par bassin versant
10.1.2 Une variante, la GIRE au Burkina Faso
10.1.2.1 Origines et définitions de la GIRE
10.1.2.2 L’instauration de la GIRE au Burkina Faso
10.1.2.3 La décentralisation burkinabée, élément essentiel à la mise en place de la GIRE
10.1.2.4 Les organes mis en place au Burkina Faso
10.1.2.5 Une nouvelle gestion : nouvelles interrogations pour son application
10.1.2.6 L’importance d’une mise en place progressive
10.1.3 Pour une gestion intégrée globale : le lien sol – eau – végétation – société
10.2 L’essor économique de la région
10.2.1 Le développement éco-touristique de Bagré
10.2.2 Une région agro-piscico-pastorale aux ambitions multiples
10.2.3 L’essor de Tenkodogo et de son hinterland
10.2.3.1 Tenkodogo ou l’intégration régionale
10.2.3.2 Pour un nouveau pôle commercial et industriel
10.2.3.3 Et pour une intégration transfrontalière
Conclusion de la Partie 4
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet