Histoire de la communeย
Avant de prรฉsenter les amรฉnagements et activitรฉs sur les rives du fleuve Casamance dans la commune de Kolda, nous avons jugรฉ nรฉcessaire de faire un rappel de lโhistoire administrative de la ville depuis lโรฉpoque coloniale. La commune de Kolda a une histoire qui fut ร la base de la situation รฉconomique et sociale actuelle. Durant lโรฉpoque coloniale, il y avait une administration centrale de colonie et une administration territoriale qui prรฉsentait des circonscriptions administratives (cercles) depuis 1895: Ces cercles รฉtaient divisรฉs en subdivisions qui elles mรชmes, รฉtaient constituรฉes de cantons. Plusieurs cantons pouvaient รชtre regroupรฉs en provinces avec des chefs de province. A la tรชte des circonscriptions, il y a vait des administrateurs coloniaux ou de s chefs indigรจnes. Le commandant de cercle รฉtait chargรฉ de la dรฉlivrance de permis de ports dโarmes, du recensement de la population, de la collecte des impรดts et du recrutement militaire. En 1925, l e Sรฉnรฉgal avait 16 c ercles dont Kolda, Sรฉdhiou, Ziguinchor et Bignona qui reprรฉsentaient la Casamance. Kolda avait ainsi une rรฉsidence et รฉtait la rรฉgion des Peulhs. Cet effort administratif en Casamance a scindรฉ cet espace en plusieurs circonscriptions correspondant ร peu prรจs aux divisions ethniques, exemple : chez les Peulhs avec la rรฉsidence de Kolda. Cet espace Peulh du Fouladou se situait entre la riviรจre Koulountou ร lโEst ; la riviรจre Gambie au Nord, les rรฉgions du Kabada et du Pakao ร lโOuest, et la frontiรจre de la Guinรฉe portugaise et le Fouta Djallon au Sud. Les peulhs du Fouladou seraient originaires de Kassounkรฉ au Soudan. Cโest dans le Patim quโils fondรจrent leur premier village, et puis un autre groupe, fuyant le Fouta Djallon, รฉtait venu sโinstaller dans le Firdou, sous la domination mandingue. Grรขce ร leurs grands troupeaux, ils avaient une indรฉpendance รฉconomique qui leur permit de se rรฉvolter contre la domination mandingue. Avec lโinvestiture de Molo, peulh captif et chasseur dโรฉlรฉphant, les peulhs sโemparรจrent de Dialaba et puis dโHamdallahi (rรฉsidence de Kรฉkouta Sona). Alpha Molo (chef Firdou), avait conservรฉ la mรชme organisation pour maintenir son autoritรฉ. Son fils Moussa Molo prit sa succession sans changer lโorganisation prรฉรฉtablie. Dรฉjร en 1867, Kolda รฉtait rรฉsidence du Fouladou avec un poste de surveillance ร Vรฉlingara. Avant 1960, Kolda รฉtait marquรฉ par la crรฉation de lโescale, du quartier administratif (tribunal local, bureau et poste administratif), du camp militaire et des lotissements des quartiers de Doumassou, Sikilo, et Sarรฉ Moussa. Lโescale a constituรฉ le noyau dโorigine de la ville avec son quai qui disposait des magasins de commerce et un pont en rรดnier. Cโest fort de cette histoire que Kolda fut รฉrigรฉ en commune mixte par arrรชtรฉ gรฉnรฉral nยฐ7568 du 1ier dรฉcembre 1952.
LES AMENAGEMENTS SUR LES RIVES DU FLEUVE
La commune de Kolda prรฉsente un centre ville et une zone pรฉriphรฉrique plus grande et est sรฉparรฉe en deux parties par le fleuve. Le pont central dโAbdoulaye Diallo relie les deux parties au centre ville. Les amรฉnagements sur les rives du fleuve dans la commune de Kolda, sont divers et peuvent รชtre groupรฉs en quatre catรฉgories selon leur utilitรฉ : habitation, travail ou intรฉrรชt public.
Les habitations
Les habitations, dans la commune et sur les rives du fleuve, ont diffรฉrentes caractรฉristiques. Ces diffรฉrences sont en forte relation avec le site de ces habitations et avec la population rรฉsidante.
Le site des habitations
Dans la commune, les habitations sur les rives sont diffรฉrentes selon quโelles se situent dans la zone pรฉriphรฉrique ou au centre ville.
En zone pรฉriphรฉrique
Lโextension de la ville de Kolda a atteint les villages environnants et aujourdโhui, elle est arrivรฉe ร relier sur la rive droite, lโancien village de Sarรฉ Kรฉmo au Sud ouest. Cette extension a aussi vu naรฎtre de nouveaux quartiers comme Ndiobรจne au Nord du centre ville sur la rive droite et Sinthian Idrissa au Sud sur la rive gauche. Ces deux quartiers sont parmi les derniers ร รชtre installรฉs. Dans ces quartiers, lโรฉtablissement des habitations sโest fait en avance sur les opรฉrations de lotissement. Cette occupation spontanรฉe explique que 80 % des maisons sont bรขties en matรฉriaux locaux communรฉment appelรฉes ยซ banco ยป, avec des briques faites dโeau et dโargile sans aucun mรฉlange dโautres matรฉriaux pour la construction. Cette faรงon de construire est une stratรฉgie de prรฉvention pour les futurs lotissements de cet espace. En effet, ces habitations peuvent se trouver sur une nouvelle route ou sur une limite entre deux futurs lots de terrains aprรจs lotissement du quartier. A la pรฉriphรฉrie Nord, en face du quartier Ndiobรจne, le grand quartier de Bantagnel prรฉsente aussi des habitations de mรชme type. Sur la rive gauche, ce quartier prรฉsente sa limite Nord avec des maisons en ยซ banco ยป pour lโessentiel. La seule diffรฉrence avec Ndiobรจne est que le reste du quartier prรฉsente des habitations faites en ciment. Au Sud Ouest de la commune sur la rive droite, le grand quartier de Sarรฉ Kรฉmo se dresse aussi face au petit quartier de Sinthian Idrissa qui lui, se trouve sur la rive gauche. Sarรฉ Kรฉmo aussi prรฉsente quelques habitations en ยซ banco ยป, mais en nombre faible par rapport ร son voisin Sinthian Idrissa, sur la rive opposรฉe. Sarรฉ Kรฉmo et Bantagnel sont des quartiers plus anciens que Sinthian Idrissa et Ndiobรจne. Ils prรฉsentent un espace plus grand et une raretรฉ de maison en ยซ banco ยป.
En zone centre
Lโessentiel du centre ville se retrouve sur la rive droite du fleuve vers lโOuest. Dans cette partie, les habitations du grand quartier Gadapara-Escale sont en dur (briques en ciment). Sur la rive droite, les maisons les plus proches du fleuve sont ร environ 5 ร 7 mรจtres des eaux en saison des pluies et celles sur la rive gauche, ont leur clรดture arriรจre presque dans lโeau en saison des pluies. La partie ouest du fleuve concerne le plateau de Kolda (44 mรจtres depuis le niveau du fleuve), les eaux ne sont sรฉparรฉes des maisons que par une petite vรฉgรฉtation ou par des jardins temporairement abandonnรฉs. La juxtaposition du quartier Gadapara-Escale et de Ndiobรจne permet de retrouver des maisons en structures locales sur la rive droite, au centre ville. Ici, le centre ville ne reprรฉsente quโune petite partie dans la commune. Sur la rive gauche, une rangรฉe de maisons ยซ en dur ยป borde le fleuve, du pont vers le Nord sur environ 200 mรจtres. Cette rangรฉe fait suite au cimetiรจre catholique qui marque le changement de direction du fleuve dans la commune. A la diffรฉrence de la rive droite, la rive gauche est basse, ce qui fait quโavec lโavancรฉe de lโeau en saison des pluies, les clรดtures arriรจre des maisons cรดtoient les eaux du fleuve. Sur cette rive gauche, aprรจs le pont central, en direction du Sud, se retrouve la rรฉsidence et les bureaux de lโEvรชchรฉ, les plus anciens amรฉnagements du centre ville existant depuis 1941.
Le quartier Sarรฉ Kรฉmo au sud a sa limite Est sur la rive droite. Il prรฉsente des maisons ยซ en dur ยป sรฉparรฉes du fleuve par une bande de 10 mรจtres environ, utilisรฉe pour des jardins. En outre, la commune de Kolda est, comme annoncรฉe prรฉcรฉdemment, une des derniรจres ร รชtre crรฉรฉe, donc elle demeure, pour lโessentiel, trรจs rurale avec un habitat fait de matรฉriaux locaux (maisons en banco). Lโoccupation des rives du fleuve par les habitations montre que plus de 80 % des maisons sont en matรฉriaux locaux. Ceci juste pour tรฉmoigner du caractรจre encore trรจs rural de la commune, ou du moins pour les maisons รฉdifiรฉes sur les rives du fleuve.
La population
Les populations rรฉsidantes sont diffรฉrentes par leur origine et leur niveau de vie.
Lโorigine des habitants
Lโorigine des populations est un facteur dรฉterminant de diffรฉrenciation des habitations. La ruralitรฉ de la commune se traduit par des habitations villageoises observรฉes mรชme au centre ville. Cependant, lโurbanisation progressive ร Kolda a favorisรฉ lโarrivรฉe dโhabitants diffรฉrents par leur origine. Dans la commune, la quasi totalitรฉ des habitations ยซ en dur ยป, ont des rรฉsidents qui ont toujours eu une vie citadine. La majeure partie dโentre eux est constituรฉe dโรฉtrangers venus dโune autre ville. Ce sont des fonctionnaires de lโEtat, affectรฉ dans la commune et dont certains ont fini par habiter durablement car les services sont dans le centre ville. Le lieu de travail a beaucoup jouรฉ dans lโinstallation de cette population. Les natifs de Kolda sont peu nombreux dans le centre ville, sur les rives. Outre le centre ville, la zone pรฉriphรฉrique est occupรฉe par des habitants venant pour la plupart, de lโarriรจre pays. Ce sont en majoritรฉ des ruraux venus sโinstaller en ville, ร la recherche de travail et de meilleures conditions de vie. Aussi, note-t-on la forte prรฉsence de communautรฉs Mancagnes et Balantes, fuyant la pauvretรฉ, en Casamance et en Guinรฉe surtout en raison de la crise politique. La communautรฉ peulh reste majoritaire avec plus de 80% des habitants, aussi bien ร la pรฉriphรฉrie Nord que Sud. Certains villages peulhs ont รฉtรฉ absorbรฉs par la commune ร lโimage de Sarรฉ Kรฉmo ร la limite Sud ouest. Nรฉanmoins, la commune reste trรจs diverse par ses ethnies qui la composent.
Le niveau de vie des habitants
Dans le centre ville, surtout sur les rives, le cadre de vie prรฉsente des risques dโinondation probable notamment sur la rive gauche. La mise sur pied dโune habitation adaptรฉe, requiert des moyens financiers importants. Cette exigence est moins รฉvidente pour les zones pรฉriphรฉriques. Les habitants du centre ville sont en majoritรฉ des fonctionnaires de lโEtat, des entrepreneurs, des commerรงants qui sont en mesure de construire des maisons ยซ en dur ยป sans trop de difficultรฉs. Les habitants, dont les maisons sont menacรฉes chaque annรฉe par lโavancรฉe de lโeau du fleuve en saison des pluies, dressent des clรดtures en briques de ciment trรจs solides pour faire face ร une probable inondation. Les maisons ยซ en dur ยป prรจs du cimetiรจre catholique font face efficacement ร lโavancรฉe annuelle de lโeau du fleuve grรขce ร leur clรดture trรจs solide.
Par ailleurs, les habitants des quartiers pรฉriphรฉriques sont presque pour la totalitรฉ, des agriculteurs et des ouvriers avec des revenus faibles. Dโaprรจs le rapport national sur le dรฉveloppement humain du PNUD (Programme des Nations Unis pour le Dรฉveloppement) en 2001, le revenu moyen annuel ร Kolda, est de 43 049F CFA, contre 83 340 F au plan national . Le niveau de vie trรจs faible, ne permet donc pas des constructions modernes adaptรฉes. De ce fait, les maisons sont souvent sans clรดtures ou avec des haies comme clรดtures. Spรฉcifiquement sur les rives, ces maisons sont refaites, presque chaque annรฉe, aprรจs la saison des pluies.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
OBJECTIFS ET HYPOTHESES
ANALYSE CONCEPTUELLE
PREMIERE PARTIE : LE CADRE PHYSIQUE GENERAL
CHAPITRE I. LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES A KOLDA
CHAPITRE II. LE CLIMAT ET LE REGIME DE LA CASAMANCE A KOLDA
DEUXIEME PARTIE : LES AMENAGEMENTS ET LES ACTIVITES SUR LES RIVES
CHAPITRE I. LES AMENAGEMENTS SUR LES RIVES DU FLEUVE
CHAPITRE II. LES ACTIVITES SUR LES RIVES DU FLEUVE
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DES AMENAGEMENTS ET LโOCCUPATION DES RIVES
CHAPITRE I. LES IMPACTS DES AMENAGEMENTS SUR LES RIVES
CHAPITRE II. LโANALYSE GENERALE DE LโOCCUPATION SUR LES RIVES
CONCLUSION GENERALE
BIBLOGRAPHIE
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
TABLE DES MATIERES