Le pancréas, organe essentiel de l’organisme humain, joue un rôle indispensable par ses fonctions endocrine et exocrine. Il peut cependant être l’objet de dysfonctionnement à l’origine de diverses affections. Ces affections regroupent les pancréatites et les tumeurs.
Les pancréatites sont des processus inflammatoires du pancréas, à manifestation aiguë et chronique. L’incidence annuelle mondiale des pancréatites aiguës est de 13 à 45 cas pour 100 000 personnes [1]. L’incidence en France a été évaluée à 22 pour 100 000 adultes de plus de 15 ans en 2000 [2]. Il n’existe pas de différence de cette incidence en fonction du sexe, en dehors des étiologies différentes selon le genre [3]. Par contre il existe une augmentation du risque de pancréatite aiguë avec l’âge [4]. En effet, les pancréatites sont relativement rares dans la population pédiatrique, bien que leur incidence soit en augmentation [5]. En ce qui concerne la race, le risque de pancréatite aiguë est deux à trois fois plus élevé dans les populations noires que blanches [3]. Le diagnostic de pancréatite aiguë est clinique et biologique. Cependant l’imagerie médicale joue un rôle majeur dans la confirmation diagnostique, l’établissement du bilan lésionnel, le pronostic. C’est une affection qui constitue la 14ème cause de décès d’une pathologie gastro-intestinale aux Etats-Unis [5]. Selon la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE), l’incidence mondiale de la pancréatite chronique serait de 7,7 pour 100 000 hommes et de 1,2 pour 100 000 femmes. L’incidence mondiale de la pancréatite chronique pourrait donc être estimée à 4,9 pour 100 000 habitants [6].
Les tumeurs du pancréas se définissent comme l’ensemble des néoformations bénignes ou malignes développées aux dépens des tissus constitutifs de la glande pancréatique. Les tumeurs malignes ou cancers sont primitives ou secondaires. Elles se distinguent d’une part en trois entités regroupant les tumeurs développées aux dépens du pancréas exocrine : l’adénocarcinome ; du pancréas endocrine : les tumeurs endocrines sécrétantes et non sécrétantes; et du tissu conjonctif. On distingue d’autre part, selon l’aspect macroscopique, les tumeurs solides et les tumeurs kystiques [7]. La pathologie tumorale du pancréas est dominée par le cancer du pancréas exocrine et représente 2% de l’ensemble des cancers. Les taux d’incidence standardisés à l’Europe sont de 6,5 pour 100 000 hommes, et de 3,4 pour 100 000 femmes. D’une fréquence sous-estimée, son pronostic est redoutable, constituant la 5ème cause de décès par cancer. Sa gravité s’explique par un diagnostic tardif lié à la profondeur de l’organe et aux manifestations cliniques similaires aux pathologies des organes de voisinage ; et par la rapidité de l’extension loco-régionale puis métastatique. Néanmoins, l’imagerie médicale joue un rôle important grâce à l’avènement des techniques d’imagerie moderne permettant de mieux explorer le pancréas. La chirurgie à visée curative est le traitement offrant les plus grandes chances de survie. Cependant, la tumeur n’est extirpable que dans 10 à 20% des cas. Ce cancer est de mauvais pronostic : 1 à 4% de survie à 5 ans [8].
Histologie du pancréas
Les fonctions du pancréas sont assurées séparément par deux structures, liées l’une à l’autre, mais morphologiquement différentes. Ce sont les acini séreux qui forment avec un système de canaux excréteurs le « pancréas exocrine » ; et les îlots de LANGERHANS qui constituent le « pancréas endocrine ».
Le pancréas exocrine
Le pancréas est entouré par une capsule conjonctive très fine qui envoie des travées internes cloisonnant l’organe en lobules. Dans ces travées cheminent des vaisseaux sanguins, des nerfs et des canaux excréteurs. Le pancréas exocrine est constitué de 2 portions : l’une sécrétrice formée par les acini et l’autre excrétrice, correspondant aux canaux.
Le suc pancréatique est une solution aqueuse contenant des électrolytes, des bicarbonates et des protéines dont environ 80% sont représentées par des enzymes digestives. L’action du suc pancréatique sur le bol alimentaire porte principalement sur la digestion des protéines.
La régulation de la sécrétion pancréatique est double, nerveuse et humorale.
Le pancréas endocrine
Le rôle endocrine du pancréas est assuré par des amas de cellules disséminés dans l’organe : les îlots de LANGERHANS. La microscopie électronique et surtout l’immunocytochimie révèlent l’existence de quatre types cellulaires dans les îlots de Langerhans : les cellules A, B, D et PP :
– les cellules A, qui constituent environ 20% de la population, sont grandes et contiennent des granulations α insolubles dans l’alcool. Elles sécrètent le glucagon.
– les cellules B sont les plus nombreuses (75%). Plus petites, leurs granulations β sont solubles dans l’alcool. Elles sécrètent l’insuline.
– les cellules D, peu fréquentes (5%) contiennent de grosses granulations peu denses, encloses dans une membrane. Elles contiennent de la somatostatine.
– les cellules PP, récemment mises en évidence par l’immunocytochimie, sont très mal connues. Leurs vacuoles sont de petite taille et ont un contenu dense. Elles sont responsables de la sécrétion du peptide pancréatique.
Physiologie du pancréas
Le pancréas exocrine
Le pancréas exocrine secrète des enzymes, de l’eau et des électrolytes dans la lumière digestive dont le rôle essentiel est la digestion des aliments. Le suc pancréatique, produit de la sécrétion exocrine de la glande, est un liquide incolore, aqueux, plus ou moins épais et visqueux, suivant sa concentration en protéines. Le pancréas déverse quotidiennement dans le duodénum 1,5 à 3 litres de liquide. Ce liquide est alcalin, isotonique au plasma, contenant des électrolytes (potassium, sodium, chlore et bicarbonates) et des enzymes à 90% qui se regroupent en quatre groupes majeurs : les enzymes lipolytiques, protéolytiques, nucléolytiques et glycolytiques. Le suc pancréatique contient d’autres protéines en quantités minime: l’albumine et l’ensemble des protéines plasmatiques, la lactoferrine, l’antigène carcinoembryonnaire (ACE), la glycoprotéine 2 (GP2) et la lithostatine.
Le pancréas endocrine
La fonction endocrine du pancréas est assurée par les îlots de LANGERHANS formés de quatre types de cellules : les cellules A (ou α), les cellules B (ou β), les cellules D (δ) et les cellules PP (polypeptide pancréatique).
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Table des matières
INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1. Rappels
I.1.1. Anatomie du pancréas
I.1.2. Histologie du pancréas
I.1.3. Physiologie du pancréas
I.1.4. Anatomopathologie
I.2. Principales affections pancréatiques
I.2.1. Pancréatite aiguë
I.2.2. Pancréatite chronique
I.2.3. Tumeurs du pancréas
II. REVUE DE LA LITTERATURE
II.1. Dans le monde
II.2. En Afrique
II.3. Au Burkina Faso
III. OBJECTIFS
III.1. Objectif général
III.2. Objectifs spécifiques
IV. METHODOLOGIE
IV.1.Cadre et champ d’étude
IV.2. Type et période d’étude
IV.3. Population d’étude
IV.4. Echantillonnage
IV.5. Description des variables étudiées
IV.6. Collecte de données
IV.7. Analyse de données
V. CONSIDERATIONS ETHIQUES
VI. RESULTATS
VI.1. Résultats généraux
VI.1.1. Aspects épidémiologiques
VI.1.2. Aspects cliniques
VI.1.3. Aspects paracliniques
VI.1.4. Aspects thérapeutiques
VI.2. Résultats selon les pathologies
VI.2.1. Pancréatite aiguë
VI.2.2. Pancréatite chronique
VI.2.3. Tumeurs malignes du pancréas
VI.2.4. Lésions kystiques du pancréas
VII. DISCUSSION
VII.1. Limites et contraintes de l’étude
VII.2. Discussion des principaux résultats
VII.2.1. Aspects généraux
VII.2.2. Aspects selon les pathologies
CONCLUSION
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