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Renouvellement cellulaire du cuir chevelu
Le renouvellement cellulaire est un processus physiologique fondamental qui assure la continuation de notre Être. Les cellules anciennes meurent et sont évacuées, de nouvelles poussent pour les remplacer.
Le renouvellement cellulaire du cuir chevelu est plus rapide que celui de la peau : 14 jours pour le cuir chevelu, 21 jours pour la peau. Les cellules mortes de la surface du cuir chevelu tombent sous forme de squames, les pellicules, normalement si petites qu’elles sont invisibles [3].
Vascularisation du cuir chevelu
Les vaisseaux sanguins cheminent dans la deuxième couche du cuir chevelu, c’est à dire au sein de la couche de tissu conjonctif dense située entre la peau et l’aponévrose épicrânienne. Enrobés de tissu conjonctif, les vaisseaux ont tendance à rester béants lorsqu’ils sont sectionnés. Par conséquent, les plaies du cuir chevelu saignent abondamment.
Artères du cuir chevelu
L’irrigation artérielle du cuir chevelu est assurée par des branches des artères carotides externes (artères occipitales, auriculaires postérieures, temporales superficielles) et des artères carotides internes (artères supratrochléaires et supra-orbitaires). Le cuir chevelu est richement vascularisé et ses artères s’anastomosent librement entre elles dans la deuxième couche qui le constitue, à savoir la couche sous-cutanée de tissu conjonctif dense.
Veines du cuir chevelu
Le drainage des veines superficielles du cuir chevelu est assuré par les veines satellites des artères.
Les veines supra-orbitaire et supratrochléaire naissent de chaque côté dans le front, descendent jusqu’au niveau de l’angle médial de l’œil et s’unissent pour former la veine angulaire qui, à la hauteur du bord inférieur de l’orbite, devient la veine faciale. Les veines temporale superficielle et auriculaire postérieur drainent le cuir chevelu respectivement en avant et en arrière de l’auricule. La veine auriculaire postérieure reçoit souvent une veine émissaire mastoïdienne en provenance du sinus sigmoïde, un sinus veineux de la dure-mère. La région occipitale du cuir chevelu est drainée par les veines occipitales. Dans la région temporale, le sang de la partie profonde du cuir chevelu est drainé vers les veines temporales profondes, des affluents du plexus veineux ptérygoïdien.
Drainage lymphatique du cuir chevelu
Il n’y a aucun nœud lymphatique dans le cuir chevelu. La lymphe de cette région est drainée vers l’anneau superficiel de nœuds lymphatiques (collier péricervical) situé à la jonction de la tête et du cou; il comprend les nœuds submentaux, submandibulaires, parotidiens, mastoïdiens ou rétro-auriculaires et occipitaux. Les collecteurs efférents de ces nœuds aboutissent aux nœuds lymphatiques cervicaux profonds échelonnés le long de la veine jugulaire interne [5].
Innervation du cuir chevelu
La région frontale est innervée par les rameaux médial et latéral du nerf supra-orbitaire. Il est issu du nerf ophtalmique (VI) et pénètre cette région par l’incisure supra-orbitaire. La région temporopariétale est innervée en avant par les rameaux zygomatocofacial et zygomaticotemporal du nerf maxillaire (V2) et en arrière par le nerf auriculotemporal issu du nerf mandibulaire (V3), qui chemine en avant du tragus le long de l’artère temporale superficielle. La région mastoidienne est innervée par le nerf grand auriculaire et le nerf petit occipital issus du plexus cervical. La région occipitale est innervée par le nerf grand occipital issu du rameau postérieur du 2ème nerf cervical et qui traverse l’insertion occipitale du muscle trapèze le long de l’artère occipitale, 2cm en dehors de la protubérance occipitale externe [4].
LES CHEVEUX
Ce poil très particulier de la famille des phanères a pour fonction essentielle de protéger la tête. Très solide, formé d’une protéine fibreuse, la kératine, un cheveu peut supporter un poids de 100 g [7].
Propriétés des cheveux
Le nombre de cheveux dépend principalement de leur couleur :
– Blonds : entre 130 000 et 140 000 cheveux
– Bruns : entre 110 000 et 120 000 cheveux
– Roux : environ 90 000 cheveux
Le nombre varie selon d’autres paramètres : l’hérédité, l’atmosphère ambiante, le climat et la santé.
Le nombre de cheveux est fixé à la naissance : le nombre de follicules pileux n’augmente pas après la naissance.
La surface totale des cheveux est d’environ 6 m².
Le diamètre d’un cheveu dépend de sa couleur et de l’âge de la personne : environ moins de 60 microns pour les cheveux blonds, environ 80 microns pour les cheveux châtains et environ 105 microns pour les cheveux noirs (tels ceux des asiatiques)
Les cheveux des bébés sont très fins à la naissance. Leur diamètre augmente jusqu’à l’âge adulte puis diminue à partir du troisième âge.
Les cheveux sont très résistants. Le poids nécessaire pour casser un cheveu s’appelle « la charge de rupture », variable de 60 à 120g (un cheveu peut supporter la traction d’un poids de 60 à 120 g avant de se rompre). Cela représente en théorie, si on rapporte cette résistance à l’ensemble d’une chevelure, une charge moyenne de 10 à 12 tonnes que pourraient supporter les cheveux dans leur ensemble.
Les cheveux sont relativement élastiques. Ils se cassent lorsque la charge de rupture est atteinte. Mouillé, un cheveu peut s’étirer sur deux fois sa longueur normale. Les hygromètres servent à mesurer l’humidité de l’air à partir de la variation de la longueur d’un cheveu. Quand le temps est sec, le cheveu se raccourcit ; quand le temps est humide, il s’allonge.
Les cheveux s’électrisent facilement. On les dit triboélectriques, c’est-à-dire qu’ils libèrent de l’électricité par frottement, surtout s’ils sont secs. Ils ont d’autre part la possibilité d’accumuler cette électricité : c’est l’électricité statique. Celle-ci n’est pas bonne pour la santé et on peut l’éviter en utilisant des accessoires de coiffure en matière naturelle et en portant des vêtements en textiles naturels [8].
Composition chimique et physique
Le cheveu est composé à 95% de kératine, protéine fibreuse et hélicoïdale (en forme d’hélice), entrant dans la composition de la peau et de tous les phanères (poils, ongles…).
Synthétisée par les kératinocytes, la kératine est insoluble dans l’eau assurant ainsi imperméabilité et protection aux cheveux.
18 acides aminés entrent dans la composition du cheveu, tels que la proline, la thréonine, la leucine ou encore l’arginine, la kératine est tout particulièrement riche en cystéine (variété d’acide aminé soufré) qui forment des ponts disulfures entre les molécules, conférant sa rigidité et sa résistance à l’ensemble [9].
En effet, il existe des attractions de type électrique entre des parties de chaîne chargées négativement (groupement carboxylate R-COO-) et des parties chargées positivement (groupement ammonium R’-NH3+). Cette attraction se manifeste principalement en milieu faiblement acide (pH aux environs de 4).
Lorsque le cheveu est mouillé par l’eau ou par une solution basique, ces liaisons ioniques sont rompues car les parties cationiques R’-NH3+ deviennent neutres. Il s’en suit un gonflement et un assouplissement de la fibre de kératine.
Puis viennent les liaisons hydrogène. Elles apparaissent entre un atome d’hydrogène d’une chaîne peptidique et un atome d’oxygène appartenant à un groupe carboxyle d’une autre chaîne peptidique. Lorsque le cheveu est mouillé une partie de ces liaisons H est rompue. Ce phénomène est d’autant plus important que l’eau est plus chaude.
Il existe aussi des liaisons peptidiques transversales entre deux chaînes peptidiques. Ces liaisons sont rompues (hydrolysées) sous l’action de solutions fortement acides ou bien fortement basiques.
Enfin nous citerons les liaisons par ponts disulfures. Comme la kératine du cheveu comprend un grand nombre de résidus cystine (15 à 17%), il apparaît de nombreux ponts disulfures qui maintiennent la cohésion des hélices. En effet deux molécules de cystéine (qui est un des acides aminés constituant la kératine et contenant du soufre) peuvent s’associer par les groupements -SH pour donner la cystine, il apparaît alors un pont disulfure –S-S- [9].
La structure du cheveu
Le follicule pilo-sébacé
Le follicule pilo-sébacé est un petit organe en forme de sac. C’est en fait un support implanté dans le cuir chevelu. Ce support, appelé follicule pileux, est formé d’une membrane et de trois gaines : la gaine extérieure qui est en contact avec le cheveu, la gaine intérieure et une gaine épithalame externe. L’ensemble follicule pileux et glande sébacée forme le follicule pilo-sébacé.
Le cheveu est implanté au sein du follicule pilo-sébacé d’une manière oblique et non verticale. Cela donne un sens à la chevelure, ce qui permet de les coiffer et de leurs donner une forme esthétique. Chez les Européens, le cheveu est implanté à environ 5 mm de profondeur. L’implantation est plus profonde chez les asiatiques, environ à 7 mm ou plus : cela explique sa plus grande résistance. Elle est plus faible chez la population Noire, ce qui fait que les cheveux sont implantés « en vrille » et donnent un aspect crépu.
Les glandes sébacées
Ce sont des glandes exocrines (c’est-à-dire des glandes déversant une sécrétion sur la peau ou sur une muqueuse) et elles servent à sécréter le sébum qui est le lubrificateur naturel du cheveu. Elles ont la forme de grappes, chaque glande étant constituée de plusieurs petits sacs communiquant entre eux par un canal qui émerge, nous venons de le voir, dans le follicule. Le sébum sécrété par les glandes sébacées a une importance primordiale dans la vie du cheveu. En effet, il influe directement sur sa santé et sa beauté : il le lubrifie, le gaine (ce qui le protège contre l’humidité), lui donne son éclat brillant, facilite le coiffage et assure la souplesse du cheveu.
Les glandes sudoripares
En surface du cuir chevelu, le sébum se mêle à la sueur sécrétée par les glandes sudoripares qui émergent directement hors de l’épiderme.
La racine du cheveu
La racine du cheveu est la partie ancrée dans le cuir chevelu ; c’est la branche vivante de celui-ci. Elle se termine à son extrémité par une zone enflée (environ trois fois le diamètre du cheveu) appelé le bulbe.
Le bulbe est visible à l’œil nu lorsqu’on arrache un cheveu : c’est la partie terminale blanchâtre. Si on l’examine au microscope, on distingue bien qu’il est incurvé et vidé : on l’appelle la papille. Il s’agit de la base du bulbe. C’est la partie essentielle du cheveu car c’est là qu’arrivent les vaisseaux sanguins (permettant de nourrir les cheveux) et les nerfs (permettant de les stimuler). La papille du bulbe de la racine est l’élément vital reliant le cheveu à l’ensemble de l’organisme.
On peut voir au microscope que certains bulbes n’ont pas de papille. Cela signifie qu’ils ne sont plus vidés mais plein à leur extrémité. Ce sont les bulbes des cheveux qui sont morts et sur le point de tomber.
La tige du cheveu
Hors du cuir chevelu et du follicule, le cheveu quitte sa racine pour devenir une tige, plus ou moins longue. Trois parties peuvent être distinguées si on coupe verticalement le cheveu.
La cuticule
Fine couche protectrice externe qui contient la partie nourricière indispensable au développement du cheveu, très kératinisée, composée de cellules en forme d’écailles qui se superposent les unes aux autres, celles-ci sont d’une longueur d’environ 60 micromètres, et d’une largeur d’environ 6 micromètres.
Le cortex
Composant principal du cheveu, où l’on trouve de longues chaînes de kératine qui donnent au cheveu leur élasticité, leur souplesse et leur résistance. Les cellules du cortex sont unies entre elles par un ciment intercellulaire riche en lipides et protéines. Chaque cellule est formée de faisceaux orientés dans le sens de la longueur du cheveu : ce sont les macrofibrilles, elles-mêmes composées de microfibrilles, à leur tour constituées de protofibrilles.
Le cortex du cheveu contient également de la mélanine. Produite par des cellules spécialisées appelées mélanocytes, la mélanine est le pigment responsable de la couleur des cheveux. Situées près du bulbe pileux, les mélanocytes vont injecter leurs pigments dans les kératinocytes de la tige pilaire en devenir. La couleur dure ainsi tout le temps du cycle pilaire de sa genèse à sa fin, lorsque le cheveu tombe.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
1. LE CUIR CHEVELU
1.1. ANATOMIE GENERALE DU CUIR CHEVELU
1.2. RENOUVELLEMENT CELLULAIRE DU CUIR CHEVELU
1.3. VASCULARISATION DU CUIR CHEVELU
1.3.1. ARTERES DU CUIR CHEVELU
1.3.2. VEINES DU CUIR CHEVELU
1.4. DRAINAGE LYMPHATIQUE DU CUIR CHEVELU
1.5. INNERVATION DU CUIR CHEVELU
2. LES CHEVEUX
2.1. PROPRIETES DES CHEVEUX
2.2. COMPOSITION CHIMIQUE ET PHYSIQUE
2.3. LA STRUCTURE DU CHEVEU
2.3.1. LE FOLLICULE PILO-SEBACE
2.3.2. LES GLANDES SEBACEES
2.3.3. LES GLANDES SUDORIPARES
2.3.4. LA RACINE DU CHEVEU
2.3.5. LA TIGE DU CHEVEU
2.3.6. LE MUSCLE ARRECTEUR
2.4. LE CYCLE PILAIRE
2.4.1. PHASE ANAGENE
2.4.2. PHASE CATAGENE
2.4.3. PHASE TELOGENE
DEUXIEME PARTIE : LES ALOPECIES
1. DEFINITION ET ETYMOLOGIE
2.1. INTERROGATOIRE
2.2. EXAMEN CLINIQUE
2.3. ASPECT DU CUIR CHEVELU
3. ETIOLOGIE DES ALOPECIES
3.1. LES ALOPECIES ACQUISES
3.1.1. LES ALOPECIES NON CICATRICIELLES
3.1.2. Les alopécies cicatricielles
3.2. LES ALOPECIES TRAUMATIQUES
3.2.1. ALOPECIE DE TRACTION
3.2.2. ALOPECIE CHIMIQUE
3.2.3. ALOPECIE FOLLICULLAIRE
3.3. LES ALOPECIES CONGENITALES
3.4. L’ALOPEICA TOTALIS OU ALOPEICA UNIVERSALIS
TROISIEME PARTIE : LES AFFECTIONS DU CUIR CHEVELU
1. LES TEIGNES
1.1. TYPES DE TEIGNES
1.1.1. TEIGNES TONDANTES
1.1.2. TEIGNES INFLAMMATOIRES AU KERION
1.1.3. TEIGNE FAVIQUE OU FAVUS
1.2. CONTAMINATION
1.2.1. LA TEIGNE A TRANSMISSION INTER HUMAINE
1.2.2. LA TEIGNE TRANSMISE PAR LES ANIMAUX
1.2.3. LA TEIGNE TRANSMISE PAR LE SOL
1.3. LES SUJETS A RISQUES
1.4. PRISE EN CHARGE DU PATIENT
1.4.1. TRAITEMENT
1.4.2. MESURES D’HYGIENE
1.5.1. PROPHYLAXIE
1.5.2. MESURES D’HYGIENE
2. LA PEDICULOSE DU CUIR CHEVELU
2.1. AGENT
2.1.1. CARACTERE MORPHOLOGIQUE
2.1.2. CARACTERES BIOLOGIQUES
2.2. DESCRIPTION CLINIQUE
2.3. DIAGNOSTIC
2.4. TRAITEMENTS
2.4.1. INSECTICIDES TOPIQUES
2.4.2. TOPIQUES NON INSECTICIDES
2.4.3. HUILES ESSENTIELLES
2.4.4. AUTRE ALTERNATIVE : LE BUG-BUSTING
2.5. PREVENTION
3. LA DERMITE SEBORRHEIQUE
3.1. DESCRIPTION CLINIQUE
3.2. ETIOLOGIE
3.3. DIAGNOSTIC
3.4. TRAITEMENT
4. PSORIASIS DU CUIR CHEVELU
4.1. DESCRIPTION CLINIQUE
4.2. ÉTIOLOGIE
4.2.1. FACTEURS GENETIQUES
4.2.2. FACTEURS BIOCHIMIQUES
4.2.3. FACTEURS IMMUNOLOGIQUES
4.2.4. FACTEURS PHYSIOLOGIQUES
4.3. DIAGNOSTIC
4.5. CONSEILS PRATIQUES
5. LES ECZEMAS DU CUIR CHEVELU
5.1. ECZEMA ATOPIQUE
5.1.1. Étiologie
5.1.2. TRAITEMENT
5.2. ECZEMA DE CONTACT
5.2.1. ÉTIOLOGIE
5.2.2. TRAITEMENT
6. LES ICHTYOSES
6.1. CLASSIFICATION ET DESCRIPTION CLINIQUE
6.1.1. L’ICHTYOSE VULGAIRE
6.1.2. L’ICHTYOSE LIEE A L’X
6.1.3. L’ICHTYOSE BULLEUSE
6.1.4. LES ICHTYOSES CONGENITALES NON BULLEUSES
6.1.5. LES ICHTYOSES « SYNDROMIQUES »
6.2. TRAITEMENT
CONCLUSION
REFERENCES
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