Les aéroports de RSJ et NDDL
L’aéroport de Rennes Saint Jacques (RSJ)
La Bretagne dispose d’une dizaine d’aéroports qui ont accueilli environ 1,77 millions de passagers en 2008. Ce trafic est modeste à l’échelle nationale puisqu’il représente un peu moins de 3% du trafic de Roissy CDG (60 874 681 passagers en 2008), 6,8% d’Orly (26 209 703 passagers), 65% de Nantes Atlantique (2 731 563 passagers) et environ 3% du total du trafic des aéroports régionaux (58,5 millions de passagers en 2008). Selon le cas, le nombre relativement élevé d’aéroports au regard du trafic peut être diversement apprécié. Pour certains, cette situation permet d’assurer « un maillage très fin [du] territoire » tandis que d’autres considèrent qu’elle correspond à une surcapacité d’équipements qui pèsent sur les finances publiques . Dans tous les cas, le nombre élevé d’aéroports génère inéluctablement un risque de concurrence entre les plate-formes et ce risque est aggravé par le jeu des compagnies aériennes. Cela pose aujourd’hui la question d’une stratégie aéroportuaire globale pour le territoire, notamment entre les aéroports de taille comparable . En effet, parmi l’ensemble des aérodromes bretons, seuls quatre d’entre eux ont un trafic compris entre 100 000 et 500 000 passagers/an et un seul dépasse le seuil de viabilité de 800 000 passagers/an fixé par la Cours des comptes . Dans ce classement, Brest arrive en tête (874 747 passagers en 2008) suivi de RSJ (496 0135 passagers), de Lorient (217 603 passagers), de Dinard (201 174 passagers) et de Quimper (120 483 passagers).
L’aéroport RSJ : quelques éléments historiques
L’aéroport Rennes Saint Jacques a été construit en 1932 et son inauguration a eu lieu l’année suivante. Dans les années 1930, l’aéroport était essentiellement tourné vers les activités militaires car l’armée de l’air y abritait le Groupe Aérien d’Observation (G. A. O.). A partir de 1940, l’aérodrome est utilisé par l’aviation allemande qui effectue rapidement des travaux d’extension des pistes. A la fin de la guerre, le terrain d’aviation est récupéré au départ des Américains et il retrouvera une utilisation civile à partir de 1946.
Pendant la décennie suivante, le trafic commercial concerna essentiellement des escales techniques, puis des vols réguliers durant l’été à destination de l’Angleterre et de l’Irlande. Il faudra attendre avril 1966 pour la mise en service d’une ligne régulière intérieure Rennes – Paris-Orly et 1973 pour la construction de l’aérogare qui occupe le site actuel. La gestion de l’aérodrome fut concédée à la CCI dans le cadre d’un arrêté ministériel de concession d’outillage public en 1966, d’une durée de 30 ans. Différents arrêtés ont par la suite prorogé la durée de la concession et en 2002, elle a été renouvelée pour sept ans. A partir de 1973, plusieurs dessertes intérieures furent mises en place à l’initiative de la CCI dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire avec le soutien financier de la DATAR, de la Région Bretagne, du Conseil général et de la Ville de Rennes.
Les infrastructures
Rennes Saint Jacques est un aérodrome de la classe B (pistes de 1500 à 2100 mètres) selon la typologie définie par l’OACI et le code de l’aviation civile . Il dispose de deux pistes dont l’une de 2 100 mètres qui peut accueillir des avions jusqu’à 180 passagers environ sur des vols moyen-courriers et l’autre de 850 mètres qui sert essentiellement à l’aviation légère et de loisir. Si la piste principale peut être rallongée, son extension est cependant limitée par les contraintes liées à son environnement. Il est ouvert 24h/24 au trafic international et son emprise au sol s’étend sur 274 hectares. L’aérogare récente (2003) dispose actuellement d’une capacité de 800 000 passagers/an. Certains aménagements concernant l’ancienne tour de contrôle doivent permettre de renforcer la capacité d’accueil de l’aéroport. Enfin, l’aéroport dispose d’une zone de fret de 17 hectares équipée d’un terminal de 1200m² ainsi que d’une zone de traitement de 1600m².
L’évolution du trafic passagers
Profitant du dynamisme soutenu de la Bretagne (7ème puissance économique régionale de l’hexagone) et qui, avec la région PACA, a connu entre 1999 et 2006 la plus forte croissance économique des vingt deux régions françaises, l’aéroport RSJ a bénéficié d’une forte progression de son activité (+8% en 2005, +14,2% en 2006 et +15,3% en 2007). En 2007, le trafic passagers a, pour la première fois, franchi la barre des 500 000 passagers. Cependant, les effets combinés de la crise économique et la décision d’Air France d’interrompre la liaison Rennes/Orly (48000 passagers en année pleine) à cause de l’arrivée prochaine du TGV, a conduit à une croissance négative du trafic passagers en 2008.
Le fret est devenu une activité importante de l’aéroport
RSJ est aujourd’hui le septième aéroport régional pour le fret avionné et la plate forme la plus importante du Grand Ouest en matière de messagerie et fret express. Après plusieurs années d’activité assez stable avec un volume de fret de 12 000 à 12 600 tonnes (à l’exception de 2006 avec seulement 11 415 tonnes), le trafic de fret a connu une croissance globale de 15,9% avec 14 533 tonnes de marchandises transportées en 2008. Cette situation est due à la présence d’opérateurs comme UPS, TNT, et Chronopost qui profitent, de la situation géographique de Rennes qui est située au cœur des réseaux de communication du Grand Ouest. Pour les mêmes raisons, RSJ est l’une des principales escales de la Poste pour la région. Assuré par Europe Airpost, le fret postal représente près d’un quart du trafic fret avec 3 177 tonnes de courrier transportées sur la liaison Brest/Rennes/Paris. L’activité fret est répartie pour l’essentiel entre UPS (32,9%), TNT (34,5%), Europe Airpost (21,9%) et Chronopost (4,7%).
Les effectifs et la situation financière de l’aéroport
A la fin de l’année 2008, l’aéroport générait 648 emplois directs répartis sur neufs activités. Les principaux employeurs sont les taxis (150 emplois) et les services de l’Etat (112 emplois), suivis par les compagnies aériennes et l’assistance aéroportuaire qui emploient respectivement 85 et 82 salariés. Les autres activités créatrices d’emplois sont les sociétés commerciales (66 emplois), les opérateurs de fret transitaires (46 emplois), la CCI (42 emplois) et la sécurité/sûreté et les services entretien (65 emplois).
Concernant sa situation financière , l’activité totale (passager et fret) de l’aéroport RSJ a dégagé un résultat net positif sur les cinq dernières années (2004-2008). Pour l’exercice 2008, le résultat progresse légèrement par rapport à 2007 malgré une baisse de 7,3% du trafic passagers mais qui a été compensée par la hausse de 15,9% du trafic fret. L’aéroport génère une capacité d’autofinancement comprise entre (1 200K euros et 2 000K euros pour la période 2004-2008 à l’exception de 2005 avec seulement 743K euros) qui semble compatible avec le niveau des investissements réalisés sur la même période (2 892K euros en 2004, 1 194K euros en 2005, 244K euros en 2006, 778K euros en 2007 et 1 233K euros en 2008). Ces investissements traduisent la volonté de poursuivre le développement de l’activité fret tandis que sur le trafic passagers l’ambition est de parvenir à terme à une capacité de 1,5 millions de passagers/an .
L’aéroport RSJ se développe sur deux activités principales qui sont le trafic affaire et le fret. La plate-forme dispose d’un tissu économique dynamique pour lequel un aéroport de proximité est un atout. Elle permet des vols allers/retours dans la journée sur des destinations françaises et européennes à partir d’avions de petite taille (ATR par exemple). Malgré ses atouts, l’extension de l’aéroport est limitée par son environnement et ne peut recevoir du trafic long courrier. En plus de l’ouverture de l’aéroport NDDL prévue en 2015 et distant de 80 kilomètres de Rennes, l’aéroport RSJ devra compter avec la concurrence de la ligne à grande vitesse ferroviaire (LGV) qui doit relier dès 2014 Paris à Rennes en 1h 27 au lieu de deux heures et à Brest en trois heures contre quatre heures aujourd’hui. Dans les deux cas, ces éléments peuvent peser sur le développement de la plate-forme rennaise. Aussi, doivent-ils être intégrés aux stratégies de RSJ.
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Table des matières
Introduction
Matériel et méthode
Schéma de l’étude
Critères d’inclusions
Données recueillies
Analyse statistique
Résultats
Discussion
Conclusion
Bibliographie
Tableaux
Annexes