L’adolescence est une étape de la vie parfois difficile pour certains êtres humains. Elle est caractérisée par une prise d’indépendance vis-à-vis du monde des enfants et d’une émancipation vers le monde des adultes. Cette prise d’autonomie est régulièrement synonyme de prises de risque (tabac, alcool, fugue, comportements sexuels inappropriés) (14). L’adolescence est un passage entre l’enfance et l’âge adulte. Il existe plusieurs définitions possibles de l’adolescence. Elles peuvent être somatiques, sociologiques (différence entre diverses tribus ou civilisations) ou psychologiques (25). Si l’on choisit la définition de l’OMS, l’adolescence est la période entre 10 et 19 ans, mais si l’on préfère le point de vue purement somatique et physiologique cette étape du développement se superpose à celle de la puberté (apparition des caractères sexuels secondaires, variations des taux de FSH, LH..). Parmi les différentes prises de risque entreprisent par des adolescents (es) celles sur la sexualité m’interrogent tout particulièrement. La sexualité des adolescents est un sujet difficilement abordable par la plupart des adultes aussi bien parents, professeurs, infirmières scolaires que médecins. Il existe encore de nos jours, malgré un accès facile à internet, à l’image (notamment pornographique), un certain tabou autour de ce sujet. Pour quelques adultes, la sexualité ne concerne pas encore les adolescents…
Dans une étude de M. Bozon en 1993 (10), il a été montré que certaines caractéristiques du premier rapport étaient prédictives d’attitudes durables envers la sexualité. L’adolescence est en effet une période d’apprentissage, de doute et d’essai qui peuvent marquer le reste de la vie de ces jeunes. Ces expériences peuvent aussi bien être bénéfiques que traumatisantes. Il existe avant l’accès à la sexualité vraie, une période présexuelle où l’adolescente va apprendre à connaitre son corps et ses modifications liées à la puberté (7). La jeune fille commencera aussi à découvrir « l’autre » notamment à travers le premier baiser. Comme le note P. Alvin (1), la vie sexuelle des adolescents une fois amorcée est caractérisée par « un profil irrégulier et sporadique de monogamie en série, sur fond d’histoires amoureuses. » Dans l’ouvrage de N. Bajos et M. Bozon sur l’enquête de la sexualité en France (7), il est fait état d’un début plus précoce dans la vie amoureuse depuis les années quarante (cf. annexe). L’âge moyen des premiers rapports est estimé de nos jours à 17.2 ans pour les hommes et 17.6 ans pour les femmes. Or une étude de l’ORS Haute Normandie montre qu’un jeune sur quatre a eu son premier rapport avant 15 ans (28). Il faut donc avoir conscience que la sexualité peut débuter de plus en plus tôt et s’y adapter.
SÉLECTION DES VILLES ET LYCÉES
Pour ce faire j’ai ciblé des lycées généraux technologiques et professionnels dans des milieux urbains, semi urbains et ruraux de la région. Mon choix s’est effectué en fonction des villes représentatives de ces différentes zones où l’offre scolaire permettait de retrouver les trois types de filières. J’ai ainsi sélectionné les villes de Rouen, Le Havre, Dieppe, Neufchâtel en Bray et Yvetot. Les lycées privés sont exclus de l’étude car la population de ces établissements peut être sélectionnée. Les milieux urbains sont représentés par les villes de Rouen et du Havre, le milieu semi urbain par Dieppe et le milieu rural par Neufchâtel en Bray et Yvetot.
LE QUESTIONNAIRE
J’ai réalisé un questionnaire ciblé sur le point de vue des adolescentes. Ce questionnaire est totalement anonyme, il comporte neuf questions et demande un temps de réponse d’environ vingt minutes. Le questionnaire était directement ramassé après le temps imparti. Il se décompose en plusieurs parties.
– Une première faisant état de leur âge, de leur classe, du nom de leur établissement, et de l’existence ou non d’un médecin traitant.
– Une deuxième permettant d’évaluer l’état de la prise en charge actuelle de la sexualité et de la contraception par le médecin.
– Une troisième sur la prise de contraceptifs et leur prescripteur.
– La quatrième partie permet de faire le point sur les connaissances de la contraception et de la sexualité de ces jeunes.
– La cinquième partie donne la possibilité aux jeunes filles de classer leurs sources de connaissances sur ces deux thèmes.
– La sixième partie sur leur souhait de prise en charge par leur médecin traitant et leur vision de cette relation (questionnaire joint en annexe).
Suite à la réalisation de ce questionnaire, j’ai contacté par téléphone les proviseurs des différents lycées soit dix au total. Après une première approche téléphonique, j’ai adressé un mail comprenant le but de mon étude et un exemplaire de mon questionnaire afin que les proviseurs puissent récupérer l’approbation des infirmières scolaires et des parents d’élèves. Par la suite, des créneaux horaires m’ont été réservés dans la plupart des lycées.
LES LYCÉES
Pour Rouen, grâce à ma rencontre avec le Docteur Françoise Met, médecin scolaire, j’ai pu accéder au lycée général et technologique Jeanne D’arc à Rouen centre et au lycée professionnel Palissy de Maromme. Il n’existe pas de lycée professionnel sur la commune de Rouen même. Au lycée Jeanne d’arc des créneaux horaires spécifiques n’ont pu être trouvés. La distribution et la récupération des questionnaires ont eu lieu par mon intermédiaire, lors des intercours, sans classe précise. Au lycée Palissy, les dates et horaires ont été planifiés par la proviseur et la proviseur adjointe après concertation des professeurs concernés, la distribution et la collecte ont été faites par le Docteur Met et moi-même. A Dieppe, la distribution a été planifiée par l’infirmière scolaire en accord avec les professeurs au lycée polyvalent du golf (lycée professionnel et technologique). La remise des questionnaires et le ramassage ont été réalisés par l’infirmière scolaire et moi-même. Le lycée général et technologique Jehan Ango de Dieppe n’a pas souhaité donner une suite favorable à notre requête, c’est pourquoi nous avons demandé au lycée de la côte d’albâtre à saint Valéry en Caux (35 km de Dieppe). Nous avons eu une réponse favorable de la part de ce lycée général et technologique. Dans ce lycée, l’emploi du temps a été fait par madame le proviseur et l’infirmière scolaire. La distribution et le rassemblement des questionnaires ont été faits par l’infirmière scolaire et moi-même. Au Havre, le lycée Claude Monet général et technologique m’a accueillie. Un amphithéâtre avait été réservé par l’infirmière scolaire qui m’a aidée au bon déroulement de la passation du questionnaire. Le nombre de jeunes filles présentes étant insuffisant, l’infirmière a continué de proposer mon questionnaire aux jeunes filles de passage à l’infirmerie et présentes à l’internat. Le lycée professionnel Jules le Cesne n’a pas pu me recevoir suite à des difficultés antérieures lors d’accueil de personnes extérieures au lycée, mais l’infirmière scolaire a proposé mon questionnaire aux jeunes filles venant consulter à l’infirmerie et m’a renvoyé les questionnaires remplis sous plis postal.
A Neufchâtel en Bray, il existe un lycée important regroupant les sections générales, technologiques, professionnelles et agricoles. Après une table ronde avec madame le proviseur et les deux infirmières scolaires présentes à plein temps, les questionnaires ont été distribués par l’intermédiaire des infirmières dans les cours, à l’infirmerie et à l’internat. La section agricole a été considérée dans l’étude comme une filière professionnelle. Le retour s’est effectué sous plis postal. Le lycée polyvalent Raymond Queneau d’Yvetot n’a pu donner une suite favorable à ma demande secondairement à des faits internes imprévus. Du fait de cette impossibilité, le lycée général et technologique Guillaume le Conquérant de Lillebonne a été contacté. Mon accueil dans cet établissement ne pouvant se faire que sur une autre année scolaire, je n’ai pas donné suite à ma demande.
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Table des matières
1 Introduction
2 Matériels et méthodes
2.1 Sélection des villes et lycées
2.2 Le questionnaire
2.3 Les lycées
2.4 Le recueil et l’analyse des données
3 Résultats
3.1 Les caractéristiques de l’échantillon : analyse de la première partie du questionnaire
3.2 Analyse de la deuxième partie du questionnaire
3.3 Analyse de la troisième partie du questionnaire
3.4 Analyse de la quatrième partie du questionnaire
3.5 Analyse de la cinquième partie du questionnaire
3.6 Analyse de la sixième partie du questionnaire
4 Discussion
4.1 les limites de la méthode et les biais
4.2 La population étudiée
4.3 Le taux de réponse
4.4 Les prémices de la consultation avec les adolescentes
4.5 Les prescripteurs
4.6 La contraception des 15-18 ans
4.7 La sexualité des adolescentes
4.8 Les souhaits des adolescentes
4.9 Les fausses croyances
4.10 Les sources d’informations : l’école
4.11 Les sources d’informations : les pairs
4.12 Les sources d’information : les parents
4.13 Les sources d’information : les centres de plannings familiaux
4.14 Les sources d’information : média, internet, téléphone
4.15 Les sources d’information : le médecin
4.16 Les différences de milieu environnant
5 Conclusion
6 Annexe 1 : l’évolution de l’âge des premiers rapports sexuels (4)
7 annexe 2: le questionnaire
8 annexe 3 : historique de la contraception (43)
9 annexe 4 : liste des centres de planification de la seine maritime
10 Bibliographie