Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
Beaucoup de spécialiste ont essayé de théoriser le concept de développement local et ont eu des conceptions différentes quant à l’implantation des fermes agricoles modernes dans le processus de développement local. A la lumière de certaines théories et conceptions nous allons essayer d’opérationnaliser les concepts de notre sujet.
Cadre Théorique
Les impactes des aménagements agricoles modernes sont souvent mis en corrélation avec le milieu d’origine. Puis que les fermes peuvent impacter sur la croissance économique et sociale des zones de provenances en créant des activités lucratives de développement. Raison pour laquelle, il nous semble fondamental en plus de la pertinence et de la réalisation de cette étude, de revoir les concepts saillants de notre réflexion à savoir les impactes des aménagements agricoles modernes sur le développement local.
Les théories sur la contribution de l’agriculture au développement (et par conséquent la politique de développement) ont connu d’importants changements durant cette période, dans la mesure où différentes stratégies furent tentées et jugées insuffisantes. Il est remarquable de constater à quel point les théories successives qui ont prévalu à différentes époques ont peut être influentes et avec quelle rapidité l’émergence de nouvelles idées dominantes a conduit à un changement de paradigme. L’agriculture était sensée de jouer rôle de réservoir de travail, de capital et de capital et de matières dans lequel on pourrait puiser pour alimenter la croissance des autres secteur.
Selon certains théoriciens comme DERISMAN, BAIROHE et GILLIS en passant par la Banque Mondiale, le constat reste le même : l’homme est au centre de son changement. Ainsi, il doit développer des connaissances objectives ayant pour finalité la satisfaction de ces besoins sociaux de base. Ainsi, le but de ressortir cette particularité, nous évoluerons de l’importance du rôle de l’Etat à celui de la population tout en présentent le rôle de l’agriculture dans le développement.
La responsabilité des Etats par leur indépendance dans le choix des partenaires au développement est très essentielle pour l’essor d’une région. Il s’agit de bénéficier de plusieurs approches et méthodes de lutte contre la pauvreté via une base rurale. C’est la tout le sens des assertions de MICHEL H.ERISMAN pour qui « la nécessité de l’émancipation des Etats pour le développement est importante. Cela favorise son essor socioéconomique. Il faut rompe de façon évolutive avec l’incapacité de formuler des politiques autonomes de développement. La mise en place d’une stratégie de pluralité des réseaux de relation économique et politique, selon un axe prédéterminé, pourra permettre aux Etats moins développés d’augmenter leur pouvoir de négociation sur le plan international et de promouvoir le développement des milieux ruraux ».
ERISMAN suppose que l’échange multilatéral permet aux Etats africains de disposer de plusieurs partenaires économiques et politiques pour leur développement. Il s’agit de nouer des partenariats pour le développement devant aboutir à la présence d’organes coopératifs ayant pour action de faciliter la mise en oeuvre des plans de développement en zone reculée
Toutefois, nous avons une recrudescence des pensées négatives faisant de la colonisation un des facteurs du sous-développement des peuples africains. Cette assertion à relativiser ne tient pas l’assentiment de la Banque Mondiale(BM) et de PHILIPPE HUGON. Ces derniers placent l’homme au centre du développement rural. En initiant un programme se caractérise par un développement piloté par les communautés elles même, la BM vient montrer que ce sont les communautés et les administrations qui contrôlent la planification et les ressources d’investissement. Ce qui consacre une place de choix à l’amélioration des moyens de subsistance dans les zones rurales tout en promouvant une croissance solidaire et la lutte contre la pauvreté procurent un appui aux organisations représentatives des populations pauvres dans ces zones. Nous pouvons comprendre qu’il ya une volonté à placer l’homme au centre de son développement, pour cela l’amélioration des performances agricoles comme principal facteur de réduction de la pauvreté et de la faim est mis en avant. Car selon la BM, 75% des personnes pauvres vivent en zone rurale et la plupart exercent une activité agricole. D’où « en ce début du 21eme siècle, le recul de la pauvreté, la croissance économique et la durabilité environnementale continuent de dépendre très largement de l’agriculture » selon PHILIPPE HUGON.
En somme les différentes théories illustrées ci-dessus mettent l’homme au centre du phénomène de la pauvreté. Bien que l’agriculture soit identifiée comme un catalyseur du développement local, il n’en demeure pas moins que nous devons nous demander de quel type d’agriculture s’agit-il ? Il est intéressent de le définir car toute agriculture n’est pas forcement, rentable donc capable d’être un facteur menant à l’acquisition des services sociaux de base, partant de l’amélioration du revenu, par les populations rurales.
Cadre conceptuel
Aménagement agricole
L’aménagement est le processus de mise en valeur par le quel un espace vierge ou faiblement occupé devient productrice de richesse à partir de travaux, soit de défrichement soit de l’unification ou d’équipement à la suite de l’intervention des populations dotées de moyen techniques. Cette action de l’homme vise la satisfaction des besoins dans le cadre d’un développement durable.
Impact
L’impacte est souvent défini comme ce qui est produit par une cause. L’élément peut être de deux natures : matériel ou immatériel. Il s’agit, ici pour nous d’étudier les changements immédiats, à court termes ou moyen terme qu’une action planifiée ou non planifiée positive ou négative directe ou indirecte peut avoir sur le plan sociale économique environnementale.
Le développement local
Il renferme plusieurs vocable : le développement endogène, le développement par le bas, le développement participatif : cette notion est émergée surtout avec les politiques de développement des années 80. C’est une approche volontariste, axée sur un territoire restreint qui entend le développement comme une démarche partant du bas, privilégiant les ressources endogènes et fait appel à l’économie industrielle locale. Il représente les évolutions d’une zone géographique. Par ailleurs ce concept de développement local ne se manifeste pas partout de la même manière. Etant donné qu’il reste nettement conditionner par l’espace et ses ressources, (ses acteurs, ses réseaux) ; un espace géographique anisotrope, hétérogène c’est à dire marqué par une inégale répartition des ressources humaines et naturelles.
Selon Sébahara (P 2000 « le développement local notion polysémique, désigne un processus consistant à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue de la promotion économique, sociale et culturelle d’un territoire. Autrement dit c’est un processus qui vise la participation des acteurs avec pour finalité l’amélioration des conditions de vie des habitants d’une zone déterminer ». Ainsi dans notre étude nous considérons le développement local comme un processus utilisant les initiatives locales au niveau des petites collectivités comme moteur du développement économique. Il est prôné dans les pays en développement des mesures macroéconomique et des grands projets dont les objectifs de sa démarche adoptée sont à la fois économiques et sociaux. Par ailleurs le développement est le résultat d’un long processus qui permet à un pays, une nation de surpasser certaines contraintes d’ordre surtout économiques. Cependant, cette notion polysémique est difficilement mesurable. Mais les institutions financières et économiques comme la Banque Mondiale (BM), le Fond Monétaire Internationale (FMI), etc., ont essayé de le circonscrire en l’attribuant certains critères d’évaluation comme le Produit National Brut (PNB), le niveau de vie, l’industrialisation, la croissance économique, la, etc. Ainsi depuis l’indépendance, l’Etat Sénégalais tente d’élaborer des politiques et projets voués à corriger les déséquilibres spatiales, démographiques et économiques des différentes régions du pays. C’est ce qui a amené des réformes administratives comme la création des Communautés Rurales avec la loi de la décentralisation de 1972.
Cette volonté, pour un développement l’échelle du territoire, est renforcée par la loi du 22 mars 1996 portant le code des collectivités locales. Et ceci pour un développement économique partant de la base et non du sommet. Mais ces initiatives politiques de l’Etat, en vue surtout de juguler les problèmes économiques du monde rural, ne connaitront une réussite que si elles tiennent en compte des spécificités économiques et socioculturelles des différentes localités tout en intégrant les populations concernées, les partenaires privés et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui ont pour objet commun : le territoire et son développement. C’est dans cette perspective que Michel Rocard considère le développement local comme « une démarche fédérative de mobilisation des acteurs d’une zone géographique autour d’un projet d’ensemble économique, social et culturel afin de créer une dynamique durable sur le terrain. »
Il y’a une abondante littérature relative à l’impactedes aménagements agricoles modernes sur le développement local. Cependant il n’existe pas à notre connaissance d’étude portant sur les aménagements agricoles modernes et développement local spécifique dans la communauté rurale de Nguéniene. Néanmoins, les ouvrages ci-dessous indiqués offrent un apport précieux dans la connaissance de notre zone d’investigation et dans l’éclairage des questions soulevées par notre sujet d’étude.
Une terre fertile
Le sol de la zone centre est assez varié et distinct. Toutefois, nous avons deux grands types de sols à savoir les sols « Dior » et les sols « Deck-Dior ».
En ce qui concerne les sols « Deck-Dior », ils sont largement dominants et sont à la fois meubles et argileux. De par leur texture et de leur bonne composition, notamment en matière organique, ces terres propices sont hautement convoitées par les exploitants et les migrants de retour. Elles sont les plus adaptées à exploitation des cultures céréalières (mil, maïs, arachide) ainsi que les cultures de contre saison (maraîchères et arboricoles). En effet, la pratique des cultures de contre saison sur ces terres était longtemps ignorée par la population, jusqu’à 1990 qui marque les premiers débuts de l’exploitation du maraîchage et de l’arboriculture.
Quant aux sols « Dior », ils sont très sableux et entièrement exploités par la population. Ils sont très perméables avec une faible rétention d’eau, et pauvres en termes de matières organiques. Ces sols sont très appauvris et exposés à l’érosion éolienne et hydrique. Et ceci influe sur la qualité et la quantité de la production. Par conséquent, La mise en valeur de ces terres nécessite une bonne fertilisation soit avec de l’engrais chimique ou de l’engrais organique à base de débris de poissons fumés.
Nous pouvons également ajouter les sols Deck ou « Dack» en sérère. Ces sols sont plus difficiles à travailler que les sols Diors. Pour une culture d’arachide, l’arrachage s’effectue plus difficilement en sol Deck. Inversement, ces terrains un peu plus argileux sont mieux pourvus en minéral et ont une réserve en eau utile. De ce fait, ils sont aptes aux cultures céréalières et maraîchères très pratiquées dans la zone centre. Aujourd’hui, on rencontre ces terres au niveau des bas-fonds et du marigot sont massivement mises en valeur par la population de la zone centre pourtant laissées longtemps à l’abandon.
Une végétale en voie de disparition
Dans la zone centre, la couverture végétale est constituée de savanes arbustives, arborées et herbacées. Les espèces rencontrées sont le baobab, le rônier, l’acacia albida, l’hypomeasénégalensis et l’acacia radiana.
Les strates herbacées sont largement dominées par les graminées saisonnières tributaires de la saison humide. Les espèces rencontrées sont : le « niankhbougoor », le « khakham », le « bamitte », le « ngohk » etc. Au rang des espèces arborées, on distingue le jujubier (Ziziphusmauritiana), le tamarinier (Tamarindusindica), le rat (Cmbretumglutimosum), le Kaad (Acacia albida), Adansoniadigitata très utilisé par la population.
Toutefois, il importe de signaler que les savanes et les forêts d’antan ont quasiment disparu sous l’effet conjugué des sécheresses successives et de l’exploitation abusive à des fins énergétiques, pastorales, commerciales et agricoles. Ceci influe sur la faune où on note quelques espèces à l’image des reptiles, les hyènes, les singes, ou encore les oiseaux migrateurs. I-4 Les données démographiques I -4-1 Historique du peuplement Nguéniène est crée en 1896 suite à une grave pénurie d’eau qui sévissait dans la localité. La localisation d’un marigot situé au milieu d’une forêt très dense avec une faune très importante ce fut presqu’une délivrance. Cependant, l’accès à ce marigot était si difficile en raison de la distance et si dangereux à cause des animaux sauvages. Cette peine créait un sentiment d’extrême désolation et de peur qui est presque synonyme de pleurs. Ainsi, par connexion à ce sentiment le marigot fut nommé « Gamla fa Nguenia » (« marigot de la désolation » en langue sérère). Ce marigot donna plus tard le terme « Nguéniane » vient de « ko guenia » (le sentiment de consternation qui précède les larmes). En effet, la majorité des personnes ressources interrogées ont affirmé que la première ethnie de la CR serait les sérères venus du Sine, fuyant les exactions du « Bour sine » et recherchant des terres fertiles et des pâturages pour leurs animaux.
Ce groupe ethnique qui a peuplé la CR serait venu de la vallée du fleuve Sénégal et du Fouta Toro fuyant l’islamisation, l’effondrement de l’empire du Ghana4. Vers le XIIe siècle, des vagues d’immigration venant du nord créent les royaumes du Sine et du Saloum et une partie du Baol. C’est dans ce même itinéraire que les villages Diahkaou, Ndioyine fut crées. Ainsi, vers les années 50, avec la pression démographique forte, le manque de terres cultivables et pâturées, et la sécheresse, beaucoup de sérères empruntent une nouvelle fois la voie de la migration. Ils étaient animés par la recherche des terres cultivables mais le principal motif d’immigration était d’échapper à l’islam, une religion véhiculée par Maba Diakhou Ba. Subséquemment, cette ethnie arriva à Nguéniène et fonda les premiers villages de la localité ; d’abord les villages de la zone centre ont été les lieux de prédilection pour ces refugies (Ndianda d’abord, ensuite Ndoffane et Nguéniène) et ensuite la zone maritime avant de s’installer progressivement à l’intérieur. Les autres ethnies comme les Wolofs, les Bambaras, et les Peuls, auraient migré également pour des raisons économiques. Tous ces facteurs conjugués font de la communauté rurale et de la zone centre en particulier un produit d’une migration sous deux ordres : D’un coté, comme lieu de refuge pour les fuyants de l’islam et la famine, et de l’autre coté comme une terre à potentialité énorme.
Une population en croissance
L’analyse des données démographiques recueillies auprès de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, dans le cadre de ses différentes séries de Recensement Général de la Population et de l’Habitat (1988 et 2002) concerne aussi bien la CR de Nguéniène que la zone centre.
En effet, en douze (12) ans, la population de la CR de Nguéniène est passée de 19.905 habitants en 1988 à 28.621 habitants en 2002 soit un taux d’accroissement démographique de l’ordre de 8.716 habitants soit 30, 4%. En d’autre terme, de 1988 à 2002 nous remarquons une croissance annuelle de 2,5% qui correspond presque à la moyenne nationale chiffrée de 2,7%.
Les données démographiques fournies par le Conseil Rural dans le cadre de ses recensements administratifs en 2008 confirment également cette évolution tangente de la population communautaire. Ainsi, le dernier recensement 2008 effectué par le l38e Conseil Rural estime la population communautaire à 33029 habitants. Ainsi, avec une superficie de 226 km², l’évolution de la densité de la population a suivi celle démographique de la CR de Nguéniène avec respectivement 87 hbts/km² en 1988, 126 hbts/km² en 2OO2 et en 2008 elle de 146 hbts/km².
Une inégale répartition de la population
Le tableau n°4 ci-dessous montre qu’en 1988, l’essentiel de la population de la zone centre se trouvait au niveau de Nguéniène Sérère. Il concentrait 33,5% de la population de la zone centre contre 66,5% au niveau des villages Ndoffane, Nguéniène Wolof et Ndianda. En 2002, Ndianda enregistrait 32,6% de la population plus que Nguéniène Sérère qui s’est retrouvé désormais avec 24,1% pourtant il avait regroupé la plus grande partie de la population de la zone centre en 1988. Cette situation trouve son explication dans la géo-économie actuelle de la localité. En fait, à Ndianda, la mise en exploitation de nouvelles activités économiques à l’occurrence le maraîchage et l’arboriculture ont participé à son attractivité. Il est actuellement convoité par des masses d’immigrants de provenances diverses mais en particulier les migrants de retour dans le but de s’activer soit dans le maraîchage soit dans l’arboriculture. Aujourd’hui, Ndianda constitue la première localité au niveau de la zone centre voir de l’ensemble de la CR à exploiter le maraîchage aussi bien en période sèche qu’humide
.Quant à Nguéniène Sérère, son économie est dominée essentiellement par la culture humide qui souffre aujourd’hui de la pauvreté du sol et de la faiblesse des pluies. Une situation qui provoque parfois de nombreux départs.
Cependant, précisons que le maraîchage et l’arboriculture ne se limitent plus à Ndianda, ces derniers commencent à prendre de l’ampleur et de diffusion non seulement au niveau de la zone centre mais aussi au niveau de l’ensemble de la communauté rurale. C’est le cas de Ndoffane, Nguéniène (Sérère et Wolof) et même au niveau de la Zone Nord (Aga Biram et Foua I).
LES NOUVELLES POTENTIALITES DE LA ZONE CENTRE
Dans ce chapitre, il est question d’étudier les transformations qui sont survenues dans les différents domaines socio-économiques de la zone centre. De telles mutations ont révélé une nouvelle identité à la localité faisant l’office d’une prise de conscience de la population mais surtout des migrants de retour sur les ressources disponibles longtemps ignorées.
SITUATION DES EQUIPEMENTS SOCIAUX
Il s’agira de faire la lumière sur la situation des équipements dans les domaines de la santé, l’éducation et l’énergie.
Le secteur sanitaire
La population de la zone centre accorde une grande importance au secteur de la santé. Aujourd’hui, nous constatons que le nombre d’infrastructures sanitaires sont relativement important dans la zone centre surtout après la création du poste de santé du village de Nguéniène en 1992. C’est à partir de cette année que la zone centre voit un renforcement notable de ces équipements sanitaires avec l’implantation des cases de santé à Ndoffane et à Ndianda. Alors qu’elle ne disposait qu’auparavant d’un seul dispensaire pour l’ensemble des quatre villages (Nguéniène wolof, Nguéniène sérère, Ndoffane et Ndianda).
En effet, ces équipements sanitaires jouent aujourd’hui un rôle déterminant dans la prise en charge des problèmes sanitaires de la population. Ainsi, pour le poste de santé du village de Nguéniène, en moyenne 250 patients y sont consultés par mois.
Par ailleurs, 44,0 % de la population de la CR de Nguéniène accèdent aux postes de santé selon l’enquête 2009 de l’ANSD.
Une éducation améliorée
Au niveau de la zone centre, les équipements scolaires sont devenus de plus en plus importants, que se soit les garderies d’enfants, les écoles maternelles, les écoles primaires ou Collège d’Enseignement Moyen (CEM).
En effet, la zone centre renferme 02 garderies d’enfants, 05 écoles primaires. Elle dispose l’unique centre de formation professionnel qui est le centre polyvalent des handicapés de Nguéniène daté de 2009 et également d’un CEM crée en 1992. Le collège constitue un milieu très influant pris d’assaut par de nombreux collégiens venus de différents endroits du pays. En 2011, il comptait un effectif global de 907 élèves avec 54,8% de filles contre 45,2% et onze (11) cours pour neuf (09) salles de classes.
Ces équipements scolaires ont permis de renforcer le niveau d’instruction des populations en réduisant considérablement le taux d’analphabète de la localité. A titre indicatif, dans la zone centre nous avons aujourd’hui environ 185 étudiants.
L’électricité rurale
La localité de Nguéniène a bénéficié du programme de l’Agence Sénégalaise de l’Electrification Rurale (ASER). Cependant, c’est la zone centre qui est entièrement électrifiée. L’électrification de la zone centre a participé activement à son urbanisme et a fait de cette zone un enjeu majeur, une zone ciblée non seulement par les habitants de la CR de Nguéniène mais aussi par ceux des villages limitrophes comme Soundiane (région de Fatick).
AMENAGEMENTS ET ENCADREMENT
Bassin de rétention
Le réseau hydrographique de la zone centre de Nguéniène comprend ici les eaux de surface et les eaux en profondeur. Ce potentiel hydrique est assez important pour entrevoir les possibilités économiques de leur utilisation.
Les eaux de surface sont constituées par des mares temporaires laissées par les eaux de pluies dans les bas fonds qui représentent un potentiel certain pour la CR. A coté, il ya la vallée de Thiémassas qui traverse la CR surtout dans les zones centre et nord. A ces eaux de surface viennent greffer celles souterraines qui sont captées à partir du paléocène constitué de calcaires. Elles sont composées de points d’eau bien aménages (puits, forages) qui indiquent d’importantes disponibilités en eau pour l’élevage et les cultures arrosées. La disponibilité en eau se traduit par des nappes phréatiques peu profondes de 3 à 5 m surtout au niveau du village de Ndianda.
En effet, au niveau de la zone centre, la mentalité dans la gestion de l’eau a connu évolution certaine. Depuis longtemps, elle était destinée entièrement aux animaux pour s’abreuver et à l’homme pour des travaux ménagers. La gestion de l’eau ne revêtait pas donc un aspect économique mais plutôt social. Cependant, durant ces dernières années, la population a pris conscience de la véritable dimension économique de l’eau en mettant en valeur des activités lucratives multiples comme l’arboriculture, le maraîchage etc. Ces activités qui tendent à faire de ce milieu une zone maraîchère et arboricole, intéressent dorénavant les migrants de retour comme les immigrés Guinéens appelés communément « Sourgas ». C’est ce qu’a compris l’administration locale en mettant en oeuvre des projets de bassins de rétentions (photo 1) en collaboration avec l’Etat pour contribuer à faciliter l’accès à la ressource hydrique, afin de donner la possibilité à la population rurale de développer des activités fructueuses indispensables pour répondre aux exigences locales. D’ailleurs, 96,3% de la population accèdent aux points d’eau en 2OO9 (ANSD). Créé en 2005, le bassin de rétention a été mis en exécution pour accompagner le développement de nouvelles activités (le maraîchage) pratiquées par la population y compris les migrants de retour. Il permet un accès plus facile et une planification de la gestion de l’eau plus judicieuse surtout en période de saison sèche. Son défi majeur est d’encourager le développement de l’économie locale à travers la dimension eau.
Cependant, selon certains exploitants la nature de la construction du bassin ne permet pas une utilisation effective de l’eau puisque la capacité de rétention de l’eau reste partielle (quasi-sec en période sèche)
L’implantation des banques de proximité
La zone centre est aujourd’hui caractérisée par l’implantation des banques de proximité qui accompagnent les populations dans la recherche financière afin de mener leurs projets respectifs. Ces services financiers ruraux occupent une place déterminante au coeur des préoccupations des paysans et des entrepreneurs. Ils permettent aux agriculteurs de mieux gérer leurs revenus en épargnant mais aussi d’investir dans des activités à profit en faisant des prêts.
Les partenaires au développement
Les structures communautaires, en raison des difficultés confrontées dans leurs actions de développement, elles bénéficient de l’intervention de nombreux partenaires avisés au développement. Etant donné que le conseil rural n’a pas souvent su remplir sa mission première de promoteur de développement local.
Ces partenaires sont formés de projets et ONG, nationales et étrangères et bailleurs de fonds. De plus en plus présents dans la zone centre, ils interviennent dans diverses activités notamment économiques. L’ONG la plus reconnue dans la zone centre est celle de Caritas-Sénégal. Elle est la première à développer l’activité maraichère à partir des forages. Son programme hydro-agricole (PHA) des années 70 et 80 a permis la vulgarisation du maraîchage et la formation de plusieurs producteurs. Il a participé à la création d’un fonds inter-groupement d’épargne et de crédit (FIGEC) pour permettre aux paysans de continuer les actions du Caritas à travers des campagnes de reboisement et des projets d’embouche.
Parallèlement au Caritas-Sénégal, il existe d’autres ONG reconnues dans la zone centre telles que « Aide et action », « Fonds Chrétien pour l’Enfant » et projet intégré d’épargne et crédit et du maraîchage.
LES SECTEURS D’ACTIVITES EN CHANGEMENT
Le système de production de la zone centre repose sur les différentes activités que pratique la population. Ces activités ont connu de profondes mutations à travers la valorisation des cultures de contre saison qui étaient mal connues par la population. Elles ont modifié largement le visage économique de la localité occasionnant parfois le retour des migrants.
Une agriculture diversifiée
L’agriculture est toujours le premier métier du monde rural, elle représente la condition même de sa survie. Cette agriculture s’est aujourd’hui diversifiée et modernisée dans la zone centre avec désormais la pratique des activités de contre saison à travers les techniques d’irrigations et d’arrosages.
En effet, depuis 1990, la zone centre a connu une dynamique économique extraordinaire qui s’est fait distinguée notamment dans les dix dernières années. Cet essor économique est lié à la prise de conscience de la population des ressources naturelles disponibles du milieu en les mettant en valeur à travers des activités de contre saison telles que le maraîchage et l’arboriculture.
Les cultures maraichères sont surtout pratiquées dans la zone centre plus particulière à Ndianda et à Ndoffane et en moindre mesure dans le village de Nguéniène. Elles sont facilitées par la présence de la vallée (bassin de rétention) et l’existence des marres temporaires et des nappes phréatiques presque à même le sol. La zone centre renferme aussi de bonnes terres riches en matières organiques mais également le « louma » ou marché hebdomadaire et le bus « horaire » pour l’écoulement rapide des produits maraîchers.
Le retour progressif de la pluviométrique a renforcé également les capacités d’utilisation de la ressource en eau et la diversification des cultures surtout celles de contre saison.
Le maraîchage a permis de donner un grand coup de fouet aux nouvelles activités génératrices de revenus dans un contexte où la monnaie se fait de plus en plus rare. Cette activité agricole constitue désormais un palliatif considérable au phénomène de l’exode mais elle fait également l’objet de nombreux retours.
Quant à l’arboriculture, elle est une pratique très ancienne par contre elle a connu durant ces dix dernières années dans la zone centre un nouveau système d’exploitation tourné vers la recherche de revenus.
L’émergence de ces activités économiques constitue un facteur d’attraction majeur. Ces nouveaux créneaux porteurs attirent aujourd’hui un nombre substantiel d’émigrés déçus de leur migration.
Le maraîchage et l’arboriculture occupent présentement une large part dans l’économie locale de la communauté rurale, ils oeuvrent ainsi à la création et à la promotion de l’emploi rural. « J’étais en ville sans travail, et j’ai décidé de rentrer puisqu’au village j’ai désormais la possibilité de travailler et de nourrir ma famille » (FassarNdour, maraicher, 35 ans, village de Ndianda)
Si nous prenons l’exemple du village de Ndianda, aujourd’hui 90% des Ndiandois (habitants de Ndianda) qui étaient à Dakar sont de retour et les 10% qui restent ont respectivement des fermes au village. Ceci détermine l’importance et la place du maraîchage et de l’arboriculture dans le vécu quotidien de ses populations, pour qui la finalité future du développement rural se trouve dans le retour à la terre.
A y voir de prés, c’est sous cet angle que les pouvoirs publics soucieux de lutter efficacement contre l’émigration clandestine et l’exode rural, ont mis en oeuvre le plan de Retour Vers l’Agriculture (plan REVA). Le plan ambitionne de développer l’agro-industrie et d’impulser la commercialisation et la transformation de la production agricole, animale et halieutique. Il consiste à faire les métiers de l’agriculture le soubassement de l’économie nationale. Il aspire également à créer des conditions durables qui permettent le retour volontaire à la terre et la fixation de la population notamment les jeunes et les femmes dans leur terroir. Cette volonté politique arrive à un point nommé dans un contexte marqué par une recrudescence de la migration clandestine et un exode rural soutenu.
Ainsi, le retour à la terre est considéré par les ruraux comme un nouvel espoir pour le développement du monde rural. « Le retour à la terre c’est le futur de demain. » (Bernard NDOUR, Retraité, Nguéniène)
En plus, de par ses nouvelles opportunités, la zone centre accueille non seulement des migrants de retour mais également des maraîchers venus des niayes, un milieu habilité à l’exploitation des cultures maraichères. Les niayes sont désormais habités ce qui pose le problème de la disponibilité des terres cultivables chassant les maraichers à se déplacer vers d’autres horizons. C’est le cas de sangalkam où les maisons poussent comme des champignons à la place des cultures maraîchères.
Il ne faudrait pas également omettre les guinéens appelés en générale les « Sourgas maraichers » où on a dénombré uniquement dans le village de Ndoffane plus de 100 personnes. « Je viens de Tamba, ma destination première c’était la ville de Dakar, j’ai fait là-bas moins d’un mois…j’ai quitté Dakar pour aller à Nguéniène en monnayant ma force dans la campagne de l’oignon » (Sourga maraicher, 29 ans, village de Nguéniène)
Ils sont surtout attirés par les cultures de contre saison d’octobre à mai, le maraichage en particulier. Ainsi, la zone centre de par son pouvoir de polarisation, exerce en conséquence une forte attraction aussi bien au niveau national que sous régional.
|
Table des matières
REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
CADRE THEORIQUE
CADRE CONCEPTUEL
CADRE OPERATOIRE
PREMIERE PARTIE : LA ZONE CENTRE, UN MILIEU EN MUTATION
CHAPITRE I : LES CONDITIONS PHYSIQUES ET HUMAINES
I-1 Les conditions climatiques
I-1-1 La température
I-1-2 La pluviométrie
I-2 UNE TERRE FERTILE
I-3 UNE VEGETATION EN VOIE DE DISPARITION
I-4 LES DONNEES DEMOGRAPHIQUES
I-4-1 Historique du peuplement
I-4-2 Une population en croissance
I-4-3 Une inégale répartition de la population
I-4-4 Un sexe ratio en faveur des femmes
Conclusion partielle
CAPITRE II : LES NOUVELLES POTENTIALITES DE LA ZONE CENTRE
II-1 SITUATION DES EQUIPEMENTS SOCIAUX
II-1-1 Le secteur sanitaire
II-1-2 Une éducation améliorée
II-1-3 L’électricité rurale
II-2 AMENAGEMENT ET ENCADREMENT
II-2-1 Bassin de rétention
II-2-2 L’implantation des banques de proximité
II-2-3 Les partenaires au développement
II-3 LES SECTEUR D’ACTIVITES EN CHANGEMENT
II-3-1 Une agriculture diversifiée
II-3-2 Un élevage modernisé
II-3-3 Un commerce redynamisé
II-3-3-4 Un transfert mieux valorisé
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : LES ACTIVITES DES MIGRANTS DE RETOUR ET LEURS PORTES SUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL DE L’ECONOMIE RURALE
CHAPITRE I : LES ACTIVITES MENEES PAR LES MIGRANTS DE RETOUR
I-1 LES ACTIVITES DES MIGRANTS DE RETOUR
I-1-1 Le foncier dans la zone centre
I-1-2 Le maraichage
I-1-2-1 Les variétés cultivées
I-1-2-2 L’organisation du travail
II-1 LES REVENUS MARAICHERS ET L’ARBORICULTURE
II-1-1 Les revenus maraichers
II-1-3 L’ARBORICULTURE
II-1-3-1 La diversité des plantes arboricoles
II-1-3-2 La technique culturale
II-1-3-3 Les revenus arboricoles
CHAPITRE II : L’UTILISATION DES REVENUS ISSUS DES ACTIVITES DES MIGRANTS DE RETOUR
II-1- Au niveau social
II-1-2 Au niveau des investissements
II-1-3 Au niveau d’épargne
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DESTABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet