La stabilité interne
La politique de stabilité interne de la monnaie s’est traduite par la lutte contre l’inflation. Elle ne vise pas à effacer l’inflation parce qu’elle est incontournable mais elle vise à maintenir l’inflation à un taux modéré. L’autorité monétaire prend l’initiative de lutter contre l’inflation parce que ceci permet de changer le comportement aussi bien des agents économiques nationaux que des non résidents. Pour les agents nationaux, les autorités monétaires malgaches visent à maintenir le taux d’inflation en dessous de 10% pour garder le pouvoir d’achat des ménages malgaches. Pour les agents non résidents, l’inflation peut entraîner une diminution de valeur des actifs monétaires c’est-à-dire une baisse du taux de change.
L’encadrement du crédit
Il est un instrument de la politique monétaire consistant à limiter par voie réglementaire les crédits à l’économie. La progression de la source de création monétaire est fixée par les normes édictées par la banque centrale. La violation par les établissements de crédit de cette présente norme entraîne une obligation de constituer des réserves supplémentaires correspondant à la création monétaire effectuée. Les réserves supplémentaires comme les réserves obligatoires, ont pour but d’élever le coût de la liquidité bancaire, utilisé en cas de dépassement des normes fixées par la banque centrale. Pour des raisons de lourdeur administrative et de rigidité en termes de concurrence, on a abandonné cette technique vers la fin des années 80.
L’épargne étrangère (extérieure)
L’autre source de financement de l’investissement qui provient de l’extérieur est qualifiée comme épargne extérieure. L’épargnant extérieur peut être les résidents malgaches détenteurs des capitaux à l’étranger, soit les investisseurs étrangers installés à Madagascar. Le rapatriement des capitaux et l’investissement étranger dépendent de la fiabilité économique et de stabilité politique et des réglementations. Le capital de l’étranger peut être attiré par l’existence du système financier nécessaire, c’est pour cela que Madagascar effectuait une réforme du système financier en particulier la facilitation de l’agrément de banque et la privatisation des certaines banques comme la BOA et la BFV. Il peut attirer par ailleurs, par l’existence des infrastructures et des services nécessaires aux activités de production, c’est pour cela que les investisseurs étrangers se concentrent dans les pays en développement à revenu intermédiaire disposant une bonne infrastructure par exemple les pays d’Asie et de l’Amérique latine. Bref, l’épargne financière utilisée au financement de l’investissement à Madagascar est faible parce que les malgaches sont en grande partie paysans mais les banques sont situées à la ville et il y a aussi le problème des paysans non bancarisés c’est-à-dire ils ne savent pas épargner à la banque mais plutôt épargner aux actifs non monétaires. Donc, l’épargne malgache est faible. Pour l’utilisation de petite épargne financière existant dans la banque, est-ce qu’elle est efficace pour l’affectation de cette épargne au financement de l’investissement ?
La contrainte de productivité
Les banques ont un souci de productivité des activités financées, alors elles affectent leurs crédits à des activités à productivité assurée et rapide. Nous voyons dans le tableau 3 que les crédits bancaires sont affectés en majorité aux activités industrielles au détriment des activités agricoles. Nous pouvons dire que les banques sont plus intéressées au financement des activités urbaines que les activités rurales. Nous qualifions comme activité urbaine les industries, les commerces et les services tandis que les activités rurales concernent les agricultures. C’est évidemment que l’importation des produis agricoles, à l’instar le riz, de Madagascar ne cesse d’accroître chaque année. Nous constatons dans ce tableau 5 que l’importation de riz à Madagascar ne cesse d’augmenter pendant les trois ans (dès 2009 à 2011). Les causes peuvent être la démotivation des banques pour le financement du monde rural.
Le taux d’épargne faible et le degré de bancarisation faible
Le système bancaire malgache fonctionne dans une économie qui à un taux d’épargne très bas parmi les pays en voie de développement et dont l’intensité financière est parmi les plus faibles. Alors que certains ayant un revenu similaire en Afrique et en Asie, atteignent du niveau nettement plus élevé d’épargne globale et d’épargne financière. (12.4% pour l’Afrique subsaharienne contre 10% à Madagascar en 2000). Quant au système bancaire le rythme de la reforme bancaire à Madagascar n’a pas encore atteint la cadence souhaitée puisque les marchés financiers (marchés de crédit) sont insuffisamment développés, la qualité de service est peu performante et une sous bancarisation importante. L’accès de la population au crédit bancaire est faible et il n’existe pas de marché boursier. Plusieurs institutions de micro-finance appuient les petites initiatives privées mais le taux d’emprunt de 3% par mois est très élevé. En outre, Madagascar ne dispose pas des banques de développement, or ce type de banque est une condition nécessaire pour le financement de l’économie de l’Etat.
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Table des matières
Introduction
PARTIE1 : LA SITUATION DES ACTIVITES BANCAIRES A MADAGASCAR
CHAPITRE1 : LE RAPPEL SUR QUELQUES THEORIES RELATIVES A LA MONNAIE
Section1 : La demande de monnaie
1.1 : La demande de monnaie selon John Maynard Keynes
1.2 : La demande de monnaie selon M. Friedman
Section2 : Les politiques monétaires
2 .1 : Les principaux objectifs de la politique monétaire
2.2 : Les instruments de la politique monétaire
CHAPITRE2 : LE FONCTIONNEMENT DU SYSTEME BANCAIRE A MADAGASCAR
Section1 : Les composantes de l’épargne bancaire
1.1 : L’épargne intérieure
1.2 : L’épargne extérieure
Section2: Le système bancaire à Madagascar
2.1 : Les pratiques du système bancaire
2.2 : L’affectation par les banques des ressources au financement de l’économie malgache
Section3 : Les avantages et les limites du système bancaire malgache
3.1 : Les avantages du système bancaire malgache
3.2 : Les limites du système bancaire malgache
PARTIE2 : LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR BANCAIRE MALGACHE
CHAPITRE1 : LA POLITIQUE BANCAIRE EN PERSPECTIVE A MADAGASCAR
Section1 : L’amélioration des services bancaires offerts aux petites unités de production
1.1 : Les services bancaires accordés aux petits agents économiques
1.2 : L’encouragement des activités des petits agents économiques
Section2 : L a réforme du secteur bancaire
2.1 : L’efficacité et la concurrence entre les établissements bancaires
2.2 : Les services bancaires durables et répondant à la demande des petits agents
2.3 : L’intégration des services bancaires aux petits agents et l’amélioration des services financiers et réglementaires
CHAPITRE2 : LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT A MADAGASCAR
Section1: La décentralisation des banques à Madagascar
Section2 : Les avantages et les limites de la décentralisation bancaire
2.1 : Les avantages de la décentralisation bancaire à Madagascar
2.2 : Les limites de la décentralisation des banques
Section3 : La monétisation de l’économie malgache
Conclusion
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