Les activites agricoles et les « daara » a khelcom

Contexte Général

La confrérie mouride a connu un développement économique, social et culturel grâce au dynamisme des «taalibés». A priori, on ne peut pas parler du mouridisme sans se référer au préalable à cet illustre grand homme qu’est Ahmadou Bamba Mbacké: le fondateur de la doctrine musulmane mouride. Il a fondé le mouridisme en 1883 dont il est le leader spirituel et temporel. L’authenticité et l’originalité de la doctrine ont fait du mouridisme un ordre religieux musulman placé sous l’influence des principes islamiques. Cette originalité est à l’origine du déplacement massif des foules qui convergent vers lui. Mais, il faut le rappeler, cette convergence massive des fidèles mourides s’explique par les circonstances dans lesquelles le mouridisme est apparu. «La confrérie mouride a vu le jour dans un environnement rural à une époque historique particulièrement importante dans le devenir du p euple sénégalais. Sa naissance coïncide avec le moment où la société wolof a ét é détruite politiquement par la domination militaire française» . «Cheikh A Bamba a été incontestablement le symbole du nationalisme et de la résistance à la colonisation. Mais il apparait, aujourd’hui, qu’il l’a été malgré lui, en grande partie à cause de la situation trouble au lendemain de la chute de la monarchie et du v ide politique ainsi créé qui ont amené les populations traumatisées à le choisir comme guide».  «Le succès spectaculaire, dans ce contexte de la confrérie mouride, vint de ce qu’elle offrait une alternative: une structure d’autorité viable. Les différents éléments de la société wolof trouvèrent chacun leur place dans cette nouvelle structure». C’est ainsi que Cheikh Bamba a conçu un système d’encadrement qui ne peut se développer que dans les «daara». D’un seul coup, il s’est retrouvé avec un grand nombre de «taalibés» à nourrir. Donc il a fallu que ce monde travaille.

C’est ainsi que la confrérie s’est adaptée aux structures économiques du monde rural et a mis sur pied des structures d’encadrement et des formes spécifiques aux systèmes économiques villageois. C’est dans cette dynamique que les fidèles ont été organisés dans des structures économiques orientées vers la culture de l’arachide. La forme économique d’activités originellement liée au mouridisme, est le travail de la terre.

Dés lors le travail est devenu une doctrine dans cette confrérie et reste le seul moyen pour le «taalibé» de se rapprocher de son guide religieux. Ainsi l’adepte travaille et le marabout prie et ce premier reste persuadé que la sainteté de son marabout l’affranchit de toute obligation morale et religieuse et lui ouvre le paradis . «Le culte du travail chez les mourides s’est dés lors matérialisé dans les champs du mercredi sous le magistère de Mouhamadou Moustapha Mbacké, premier khalife de la confrérie». «Le taalibé mouride, très rattaché à son marabout par une discipline de fer, une soumission totale, le culte du travail à travers les daaras, symbolise la vitalité de la conquête spatiale au service de l’économie arachidière».

La position du problème

A partir des premiers foyers de regroupement mouride dans la région de Diourbel, un vaste mouvement de conquête pionnière se développe vers l’intérieur des Terres Neuves en direction de l’est. «C`est à partir de cette localité que ces disciples ont ouvert un front pionnier vers le Sud-est et l`Est. Ces populations mouridisées se lancent ainsi à la conquête des terres grâce à la construction du chemin de fer Thiès Kayes et l`appui de l`autorité coloniale» . Ce front pionnier mouride va ainsi jouer un rôle déterminant dans le processus de colonisation des Terres Neuves au Sénégal. Deux facteurs ont amplifié ce mouvement: la construction du chemin de fer Dakar Niger et le retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba en 1912. Cette première période qui correspond avec l’orientation décisive de la confrérie d’Amadou Bamba vers la colonisation des terres vierges, va durer jusqu’à la disparition de ce dernier en 1927. Cette exploitation agricole sera reprise sans doute par ses différents successeurs. C’est dans cette dynamique que de vastes périmètres sont annexés par les colons mourides dans le Ferlo Occidental dont la conséquence reste le rétrécissement de l’espace pastoral peul. Ce qui pousse l’administration coloniale à classer de vastes forêts dont celle de Mbégué où on trouve aujourd’hui le projet agricole et religieux de Khelcom.

Attribution de Khelcom au khalife

La réserve sylvo-pastorale de Mbégué a fait l’objet de multiples convoitises liées à l’expansion du Bassin Arachidier. C’est le dernier bastion des mourides.

L’attribution du domaine de Khelcom au khalife

Au début de l’année quatre vingt onze, le cinquième khalife général des mourides s’arc-boute sur les terres de Mbégué dans le but de les mettre en valeur. C’est ainsi que le premier avril 1991, le gouvernement du Sénégal, avec Abdou Diouf à l’époque au pouvoir, attribue une superficie de 45000hectares au khalife des mourides à des fins d’exploitation agricole et religieuse. C’est l’attribution de la partie ouest de Mbégué et le début de ce que l’on a appelé la mise en valeur du périmètre agricole de Khelcom. Le jeudi 25 avril 1991, le khalife lance un appel sur les ondes de la radio nationale invitant les «taalibés» mourides à venir défricher et dessoucher la forêt de Khelcom. Située dans le Saloum en grande partie dans la région de Kaffrine, la forêt classée de Mbégué vient subitement entrer dans l’histoire. Sa partie ouest est vite devenue un patrimoine mouride.

Les mouvements d’indignation

Il y a quelques années, quand le président du régime socialiste a déclassé la forêt de Mbégué pour affecter la zone de Khelcom au cinquième khalife général des mourides, des hommes ont élevé leurs voix pour dénoncer ce qu’ils ont alors considéré comme un «gâchis» et une destruction des dernières réserves de forêt du Sénégal. En effet, l’attribution du domaine de Khelcom au khalife a été accueillie par un tollé général. Les protestations des peuls ont été ponctuées d’actes de résistance contre l’installation de «daara» sur les terres de Mbégué. Mais les «taalibés» mourides avec une adhésion sans faille au «diguël» du khalife, ont fait disparaître la forêt et cela a suscité des séries de débats. Toutes les analyses faites à ce sujet par la presse indépendante, ont considéré ce geste comme des visées électoralistes.

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Table des matières

Introduction
Problématique
Méthodologie
Première partie: Processus d’attribution de Khelcom et les ressources naturelles, humaines et socio-économiques de l’espace
Chapitre I: Attribution de Khelcom au khalife
Chapitre II: Les ressources naturelles
Chapitre III: Les ressources humaines et socio-économiques
Conclusion partielle
Deuxième partie: Les activités agricoles et les techniques de production à Khelcom
Chapitre I: Les travaux champêtres
Chapitre II: Les fondements de réussite et les limites de l’agriculture
Chapitre III: Les cultures pratiquées et la gestion de l’espace agricole
Conclusion partielle
Troisième partie: L’organisation sociale et la formation religieuse des «taalibés» à Khelcom
Chapitre I: L’organisation sociale
Chapitre II: La formation religieuse des «taalibés»
Chapitre III: Le «daara»: une structure pluridimensionnelle
Conclusion partielle
Quatrième partie: La particularité de Khelcom en milieu mouride, la singularité de son maître d’œuvre et son influence socio-économique, culturelle et religieuse
Chapitre I: La particularité de Khelcom en milieu mouride et la singularité de son maître d’œuvre
Chapitre II: L’influence socio-économique, culturelle et religieuse de Khelcom
Conclusion partielle
Conclusion générale

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