Les actions probantes en promotion de la santé nutritionnelle chez l’enfant

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Les compétences psychosociales

Les médecins sont depuis toujours une source de bonnes pratiques pour ce qui est des habitudes de vie. Ils regorgent de conseils quant aux habitudes alimentaires, à la consommation de substances toxiques comme l’alcool ou le tabac, et à la qualité de l’activité physique.
Cette compétence exercée par le médecin s’appelle l’Education Thérapeutique et est une activité bien étendue de nos jours. De nombreux centres spécialisés proposent ce genre d’ateliers au quotidien. Ils permettent au patient d’apprendre la théorie des règles de bonne pratique ainsi que leur mise en pratique pour faire de ces derniers leur propre acteur de santé. Ceci permet de sortir le patient d’une boucle dans laquelle son comportement quotidien inapproprié entretient sa maladie.
Cela dit, il est observable que certains patients disposent d’une plus grande capacité d’auto-changement, leur permettant d’acquérir aisément ces comportements bénéfiques, alors qu’une grande partie de la population de patient présente une difficulté à entreprendre des modifications de leurs habitudes de faire ou de leurs habitudes d’être.
Cette problématique ouvre le champ des « Compétences Psychosociales (CPS) ».
L’OMS a défini en 1993 les CPS comme « la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. L’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement ».
Plus simplement, les CPS sont la capacité d’un individu de s’adapter à son environnement extérieur grâces à son travail sur ses ressources intérieures.
En 2001 l’OMS distingue les compétences sociales, les compétences cognitives et les compétences émotionnelles. (19)
Les compétences sociales correspondent à :
– La communication verbale et non verbale (écoute active, expression des émotions).
– L’empathie (capacité à comprendre les besoins et le point de vue d’autrui).
– La capacité de résistance et de négociation (gestion des conflits, capacité d’affirmation).
– La coopération (et de collaboration).
– Le plaidoyer (compétence de persuasion et d’influence).
Les compétences cognitives correspondent à :
– La prise de décision (et de résolution de problème).
– La pensée critique et l’auto-évaluation.
Les compétences émotionnelles correspondent à :
– La régulation émotionnelle.
– La gestion du stress.
– L’auto-régulation.
Dans le cas de l’éducation thérapeutique, l’enjeu des CPS est bien sûr de favoriser la santé globale (physique, psychique et sociale). Ceci en influençant de façon positive les déterminants de santé (estime de soi, stress, résilience), ce qui permet d’améliorer les comportements favorables à la santé.
Les CPS agissent comme un « déterminant de déterminant » de l’état de santé globale. Il est démontré que pour être efficace il est nécessaire de développer les compétences psychosociales dès le plus jeune âge et sur les différents environnements de vie (école, famille, lieux de loisir, etc.).
Les CPS constituent l’un des facteurs fondamentaux de détermination des comportements et sont donc la pierre angulaire de tout programme de promotion de la santé.
Les données accumulées ces dernières années montrent que les compétences psychosociales (de l’enfant et des parents) occupent une place centrale dans le développement de l’enfant et sont un déterminant majeur de la santé physique et psychique. Les résultats de la recherche interventionnelle confirment la nécessité d’agir précocement si l’on souhaite favoriser les comportements favorables à la santé et promouvoir efficacement la santé et le bien-être. En effet, de nombreuses actions de prévention visant à développer les CPS de l’enfant et des parents ont fait la preuve de leur efficacité dans différents domaines.
La prise de conscience de l’importance du développement des CPS a conduit les pouvoir publics à promouvoir cette démarche au niveau national et à la diffuser dans les territoires au travers de dispositifs locaux.
A l’échelle nationale, les CPS ont notamment été intégrées au « Plan d’Action en Faveur du Bien-être et de la Santé des Jeunes », au « Plan Psychiatrie et Santé Mentale », au « Parcours Educatif de Santé », et à l’action « Ecole Promotrice de Santé ».
A l’échelle régionale, le réseau des Ireps (Institut régional de prévention et d’éducation pour la santé) et des Codes (Comités départementaux d’éducation pour la santé) sont largement mobilisés par cette démarche éducative.
Dans le cadre d’interventions en prévention et promotion de la santé, le développement des CPS chez les enfants et les parents se fait principalement par la mise en place d’ateliers expérientiels. Ce sont des interventions qui s’inscrivent dans une démarche de psychoéducation et qui sont réalisées en groupes, ce qui permet aux enfants et aux parents d’explorer et d’accroitre leurs propres compétences.
Ces ateliers sont généralement hebdomadaires, d’une durée d’une ou deux heures, et proposés pendant plusieurs semaines voire plusieurs années. Ces ateliers proposent d’approfondir une ou deux CPS par session par une pédagogie participative et expérientielle à travers des échanges, un partage d’expérience, des mises en situation, des jeux de rôles et des exercices pratiques à réaliser au quotidien.
Les ateliers de développement des CPS des enfants ont majoritairement lieu en milieu scolaire et s’adressent généralement aux enfants entre 5 et 15 ans.
Les professionnels qui ont pour mission de développer les CPS chez les enfants sont soit des enseignants soit des intervenants en éducation pour la santé.
Chez les parents, ces intervenants peuvent provenir de trois secteurs différents : La santé, le secteur social, et la petite enfance. Cela peut être des psychologues, des éducateurs spécialisés, des animateurs socioculturels, des travailleurs sociaux, ou des professionnels ayant une formation en éducation pour la santé ou en promotion de la santé.

MATERIEL et METHODE

Ce travail de thèse a suivi une méthode d’étude quantitative descriptive.
La méthodologie a consisté à rechercher et analyser toutes les actions de terrain qui oeuvrent pour la prévention primaire et secondaire de l’obésité infantile autour de l’étang de Berre.
L’étude a dû consentir à des critères d’inclusion :
– La population ciblée a concerné les enfants de 2 à 12 ans. Ces tranches d’âge correspondant aux différentes structures fréquentables selon l’âge de l’enfant (maternelle, école primaire, centres sociaux pour pré-adolescents). Les populations d’enfants adolescents uniquement n’ont pas été retenues.
– Les structures ciblées ont été les structures ayant lien avec l’éducation de l’enfant, à savoir les centres sociaux, le domaine scolaire, et les structures médicales.
– Les communes incluses ont été les communes du pourtour de l’étang de Berre, à savoir les communes de : Berre l’étang, Vitrolles, Rognac, Marignane, Martigues, Port de Bouc, Miramas, Istres et Fos sur mer.
– Le recul temporel a été fait sur 9 années (de 2010 à 2018). Deux-mille-dix, date de mise en vigueur du Plan Obésité en France et dans les Bouches du Rhône.
Concernant les critères d’exclusion, ils ont compris :
– les zones d’actions des bouches du Rhône mais excentrées par rapport à l’Etang de Berre (Aix en Provence, Marseille, et Salon en Provence),
– les programmes d’éducation et de promotion de la santé ne portant pas spécifiquement sur la santé nutritionnelle,
– les programmes destinés à une population exclusivement adulte (même si l’éducation à la santé peut se transmettre de générations en générations).
– les programmes de prévention tertiaire ainsi que ceux spécifiques aux enfants diabétiques.
La littérature scientifique type PubMed n’a apporté que guère de résultats dans ce type d’observation du département. Ainsi, aucune information pertinente n’a été trouvée sur les bases de données PubMed, EMBASE, PASCAL, ou Scopus.
Les recherches ont été réalisées principalement à partir de littérature grise française officielle (Site internet de l’OMS, de l’HAS, de l’ARS, Santé Publique France, de l’Education Nationale, de l’INPES/FNES et IREPS, et bien sûr du CRES et du CODEPS).
Les bases de données et bases de recherche Sirsé et OSCARS (Observation et Suivi Cartographique des Actions Régionales de Santé) ont été particulièrement sollicitées, tout comme la base de données CAIRN.
La quasi-totalité des actions territoriales détaillées plus loin est issue de la base de données OSCARS.
Les locaux du CRES, du CODEPS et de l’AVES ont fourni une aide bibliographique précieuse. Concernant les critères de sélection entrés dans le moteur de recherche OSCARS :
Thème : « Nutrition (alimentation et activité physique) ».
Population cible : « Enfants (2-5ans) », « Enfants (6-9 ans) », « Préadolescents (10-12ans) ». Public: « Professionnels de santé », « Professionnels du social », « Professionnels de l’éducation », « Parents ».
Années (recul) : De 2010 à 2018.
Communes cibles : « Berre l’étang », « Vitrolles », « Rognac », « Marignane », « Martigues », « Port de Bouc », « Miramas », « Istres » et « Fos sur mer ».
Suite au choix des critères de sélection dans le moteur de recherche OSCARS, 112 résultats étaient disponibles. 26 résultats n’ont pas été pris en compte car ne remplissaient pas les critères d’inclusion. 37 résultats contenaient des critères d’exclusion. 38 résultats ont été écartés car consistaient en des duplicata d’actions identiques une année sur l’autre.
Au total, 11 résultats pertinents ont été recensés. En y ajoutant les actions de terrain recensées par contact personnel, nous pouvons ajouter 3 actions que sont les consultations « IMC » des PMI de Vitrolles et de Martigues ainsi que les ateliers « Café des parents » en écoles primaires de la ville de Vitrolles ; ce qui fait 14 actions.
En prenant en compte les duplicata d’une même actions une année sur l’autre, ce sont donc 49 actions qui ont été menées sur ce territoire pendant cette période de neuf ans.

Les acteurs territoriaux

 Le Comité Départemental d’Éducation et de Promotion de la Santé des Bouches-du-Rhône (CoDEPS13) :
Le CoDEPS13 est une association loi 1901 créée en mai 2016. Il participe aux activités de l’Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé de la région (IREPS PACA), constituée également des autres Comités départementaux et du Comité régional d’éducation pour la santé (CRES PACA).
Le CoDEPS13 est membre du Dispositif Régional de Compétences en prévention et promotion de la santé PACA ainsi que d’un réseau national rassemblé au sein de la Fédération nationale d’éducation et de promotion de la santé (FNES).
Finalement, le CoDEPS13 est membre du Conseil territorial de Santé des Bouches-du-Rhône.
En agissant auprès de la population, des professionnels, des élus et des institutions, l’association souhaite contribuer à ce que la santé puisse être au coeur des politiques publiques.
Le CoDEPS13 oeuvre dans une logique d’accompagnement des personnes à être acteur de leur propre santé ainsi que dans l’objectif de la promotion d’actions sur les déterminants sociaux de la santé.
Les missions du CoDEPS13 sont de :
• Développer localement des programmes et actions en cohérence avec les priorités départementales et les dynamiques locales.
• Participer à la formation initiale et continue.
• Fournir un conseil et un accompagnement méthodologiques.
• Accueillir et documenter le public.
• Amplifier localement les programmes nationaux et régionaux.
• Contribuer à la concertation, la coordination et la communication entre les acteurs concernés.
• Participer à la définition des politiques de santé départementales.
Pour mener à bien ces missions, le CoDEPS13 est amené à travailler avec plusieurs types de partenaires :
• les établissements scolaires.
• les centres sociaux.
• les associations de quartier.
• les associations du secteur sanitaire et social.
• les centres de soins.
• les structures d’insertion.
• les établissements médico-sociaux.
• les Universités.
• les fédérations sportives.
Le CoDEPS13 mène simultanément de nombreuses actions telles que des campagnes de prévention (sensibilisation au dépistage du cancer colorectal, mois sans tabac, semaine européenne de la vaccination), de nombreuses formations (notamment la formation au rythme de vie du jeune enfant : alimentation, activité physique et sommeil), des conseils et des accompagnements méthodologiques pour la mise en place de projet de promotion de la santé, ainsi que de multiples interventions de terrain (risques auditifs, santé bucco-dentaire, et nutrition). Finalement, le CoDEPS 13 a pour mission d’offrir une plateforme de ressources en éducation et promotion de la santé pour tous les acteurs (santé, social, médico-social, éducatif, etc.) du département des Bouches-du-Rhône. Leur locaux situés au croisement du Cours Lieutaud et de la Canebière regorgent de ressources de plusieurs ordres : de la documentation à diffuser auprès des publics, des fiches repères pour sa pratique professionnelle, et des outils pédagogiques d’animation.
Les actions portées par le CoDEPS et recensées lors de notre étude sont intitulées « Je mange, je bouge, je vais bien » au sein des grandes sections de maternelles, et « Je mange, je bouge, je vais bien » auprès des enfants et des adolescents.
 Les PMI (Protection Maternelle et Infantile) de Vitrolles, Marignane, et Martigues.
 L’Association Vitrollaise pour l’animation et la gestion des Equipements Sociaux (AVES) :
Association située à Vitrolles dans le quartier de la Petite Garrigue, l’AVES oeuvre depuis 40 ans pour le développement social des quartiers centre de Vitrolles. Elle a été créée en 1974 à l’initiative des bailleurs sociaux des quartiers centre de Vitrolles. Sa finalité est d’assurer la gestion des équipements sociaux et développer des actions en réponse aux besoins sociaux des habitants.
Elle développe des activités sociales, éducatives, sportives et de prévention qui visent à :
– Répondre aux besoins individuels et familiaux.
– Faciliter l’intégration des habitants au sein de la collectivité locale.
– Lutter contre toute forme d’exclusion.
– Favoriser l’insertion sociale et professionnelle des personnes en difficulté.
– Lutter contre le chômage et pour le droit au logement.
– Aider au développement de la vie associative.
– Assurer l’animation des quartiers.
L’AVES n’est pas un simple prestataire de services et son projet ne se réduit pas à une délégation de service public. A la rencontre et à l’écoute des habitants, elle enracine ses actions dans les vécus et leurs expériences, en prenant en compte leurs potentialités comme leurs difficultés. Dans la conduite de ses actions, elle se veut participative, opérationnelle et responsable.

Les CSO ont deux missions principales :

– Assurer la prise en charge multidisciplinaire de l’obésité sévère et complexe en s’appuyant sur des compétences spécifiques et un plateau technique adapté.
– Organiser la filière de soins dans la région, dans une démarche d’animation et de coordination des acteurs impliqués dans la prise en charge de la maladie, qu’ils soient établissements de santé, médico-sociaux, ou libéraux.
Les CSO constituent des recours à différents niveaux. Pour les patients eux-mêmes, pour les professionnels de santé, pour l’éducation thérapeutique, mais aussi pour la recherche clinique et l’innovation.
Cette filière de soins s’organise selon 3 niveaux de prise en charge avec un apport indispensable des réseaux de soins, des associations de patients, et des professionnels des secteurs médico-sociaux.
Elle place le médecin traitant au coeur de cette prise en charge pluridisciplinaire.
(En annexe 4, le schéma de la filière de prise en charge en lien avec le CSO).

Concernant la première mission, de prise en charge pluridisciplinaire de l’obésité sévère :

Les centres spécialisés interviennent pour les situations les plus complexes et les soins spécifiques. Ces centres disposent de l’expertise (nutrition, endocrinologie-métabolisme, psychologie, diététique…) et des équipements adaptés requis pour l’accueil de ces cas les plus difficiles en médecine et en chirurgie. Ils collaborent étroitement avec des spécialités clés (pneumologie, sommeil, cardiologie, hépato-gastroentérologie) et avec une équipe de chirurgie et d’anesthésie-réanimation spécialisée dans la chirurgie bariatrique.

Pour ce qui est de la deuxième mission, d’organisation de la filière de soins :

Les centres spécialisés s’inscrivent dans une démarche d’animation et de coordination territoriale. Ce travail nécessite de créer une dynamique et de formaliser les partenariats en mettant en oeuvre des actions qui ne sont pas directement en lien avec la prise en charge d’un patient mais qui ont une visée d’organisation de l’offre et de diffusion des compétences.
Dans cette animation territoriale, ces centres spécialisés ont pour tâche de contribuer (en lien avec les réseaux lorsqu’ils existent) à la coordination entre les acteurs du deuxième recours, la médecine ambulatoire, les établissements autorisés en soins de suite et de réadaptation (SSR), les associations et les acteurs du secteur médico-social.
La région PACA est dotée de 2 centres spécialisés : le CSO Paca-Ouest sur Marseille et le CSO Paca-Est sur Nice. (En annexe 5, la liste des 37 centres spécialisés obésité en France).
Le CSO Paca-Ouest se situe à l’APHM et est dirigé par le Professeur Anne DUTOUR, en collaboration avec le Professeur Rachel REYNAUD, référente de l’obésité pédiatrique. (22) Comme vu précédemment, ce CSO est missionné depuis 2013 pour remplir deux missions :
– La prise en charge multidisciplinaire des patients atteints de formes les plus graves d’obésité.
– L’organisation de la filière de soins en région Paca-Ouest.
La première mission est rendue possible grâce à :
– Des programmes d’éducation thérapeutique autorisés par l’ARS.
– Un parcours pour les patients bénéficiant d’un acte de chirurgie bariatrique dans les différents sites de l’AP-HM conformément aux recommandations HAS.
– Des structures (unité d’hospitalisation, hospitalisation de jour, service de consultations externes, blocs opératoires) et des équipements adaptés à la prise en charge de l’obésité sévère et/ou multi compliquée.
(En annexe 6, la prise en charge multidisciplinaire et le parcours médical de l’enfant obèse selon le CSO PACA).
(En annexe 7, la prise en charge multidisciplinaire et le parcours chirurgical de l’adolescent obèse selon le CSO PACA).
Concernant la deuxième mission, d’organisation de la filière de soins, le CSO de l’AP-HM interagit avec de nombreuses structures comme les différentes sociétés savantes, le monde de la recherche, le domaine de la formation, mais aussi la coordination des réseaux locaux et nationaux. (En annexe 8, les interactions du CSO PACA)
Enfin, le CSO PACA Ouest remplit son rôle de médiateur central de l’information et propose ainsi la liste des partenaires avec lesquels il travaille, comme la liste des structures d’accueils et des associations. Il fournit par exemple, sur leur site internet, le contact de l’APOP (Association pour la Prise en charge et la Prévention de l’Obésité en Pédiatrie), et de la CNRéPPOP (Coordination Nationale des Réseau de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité Pédiatrique).

Dans la région, les SSR les plus proches sont :

➢ Le centre « Les Oiseaux » :
SSR basé à Sanary sur Mer, cet établissement est spécialisé dans la prise en charge des enfants et des adolescents obèses depuis 70 ans. Durant cette période, le cadre de son exercice et les pathologies prises en charge ont beaucoup évolué en raison de la modification des besoins sanitaires de la population reçue.
Ce centre est l’un des précurseurs en France. Il est reconnu en 2013 comme l’établissement de référence pour les cas les plus complexes d’obésité par l’ARS PACA.
L’établissement est engagé dans une démarche de certification conduite par l’HAS. Celle-ci vise à porter une appréciation globale et indépendante de l’établissement afin de favoriser l’amélioration continue des conditions de prise en charge des patients.
Ce centre a comme capacité d’accueil 15 places d’hospitalisation de jour et 100 lits d’hospitalisation complète.
➢ Le SSR Val Pré Vert :
Ce centre de réadaptation Alimentation Diabète Obésité Pédiatrique est situé à Mimet, près d’Aix en Provence.
➢ L’institut Saint Pierre :
Ce centre situé à Palavas les Flots est sous la tutelle du CSO de Montpellier.
➢ Le centre BETTYZOU :
Structure située à Carqueiranne, dans le Var, entre Toulon et Hyères. Il a été créé en 1952 et a pour vocation de recevoir des enfants de 6 à 13 ans souffrant d’obésité.
Ce centre fait partie du REPOP Grand Sud.
➢ L’Unité Méditerranéenne de Nutrition :(25)
L’UMN est un SSR spécialisé dans les affections des systèmes digestif, métabolique et endocrinien. Il est situé à l’Hôpital Sainte-Marguerite dans le 9ème arrondissement de Marseille. Ce SSR travaille en partenariat avec le Centre Spécialisé de l’Obésité (CSO) PACA ouest.
Il propose une prise en charge de l’obésité modérée, sévère et/ou compliquée.
Cette prise en charge peut se situer en amont d’une hospitalisation, c’est-à-dire en cas d’échec d’une prise en charge de premiers recours (souvent ambulatoire), ou en aval d’une hospitalisation, dans le cadre d’une consolidation de l’état du patient.
L’organisation de l’UMN se fait sur le mode d’une prise en charge en hôpital de jour.
Concernant les enfants et les adolescents (de 6 à 18 ans), il propose des hospitalisations de jour le mercredi et le samedi de 8h30 à 16h.
Des stages intensifs sont également organisés durant les vacances scolaires pour les enfants et adolescents. Ces stages intensifs sont réalisés sur 2 semaines à raison de 2 venues par semaine. Le contenu est variable, ludique permettant un apprentissage différent et plus efficace.
La prise en charge réalisée au sein de l’UMN est pluridisciplinaire. Elle est basée sur l’éducation thérapeutique et la psycho éducation. Elle est définie selon un projet personnalisé de soin, établi au préalable, lors de la première venue du jeune patient. Ce projet personnalisé de soin permettra d’orienter ce dernier vers la prise en charge la plus adaptée à ses besoins, ses attentes, et ses objectifs.
Chaque prise en charge est composée de consultations individuelles avec un médecin ou un membre de l’équipe paramédicale, et d’ateliers ou activités collectives.
Pour parvenir à ses objectifs, l’UMN dispose d’un plateau technique regroupant une cuisine thérapeutique, une salle d’éducation thérapeutique, une salle de réadaptation à l’effort, une salle socio-culturelle, et une balnéothérapie.
Une articulation simple et fluide entre la prise en charge à l’UMN et l’amont ou l’aval a été réfléchie en vue de maintenir une cohérence générale à la prise en charge globale du patient, de proposer un outil de pilotage du projet de soins, assurant ainsi une personnalisation de la prise en charge, et d’’assurer une lisibilité de l’offre de soins aux prescripteurs ainsi qu’aux différents acteurs de la filière de soins.
L’hospitalisation à l’UMN s’inscrivant dans un processus continu de prise en charge du patient, l’implication du médecin traitant ou du prescripteur est indispensable.
Pour cela, des mesures sont mises en place afin de l’informer et l’associer tout au long du parcours. Il est notamment destinataire d’un minimum de 3 courriers. Un courrier informant de l’intégration du patient dans la prise en charge (accompagnée du projet de soins personnalisé), un ou plusieurs courriers l’informant de l’état d’avancement du projet thérapeutique, et un courrier l’informant de la fin de la prise en charge accompagné du compte rendu d’hospitalisation.

Les actions et leurs niveaux d’impact

A l’échelle mondiale

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a depuis plusieurs années oeuvré à la mise en place de différents plans de lutte contre l’épidémie d’obésité.
➢ Stratégie Mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé. (1)
Programme de 2014 adopté en 2011 par la déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles.
Ce plan d’action contribue à la réalisation progressive des 9 cibles à atteindre d’ici 2025, notamment une baisse relative de 25% de la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles et l’arrêt de la progression des taux mondiaux d’obésité à leur niveau de 2010.
En 2017, l’Assemblée Mondiale de la Santé a salué le rapport de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant et les 6 recommandations pour s’occuper des environnements obésogènes.
➢ Le nouveau Plan d’Action Globale pour l’Activité Physique de l’OMS. (26)
Programme lancé le 8 juin 2018 par le Directeur Général de l’OMS, Dr Tedros.
Son extension principale réside dans le programme intitulé « Let’s Be Active ». (27)
Programme fondé sur la conviction que la lutte contre le surpoids passe par la lutte contre la sédentarité. Il a pour objectif de diminuer l’inactivité physique de 10% d’ici 2025 et de 15% d’ici 2030. Il interpelle directement la responsabilité des gouvernements en proposant 4 lignes de conduite principales :
– Créer une société active en prônant les biens faits de l’activité physique.
– Créer des environnements actifs accessibles à tous.
– Créer des citoyens actifs.
– Créer un système actif, avec la collaboration des différents secteurs (publiques et privées).
Le 17 octobre 2018, à Londres, l’OMS lance le programme ACTIVE. Mise en application directe du programme « Let’s Be Active » lancé par l’OMS quelques mois auparavant.

A l’échelle nationale

➢ Le Programme National Nutrition Santé :
Depuis 2001, la France développe une politique nutritionnelle de santé publique au travers de la mise en place du « Programme National Nutrition Santé (PNNS) ».(28)
Programme initialement élaboré en 2001, puis renouvelé à de nombreuses reprises tous les 5 ans, son objectif est d’améliorer l’était de santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminant majeur, la nutrition.
Le PNNS oeuvre pour l’équilibre entre apports énergétiques, alimentation et activité physique, et la prévention de l’obésité et de ses conséquences cliniques.

Ce programme a pour objectifs de :

– Réduire l’obésité et le surpoids dans la population.
– Augmenter l’activité physique et diminuer la sédentarité à tous les âges.
– Améliorer les pratiques alimentaires et les apports nutritionnels, notamment chez les populations à risque.
– Réduire la prévalence des pathologies nutritionnelles.

Les actions du PNNS sont définies selon cinq leviers stratégiques :

– L’information, la communication et l’éducation pour orienter les comportements alimentaires.
– L’amélioration de l’environnement alimentaire et physique pour faciliter la mise en oeuvre de comportements favorables pour la santé.
– L’organisation du système de dépistage et de prise en charge des troubles nutritionnels.
– La formation des professionnels concernés.
Le PNNS intègre dans un continuum la prévention primaire, le dépistage, la surveillance, et la prise en charge des pathologies nutritionnelles. Il a développé différentes stratégies orientées vers la communication, l’information, l’éducation, et l’amélioration de l’environnement physique et alimentaire.

Concernant le renforcement de la prévention et l’implication des usagers :

Le but est que d’ici dix ans le système de santé soit devenu plus lisible et plus compréhensible pour les usagers.
Pour cela il est nécessaire de :
– Renforcer la prévention et la promotion de la santé dans tous les milieux en évoluant vers des méthodes et des actions qui permettent l’implication des personnes concernées, et ainsi l’évolution des comportements favorables à la santé de ceux qui en ont le plus besoin, et favoriser les actions de renforcement des compétences psychosociales.
– Renforcer la place du citoyen, usager du système de santé, en rendant plus lisible et utilisable les informations en santé pour ainsi permettre une meilleure utilisation du système.

Pour ce qui est de la gouvernance partagée dans les territoires :

La complexité du système de santé peut constituer un obstacle à l’organisation d’une réponse rapide et pertinente, notamment de par l’absence de communication entre les acteurs, ou par manque d’organisation entre les structures.
L’enjeu est de clarifier les responsabilités, de définir des objectifs communs et de préciser la part de chacun pour leur réalisation. Les interdépendances peuvent ainsi devenir des synergies et permettre de mutualiser les ressources pour améliorer les réponses dans le parcours de soin.

Concernant la reconfiguration de l’offre de santé pour assurer le bon soin au bon moment 

Pour permettre les évolutions attendues, tous les acteurs de la santé vont devoir adapter leur fonctionnement. Pour utiliser au mieux les ressources disponibles, l’articulation entre les différentes prises en charge devra être structurée et permettre une meilleure gradation des soins et des recours.
Pour cela, il faudra notamment favoriser l’accès aux soins de proximité, définir, structurer et organiser le second recours et garantir l’accès à l’expertise, ainsi que mailler le territoire avec des filières gériatriques et une offre adaptée aux enjeux de la perte d’autonomie des personnes âgées.

Concernant l’anticipation de l’évolution des métiers :

L’évolution des métiers de la santé dans les 10 ans à venir doit permettre de garantir l’accessibilité à la santé sur tout le territoire et de répondre aux besoins d’une population plus âgée. Il s’agit donc de modifier les pratiques pour prendre en compte un triple changement : la technicité croissante dans les stratégies thérapeutiques, la personnalisation de l’accompagnement et des prises en charge, ainsi que le développement de la pluridisciplinarité et des pratiques partenariales.

Pour ce qui est de l’utilisation des innovations et des outils numériques :

Les outils numériques représentent des opportunités pour l’accessibilité aux soins et à l’expertise, la sécurisation des prises en charges, le suivi régulier des malades chroniques, le maintien à domicile, et l’organisation en réseau des professionnels de santé.
Tous les acteurs sont incités à l’innovation organisationnelle et technique avec pour objectifs la qualité, l’efficience et la pertinence des prises en charge.

Concernant le développement de la collaboration et de la coordination dans les prises en charge de proximité :

La gestion des situations complexes bute sur le cloisonnement et les ruptures dans le parcours de soins et d’accompagnement. La coordination territoriale nécessite d’identifier les responsabilités des acteurs et d’organiser les prises en charge de manière coordonnée.
Pour cela il faut coordonner les parcours de santé complexes et organiser la disponibilité des services d’appui concernés dans les territoires.
En plus de ces 6 axes majeurs, le PRS s’efforce de renforcer les 7 parcours prioritaires dans la région.
Ces 7 parcours prioritaires sont :
– Les enfants, adolescents, et les jeunes adultes.
– Les personnes âgées.
– Les personnes atteintes de maladie chroniques.
– Les personnes en situation de précarité.
– Les personnes en situation de handicap.
– Les addictions en santé.
Ces six axes majeurs et ces sept parcours prioritaires constituent la motivation du PRS à faire passer le parcours de santé d’une logique de structure à une logique de parcours. Cela implique des temps de soin, d’accompagnement et de coordination, mais aussi que le patient devienne autonome et acteur de son projet de santé.

Interventions en milieu scolaire

➢ Le programme « Je mange, je bouge, je vais bien » : Au sein des écoles maternelle.(36)
Ce programme a débuté en 2013. Il est initié par le CoDEPS 13 en lien avec l’IREPS PACA (Instance Régionale d’Education et de Promotion de la Santé).
Ce volet concerne la grande section de maternelle. En effet, le même programme a été décliné auprès des enfants et des adolescents des Bouches du Rhône.
Ce programme a pour objectif général de réduire les effets négatifs des inégalités socio-économiques sur la santé, tout au long de la période néonatale (0-28 jours) et auprès des enfants de 0 à 6 ans.
Il est motivé par les données émanant des diagnostics des Ateliers Santé Ville de Marseille et de Vitrolles qui montrent que, sur ces territoires, la prévalence du surpoids et de l’obésité des enfants est supérieure, pour toutes tranches d’âge, aux chiffres du département des Bouches du Rhône. Les objectifs de ce volet sont plus restreints et sont donc :
– La prévention du surpoids et de l’obésité des enfants scolarisés dans les grandes sections de maternelle des Bouches du Rhône.
– Le développement d’actions d’éducation à la santé sur tout le territoire visant à promouvoir une alimentation suffisante et équilibrée, ainsi qu’une activité physique adaptée pendant la petite enfance.
D’un point de vue pratique, ces objectifs se traduisent par :
– Le renforcement des connaissances d’un groupe d’adulte relais (enseignants, coordinateurs, médecins et infirmières scolaires, personnels de cantines volontaires) sur l’alimentation des enfants et des jeunes afin d’élaborer dans chaque structure un projet nutritionnel spécifique à leurs besoins.
– La favorisation d’une cohérence entre différents partenaires à travers une action commune.
– La promotion de l’alimentation équilibrée et de l’activité physique quotidienne de l’enfance à l’adolescence via les élèves et leurs parents lors d’interventions dans les grandes sections de maternelle des établissements.
Concrètement, les activités de ce programme reposent sur trois niveaux d’actions :
– Premièrement, auprès des partenaires encadrant les enfants. Sont mises en place des réunions d’accompagnement et de mise en oeuvre des actions ainsi que des réunions de bilan.
– Secondairement, auprès des parents. Sont effectuées des rencontres conviviales entre parents, enseignants, et si possible, avec le service santé scolaire de la PMI. Les thèmes abordés sont la santé dans sa globalité, le rôle de l’alimentation, les différents groupes alimentaires, le petit déjeuner, le gouter, et l’exercice physique.
– Finalement, le dernier niveau d’action de ce programme est bien sur le contact et l’échange avec les enfants.
Les interventions sont réalisées dans les classes de moyenne et de grande section de maternelle à raison de six séances de 1h dispatchées sur l’année scolaire.
Le programme standard proposé est le suivant :
– SEANCE N°1 : Introduction : présentation et évaluation de début de l’action avec les sets de table du petit déjeuner.
– SEANCE N°2 : Les aliments protecteurs avec Mr Bonne-Mine, création d’un Mr. Bonne-Mine en grand dans la classe à l’aide d’aliments découpés et collés.
– SEANCE N°3 : Les aliments bâtisseurs avec Mr Grand, création d’un Mr. Grand en grand dans la classe à l’aide d’aliments découpés et collés.
– SEANCE N°4 : Les aliments énergétiques avec Mr Costaud, création d’un Mr. Costaud en grand dans la classe à l’aide d’aliments découpés et travail sur l’équilibre alimentaire.
– SEANCE N°5 : Les sucres cachés et les graisses cachées en positionnant une quantité correspondante de morceaux de sucres devant différents aliments, avec la fiche pédagogique « les faux amis des aliments de Mr Costaud ».

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Table des matières

I. INTRODUCTION
I.1. Définitions
I.2. Prévalences
I.3. Facteurs de Risque
I.3.1. Le Rebond d’adiposité précoce.
I.3.2. La génétique et les antécédents familiaux.
I.3.3. Les inégalités socio-économiques.
I.3.4. Les mauvaises habitudes alimentaires et la sédentarité.
I.4. Facteurs de protection
I.4.1. L’alimentation favorable à la santé.
I.4.2. Les compétences psychosociales.
I.5. Objectif
II. MATERIEL et METHODE
III. RESULTATS
III.1. Les acteurs territoriaux
III.2. Les actions et leurs niveaux d’impact
III.2.1. A l’échelle mondiale
III.2.2. A l’échelle nationale
III.2.3. A l’échelle territoriale
III.2.3.1. Enfants de 2 à 5 ans
III.2.3.1.1. Interventions en milieu scolaire
III.2.3.1.2. Interventions en structures sociales
III.2.3.1.3. Interventions en structures médicales
III.2.3.2. Enfants de 6 à 9 ans
III.2.3.2.1. Interventions en milieu scolaire
III.2.3.2.2. Interventions en structures sociales
III.2.3.2.3. Interventions en structures médicales
III.2.3.3. Enfants de 10 ans et plus
III.2.3.3.1. Interventions en milieu scolaire
III.2.3.3.2. Interventions en structures sociales
III.2.3.3.3. Interventions en structures médicales
III.3. Caractéristiques des actions
III.4. L’efficacité des actions
III.4.1. Les actions probantes en promotion de la santé nutritionnelle chez l’enfant.
III.4.2. L’efficacité de nos actions territoriales
III.5. L’organisation de l’offre de soin départementale et ses difficultés
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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