Les actions à hauts dividendes

Les actions à hauts dividendes

Problématique et méthodologie adoptée

À la lumière des faits exposés précédemment, le dessein de ce travail de Bachelor est donc de déterminer dans quelle mesure les actions à hauts dividendes peuvent représenter une alternative viable aux obligations et quelles sont les conditions à respecter pour trouver une autre source de revenu stable pouvant compenser les taux d’intérêt historiquement bas offerts sur le marché obligataire. Il s’agit de voir dans quelle mesure ces deux stratégies d’investissement sont comparables et en quoi elles diffèrent en termes de rendement et de risques en période de taux d’intérêt presque nuls. Après avoir décrit l’environnement dans lequel évoluent les investisseurs actuellement, et plus particulièrement le niveau extrêmement bas des taux d’intérêt, il convient en premier lieu de présenter les caractéristiques des actions à hauts dividendes, puis d’observer si celles-ci offrent une meilleure performance à long terme que le reste du marché des actions. Ensuite, il s’agit de voir quelles sont les recommandations émises par les analystes de différentes banques et quelles sont les stratégies d’investissement proposées par les gérants de fonds.

Enfin, une analyse comparative avec les obligations est menée sur la base des données historiques afin de déterminer si l’attribut des dividendes élevés confirme l’avantage de cette stratégie par rapport aux obligations. Ainsi, l’objectif principal de ce travail est d’évaluer dans quelle mesure il est possible en investissant dans les actions à hauts dividendes d’atteindre un rendement similaire, voire supérieur, à celui des obligations sans détériorer la relation rendement-risque. La problématique développée par la suite est donc la suivante : « En période de taux d’intérêt faibles ou négatifs, les actions à hauts dividendes représentent-elles une alternative viable aux obligations et les dividendes élevés peuvent-ils se substituer aux coupons obligataires au sein d’un portefeuille diversifié ? ». Pour pouvoir être considérées comme une alternative viable aux obligations, les actions à hauts dividendes doivent assurer un flux de trésorerie à travers les dividendes au minimum équivalent à celui des coupons obligataires sans prise de risque supplémentaire (en conservant le même rapport rendement-risque).

Cadre de la recherche et limitations Ce travail de recherche et d’analyse est principalement basé sur le marché suisse et se place dans le contexte des taux d’intérêt nuls, voire négatifs, auxquels doivent faire face les investisseurs dont la monnaie de référence est en francs suisses. Toutefois, certaines données des marchés européens et américains sont également utilisées en raison de la taille plus importante de ces deux régions, permettant ainsi d’obtenir davantage d’informations et d’études sur le sujet. Une partie de ce travail est basée sur les données obtenues lors de précédentes études menées sur la compréhension des comportements des actions à hauts dividendes par rapport au reste du marché des actions au fil des ans. Il est toutefois difficile d’en trouver portant sur la substitution des obligations par des actions à hauts dividendes sur le long terme. C’est pourquoi il nous faut ici effectuer une analyse quantitative afin de comparer le rendement et les risques des actions à hauts dividendes par rapport aux obligations. Pour cela nous utilisons les données de fonds de placement.

Les données concernant les actions à hauts dividendes sont obtenues sur la base de fonds de placement spécifiques de cette catégorie d’actifs, alors qu’un fonds passif répliquant un indice est utilisé pour la partie obligataire. Pour récolter les informations nécessaires à l’analyse, différentes sources sont utilisées dont principalement les rapports de fonds et les données historiques obtenues à partir d’un terminal « Bloomberg ». Pour les actions, les fonds de placement retenus doivent suivre une stratégie centrée sur les dividendes élevés et être principalement investis dans des actions à hauts dividendes de sociétés suisses. Afin d’éviter un éventuel biais amené par la performance d’un gérant de fonds ou par la stratégie de gestion appliquée, l’analyse inclut également un fond passif répliquant un indice d’actions à dividendes élevés.

Pour les obligations, il s’agit de choisir un fonds passif d’obligations domestiques suisses, d’échéances variables et libellées en CHF, incluant à la fois des émissions gouvernementales et d’entreprises, afin d’avoir la meilleure représentation possible d’un portefeuille d’obligations détenu par un investisseur. La question se pose maintenant de savoir si la comparaison du rendement et du risque des actions, émises uniquement par des entreprises, avec un indice incluant également des obligations d’États est adéquate. Lorsque l’on regarde la composition d’un portefeuille diversifié détenu par un investisseur en obligations, il est fort probable que les investissements soient répartis entre des obligations d’états et d’entreprises. Il convient donc ici d’opter pour un indice diversifié entre ces deux types d’émetteurs. En effet, si un investisseur obligataire substitut une partie de son portefeuille par des actions à hauts dividendes, une partie du rendement et du risque substitué provient initialement d’obligations gouvernementales.

Comparaison entre le rendement des actions à hauts dividendes et le rendement des obligations Non seulement les actions à hauts dividendes ont tendance à surperformer le reste du marché des actions à long terme, mais le rendement de leurs dividendes est aujourd’hui supérieur à celui des obligations suisses. En effet, les obligations souveraines offrent un rendement à échéance négatif tandis que les obligations d’entreprises ne sont guère plus attractives avec un rendement proche de zéro et une prime de risque relativement faible comparée aux risques de crédit, de liquidité et de taux d’intérêt (UBS 2017a). Cette différence de rendement (figure 9) est particulièrement importante en comparaison historique et depuis une dizaine d’années à l’avantage des actions.

En effet, depuis 2008 le rendement des dividendes est supérieur à celui des obligations gouvernementales et depuis 2010 également plus élevé que le rendement obtenu sur les obligations d’entreprises. Historiquement le rendement des dividendes était généralement inférieur à celui des obligations. En effet, en période de forte croissance économique, les entreprises préfèrent investir davantage et le ratio de distribution des dividendes est inférieur (Stefan Meyer 2018). Toutefois, les actionnaires profitent de gains en capitaux potentiels à mesure que les profits augmentent, alors que les investisseurs en obligations ne peuvent pas de leur côté profiter de la croissance de l’économie, justifiant ainsi un rendement supérieur en compensation (UBS 2017e).

Signification et conséquences du paiement de dividendes Bien qu’il y ait de toute évidence un lien entre le paiement de hauts dividendes et la performance supplémentaire générée par cette catégorie d’actions, il est intéressant de rappeler qu’il existe certaines théories opposées au paiement d’un haut dividende. En effet, le paiement d’un dividende par une entreprise, soit la distribution d’une part des bénéfices réalisés, représente une diminution des liquidités à disposition de celle-ci et pourrait dans certaines situations mettre la société en difficulté. Pour une entreprise, la rétention des bénéfices permet de financer la croissance future et doit donc être considérée comme un signe positif des prévisions d’évolution de l’entreprise, qui considère ainsi que le rendement qu’elle pourra générer en conservant et réinvestissant ses revenus à l’interne sera supérieur à celui obtenu par les investisseurs sur le marché (Amy Fontinelle, Investopedia 2017).

À l’inverse, le paiement d’un dividende prouve également l’excellente santé financière d’une entreprise (à condition que le montant du dividende reste raisonnable en comparaison des résultats dégagés). La décision de verser des dividendes ou non doit donc être prise au sérieux et surtout être la plus stable possible dans le temps (Amy Fontinelle, Investopedia 2017). En effet, l’évaluation de la valeur d’une action est fortement influencée par les prévisions de paiement des dividendes. Ainsi, plus le paiement de dividendes réguliers est incertain, plus le risque pour les entreprises de voir le cours de leurs actions fortement baisser est important (Mbassegué Gérard Patrick 2007). Une stratégie simplement basée sur la sélection des titres offrant le plus haut rendement des dividendes semble ne pas être optimale, car les actions d’une entreprise payant des dividendes alors qu’elle se trouve en difficulté financière importante ou celles d’une entreprise modifiant régulièrement sa politique de distribution peuvent s’avérer plus risquées en fin de compte.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
1. Introduction
1.1 La problématique rencontrée par les investisseurs
1.2 Problématique et méthodologie adoptée
1.2.1 Cadre de la recherche et limitations
2. Aperçu de l’évolution des taux d’intérêt
2.1 Les taux d’intérêt aux États-Unis
2.2 Les taux d’intérêt en Europe
2.3 Les taux d’intérêt en Suisse
3. Les actions à hauts dividendes
3.1 Évolution récente du rendement
3.1.1 Le marché suisse
3.1.2 Le marché européen
3.2 Comparaison entre le rendement des actions à hauts dividendes et le rendement des obligations
3.3 Études empiriques sur les rendements historiques
3.3.1 Évolution au cours du XXe siècle
3.3.1.1 L’impact à long terme du réinvestissement des dividendes
3.3.1.2 Composantes du rendement total
3.3.1.3 Performance en fonction du niveau de rendement des dividendes
3.3.2 Signification et conséquences du paiement de dividendes
3.3.3 Le ratio de distribution des dividendes
3.4 Risques spécifiques aux actions à hauts dividendes
3.4.1 Caractère défensif des actions à hauts dividendes
3.4.1.1 Exposition aux différents secteurs
3.4.2 Volatilité
3.4.3 Perte maximale enregistrée
4. Stratégies d’investissement en actions à hauts dividendes
4.1 Critères d’investissement
4.1.1 Haute qualité et durabilité des dividendes
4.1.2 Croissance et stabilité des dividendes
5. Les alternatives aux obligations
5.1 Les actions à hauts dividendes comme alternatives aux obligations
5.2 Différences entre les actions à hauts dividendes et les obligations
5.3 Profil d’investisseurs
6. Analyse des fonds de placement
6.1 Sélection des fonds en actions à hauts dividendes
6.1.1 Caractéristiques des fonds en actions à hauts dividendes
6.1.1.1 Répartition sectorielle
6.1.1.2 Répartition par capitalisation boursière
6.1.2 Stratégie et performance des fonds en actions à hauts dividendes
6.1.2.1 UBS (CH) Equity Fund – Swiss High Dividend (UBSSHDP SW)
6.1.2.1.1 Stratégie
6.1.2.1.2 Performance
6.1.2.2 Pictet CH Solutions – Swiss High Dividend (PICSWEP SW)
6.1.2.2.1 Stratégie
6.1.2.2.2 Performance
6.1.2.3 Credit Suisse (CH) Swiss Dividend Plus Equity Fund (CSEFSDA SW)
6.1.2.3.1 Stratégie
6.1.2.3.2 Performance
6.1.2.4 iShares Swiss Dividend (CH) (CHDVD SW)
6.1.2.4.1 Stratégie
6.1.2.4.2 Performance
6.1.3 Résultats de l’analyse des fonds en actions à hauts dividendes
6.2 Sélection d’un indice obligataire
6.2.1 Caractéristiques de l’indice et du fonds obligataire
6.2.2 Stratégie et performance du fonds CSIF (CH) Switzerland Bond Index Domestic AAA-BBB (CSSBIDZ SW)
6.3 Comparaison du rendement (“Yield”)
6.3.1 Rendement des dividendes (“Dividend Yield”)
6.3.2 Rendement à maturité des obligations (« Yield to Maturity
6.3.3 Comparaison du « Dividend Yield » et du « Yield to Maturity »
6.4 Analyse comparative de la performance et des risques
6.4.1 Performance
6.4.2 Risques
6.4.2.1 Volatilité
6.4.2.2 Perte maximale enregistrée
6.4.3 Le ratio de Sharpe
7. Conclusion
7.1 Recommandation
7.2 Perspective de la remontée anticipée des taux d’intérêt
7.3 Critiques sur les résultats obtenus
Bibliographie
Annexe 1 : Taux directeur de la FED, juillet 1954 – février 218
Annexe 2 : Taux d’intérêt de la facilité de dépôt de la BCE, janvier 1999 – mars 218
Actions à hauts dividendes : Peut-on substituer des dividendes élevés aux coupons obligataires en période de taux d’intérêt bas ou négatifs ? DELARUE, Arthur vi
Annexe 3 : Taux effectif LIBOR à 3 mois en CHF, janvier 1989 – février 218 58
Annexe 4 : Composition sectorielle de l’indice « SPI® Select Dividend 2 » au 2.4.218
Annexe 5 : Caractéristiques de l’indice obligataire « SBI® Domestic AAA-BBB (TR)
Annexe 6 : Interview de Stefan Meyer, stratégiste actions suisses chez UBS Switzerland AG
Annexe 7 : Comparaison des fonds en actions à hauts dividendes (rapport UBS)
Annexe 8 : UBSSHDP SW – Rapport de fonds Bloomberg du 19.4.218 71
Annexe 9 : PICSWEP SW – Rapport de fonds Bloomberg du 19.4.218 . 74
Annexe 1 : CSEFSDA SW – Rapport de fonds Bloomberg du 19.4.21878
Annexe 11 : CHDVD SW – Rapport de fonds Bloomberg du 19.4.218 … 81
Annexe 12 : CSSBIDZ SW – Rapport de fonds Bloomberg du 19.4.218 85

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