Mécanisme et lésion
La chute est le fait de tomber, de perdre l’équilibre, soit en allant au sol, soit en allant plus bas, si le sol ou un support manque [6]. La brûlure est une lésion produite sur une partie du corps par l’action de la flamme, de la chaleur (contact ou rayonnement), ou d’une substance chimique par exemple les brûlures thermiques provoquées par les marmites ou l’encens [6]. L’intoxication est une action nocive qu’exerce une substance toxique sur l’organisme; c’est aussi l’ensemble des troubles qui en résultent [6]. L’ingestion de corps étrangers est l’action d’ingérer de corps solides. Il s’agit de pièce de monnaie le plus souvent ou autre objet [6]. L’ingestion de produits caustiques est l’absorption par voie digestive d’une ou plusieurs substances capables de détruire par leur action chimique ou physicochimique la structure des tissus organiques, avec lesquels, ils entrent en contact. Par exemple l’eau de javel ou grain de javel, la soude [6]. La noyade est le fait de se noyer ; c’est une mort accidentelle par immersion dans l’eau [6]. La griffure est une égratignure faite par des griffes, des ongles [6]. L’électrocution est l’ensemble des effets provoqués dans un organisme vivant par les courants électriques, surtout par les courants de haute tension tels que la mort instantanée, une perte de connaissance brutale, des convulsions, des brûlures au point de contact [6]. La fracture est une lésion osseuse consistant en une solution de continuité complète ou incomplète avec ou sans déplacement des fragments concernés [6]. La luxation est un déplacement de deux ou plusieurs os dont les surfaces articulaires ont perdu leurs rapports naturels [6]. L’entorse est une lésion capsulo-ligamentaire sans déplacement des surfaces articulaires, pouvant entrainer la rupture d’un ligament ou de fibres musculaires [7]. La plaie est une solution de continuité des tissus déterminée par une cause externe [7]. La contusion est une lésion traumatique produite par le choc violent d’un corps contondant, provoquant une compression des tissus sans solution de continuité de la peau [7].
Le réflexe de succion
Lorsqu’on lui caresse une joue, un nouveau-né tourne aussitôt la tête vers la main qui l’effleure et ses lèvres cherchent alors quelque chose à sucer. La succion non nutritive est également facile à analyser en plaçant le petit doigt, recourbé vers le bas, sur la partie moyenne de la langue. Ce seul contact stimule le réflexe de succion. Une forte pression négative est perçue (le doigt est aspiré) lorsque la motricité faciale est normale, assurant une bonne fermeture des lèvres sur le doigt.
L’agent vulnérant
C’est celui par qui l’accident arrivera et sera à l’origine des lésions. La liste est longue, mais il est difficile de déterminer le profil d’un agent dangereux car ce dernier ne causera aucun dommage s’il est utilisé dans de bonnes conditions, par les bonnes personnes. C’est pourquoi il est préférable de parler de « produit à risques » puisque celui-ci présente un risque dans un environnement déterminé et en raison d’un comportement particulier. Ainsi, quatre situations ont été distinguées :
– Le risque lié à un « élément naturel » : l’air, le vide, le feu (froid/chaud), l’eau. Les adultes, maîtrisant très bien ces éléments n’ont pas toujours conscience du risque qu’ils peuvent représenter pour les enfants ;
– Le risque lié à un « outil indispensable » à l’activité humaine comme l’électricité, les couteaux et les ciseaux, l’équipement électroménager, le matériel de bricolage, les produits chimiques (médicaments, produits ménagers, insecticides, etc.…). Bien que la plupart de ces produits soient soumis à une réglementation, les « petits des humains » sont victimes d’accidents car ils ne prennent pas toutes les précautions lors de l’utilisation de produits de plus en plus sophistiqués ;
– Le risque lié à des « produits mal conçus ». La perception du produit ne prend pas en compte le comportement raisonnablement prévisible de la part des individus ;
– Le risque lié à un « défaut de fabrication» du produit. La prévention est difficile et seul le retrait du produit est à envisager.
CONCLUSION
Un accident domestique est un accident survenant à domicile ou dans ses abords immédiats. Il appartient au grand groupe des accidents de la vie courante qui sont des traumatismes non intentionnels n’appartenant ni aux accidents de la circulation ni aux accidents du travail. Au Sénégal, diverses études ont été réalisées sur les accidents domestiques des enfants. Mais aucune ne s’est intéressée uniquement aux enfants de 0 à 5 ans. Cela a justifié notre étude dont le but était de rapporter les aspects épidémiologiques, lésionnels et évolutifs des accidents domestiques au service de chirurgie pédiatrique de l’hôpital d’enfants Albert Royer de Dakar. C’est une étude prospective de type descriptif réalisée au service de chirurgie de l’hôpital d’enfants Albert Royer entre le 1er octobre 2019 et le 30 janvier 2020 sur une cohorte de 109 patients. Elle a abouti aux résultats suivants :
– Au plan épidémiologique : On a noté une fréquence de 2,69% des accidents domestiques sur l’ensemble des consultations durant la période d’étude. Les nourrissons étaient les plus touchés des accidents avec 59,63% des cas. Il y’avait 55 garçons et 54 filles touchés par les AD soit un sex-ratio de 1,02. Les enfants scolarisés représentaient 30,28% des cas et plus de la moitié de ces enfants étaient inscrits au préscolaire à l’école française (54,55%). Les aînés étaient les enfants premièrement touchés avec 30,28% des cas et la majorité des fratries (69,72%) avaient au moins 2 enfants. Plus de la moitié des mères des enfants victimes d’accidents domestiques étaient des femmes au foyer (51,38%). Les pères des victimes d’AD travaillaient le plus souvent dans le secteur informel avec 48,62 % des cas. Le mardi était le jour de survenue le plus fréquent des AD (22,94%) suivi du samedi (18,35%). L’après-midi constituait le moment le plus fréquent de survenue des accidents domestiques (38,53%), suivi du soir (33,03%). Plus de la moitié des accidents soit 78,9% des cas s’était déroulée à l’intérieur de la maison. La chambre était le principal lieu de survenue des accidents domestiques avec 27,57 % des cas, suivie du couloir (18,35%) et de la cour (9,17%). Plus de la moitié des enfants jouaient au moment de l’accident (59,63%). La majorité des patients a été consultée le jour même de l’accident (67,89 %). Près de la moitié des patients a été référée d’une structure sanitaire vers notre service (47,71%).Le taxi était le moyen de transport le plus utilisé (65,14%), suivi du véhicule familial (25,69%). L’ambulance a transporté 1,83% des patients. La chute constituait le principal mécanisme des accidents (44,04%) suivie des brûlures thermiques (22,94%).Onze enfants ont été hospitalisés dont 8 cas de brûlures et 3 cas de fractures.
– Au plan lésionnel : La fracture constituait la principale lésion avec 31,19 % des cas. Les membres supérieurs étaient les plus touchés par les lésions avec 48,62% des cas. Quatorze fractures sur 34 s’y étaient localisées. Dix fractures étaient localisées aux membres inférieurs et 10 autres au thorax.
– Au plan évolutif : Sur les 109 enfants, 3 présentaient des complications infectieuses dues principalement aux brûlures (2 cas) et 1 présentait une boiterie. Un enfant était transféré en neurochirurgie pour la prise en charge d’un traumatisme crânien ; et un autre présentait une avulsion dentaire comme séquelle. Aucun cas de décès n’a été enregistré.
A la suite de ce travail, nous faisons les recommandations suivantes :
– Surveiller davantage les enfants de 0 à 5 ans, en particulier les nourrissons, surtout dans les chambres ;
– Surveiller les enfants de 0 à 5 ans quand ils jouent à la maison ;
– Eviter tout mécanisme à l’origine d’une chute chez les enfants de 0 à 5 ans;
– Eduquer les femmes au foyer et les papas travaillant dans le secteur informel sur les moyens de prévention des AD chez les enfants de 0 à 5ans.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS ET REVUE DE LA LITTERATURE
I. DEFINITIONS
1. Mécanisme et lésion
2. Autres termes
II. EPIDEMIOLOGIE DES ACCIDENTS DOMESTIQUES
III. DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE L’ENFANT
1. A la naissance
1.1. Le réflexe de succion
1.2. Le réflexe de marche automatique
1.3. Le réflexe de Moro
1.4. Le réflexe d’agrippement ou de grasping
1.5. Le réflexe d’allongement croisé
2. A 3 mois
3. A 6 mois
4. A 9 mois
5. A 12 mois
6. A 15 mois
7. A 18 mois
8. A 2 ans
9. A 3 ans
10. A 4 ans
11. A 5 ans
IV. FACTEURS DE RISQUE D’ACCIDENTS DOMESTIQUES POUR L’ENFANT
1. Facteurs de risque endogènes
1.1. Dans le développement physique
1.2. Dans le domaine sensoriel
1.3. Dans le développement affectif et social
1.4. Le sexe de l’enfant
1.5. La personnalité de l’enfant
2. Facteurs de risques exogènes
2.1. L’environnement humain
2.1.1. Le facteur social et culturel
2.1.2. Le niveau de scolarisation de la mère
2.1.3. Les familles dissociées
2.1.4. Le jeune âge de la mère
2.1.5. La famille nombreuse
2.1.6. Le niveau socio-économique
2.1.7. La population migrante
2.2. L’environnement matériel
3. L’agent vulnérant
V. ASPECTS LESIONNELS DES ACCIDENTS DOMESTIQUES
1. Les fractures
2. Les brûlures cutanées
2.1. Evaluation de la gravité de la brûlure
2.1.1. La surface brûlée
2.1.2. La profondeur
2.1.3. La localisation
2.1.4. Les circonstances de survenue
2.1.5. Le terrain
VI. STRATEGIES DE PREVENTION CONTRE LES ACCIDENTS DOMESTIQUES
1. La législation et sa mise en œuvre
2. La modification des produits
3. La modification de l’environnement
4. Les visites domiciliaires de soutien et promotion de dispositifs de sécurité
5. L’éducation, acquisition de compétences et changements de comportement
6. Les projets à assise communautaire
7. Les soins pré-hospitaliers et aigus et réadaptation
VII. OBSTACLES A LA PREVENTION
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. CADRE D’ETUDE
II. PATIENTS
1. Critères d’inclusion
2. Critères de non inclusion
3. Population d’étude
III. METHODES
1. Type d’étude
2. Source de données
3. Paramètres étudiés
3.1. Aspects épidémiologiques
3.2. Aspects lésionnels
3.3. Aspects évolutifs
4. Considérations éthiques
5. Traitement des données
IV. RESULTATS
1. Aspects épidémiologiques
1.1. Fréquence
1.2. Sexe
1.3. Age
1.4. Scolarisation
1.5. Rang dans la fratrie
1.6. Profession de la mère
1.7. Profession du père
1.8. Nombre d’enfants dans la fratrie
1.9. Jour de l’accident
1.10. Heure de l’accident
1.11. Lieu de l’accident
1.12. Mécanisme des accidents
1.13. Activité de l’enfant au moment de l’accident
1.14. Délai de la consultation après accident
1.15. Mode de la réception
1.16. Mode de transport vers l’hôpital
1.17. Type de traitement
1.18. Hospitalisation
2. Aspects lésionnels
2.1. Nature de la lésion
2.2. Topographie des différentes lésions
2.3. Topographie des fractures
3. Aspects évolutifs
V. DISCUSSION
1. Aspects épidémiologiques
2. Aspects lésionnels
3. Aspects évolutifs
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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