La géologie
L’histoire géologique des bassins du Sénégal et de la Gambie reflète celle du continent africain, pays des vielles plates-formes (Roose et al, 1990). La géologie reste variée (des formations sédimentaires et des roches volcaniques plissées, métamorphisées et injectées de roches granitiques) animent le continent. Après une longue période continentale, la mer s’est étendue en un vaste golfe, du Crétacé à l’Eocène, sur le Sud-ouest de la Mauritanie et la majeure partie du territoire sénégalais. En effet le delta du fleuve Sénégal appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien daté de 200 à 140 millions d’années. Différents sondages géologiques montrent la présence des dépôts marins datant du Secondaire et du Tertiaire. Les formations du Secondaire sont bien représentées par les dépôts du Cénomanien supérieur au maestrichtien, essentiellement constitués de sable et degrés. Aux environs de Saint-Louis, les formations du Tertiaire comprennent surtout des marnes et des calcaires situés à plus de 100m de profondeur sous les dépôts du Quaternaire, (Sall .M, 2006). C’est cette couche géologique qui couvre la Région de Saint-Louis qui loge notre espace d’étude et ces dépôts alluviaux recouvrent pratiquement l’ensemble du delta.
Pluviométrie
Du fait de sa proximité de l’océan, le Gandiolais est soumis à l’influence marine. Cette influence fait qu’elle bénéficie d’une ambiance climatique particulière avec l’existence de deux types de pluviométrie : la pluviométrie hivernale et la pluviométrie estivale.
-La pluviométrie hivernale est très faible mais peut être importante dans des cas exceptionnels. Elle survient en saison sèche et précisément durant la période froide (avril et mai). En effet, elle joue un rôle important sur le plan géomorphologique en humidifiant l’horizon superficiel des sols et en favorisant le phénomène d’érosion, (Jacoutot, 2005-2006).
-La pluviométrie estivale est très importante et détermine la saison pluvieuse ou l’hivernage.
Elle peut être due à l’arrivée des vents de mousson. A Saint-Louis, la saison pluvieuse débute au mois de juin à octobre avec une durée de 4mois.Ce qui fait que juin marque le début de l’hivernage et octobre la fin de l’hivernage. Le mois de septembre est le mois le plus pluvieux, d’où il est le cœur de l’hivernage et juin est le mois le moins pluvieux. Durant cette période, l’Equateur Météorologique (EM) est au Nord de Saint-Louis. L’épaisseur de la mousson étant ainsi limitée, ce qui explique dans la plupart des cas les retards observés pour le démarrage de la saison pluvieuse et la faiblesse des pluies. La distribution de ces précipitations dans le temps et dans l’espace est étroitement liée à la pénétration de la mousson, au comportement des lignes de grains et par conséquent reste tributaire de l’ensemble du système climatique ouest-africain (Sarr, 1995). Le total annuel peut être important. Cependant, cette pluviométrie rythme avec beaucoup de variabilité et d’irrégularité d’une année à l’autre, mais aussi au cours de la même année. L’analyse du diagramme (fig. 6), montre que ce milieu est caractérisé par une grande variabilité inter-mensuelle de la pluviométrie. L’analyse des fluctuations (fig. 8) sur la base des écarts des cumuls annuels par rapport à la moyenne sur 30 ans (1981-2010) d’observation ; témoigne d’une situation irrégulière avec des années excédentaires et des années déficitaires. En effet, la station de Saint-Louis est marquée par une prédominance d’années excédentaires (17ans). Au cours de cette série excédentaire, 2010 est l’année la plus pluvieuse avec un écart à la moyenne annuelle pluviométrique de 137mm. 2008, est l’année la moins pluvieuse de la série excédentaire avec 3mm. Cependant, 2003 qui est l’année en troisième position des excédentaires avec un écart à la moyenne annuelle de la pluviométrie de 40mm, qui fait partie de l’idée des facteurs de la construction d’une brèche artificielle à Saint-Louis. L’année 2003 joue un rôle important sur l’idée de la construction de la brèche et serait même le facteur principal pour sortir Saint-Louis des inondations de 2003. Ce qui entraine une érosion côtière très signifiante au niveau du Gandiolais, mais surtout en commençant par les villages qui font face à cette brèche. La série 1981-2010 montre aussi des années déficitaires c’est-à-dire où la quantité totale de la pluviométrie reçue est inférieure à la moyenne (250,5).
Les activités socio-économiques
Elles jouent un rôle prépondérant dans le développement de toute société. Dans le Gandiolais, ces activités sont plus ou moins diverses, il dispose de nombreuses potentialités aussi bien agronomiques que piscicoles. Sa position géographique lui confère un environnement propice pour le développement du maraichage, de la pêche, de l’exploitation du sel, etc. Toutefois l’écosystème du Gandiolais, soumis à une influence directe des eaux marines, peut présenter de réelles contraintes pour le développement des activités agricoles, surtout le maraîchage qui est l’activité dominante du milieu. Malgré cet aspect, les populations ont su mettre en valeur les terres.
L’exploitation du sel
C’est une activité très ancienne qui se développe depuis d’un siècle, (P.L.D, 2001). Le sel du Gandiolais a une origine géologique. C’est probablement les phénomènes de transgression marine qui y ont laissé leur empreinte. Elle est pratiquement délaissée par les populations suite à une réduction du niveau des cuvettes lieu de leur exploitation. Mais depuis l’ouverture de la brèche, nous assistons à une reprise de ses activités. Ngaye-Ngaye représente la principale cuvette où elle est pratiquée. Ce sont les femmes qui s’adonnent le plus à cette activité et les productions sont disposées le long des cuvettes, de la route du Gandiolais et sur la Route Nationale numéro 2. L’extraction du sel est spécifique de la plupart de certains villages du Gandiolais tels que Tassinére, Mouit, Ndiébéne Gandiole. Elle se fait au niveau des salines plus connues sous le nom de « Lac de sel », (Diallo ; 2005). En ce qui concerne les opérations de vente entre les hommes et les femmes, ces dernières sont toujours payées au comptant. Néanmoins, toujours est-il que les prix demeurent dérisoires. Le sac de 25 kg est vendu entre 150 et 200 francs CFA, alors que celui de 50 kg est à 400 francs CFA. Au final, chaque parcelle exploitée peut rapporter entre 15 000 et 20 000 francs CFA. Les revenus varient d’une femme à une autre en raison du nombre de parcelles dont elles bénéficient, variables, également d’une à une autre. Les recettes tirées sont presque exclusivement utilisées pour les besoins familiaux.
Les vagues
Les profils de plage se modifient en fonction de la vigueur des vagues. Afin de mieux comprendre l’impact des vagues sur la plage, nous avons trouvé une phrase qui représente bien cela « les vagues de grande longueur, de grande taille, sont semblables à un camion qui dévale une route cahoteuse : même si elles sont freinées en permanence, rien ne les arrête tant leur énergie cinétique est grande » Ainsi, dès la remontée du fond marin au niveau des plages, les vagues changent de forme. Leurs hauteurs décroissent et leurs longueurs d’onde diminuent, ce qui engendre leur déformation et le déferlement sur la plage (zone de brisance). Les vagues qui circulent à la grande côte sénégalaise sont irrégulières, à crêtes pointues produites et influencées par l’action des vents à la surface de l’eau. Une vague se caractérise par sa courbure (0,71), sa période (8 secondes et sa hauteur (0,64 à 1,75m). Dans ce secteur de Potou, particulièrement la plage de Niayam, les vagues sont un agent géomorphologique d’érosion et de transport de particules ou de sédiments car, lors d’un reflux de l’eau, les particules sont déplacés par l’action du déferlement de la vague du haut vers le bas. Quand les vagues arrivent à la côte, on assiste à un courant le long de la plage (environ deux noeuds) qui est latéral. On assiste donc à un transfert latéral des matériaux. Les vagues apportent plus de sédiments qu’elles en retirent à la plage. Les vagues et les houles sont générées par le vent et ces courants sont les deux forces les plus importantes qui influent et déterminent le comportement dynamique de la plage. Tous ces facteurs dépendent principalement du vent, de sa force, de sa direction et de la distance surlaquelle elle souffle. En ce qui concerne la côte nord l’action des houles et des vagues provoquent un grand transport de sable durant l’équinoxe du printemps (mars-avril) dont une partie des sédiments est charriée par la dérive littoral, (Jacoutot ; 2005-2006).
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Table des matières
Introduction générale
Synthèse bibliographique
Problématique
Contexte
Intérêt et justification de la recherche
Question principale
Questions secondaires
Objectif principal
Objectifs secondaires
Hypothèse principale
Hypothèses secondaires
Définition des concepts
Erosion hydrique
Erosion littorale ou côtière
Impact
Méthodologie de recherche
1. La recherche bibliographique
2. Les enquêtes de terrain
a. Les données quantitatives
b. Les données qualitatives
Le choix de l’échantillonnage
3. Le traitement des données
4. Traitement des données granulométriques
4.1. L’étude sédimentologique des unités morphologiques
4.2. Les indices granulométriques
– Le coefficient d’asymétrie (SKI)
PREMIERE PARTIE : Présentation du milieu
Chapitre 1 : Le cadre physique
1.1. La géologie et le relief
1.1.1. La géologie
1.1.2. Le relief
1.2. Le climat
1.2.1. Les facteurs généraux
1.2.2. Les éléments du climat
– Les vents d’Est
– Les vents d’ouest
1.2.2.2. L’insolation
1.2.2.3. Température
1.2.2.4. Evaporation
1.2.2.5. Humidité relative
1.2.2.6. Pluviométrie
1.3. Les ressources hydriques
1.3.1. L’hydrographie
Les eaux souterraines
Les eaux superficielles
1.4. Les sols
1.5. La végétation
Chapitre 2 : Le cadre humain
2.1. Historique du peuplement
2.2. Evolution démographique
2.3. Les activités socio-économiques
2.3.1. Le maraîchage
2.3.2. L’agriculture
2.3.2.1. L’agriculture pluviale
2.3.5. L’élevage
DEUXIEME PARTIE : L’érosion côtière au droit des villages du Gandiolais
Chapitre 3 : Les facteurs de l’érosion côtière dans le Gandiolais
3.1. Les facteurs naturels de l’érosion côtière.
3.1.1. Les courants de marée
3.1.2 : Les houles
3.1.3 : Les vagues
3.1.4 : L’action déterminante de la dérive littorale
3.2. Les facteurs anthropiques de l’érosion côtière
3.2.1. L’élévation du niveau de la mer
3.2.2. L’occupation anarchique du littoral
3.2.3. L’extraction du sable
3.2.4. La dégradation de la végétation
Chapitre 4 : Les manifestations de l’érosion côtière dans le Gandiolais
4.1. Les manifestations de l’érosion sur la plage
4.2. Les effets hydrodynamiques
4.3. Manifestation de l’érosion par la brèche
Contexte historique de la brèche
4.4. La migration de l’embouchure
Secteurs du canal de délestage et de l’ancienne embouchure
4.5. L’érosion hydrique
4.5.1. Le ruissellement
4.5.1.1. Le ruissellement diffus
4.5.1.2. Erosion en rigoles
4.5.1.3. L’érosion en ravine
4.6. Le Splash
Chapitre 5 : Sédimentologie : interprétation des résultats
– L’étude sédimentologique des unités morphologiques sur le littoral (Mouit)
– L’étude sédimentologique des unités morphologiques sur le littoral (Pilote-barre)
-L’étude sédimenthologique des unités morphologiques sur le littoral (Mboumbaye)
-L’étude sédimenthologique des unités morphologiques sur le littoral (Tassinére)
Conclusion des analyses granulométriques
4.9. Analyse des paramètres chimiques
TROISIEME PARTIE : Impacts et stratégies de lutte contre l’érosion côtière
Chapitre 6: Les impacts de l’érosion côtière
6.1.1. Les impacts au niveau des habitats
6.2. Les impacts socio-économiques
6.2.1. Les impacts au niveau de l’agriculture
6.2.2. L’insécurité alimentaire
6.3. Les impacts de la brèche
Chapitre 7 : Les stratégies de lutte contre l’érosion côtière
7.1. Les mesures dérisoires
7.1.1. Les stratégies mises en place par la population locale
7.1.1.1. Les cordons pierreux
7.1.1.2. La méthode des tranchées
7.1.1.3. Canaux d’évacuation des eaux de ruissellement
7.1.1.4. Le paillage ou mulching
7.2. Les mesures prises par les autorités
7.2.1. Les organismes chargés de la question prévention contre l’érosion
7.3. Les mesures législatives
7.3.1. Code de l’environnement
7.3.2. Code minier
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie
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