Erosion
L’érosion vient de « ERODERE », verbe latin qui signifie « ronger ». D’après Roose E. (1991), l’érosion ronge la terre comme un chien s’acharne sur un os, d’où l’interprétation pessimiste de certains auteurs qui décrivent l’érosion comme une lèpre qui ronge la terre jusqu’à ne laisser qu’un squelette blanchi. Selon lui, c’est un processus naturel qui certes, abaisse toutes les montagnes (d’où le terme de « denudation rate », vitesse d’abaissement du sol des géographes anglophones) mais en même temps, l’érosion engraisse les vallées, forme les riches plaines qui nourrissent une bonne partie de l’humanité. Selon la FAO (1994), l’érosion représente l’ensemble des phénomènes qui contribuent, sous l’action d’un agent d’érosion à modifier les formes de relief que sont les sommets de plateau, les rebords de plateau, les talus, les corniches, les terrasses, les versants. Selon ROOSE E, (1994), le contenu du mot « érosion » varie selon les disciplines scientifiques. Pour les géologues, on distingue clairement les zones d’érosion (les montagnes et les versants), des zones de sédimentation (plaines alluviales, lacs, océans). Pour les géographes, ce sont les phénomènes orogéniques et l’érosion des montagnes qui sculptent les paysages au cours des millénaires. Pour les hydrologues, l’érosion est considérée comme la source des sédiments observés à l’exutoire d’une rivière à un coefficient d’efficacité près qui dépend de la morphologie du paysage. Pour les agro-pédologues travaillant à l’échelle d’un champ, l’érosion est la résultante de l’arrachement des particules par l’énergie des gouttes de pluie et du ruissellement, du transport par les eaux de ruissellement et du dépôt localisé des sédiments trop lourds Elkbir (1997) définit l’érosion comme étant l’ensemble des processus qui dégrade le relief (eaux courantes, en réseau organisé ou non mais aussi gel, vent, actions chimiques, simple gravité). Ndour T. (2001) de son côté définit l’érosion comme un phénomène qui prend départ par la destruction des agrégats de la couche superficielle du sol, suivi d’un entraînement des particules arrachées qui seront déposées en aval (sédimentation), ainsi que de pertes en matières minérales et organiques. Selon Rey. F (2004), l’érosion de surface réunit tous les processus qui affectent, sur une faible profondeur, les sols, les formations superficielles et comprend des formes de ruissellement de petites coulées boueuses de quelques centimètres à quelques décimètres d’épaisseur, mais elle exclut tous les grands mouvements de terrain qui peuvent avoir des profondeurs de plusieurs mètres. Que la cause de l’érosion soit l’eau, le vent ou le travail du sol, dans tous les cas le processus est le même : d’abord détachement de sol ensuite transport et en fin dépôt. Le phénomène de l’érosion peut être lent et passer relativement inaperçu. Il peut aussi se produire à un rythme alarmant et causer alors de lourdes pertes de terre. Toutefois ces différentes définitions semblent se focalisé uniquement sur les facteurs physiques alors que les activités anthropiques constituent des facteurs déterminants dans le processus de l’érosion. Cela veut dire que l’érosion non seulement résulte de facteurs naturels mais également de facteurs anthropique.
Impact
Étymologiquement le mot impact vient du latin « impactum », participe passé du verbe « impingere », qui signifie heurter, frapper contre, jeter contre, lancer contre. Selon le grand robert (2005). D’après Bernadette F. B. (2007), le mot impact désigne l’influence de quelqu’un ou de quelque chose sur le déroulement de l’histoire, des événements. C’est l’effet produit par quelque chose ; l’influence qui en résulte. Selon l’ADF (2011), il existe deux acceptations courantes de l’impact d’une action. La première est celle retenue par le Comité d’Aide au Développement (CAD) de l’OCDE : Effets à long terme, positifs et négatifs, primaires et secondaires, induits par une action de développement, directement ou non, intentionnellement ou non. La seconde est celle utilisée plus particulièrement par les économistes et peut être résumée par : l’ensemble des effets sur les bénéficiaires d’une action de développement qui sont strictement attribuables à cette action. En d’autres termes, l’impact c’est l’effet, l’influence ou le changement observable opéré par un phénomène sur le bénéficiaire. Selon le dictionnaire en ligne la Toupie « Toupictionnaire », au sens figuré et par extension, un impact est la conséquence violente, la vive répercussion d’une décision, d’une action, d’un évènement, d’un discours sur quelqu’un ou sur quelque chose.
Exemples : une étude d’impact, l’impact d’une nouvelle technologie, l’impact d’une campagne publicitaire.
Synonymes : conséquence, contrecoup, effet, incidence, séquelle, répercussion, résultante, retentissement.
De toutes ces définitions il ressort toujours le mot effet. Quelle que soit la nature du phénomène son impact ne pourra se voir que lorsqu’il se produit à l’avance. Ainsi l’impact consistera aux résultats obtenus après le déroulement du phénomène. Toutefois, l’impact d’un phénomène donné peut-être positifs ou négatif. Pour ce qui concerne notre étude, le concept impact de l’érosion signifie les conséquences négatives et les répercussions de l’érosion sur l’environnement et les activités socio-économiques
Les eaux souterraines
Les ressources hydrogéologiques de l’île à Morfil sont formées par les eaux de la nappe du Maestrichtien, les eaux de la nappe de l’Eocène, les eaux de la nappe du continental terminal et les eaux de la nappe alluviale salée.
– La nappe du Maestrichtien : La nappe du Maestrichtien (Crétacé supérieur) constitue la nappe profonde. Elle est Identifiée par sondage dans le bassin sédimentaire Sénégalo-mauritanien. Elle est moins profonde dans le Waalo mais s’approfondit vers le Jeeri avec une profondeur variant entre 40 m et 80 m. Son toit varie entre 70m à proximité du fleuve à 220m environ au Sud du milieu, Diagana (1994). Les réserves d’eaux de cette nappe sont estimées entre 300 et 500 km3 Sané M. (2015).
– La nappe des calcaires éocène : Selon Jacouta A. (2006), la nappe de l’Eocène est présentée sur tout le bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien, exceptée la zone d’affleurement ou de subaffleurement du Maastrichtien où il a été érodé. Dans la moyenne vallée, elle débute à partir de Kaédi et se poursuit sous les terrains du continental terminal. Elle est généralement à surface libre dans le Continental terminal mais elle peut être localement captive. Sa profondeur le plus souvent est inférieur à 20 m. Selon Déballer, 1962 in Sané M. 2015), entre Podor et Matam, les puits près du fleuve ont capté la nappe du continental terminal avant de pénétrer dans les terrains éocènes, ce qui suggère une continuité hydraulique entre les formations de l’aquifère profond et celui de ces formations post-éocènes.
-La nappe du Continental Terminal : Selon Diagana A. (1994), la nappe du continental Terminal est représentée par des niveaux d’argiles, de sable et de grès apparemment importants (26 m) à la base de l’Eocène et dont le sommet est surtout formé d’argiles et de marnes sableuses. Selon, la Direction de l’hydraulique et de l’assainissement (2015, l’épaisseur de la nappe du continental terminal le long du fleuve est mesurée entre le niveau statique et les marnes du mur de la nappe entre 10 et 50 m, (R. Degaillier, in Sané M. 2015). Les réserves de cette nappe selon Sané M. (2015), sont estimées à 100 km3
– La nappe d’eau salée : Elle a une profondeur faible et se trouve dans les alluvions du fleuve Sénégal avec une épaisseur suivant la distribution et la disponibilité des eaux qui varient du Nord au Sud, Jacouta A. (2006). Selon Kane A. (1997), la Salinité de cette nappe est d’origine marine qui date de la transgression nouakchottienne (5 000 ans BP). Elle est également récente car avant l’édification des barrages anti-sels de Kheune et de Diama, l’influence marine se faisait sentir très profondément dans la basse vallée. La langue salée avait atteint Podor en 1983 10 % de salinité Saos et al. 1985 in Kane A. 1997). D’après Sané M. (2015), les réserves de ce système acquière sont estimées à 50-75 km3
|
Table des matières
Introduction
Les objectifs
Les hypothèses
Définition des concepts
Méthodologie de recherche
-La recherche documentaire
-Le travail de terrain
-Le traitement des données
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU
Chapitre 1 : les caractéristiques du milieu
1-1-Situation géographique du milieu
1-2- le Cadre physique
1-2-1- Le relief et la géologie
1-2-2-Le climat
1-2-2-1- Les mécanismes généraux
1-2-2-2-les éléments du climat
1-2-2-2-1- Les vents
1-2-2 2-2- l’insolation
1-2-2-2-3- Les températures
1-2-2-2-4-L’évaporation
1-2-2-2-5 L’humidité
1-2-2-2-6 -la pluviométrie
1-2-3-Les ressources hydriques
1-2-3-1-Les eaux souterraines
1-2-3-2- Les eaux de surface
1-2-4-Les sols
1-2-4- 1- Les sols hydromorphes
1-2-4-2-Les sols peu évolués
1-2-4-3-Les vertisols
1-2-4-4-Les sols bruns subarides
1-2-5-La végétation
Chapitre 2 – Le cadre humain
2-1-L ‘histoire du peuplement
2-2-Evolution démographique
Chapitre 3 : le cadre économique
3-1-l’agriculture
3-2- L’élevage
3-3- La pêche
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS ET LES MECANISMES DE L’EROSION
Chapitre 4- Les facteurs de l’érosion
4-1-Les facteurs naturels
4-1-1-Le climat
4-1-2-La variation du niveau d’eau
4-1-3-la rareté de la végétation
4-1-4-La topographie
4-1-5-Les facteurs pédologiques
4-2 – les facteurs anthropiques
4-2-1-Croissance démographique
4-2-2-Les techniques de culture
4-2-3-Les pratiques pastorales
4-2-4-Les feux de brousse
4-2-5-Prélèvement du sable fluvial
Chapitre 5 – Les mécanismes de l’érosion
5-1- l’érosion hydrique
5-1-1- l’effet splash
5-1-2- Le ruissellement
5-1-3-le sapement des berges
5-2-l’érosion éolienne
Conclusion Partielle
TROISIEME PARTIE : IMPACTS ET STRATEGIES DE LUTTE DEVELOPPEES
Chapitre 6 Les impacts de l’érosion des sols
6-1-Les impacts environnementaux
6-1-1-Le ravinement
6-1-2-Recul latéral des berges
6-1-3-la dégradation du sol
6-1-4- Dégradation de la qualité de l’eau
6-1-5-Affouillement des arbres
6-2- Les impacts socio-économiques
6-2-1-Les inondations
6-2-2-Impact sur l’agriculture
6-2-3- impact sur l’élevage
Chapitre 7 : Les stratégies de lutte
7-1-Les stratégies mises en place par la population
7-1-1-Fumure Organique
7-1-2-2 épandage d’ordure et de gravas le long des rigoles et ravins
7-1-3-Les haies vives
7-1-4-La jachère
7-1-5-Les blocs de Pierre et les sacs de sable
7-1-6-Digue de Protection
7-1-7-Le nivellement des ravins
7-1-8-Le paillage
97-1–L’utilisation d’engrais chimiques
7-2- les stratégies de lutte mises en place par les ONG
1- Redynamisation de la cuvette de ‘’Wayoyel’’
7-2-2-Projet de formation en agroforesterie et à la gestion durable des sols
7-2-3-Les barrages de Diamma et de Manantali
7-3-Les stratégies mises en place par les autorités étatiques
7-3-1-Les digues de protection
7-3-2-Le reboisement
7-3-3-Les forêts classés et de réserves naturelles
Conclusion partielle
Conclusion générale
Bibliographie
Télécharger le rapport complet