L’érosion et la dégradation des sols au niveau mondial

L’ensablement des rizières est l’un des problèmes majeurs rencontrés dans la zone du Lac Alaotra qui est le premier grenier à riz de Madagascar. En effet, 90.000 à 100.000 m3 de sables sont déversés dans la plaine chaque année (BRL Madagascar, 2006). La disparition des forêts galeries, le défrichement de la végétation pour étendre les terrains de culture, les pratiques culturales, la surexploitation des pâturages par la pratique du feu de brousse ont entraîné et accéléré l’ensablement des périmètres irrigués. Les conséquences de l’ensablement affectent les ressources piscicoles au niveau du lac tandis que l’érosion des tanety décape l’horizon humique du sol en diminuant la fertilité des sols de tanety et la quantité de biomasse disponible pour nourrir les animaux. L’ensablement de la plaine rizicole affecte les réseaux d’irrigation qui se dégradent et dont l’entretien ne peut plus être assuré par les seuls utilisateurs. Sur les 33.000 ha de rizières réhabilités ou aménagés sous l’égide de la SOMALAC (Société Malagasy du Lac Alaotra), 10.000 ha seulement bénéficient d’une bonne maîtrise d’eau. L’irrigation des rizières étant déjà aléatoire, est devenue catastrophique actuellement. Cette situation est aussi, en partie, causée par l’agressivité du climat que par les modes d’occupation du sol sur les tanety qui sont formés par des matériels friables favorable à l’érosion hydrique.

Dans la région du Lac Alaotra, les projets de protection des bassins versants n’ont véritablement débuté que vers 1950 (Tassin, 1995). Jusqu’à 1970, les techniques de conservation des sols de la zone collinaire proposées ont été peu diffusées et peu adoptées par les agriculteurs et les éleveurs. En effet, les populations locales ne sont pas impliquées directement dans la lutte antiérosive des collines. Les investissements se concentraient essentiellement sur l’aménagement hydraulique de la plaine. En 1990, le phénomène d’ensablement des réseaux hydro-agricoles de la SOMALAC (Société Malagasy du Lac Alaotra), a entraîné l’augmentation considérable des frais d’entretiens des périmètres rizicoles et la diminution des rendements d’année en année. Le rendement diminuait actuellement de 5t/ha à 1,5t/ha (PARTA, 2004). Cette situation nécessitait une mode de mise en valeur rationnel des collines environnantes qui sont le siège de l’érosion hydrique.

L’érosion et la dégradation des sols au niveau mondial

La principale cause de l’ensablement et de la dégradation des sols dans le monde est l’érosion hydrique. Par définition, l’érosion c’est le détachement de fragment ou des particules de sol ou des roches de leur emplacement initial par l’eau ou par d’autres agents tels que le vent, les vagues et la glace. L’érosion peut être soit d’origine géologique comme par exemple la formation des surfaces d’aplanissement à Madagascar tels que le niveau 1 de la région de Tampoketsa d’Ankazobe, le niveau 2 de la région du Behenjy, la pénéplaine du moyen ouest fait partie du niveau3.

L’érosion géologique est un phénomène naturel qui a façonné la surface de la terre au cours des périodes géologiques (Bourgeat, 1979).L’érosion accélérée des sols est due aux activités humaines telles que les pratiques agricoles, les exploitations forestières, les surpâturages, les constructions des différentes infrastructures. Aujourd’hui, les exploitations minières tendent à modifier les phénomènes de façon irréversible (Tassin, 1995). Dans la plupart des régions habitées du monde, les phénomènes d’érosion et de sédimentation sont fortement influencés par les activités de l’homme. Mais, l’érosion qu’elle soit naturelle ou anthropique est provoquée par l’eau (érosion hydrique) ou par le vent (érosion éolienne) dans un environnement rural, urbain ou industriel (Tassin, 1995).

Les pressions de l’action humaine sur les ressources naturelles et les écosystèmes tels que le surpâturage, la surexploitation des sols vont conduire à une réduction du couvert végétal en exposant les sols vulnérables à l’érosion. La faible teneur en matières organiques et la faible stabilité structurale des sols vont entraîner un déficit en éléments nutritifs du sol d’une part et une diminution de la capacité de rétention d’eau d’une autre part. La raréfaction de la végétation risque d’intensifier la dégradation des sols par rétroaction entre la surface du sol et l’atmosphère. Cela se produit lorsqu’une diminution de la végétation amoindrit l’évapotranspiration et accroît la diffusion du rayonnement terrestre vers l’atmosphère (albédo) (Focus en environmental Geology, 1976).

Le phénomène de dégradation des sols est perçu comme un danger majeur pour la survie de l’homme. Plus de mille ans avant notre ère, les agriculteurs de la Basse Mésopotamie ont ainsi observé la stérilisation progressive de leurs sols par le processus de salinisation (P. Brabant et C. Cheverry, 2012). Les Grecs de l’antiquité avaient une perception claire des ravages causés par l’érosion hydrique de leurs sols cultivables (P. Brabant et C. Cheverry, 2012). Plus récemment, en 1934, les Américains ont été traumatisés par le « dustbowl », phénomène d’érosion éolienne qui a dévasté les plaines du centre de leur pays (P. Brabant et C. Cheverry, 2012). Depuis le milieu des années 1970, les instances internationales, les agences de l’ONU (Organisation des Nations Unies) en particulier la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations) se sont mobilisées sur le problème de la dégradation des sols et de son évaluation (P. Brabant et C. Cheverry, 2012).

La localisation et la délimitation de la zone de recherche

Le Fokontany d’Ambalabako, la zone de recherche fait partie de la Commune suburbaine et District d’Ambatondrazaka, Région d’Alaotra Mangoro .

Les coordonnées géographiques du sous bassin versant du Fokontany Ambalabako tournent autour de 48°38’51’’ à 48°47’65’’ de longitude Est et de 17°82’75’’ à 17°90’87’’ de latitude Sud, avec une altitude allant de 766 à 1233m pour une superficie totale de 1790 ha. Il fait partie de la cuvette du Lac Alaotra qui est inclus dans la province de Tamatave. Il s’agit d’une cuvette d’effondrement aménagée en rizières irriguées dont les bordures sont constituées par des collines à forte pente marquées par les eaux de ruissellement où s’effectuent les cultures pluviales (Bourgeat, 1979).

Le nombre de la population autour du lac est estimé, en 2005, à 670 000 habitants, dont 130 000 sont urbains. Il aurait doublé depuis 1987 (INSTAT, 2007). La région du lac Alaotra est caractérisée par un climat tropical à régime pluviométrique contrasté dont la température moyenne annuelle est aux environs de 20°C mais elle varie de 13°C au mois de juin, à plus de 30°C au mois de décembre.

La mise en valeur de la zone collinaire sur la bordure de la cuvette favorise la formation des ravinements et des lavaka qui engendrent l’ensablement de la plaine par la suite. Le labour de la zone de colline connue sous l’appellation tanety, et la mise en culture aux mois d’octobre et novembre accentuent les pertes en sols au début de la saison pluvieuse (CIRAD, 2005). En effet, la disparition de la couverture végétale graminéenne affecte la cohésion des éléments constitutifs des versants ainsi que leur stabilité. A cette activité agricole s’ajoute le mode d’élevage extensif qui utilise la zone de tanety comme lieu de pâturage car les bétails y profitent aussi du renouvellement des herbes fraîches au début de la saison pluvieuse après le passage des feux de brousses provoqués de façon expresse. L’importance de l’élevage bovin dans la zone (tableau1) est expliquée par sa complémentarité avec la riziculture.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1 : LE CADRE THEORIQUE ET LA DEMARCHE DE RECHERCHE
Chapitre 1 : LES ACQUIS ANTERIEURS
1.1. L’érosion et la dégradation des sols au niveau mondial
1.2. La localisation et la délimitation de la zone de recherche
Chapitre 2 : LA DEMARCHE DE RECHERCHE
2.1. Les phases préliminaires
2.1.1. La phase de documentation
2.1.2. La phase d’élaboration de la problématique et la proposition des hypothèses de recherche
2.1.3. La phase de construction des outils de recherche
2.2. Le traval de terrain
2.2.1. La phase d’observation de la zone de recherche
2.2.2. Les enquêtes et les entretiens
Les enquêtes
Les entretiens
Partie2 : LES CONDTIONS PARTICULIERES LOCALES: FACTEURS FAVORABLES A L’EROSION
Chapitre 3 : LES CONDITIONS ECOLOGIQUES DU FOKOTANY AMBALABAKO
3.1. L’agressivité du climat de la région : un facteur déclenchant de l’érosion
3.1.1. La température
3.1.2. Les variations interannuelles des précipitations comme agent chimique d’altération et agent de transport
L’eau de pluie acide : agent chimique d’altération
L’agressivité des pluies
3.2. L’organisation générale du relief
3.2.1. La zone élevée
3.2.2. La zone de moyenne altitude
3.2.3. La zone basse
3.3. Les caractères hydro-morpho-pédologiques du sous bassin versant
3.4. La région de l’Alaotra : Zone d’instabilité tectonique favorisant la multiplication du phénomène de lavakisation
Chapitre 4 : LES UNITES D’OCUPATION DU SOL, SITES PREFERENTIELS DE L’EROSION
4.1. Le mode d’occupation du sol de la zone élevée
4.2. Le mode d’occupation du sol de la zone de moyenne altitude
4.3. Le mode d’occupation du sol de la zone basse
Partie 3 : LES STRATEGIES LOCALES DANS LA LUTTE CONTRE L’EROSION ET L’ENSABLEMENT
Chapitre 5 : LES TECHNIQUES ANTIEROSIVES APPLIQUEES DANS LES ZONES COLLINAIRES
5.1. La Lutte contre l’intensification du lavaka
5.1.1. Les opérations de reboisement
5.1.2. Les techniques de traitement de lavaka
5.1.3. La limitation de l’utilisation des feux de brousses
5.1.4. Le parcage des zébus
5.2. Les diverses techniques pour ralentir de la vitesse de ruissèlement
5.2.1. Les sentiers de parcours profilés
5.2.2. Les prairies artificielles
5.2.3. L’aménagement des courbes de niveau
5.2.4. La mise en place de la terrasse
5.2.6. Les haies traditionnelles
Chapitre 6 : LES TECHNIQUES DE PROTECTION DES PLAINES ET DES BAS-FONS
6.1. La mise en place d’un couloir végétal en bas de pente
6.2. La préparation des terres à cultiver avec « 0 labour »
6.3. La création des petits canaux
6.4. L’enfouissement des résidus
CONCLUSION GENERALE
LES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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