L’ergothérapie et la promotion de l’activité physique

Champs disciplinaires

   Les champs disciplinaires inclus dans ce thème sont dans un premier temps, les Sciences médicales. En effet, l’activité physique sur prescription rentre dans le domaine des sciences médicales car ces dernières ont étudié ses bienfaits sur la santé de l’Homme. Ensuite, le deuxième champ disciplinaire est le sport et les sciences du sport. Le domaine de l’activité physique rentre dans ce champ disciplinaire car le phénomène du sport santé/activité physique sur prescription a prouvé son efficacité à partir d’études faites sur les impacts du sport/activité physique sur le corps humain et ainsi la santé. La santé publique est le troisième champ disciplinaire qui rentre dans le thème de la recherche. Ce phénomène de sport santé est ancré dans le domaine de la santé publique car la sédentarité devient un fléau de notre société. Elle engendre de nombreuses complications (maladies cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques…) qui peuvent entrainer la mort. Enfin, les sciences humaines et sociales sont le dernier champ disciplinaire. Ici, la sédentarité ou la mise en place de l’activité physique est révélateur d’un mode de vie que l’on étudie et que l’on constate. Ce mode de vie est amené à changer.

L’ergothérapie et les maladies chroniques

   Nous nous sommes intéressés à la pratique en ergothérapie auprès des malades chroniques. En effet, une étude a été faite sur un programme d’auto-management basé sur l’ergothérapie intégrant de l’activité physique, auprès de patients atteints de maladies chroniques. Il a été démontré que ce type de programme leur a permis d’augmenter leur performance occupationnelle, de pouvoir effectuer leur occupation et ainsi augmenter leur fréquence de participation occupationnelle (33). Cependant, les chercheurs ne remarquent pas de différence significative sur l’anxiété et la dépression à la fin du programme. Ceci peut être dû au faible nombre de personnes présentes dans l’échantillon (n= 15)(33). Dans un article de revue sur l’ergothérapie publié aux États-Unis, il est dit que l’ergothérapeute présente les compétences dans la promotion de l’activité physique, auprès des patients ayant eu un AVC, durant les phases aiguës et subaigus. En effet, la gestion et le maintien de la santé fait partie des activités de la vie quotidienne. Elle permet de « développer, gérer et maintenir des routines pour la promotion de la santé et du bien être ». De ce fait, l’activité physique est un élément important dans la promotion de la santé et il ne peut être négligé en ergothérapie. Les ergothérapeutes peuvent dans un premier temps, former et éduquer les patients et leur famille autour de ce thème afin de diminuer leur sédentarité. Les interventions doivent être choisies pour accroître l’autoefficacité et renforcer ses capacités d’autorégulation. Cependant, il est mentionné qu’il est difficile de mettre en place ces actions, car les interventions en Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) se concentrent en priorité sur les gestions médicales et les compétences fonctionnelles (37). De ce fait, en France, cela se passe-t-il de la même façon ? Ce type de pratique serait-elle bénéfique pour les patients atteints d’affections longues durées dans les SSR français ? De plus, plusieurs articles issus de revues professionnelles de l’ANFE6 ont été publiées. Elles concernent la pratique de l’ergothérapie et de l’activité physique auprès des malades chroniques (38–40). Premièrement, un recensement des écrits de la littérature en science de l’occupation concernant les activités physiques, a été fait. Il est dit que les activités physiques et sportives possèdent plusieurs facteurs favorisants l’engagement occupationnel (plaisir de la pratique, sentiment d’appartenance au groupe et progression technique dans la discipline) et l’équilibre occupationnel chez les publics ciblés en ergothérapie. De ce fait, l’auteur invite les ergothérapeutes à aborder les activités physiques et sportives dans une perspective occupationnelle afin de défendre la pertinence de leur propre pratique dans ce champ-là (38). Ensuite, des articles décrivant la pratique auprès de malades pris en soins en établissement de soins de suite et de réadaptation (SSR) et en santé mentale ont été publiés. Le premier vise à inciter les ergothérapeutes à prendre en compte les composantes physiques des activités de la vie quotidienne en SSR (39). Le second concerne la mise en place d’activités physiques et sportives auprès de personnes atteintes de pathologies psychiques. Il vise à sensibiliser les ergothérapeutes sur les bienfaits (physiques, psychologiques et sociaux) de l’utilisation d’une médiation physique comme la boxe auprès des patients en psychiatrie (40). Ces articles récents nous permettent de voir que l’utilisation de l’activité physique est intéressante et importante en ergothérapie auprès des malades chroniques en France. Est-ce que sur le terrain, les ergothérapeutes ont conscience de l’utilité de l’intégration de l’activité physique dans leur prise en soins ? Quelle est la part d’ergothérapeute utilisant l’activité physique auprès de leur patient ? Enfin, pour complémenter la revue de littérature, un essai du Québec a été publié concernant la facilitation de l’engagement des personnes ayant subi un AVC dans l’activité physique par l’ergothérapeute. Il est dit que l’ergothérapeute a sa place dans le domaine de l’activité physique. En effet, les activités de la vie quotidienne faisant partie des activités physiques, l’ergothérapeute a son rôle à jouer. Quatorze pistes d’actions pour améliorer l’engagement des patients ont été émises. Cependant, en critiquant ces quatorze pistes, il a été remarqué que ces dernières sont plus ou moins applicables selon le contexte d’exercice. En effet, celles qui concernent la personne sont plus facilement applicables (et font déjà partie des actions réalisées comme l’éducation, la motivation ou l’adaptation des occupations) que celles qui consistent en des interventions sur des éléments indirects à la personne (environnement institutionnel, plaidoyer au niveau de l’institution, réorientation des services de santé) (41). De ce fait, est-ce que les pistes d’actions mentionnées sont utilisées en France ? Les ergothérapeutes français rencontrent-t-ils les mêmes problèmes concernant la promotion de l’activité physique auprès des patients ? Ces pistes d’actions sont-elles applicables pour les autres pathologies chroniques ?Suite à cette analyse critique, nous pouvons donc remarquer que l’activité physique entraine de nombreuses améliorations d’un point de vue physique et mental chez les personnes atteintes de maladies chroniques. Cela impacte leur vie quotidienne et plus précisément leur qualité vie. C’est un aspect qui revient souvent dans les différentes études de la revue de littérature. L’ergothérapie a une place à jouer dans l’amélioration de la vie quotidienne des pathologies chroniques. Enfin, un conseil minimal sur les bienfaits de l’activité physique permet de plus facilement promouvoir l’activité physique et ainsi diminuer la sédentarité au sein de la population.

L’engagement occupationnel en ergothérapie

   Selon l’Association Américaine des Ergothérapeute (AOTA), l’engagement en ergothérapie se traduit par l’engagement dans la réalisation des activités valorisées par les usagers. Celui-ci est alors le moyen de traitement privilégié mais non exclusif (45). Ainsi, l’engagement dans les occupations produit naturellement la participation et le maintien. Cela va donc fabriquer des habitudes si l’engagement est prolongé (45). Il correspond à un ensemble de performances physiques observables mais aussi à des expériences émotionnelles. Selon Mattingly et Fleming, l’engagement a donc un aspect psychologique qui va engendrer un sentiment positif. L’usager engagé va donc ressentir du plaisir, de la compétence, de la motivation, de l’autonomie et de la liberté. Ce qu’il fait aura du sens pour lui. De plus, il est dit qu’une personne peut être engagée dans une activité sans qu’elle soit performante pour autant (45). De plus, la notion d’engagement peut faire aussi référence à la notion de flow. Selon Mihaly Csikszentmihalyi, c’est un « état de conscience particulier éprouvé par les individus lorsqu’ils sont tellement engagés dans une activité que plus rien d’autre en compte ». L’utilisation du flow a des conséquences sur les capacités, l’estime de soi et la performance. Il permet donc d’améliorer la croissance personnelle et la qualité de vie de de l’individus (46). De ce fait les thérapeutes vont chercher à proposer des moyens d’interventions à leurs patients qui vont leur permettre de s’engager et de ressentir du plaisir à le faire. En effet, cela pourra avoir un effet positif sur la réalisation de l’activité et de pouvoir prolonger celle-ci. L’engagement devient donc une condition de la démarche centrée sur le patient (45). Enfin, dans le domaine de l’activité physique plus particulièrement, l’engagement est fortement corrélé à la motivation et à l’autodétermination de la personne. Nous allons donc développer la théorie de l’autodétermination dans le paragraphe suivant.

Les facteurs facilitants ou obstacles au changement

   Trois des ergothérapeutes ont exposés certains éléments qui pouvaient être facilitateurs ou obstacles au changement et à l’avancé du pouvoir d’agir des patients. Selon Mme G. cela dépend principalement de la « capacité intellectuelle » et de la « force de vie » de chaque patient (L. 158-159). Concernant les éléments facilitateurs, les ergothérapeutes nous évoquent le fait d’avoir un entourage présent. En effet la « famille » a un rôle important selon Mme G. car il peut être porteur pour le patient (L. 164). En effet, l’entourage permet de faire « bouger les choses » plus rapidement chez les patients (L. 167). M. E. nous indique que le fait que les activités physiques s’effectuent en groupe restreint permet que chacun soit « très présents » pour les autres et cela est plus facilitant qu’en groupe d’activité physique « scolaire » (L. 285). Enfin, Mme F. nous parle du fait que si la personne voit des progressions observables et rapides, elle va avoir une augmentation rapide de sa motivation pour changer sa vision de sa maladie (L 146-147). Cependant, concernant les obstacles au changement, en opposition avec la présence de l’entourage, la mise en place du pouvoir d’agir va être difficile si la personne se retrouve seule. Cependant, une personne avec « une force de caractère » pourra avancer plus facilement dans son processus de pouvoir d’agir (L. 167, Mme G.).

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Table des matières

1 Introduction
1.1 Émergence du thème
1.1.1 Contexte
1.1.2 Champs disciplinaires
1.1.3 Terminologie
1.1.4 Résonance du thème
1.1.5 Enjeux et intérêts
1.2 Revue de littérature
1.2.1 Champs disciplinaires et bases de données utilisées
1.2.2 Recherches d’études scientifiques
1.3 Analyse critique de la revue de littérature
1.3.1 La santé physique
1.3.2 La santé psychologique et sociale
1.3.3 La qualité de vie
1.3.4 Actions de promotion des activités physiques
1.3.5 L’ergothérapie et les maladies chroniques
1.4 Problématisation
1.5 Enquête exploratoire
1.5.1 Objectifs de l’enquête exploratoire
1.5.2 Choix de la population cible
1.5.3 Choix méthodologique de l’outil de recueil de donnée
1.5.4 Biais anticipés de l’enquête
1.5.5 Modalités de passation de l’enquête exploratoire
1.5.6 Test de l’outil de recueil de données
1.6 Résultats de l’enquête exploratoire
1.7 Questionnement
1.8 Cadre théorique
1.8.1 Engagement
1.8.2 Autonomie
1.9 Problématisation
2 Question et objet de recherche
3 Matériel et méthode
3.1 Choix de la méthode de recherche
3.2 Choix de la population cible
3.3 Outil de recueil de données
3.3.1 Choix de l’outil de recueil de données
3.4 Biais de l’ORD
3.5 Cadre d’écoute
3.6 Outil d’analyse des résultats
3.7 Test de l’outil
4 Résultats
4.1 Analyse thématique verticale
4.1.1 Observation de l’évolution des personnes atteintes d’ALD par l’ergothérapeute
4.1.2 Le patient et ses ressentis
4.1.3 Le choix des activités physiques
4.1.4 L’utilité de l’intégration des activités physiques dans l’accompagnement selon les ergothérapeutes
4.1.5 Les facteurs facilitants ou obstacles au changement
4.2 Analyse horizontale
4.2.1 Discours de Mme C
4.2.2 Discours de Mme F
4.2.3 Discours de M. E
4.2.4 Discours de Mme G
4.3 Analyse lexicale
4.3.1 Occurrence de mots : premier entretien Mme C
4.4 Occurrence de mot : deuxième entretien Mme F
4.5 Occurrence de mot : troisième entretien M. E
4.6 Occurrence de mot : quatrième entretien Mme G
4.7 Perception de l’ergothérapeute du pouvoir d’agir des patients engagés dans les activités physiques
4.8 Interprétation des résultats
5 Discussion
5.1 Critique des résultats au regard des études antérieures
5.2 Critique du cadre conceptuel
5.3 Critique du dispositif de recherche
5.4 Apports, intérêts et limite des résultats pour la pratique professionnelle
5.5 Transférabilité pour la pratique professionnelle et apports personnels
6 Conclusion
7 Bibliographie
8 Annexes

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