L’ÉQUITATION : UNE DISCIPLINE DONT L’ÉVOLUTION EST SOUMISE AUX CONTRAINTES
Les premiers contacts entre l’Homme et le Cheval en Eurasie
C’est en Eurasie que se croisent pour la première fois les chemins du cheval et de l’Homme. Comme tous les Equidés, le cheval est apparu en Amérique puis s’est répandu en Eurasie par l’isthme du Béring. L’Homme est alors présent en Europe et au Proche-Orient. Nous sommes aux alentours de -35 000 av-J.C., période correspondant à la fin du Paléolithique (Digard, 2004). L’art pariétal de cette période témoigne de la place singulière qu’occupaient déjà les chevaux dans notre civilisation (figure 1). En effet, le cheval constitue le thème dominant du bestiaire des peintures et gravures du paléolithique au point de composer près d’un tiers des représentations animales aujourd’hui connues et identifiées. Cette proportion est d’autant plus révélatrice que le cheval ne semble pas avoir été l’espèce animale dominante dans l’environnement de l’Homme. Un certain nombre de ces représentations évoquent vraisemblablement des espèces actuelles d’équidés sauvages telles que le Tarpan ou le Prjevalski. Néanmoins, le réalisme de ces œuvres ne permet pas une identification certaine des espèces représentées : il pourrait tout aussi bien s’agir de races équines aujourd’hui disparues (Ministère de la Culture et de la Communication, 2011- 2014).
La domestication
Tandis que la domestication du chien (Canis lupus), premier animal à avoir été domestiqué remonterait au paléolithique supérieur (environ 33000 ans av-J.C.)(Ovodov et al, 2011) et celle du bovin (Bos taurus) au mésolithique (9000-5000 ans av-J.C.)(Hanotte et al., 2002), la domestication du cheval apparait plus tardivement, à l’âge du bronze vers -3500 av-J.C (Outram et al., 2009). Cette datation est le résultat d’une étude menée par les Universités britanniques d’Exeter et de Bristol (Outram et al., 2009), en collaboration avec le CNRS et le Muséum national d’Histoire naturelle. Les découvertes de ces archéologues tendent à prouver que les chevaux étaient à la fois harnachés et traits pour leur lait. C’est la civilisation Botai à la fin du Néolithique, qui aurait initié la domestication du cheval dans le nord du Kazakhstan actuel entre -3700 et -3100 av-J.C (Clutton-Brock, 1999). La figure 2 met en évidence des traces d’usure sur la prémolaire d’un étalon : ces marques sont caractéristiques de l’utilisation d’un mors. Une autre étude place la domestication du cheval entre -4500 et -3500 av-J.C en Ukraine (Clutton-Brock, 1999).
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Table des matières
LISTE DES ABRÉVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
INTRODUCTION
PARTIE 1 : ÉVOLUTION DE L’ÉQUITATION DEPUIS LA DOMESTICATION DU CHEVAL JUSQU’À
L’ÉQUITATION MODERNE FRANÇAISE
1 L’ÉQUITATION : UNE DISCIPLINE DONT L’ÉVOLUTION EST SOUMISE AUX CONTRAINTES
HISTORIQUES
1.1 DE LA DOMESTICATION DU CHEVAL AUX PREMIERS CAVALIERS : L’INTÉRÊT PRÉCOCE POUR LES MORS
1.1.1 Le Paléolithique : l’ère de la rencontre et de la domestication
1.1.1.1 Les premiers contacts entre l’Homme et le Cheval en Eurasie
1.1.1.2 La domestication
1.1.2 L’utilisation du cheval dans l’Antiquité
1.1.2.1 Du cavalier nomade à la cavalerie
1.1.2.1 Le cheval est un atout pour le combat et son utilisation est déjà très variée
1.1.2.1 Le cheval, un animal utilitaire à forte portée symbolique
1.2 LA PLACE DU CHEVAL DANS LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DU MOYEN-ÂGE1.2.1 L’utilisation du cheval au Moyen-âge en France : l’âge d’or de la chevalerie
1.2.1.1 Le chevalier et son destrier : une posture de combat
1.2.2 La naissance d’une cavalerie disponible et « légère » à l’aube de la Renaissance
1.3 LA RENAISSANCE ITALIENNE ET LA CONSÉCRATION DU CHEVAL ET DE L’ÉQUITATION DANS L’ART1.3.1 Le Royaume de Naples : un foyer de culture équestre
1.3.2 Approche de l’équitation en tant qu’Art équestre
1.3.3 Les fondements de l’équitation savante italienne
1.3.3.1 Le cheval acteur dans l’art équestre
1.3.3.2 Les principes clefs de l’équitation savante : l’embouchure et la posture du couple
1.4 DE L’ÉQUITATION FRANÇAISE DE LA RENAISSANCE À L’ÉQUITATION CLASSIQUE FRANÇAISE :
AVÈNEMENT DE LA HAUTE-ÉCOLE
1.4.1 L’équitation dans la Renaissance Française
1.4.1.1 L’équitation savante française, une équitation de prestige
1.4.1.2 De la cavalerie légère aux guerres de siège
1.4.1.3 Le manège de Versailles : décor du règne de Louis XIV et symbole de la Belle équitation
1.4.2 L’Équitation classique française : l’Équitation savante s’inscrit dans l’esprit encyclopédique du XVIIIe siècle
1.4.2.1 François Robichon de La Guérinière et l’équilibre sur les hanches
1.4.2.2 Dupaty de Clam
1.5 L’AUBE DU XIXe SIÈCLE, UN CONTEXTE FAVORABLE À UNE ÉQUITATION SPORTIVE POPULARISÉE
1.5.1 L’équitation militaire amène à une équitation sportive
1.5.1.1 La charge de cavalerie et les Écoles militaires
1.5.1.2 La transformation des écuries de Versailles en École pour les Chevau-légers
1.5.1.3 D’auvergne et l’équitation militaire utilitaire
1.5.1.4 L’École royale de la cavalerie de Saumur
1.5.1.5 Le comte d’Aure et l’équitation d’extérieur
1.5.1.6 Le pur-sang anglais et les entraînements équestres militaires
1.5.2 François Baucher et l’équitation artistique
1.5.2.1 Un écuyer intuitif
1.5.2.2 Des techniques équestres novatrices
1.5.2.3 Le bauchérisme aux XXe et XXIe siècles
1.6 LE NOUVEAU RÔLE SOCIAL DU CHEVAL AU XXe SIÈCLE1.6.1 Vers une équitation féminine de loisirs et de sport
1.6.2 Vers la conservation de l’Équitation de Tradition Française
1.6.2.1 Un patrimoine culturel immatériel de l’humanité méconnu
1.6.2.2 Un patrimoine en péril
2 LA PLACE DE L’ÉQUITATION EN FRANCE AUJOURD’HUI
2.1 L’ÉQUITATION FRANÇAISE, UNE FILIÈRE INTÉGRÉE DANS UNE ORGANISATION À FORTES CONTRAINTES
ÉCONOMIQUES
2.1.1 Le cheptel équin français en progression grâce à l’équitation de loisir
2.1.2 Le cheval, un animal soumis à rentabilité dans une filière équine organisée
2.1.2.1 La filière course et le pari hippique
2.1.2.2 La filière viande et consommation
2.1.2.3 La filière « équitation de loisir et de sport
2.1.2.4 Autres utilisations : agricoles et « d’intérêt public »
2.1.2.5 Les Haras Nationaux et les autres acteurs
2.2 MODALITÉS DE PRATIQUE DE L’ÉQUITATION DE LOISIR ET DE SPORT 2.2.1 L’équitation moderne se décline en de nombreuses disciplines différentes
2.2.2 Profil des cavaliers
2.2.2.1 Féminisation et juvénilisation de l’équitation
2.2.2.2 Motivations et modalités de la pratique de l’équitation
PARTIE 2: APPROCHE DU BIEN-ÊTRE DU CHEVAL DANS L’ÉQUITATION DE LOISIR.
DISCUSSION SUR SON AMÉLIORATION
1 APPROCHE DU BIEN-ÊTRE ANIMAL
1.1 LA PRÉOCCUPATION DU BIEN-ÊTRE ANIMAL, UN INTÉRÊT GRANDISSANT
1.1.1 Du concept d’animal machine au statut d’être doué de sensibilité
1.1.2 Le développement d’une science pour l’équitation : un moyen de protection puissant
1.2 NOTION D’ADAPTATION 1.3 LE “COPING”, LA CAPACITÉ À S’ADAPTER 1.4 LA SATISFACTION DES BESOINS
1.5 LE BIEN-ÊTRE ANIMAL, UN ÉTAT RELATIF À LA SOUFFRANCE, LA DOULEUR ET AU STRESS
1.5.1 Le concept de stress
1.5.1.1 Définition du stress
1.5.1.2 Eustress et distress
1.5.1.3 Emotivité et stress
1.5.1.4 Les réponses biologiques au stress
1.5.2 La souffrance et la douleur
1.5.3 L’anxiété et la peur
2 APPROCHE DU BIEN-ÊTRE DU CHEVAL EN ÉQUITATION
2.1 QUELS INDICATEURS POUR L’ÉVALUATION DU BIEN-ÊTRE DU CHEVAL EN ÉQUITATION ? 2.1.1 Les indicateurs comportementaux
2.1.1.1 Les outils pour l’interprétation du comportement
2.1.1.2 Indicateurs comportementaux de mal-être global
2.1.1.3 Indicateurs comportementaux éventuellement utilisables en équitation
2.1.2 Les indicateurs physiologiques et sanitaires
2.2 LES CONTRAINTES DE L’ÉQUITATION POUR LE CHEVAL 2.2.1 L’équitation moderne, un nouveau confort pour le cheval
2.2.1.1 Des pathologies induites par le cavalier
2.2.1.2 Le dos du cheval : un enjeu majeur pour son bien-être
2.2.1.3 Une population de cavalier plutôt réceptive à la question du bien-être équin
2.2.2 Le cheval est une espèce sociale
2.2.2.1 La prise alimentaire et les comportements sociaux
2.2.2.2 Les communications olfactive, visuelle et posturale sont prédominantes
2.2.2.3 La restriction du milieu de vie et la gestion des ressources
2.2.2.4 L’isolement
2.2.3 Implications du comportement de l’être humain sur le cheval
2.2.3.1 Le statut de l’Homme est lié à sa posture et à son attitude
2.2.3.2 Le statut particulier du cavalier
2.2.4 Les procédés d’apprentissages et le bien-être du cheval en équitation
2.2.4.1 La communication entre le cheval et le cavalier 2.2.4.2 Les facultés de mémorisation et d’apprentissage du cheval
2.2.5 Les spécialisations fonctionnelles du cheval pour la course
2.2.5.1 Spécialisation fonctionnelle du système nerveux
2.2.5.2 Un squelette adapté à la course
2.2.5.3 Une musculature adaptée à la course
2.2.5.4 Un appareil cardio-respiratoire adapté à la course
2.2.6 La posture et l’équilibre du cheval
2.3 PRINCIPES D’ÉQUITATION DE TRADITION FRANÇAISE ET BIEN-ÊTRE 2.3.1 Les postures en dressage
2.3.1.1 Les objectifs du dressage moderne
2.3.1.2 Définition de la « mise sur la main
2.3.1.3 Implications biomécaniques du rassembler
2.3.1.4 Le modèle de l’Équitation de Tradition Française : « la mise en main »
2.3.2 Les autres tendances posturales sur le terrain
2.3.2.1 Le chanfrein « derrière la verticale 2.3.2.2 Le travail en extension d’encolure2.3.2.3 L’hyperflexion de l’encolure 2.3.3 Cas particulier des enrênements dans la posture
2.3.4 Intérêt de l’allégement de l’appui pour la décontraction de mâchoire
2.3.4.1 Le mors et les rênes, interfaces entre les mains du cavalier et la bouche du cheval 2.3.4.2 Impact de la muserolle sur la décontraction de mâchoire CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE.
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