L’épuisement professionnel

L’épuisement professionnel

Choix de la thématique

Ce travail de Bachelor a pour thème l’épuisement professionnel, ou burn-out, chez le travailleur social. J’ai choisi cette thématique car j’y ai été partiellement confronté lors de mon premier stage pratique. En effet, je présentais quelques signes d’un burn-out comme de la fatigue, du stress ou un manque de motivation. Heureusement, cela était dû à une situation très précise et limitée dans mon stage. En effet, je devais effectuer une petite partie de mes horaires sur un groupe de vie qui présentait des dysfonctionnements, ce qui a rendu mon intégration difficile. Le reste de mon temps de travail était attribué à un autre lieu de vie ou j’étais pleinement épanoui dans mon activité professionnelle. Grâce à cela, j’ai sûrement pu éviter plusieurs complications. Le thème de l’épuisement professionnel suscite donc mon intérêt, car j’ai pu vivre et ressentir une situation presque similaire, ce qui m’a fait comprendre l’ampleur de ce phénomène. De nombreuses études relatent le fait que les travailleurs sociaux sont réputés pour être particulièrement touchés par la problématique sensible du burn-out. Je trouve donc qu’il est important de s’intéresser à la définition, aux données théoriques relatives au burn-out ainsi qu’aux moyens de prévention et de traitement dont disposent les travailleurs sociaux pour faire face à cette pathologie. En effet, je pourrai alors découvrir les différentes stratégies existantes, ce qui me permettra d’informer mon entourage professionnel.

Liens avec le travail social

Voici quelques exemples d’études qui ont été effectuées sur l’épuisement professionnel chez les travailleurs sociaux :

– Delez, M.L, & Favre, E. (2014), Le burn-out guette les assistantes sociales, Revue d’information

– Sadot, M-A., Mounier, M-G., (2008) L’USURE ou BURNT OUT DES TRAVAILLEURS SOCIAUX à l’Etude avec l’ANAS.

– De Backer, B. (1999) La fatigue professionnelle des éducateurs. Non Marchand, n° 1999(2).

De plus, le Dictionnaire des risques psychosociaux développé par Zawieja et Guarnieri (2014), avance que les travailleurs sociaux sont réputés pour « être particulièrement confrontés aux risques psychosociaux. » (p.808) Nous pouvons donc constater qu’un certain nombre d’études s’intéressent au phénomène de l’épuisement professionnel et en particulier dans le domaine du travail social. Certains auteurs mettent également en avant le fait que les métiers de l’aide et de la relation sont une population à risque relativement à l’épuisement professionnel.

Un article du site ‘’avenirsocial’’ propose une pensée à ce sujet : « Selon le psychiatre A. Burger, il n’est pas dans notre nature d’être dans une relation d’aide avec un être en souffrance : « En situation inductrice de stress, le comportement naturel, celui des animaux par exemple, est la fuite ou l’attaque. Or dans la relation d’aide, qui, par définition, représente un concentré de relations difficiles, on ne peut ni fuir ni attaquer ; on est mandaté pour rester là, même si on trouve cela insupportable. » Ainsi, être en relation d’aide demande à l’aidant d’apprendre et de développer des compétences spécifiques, qui ne sont pas naturelles, mais créées artificiellement, pour pouvoir faire face à la souffrance de l’autre. Le danger réside donc dans la relation d’aide elle-même, car le système de résonance émotionnelle est davantage mis à l’épreuve. Il est en effet impossible de rester impassible et de ne pas être touché par la souffrance d’un être humain en face de nous. » (Vasey, C. 2007) Cette citation démontre bien le côté complexe de la relation d’aide, en avançant l’idée que l’être humain, à l’instar des animaux, préfère prendre la fuite plutôt que de se retrouver confronté à une situation dans laquelle il fait face à la souffrance d’autrui, ce qui peut induire un stress important. Ce serait donc l’essence même des métiers du social, la relation d’aide, qui exposerait particulièrement l’individu à la problématique de l’épuisement. Ce travail vise donc à explorer les méandres de ce syndrome, en particulier dans ces métiers de la relation et de l’aide dont nous venons de parler.

Définition de l’épuisement professionnel

Afin de bien comprendre la complexité de la notion d’épuisement professionnel, il est nécessaire de s’arrêter sur la définition de celui-ci. Précisons d’abord l’origine du mot burn-out : « « To burn out » est un verbe anglais qui signifie se consumer, brûler de l’intérieur. Par extension, cela signifie dépenser son énergie jusqu’à l’épuisement. C’est le psychologue américain Herbert Freudenberger qui utilise le terme de « burn out » comme une métaphore de l’état de ses patients : ils sont tellement épuisés par leur travail qu’ils sont comme brûlés de l’intérieur. Une personne en état d’épuisement professionnel ne dispose plus d’aucune ressource à cause de sa fatigue. » (Coindusalarie.fr, s.d) En 2013, Zawieja et Guarnieri définissent l’épuisement professionnel comme suit : « Comme un syndrome trimensionnel [sic] associant un état d’épuisement physique et psychique intense, un ensemble d’attitudes relevant du cynisme, de la déshumanisation ou de la ‘’dépersonnalisation’’, et un effondrement du sentiment d’efficacité personnelle.

À ce titre, il appartient donc à l’ensemble plus vaste […] des ‘’risques psychosociaux’’ au travail ». (Zawieja, P. & Guarnieri, F., 2013, p.7) Selon ces auteurs, l’épuisement professionnel et le burn-out sont synonymes. Pour faciliter la lecture de ce travail, je vais utiliser indifféremment ces deux termes, les considérant moi aussi comme synonymes. Arrêtons-nous cependant plus en détail sur cette tridimensionnalité du burn-out. Christina Maslach et Michael P. Leiter ont décrit ce que l’individu peut ressentir lorsqu’il est piégé au sein de ces différentes dimensions : Lorsqu’un individu se sent épuisé, il aura tendance à ressentir une surcharge physique et émotionnelle qui constitue la première dimension. Il se sent vide, exténué et n’arrive pas à récupérer de la fatigue accumulée. L’énergie lui manque pour se confronter aux diverses tensions du travail. L’idée de devoir affronter à nouveau une journée de travail devient progressivement insupportable. L’épuisement est donc la première réaction face à un travail stressant. Cette composante de l’épuisement émotionnel représente la dimension ‘’stress’’ du burnout. (Maslach, C. & Leiter, M. 2011).

Si un travailleur social se retrouve un jour dans ces circonstances, cela peut mener à des situations dangereuses. En effet, les professionnels endossent d’importantes responsabilités qu’ils doivent alors assumer de manière qualitative. Imaginons un instant qu’un éducateur en institution atteint d’épuisement manque d’attention pendant une sortie avec des jeunes et qu’un accident survienne. La responsabilité de cet accident peut alors lui être imputée et les conséquences peuvent être graves, voire potentiellement dévastatrices. Vient ensuite la deuxième dimension, le cynisme. L’individu cynique peut adopter des attitudes froides envers ses collègues et minimalistes par rapport à son travail. En général, ces gens s’impliquent moins dans leur activité professionnelle et peuvent même renoncer à leurs idéaux. Le cynisme est comparable à une tentative de défense contre l’épuisement et la déception. Ainsi, en s’enfermant dans cette sorte de carapace, les individus ont alors peut-être le sentiment d’être protégés des aléas et du stress de leur travail. Cependant, cette pensée négative peut nuire au bien-être de la personne et à la qualité de son travail. Cette composante de dépersonnalisation représente la partie ‘’interpersonnelle’’ du burn-out. (Maslach, C & Leiter, M. 2011).

Par exemple, dans le cas d’un éducateur social, cela peut fortement détériorer les liens d’attachement si importants qu’il entretient avec les bénéficiaires. En effet, Trémintin (2003) illustre ce propos dans son article qui traite du livre intitulé : la relation éducative de Philippe Gaberan : « La relation éducative […] constitue un temps et un espace où une personne requise pour ses compétences accompagne une autre personne […] à passer du vivre à l’exister. Il s’agit de l’aider à s’accepter telle qu’elle est pour advenir à ce qu’elle veut devenir, de lui apprendre à faire ses propres choix au regard de ses capacités et à se transformer en actrice de sa propre vie, de favoriser l’appropriation de soi par soi. Étayer ce passage du paraître à l’être emprunte les voies de la confiance, du rétablissement de l’estime de soi et de l’accès à l’autonomie. ». Ainsi, cette relation éducative n’est réalisable que si l’éducateur établit ce lien d’attachement, qui est avant tout son principal mode relationnel. (Trémintin, 2003). De ce fait, le cynisme dont le travailleur social peut être atteint est un danger pour son bien-être au travail et sa relation aux individus qu’il accompagne.

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Table des matières

1. Introduction
1.1. Choix de la thématique
1.2. Motivations personnelles et professionnelles
1.3. Liens avec le travail social
1.4. Question de recherche
1.5. Hypothèses
1.6. Objectifs
1.7. Méthodologie
2. Cadre théorique
2.1. L’épuisement professionnel
2.1.1. Définition de l’épuisement professionnel
2.1.2. De l’environnement à l’individualité, quelles sont les causes du
burn-out ?
2.1.3. Le stress
2.1.4. La symptomatologie du burn-out
2.1.5. Comment mesurer un syndrome de burn-out ?
2.1.6. Les émotions lors d’un burn-out
2.1.7. L’épuisement en relation d’aide
2.1.8. La vie en équipe
2.1.9. La communication avec les cadres
2.2. Les risques psychosociaux (RPS
2.2.1. Qu’est-ce qu’un risque psychosocial ?
2.2.2. Quelques RPS en lien avec le burn-out
2.2.3. L’exposition du travailleur social face aux risques psychosociaux
2.3. Faire face et prévenir
2.3.1. Faire face aux risques psychosociaux
2.3.2. Protection de la santé de l’employé
2.3.3. Les trois niveaux de prévention
2.3.4. Méthodes de prévention de l’épuisement professionnel et des risques
psychosociaux
3. Analyse
3.1. Première hypothèse : L’épuisement professionnel est le plus souvent dû à des conditions stressantes induites par l’équipe et la hiérarchie
3.1.1. Les relations en équipe
3.1.2. Les relations avec les cadres et la direction
3.1.3. Les conflits de valeurs
3.2. Deuxième hypothèse : L’épuisement professionnel provient du contact
avec la population et ses difficultés inhérentes
3.3. Troisième hypothèse : L’organisation du travail provoque une grande partie de l’épuisement professionnel
3.3.1. Les horaires de travail
3.3.2. Le travail administratif
3.4. Formules langagières de la souffrance
4. Réponse à la question de recherche et aux hypothèses
4.1. Première hypothèse
4.2. Deuxième hypothèse
4.3. Troisième hypothèse
4.4. Formules langagières manifestant une souffrance vécue ou à venir
5. Conclusion
5.1. Pistes pour le terrain
5.2. Ma progression
5.3. Limites de la recherche
5.4. Bilan professionnel
5.5. Bilan personnel
5.6. Bilan méthodologique
5.7. Perspectives de suite
6. Bibliographie
7. Cyberographie
8. Annexes
A) Entretien Annie
B) Entretien André
C) Entretien Jacky
D) Entretien Mirabelle
E) Maslach Burn-out Inventory

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