L’EPS peut-elle interagir avec les mathématiques pour en favoriser les apprentissages ?

Qu’est-ce que la pédagogie ?

    Selon Philippe Meirieu, dans Pédagogie : le devoir de résister , la pédagogie est l’articulation faite par le pédagogue entre les savoirs savants issus de la recherche en science de l’éducation et de savoirs pratiques. L’Ecole qui est une institution à la démocratie a pour missions d’instruire et d’émanciper les élèves mais également de transmettre des savoirs qui permettent de comprendre le monde et former les citoyens de demain. Deux principes structurent la pédagogie : Premièrement, tout le monde peut apprendre et personne ne peut décider qu’un apprentissage est impossible pour un individu : c’est le principe d’éducabilité. Deuxièmement, un apprentissage ne s’impose pas à une personne, il requiert une part d’engagement personnel : c’est le principe de liberté. Dans La pédagogie, une encyclopédie pour aujourd’hui , Jean Houssaye schématise les relations pédagogiques en représentant un triangle. L’enseignant que je suis est l’un des trois acteurs qui composent le triangle didactique (cf : figure 1) : Le triangle montre que l’enseignant a un rôle à jouer car il a une liberté pédagogique qui lui permet d’influencer selon ses choix didactiques le processus « enseigner ». A l’école, les apprenants sont les élèves qui reçoivent tous un enseignement qui varie selon les choix réalisés par le maître. Les formateurs doivent donc s’interroger sur les méthodes les plus efficaces pour la réussite des élèves.

La situation problème pour donner du sens aux apprentissages

      Les enseignants ont tout intérêt à proposer des situations problèmes pour donner du sens aux apprentissages. C’est un moyen de mobiliser les élèves et de dynamiser les séances proposées en classe. Philippe Meirieu définit une situation problème de la manière suivante : Situation didactique dans laquelle il est proposé au sujet une tâche qu’il ne peut mener à bien sans accomplir un apprentissage précis. Cet apprentissage constitue le véritable objectif de la situation problème. Dans son livre, Faire l’école, faire la classe, il précise qu’il faut que le problème mobilise l’élève et qu’il ne soit pas réalisable sans acquérir des savoirs qui, précisément, sont imposés par le programme. En effet, il faut inciter l’élève à se mobiliser, mais également l’inviter à résoudre le problème en cherchant à comprendre et en apprenant des savoirs nécessaires à la résolution de ce dernier. Gerard De Vecchi, dans Former l’esprit critique, Tome 1, Pour une pensée libre a caractérisé les conditions qui doivent être présentes dans une situation problème :
– Avoir du sens
– Etre lié à un obstacle repéré, défini, considéré comme dépassable, et dont les élèves doivent prendre conscience à travers l’émergence de leurs conceptions
– Faire naître un questionnement chez les apprenants
– Créer une ou des ruptures amenant à déconstruire le ou les modèles explicatifs initiaux, s’ils sont inadaptés ou erronés.
– Correspondre à une situation complexe, pouvant souvent ouvrir sur différentes réponses acceptables et différentes stratégies utilisables.
– Déboucher sur un savoir d’ordre général
Ces critères doivent s’inscrire dans un état d’esprit de recherche de la part de l’apprenant. Michel Develay, dans Donner du sens à l’école dit que donner du sens, c’est construire un rapport au monde. Le sens est le lien que le sujet établit entre l’implication et l’explication qu’il construit de ses actions. A l’école, le maître doit donner aux élèves des situations d’apprentissage qui représentent un intérêt pour eux. L’idéal est de proposer des situations réelles, cela s’avère d’autant plus nécessaire au cycle 2 avec une classe de CE2 car les élèves ont 8 ans et se situent, selon Jean Piaget, à la fin du stade préopératoire et au début du stade des opérations concrètes. D’après ses travaux, le développement cognitif de l’enfant est découpé en plusieurs étapes :
– Le stade sensori-moteur (0-2 ans)
– Le stade préopératoire (2 à 7-8 ans)
– Le stade des opérations concrètes (7-8 ans à 12 ans)
– Le stade des opérations formelles (11-12ans)
Certains enfants de CE2 ont encore du mal à faire des abstractions, il est donc judicieux pour l’enseignant de proposer à ses élèves des situations réelles et concrètes qui s’inscrivent dans la lignée de la pédagogie active. C’est la raison pour laquelle, lors des activités en mathématiques qui seront proposées à mes élèves, je mettrai en avant les données obtenues en EPS à travers les résultats réalisés suite à leurs performances, ce pour qu’ils se sentent davantage concernés.

La motivation, un moteur pour apprendre

     Un élève qui ne se sent pas concerné n’apprendra rien. De nombreuses études montrent que la motivation a un rôle dans l’apprentissage. Dans son livre La motivation scolaire14, Pierre Vianin fait l’état des lieux de plusieurs travaux qui confirment cette idée. Les exemples suivants vont servir de points d’appui à mon expérimentation :
– Le psychologue Jean Luc Aubert dit en 1994 que la motivation fait partie des processus conatifs et est avec la disponibilité psychique une composante essentielle de la réussite scolaire.
– Georges Chappaz confirme également qu’il y a un lien entre la motivation et la réussite scolaire en s’appuyant sur des recherches de Forner qui confirment que, plus les élèves sont motivés, plus ils réussissent au bac. La motivation a une influence sur les résultats du bac. – En 2005, Métrailler a analysé la motivation des élèves et a comparé avec leurs résultats obtenus lors d’évaluations notées. La conclusion de cette analyse est que plus les notes sont élevées, plus la motivation est importante. A l’inverse, plus les résultats sont mauvais, plus la motivation est faible.

Discussion des résultats et réactions des élèves

     Dans cette situation, l’hypothèse émise en début de recherche s’avère confirmée. En croisant un enseignement où la motivation des élèves est importante (EPS) avec un autre où elle est moindre (mathématiques), la motivation pour ce dernier augmentera si le lien est fait explicitement entre les deux disciplines. Les résultats attendus étaient que la motivation de mes élèves à pratiquer les mathématiques augmenterait entre la période un et deux, alors que celle des élèves des trois autres classes ne devrait pas connaître d’évolution aussi significative. Néanmoins, il faudrait réaliser cette expérience à plus grande échelle pour valider l’hypothèse de manière générale. De plus, la motivation a pu varier grâce à d’autres facteurs tels que la manière d’enseigner qui varie ou l’effet maître. Cependant, les liens explicites réalisés entre EPS et mathématiques permettent d’affirmer que l’EPS a joué un rôle majeur dans la variation de la motivation chez les élèves de la classe test. Cette expérience permet de dire que l’interdisciplinarité entre EPS et mathématiques a motivé les élèves. De nombreuses remarques venues d’élèves ont été entendues durant ces phases d’observation. Lors des séances de mathématiques pré-test, dans toutes les classes, des phrases telles que : « Je n’en sais rien », « oh ! C’est nul » ou « A quoi ça sert ? » ont été dites par les élèves. Lors de l’observation post-test, dans les trois classes témoins, il y avait encore des remarques synonymes de désintérêt pour l’activité. La compétence ciblée était « Etre capable de mesurer des masses » et durant les séances certains élèves s’exprimaient : « Comment je fais ? Je ne peux pas peser ? » ou « Il est chiant Pierre avec ses poids.» (Pierre étant le prénom du petit garçon cité dans l’énonce de l’exercice). Ces deux remarques m’ont marqué car elles étaient symboliques d’un manque de motivation à s’engager dans l’exercice. En effet les élèves ne se sentaient pas concernés par la situation d’apprentissage proposée parce qu’ils n’y voyaient aucun intérêt. Au contraire, les réactions des élèves lors de l’observation de la séance liant EPS et mathématiques étaient significatives d’un réel intérêt que portaient les élèves à l’activité. « Génial, on va construire nos poids ! », « Celui-là, c’est le mien, il est plus lourd que le tien », « Maître, heureusement que t’avais des chaussettes avec toi, sinon, on n’aurait pas pu faire lancer de poids ! », « Comment elle fonctionne la balance ? Tu peux me montrer s’il te plait ? ». Des élèves impliqués, qui vivent une situation réelle et quittent l’abstrait qu’impose trop souvent les manuels scolaires.

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Table des matières

Introduction
1. Les différentes pédagogies favorables aux apprentissages
1.1 Qu’est-ce que la pédagogie ?
1.2 Quelle pédagogie mettre en place ?
1.3 Apprendre par l’action
1.4 La situation problème pour donner du sens aux apprentissages
1.5 Favoriser les interactions entre élèves
2. La motivation
2.1 Les différents types de motivation
2.2 La motivation, un moteur pour apprendre
2.3 Mesurer la motivation des élèves
2.4 Les conditions pour motiver les élèves
2.5 L’interdisciplinarité au service des apprentissages
2.6 Les mathématiques et l’EPS au cycle 2
3 Présentation du dispositif expérimental
3.1 Problématique et hypothèse
3.2 La population
3.3 La procédure et l’expérience
3.4 Résultats et analyses de la motivation pré-test
3.5 Résultats et analyses de la motivation post-test
3.6 Discussion des résultats et réactions des élèves
Conclusion
Bibliographie

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