L’EPS à l’école primaire

Passionnées par les activités sportives et pratiquant depuis nos plus jeunes âges diverses disciplines, nous sommes de jeunes enseignantes convaincues que l’EPS apporte de nombreux bienfaits aux élèves. Le corps étant mis en action et sollicité par des formes différentes de celle du quotidien, les enfants développent des compétences motrices essentielles à leur bien être physique et psychique. Dès leur plus jeune âge, les enfants sont sensibilisés aux activités physiques avec une pratique quotidienne communément appelée motricité à l’école maternelle. Une fois à l’école élémentaire, cette place est toute aussi importante puisqu’il s’agit de la troisième discipline à qui on a octroyé le plus d’heures d’enseignement après les mathématiques et le français dans les programmes de l’Éducation Nationale.

EPS

L’EPS à l’école primaire

L’Éducation Physique et Sportive est une discipline scolaire indispensable qui a une place très importante à l’école. En effet, à l’école maternelle, sa pratique se veut quotidienne : 30 à 45 minutes tous les jours et concernant l’élémentaire, trois heures par semaine sont réservées à cette discipline. Souvent appelée (à tort) « sport », il faut faire attention à ne pas confondre sport et éducation physique et sportive. En effet selon le Larousse (2020), le sport désigne un “ensemble d’exercices physiques se présentant sous forme de jeux individuels ou collectifs, donnant généralement lieu à une compétition, pratiqués en observant certaines règles précises”. Selon C. Pineau (1990), l’EPS est une « discipline d’enseignement, qui, permet l’acquisition de connaissances et la construction du savoir permettant la gestion de la vie physique aux différents âges de son existence, ainsi que l’accès au domaine de la culture que constituent les pratiques sportives ». En EPS, la compétition est présente sous une forme différente : il arrive que les élèves se comparent aux autres dans l’objectif et la volonté de faire mieux que leurs pairs, ce qui entraîne une plus grande motivation de la part de l’élève. Ces compétitions ne s’intègrent pas dans les fédérations mais peuvent être organisées par des associations propres à l’école, comme l’USEP par exemple. Les règles peuvent être modifiées pour permettre l’acquisition de savoirs moteurs, méthodologiques et sociaux : c’est en cela que l’Éducation Physique et Sportive se différencie du sport. Il y a des enjeux d’apprentissages très importants qui sont en lien étroit avec les cinq domaines du S4C. Lors de cette recherche, nous nous intéressons aux deux  premiers domaines du S4C qui sont : « Développer sa motricité et apprendre à s’exprimer avec son corps » et « S’approprier par la pratique physique et sportive des méthodes et outils ». Comme évoqué dans le socle commun : « La maîtrise des méthodes et outils pour apprendre développe l’autonomie et la capacité d’initiative ; elle favorise l’implication dans le travail commun, l’entraide et la coopération. » C’est pourquoi nous avons décidé de travailler les apprentissages en EPS en utilisant la coopération.

Qu’est-ce qu’apprendre en EPS ?

Jean-Pierre Famose (1997) nous dit que « l’apprentissage consiste en un changement dans la capacité de performance des élèves ». Il définit également l’apprentissage « comme un ensemble de processus cognitifs internes qui conduisent à un changement relativement durable de la capacité de performance des élèves ». Dans ce contexte, la performance correspond aux capacités et aux compétences que les élèves peuvent développer en fonction de leur état physiologique et de leur environnement. Pour qu’il y ait apprentissage, l’enseignant et/ou l’élève doivent observer un changement de comportement dans leurs pratiques motrices, il est donc essentiel pour l’enseignant de créer une échelle descriptive qui permet d’observer les différents comportements des élèves et de les situer dans l’acquisition de compétences définies. La transformation se fait à différents niveaux qui sont finalement liés entre eux : au niveau méthodologique, social et moteur. En effet, pour modifier un comportement moteur, l’élève doit acquérir des connaissances qui permettent d’agir sur les compétences motrices. Selon Jean Pierre Famose (1997), « ces connaissances nouvelles permettent un fonctionnement plus efficace des différentes opérations mentales que l’élève doit mettre en œuvre pour accomplir une tâche ».

Pour acquérir ces compétences et pour apprendre en EPS, différentes théories sont mises en avant.

Les théories d’apprentissages en EPS

Différentes théories d’apprentissages peuvent être mises en évidences dans des situations didactiques en EPS.

La première théorie d’apprentissage est le béhaviorisme, développée par Watson et Bechtrev dans les années 1890. Selon cette dernière, l’apprentissage se fait grâce à un renforcement des comportements attendus en EPS. La théorie cognitive, développée par Jean Piaget (1966), affirme qu’apprendre c’est traiter de l’information. Elle donne une importance aux processus cognitifs et aux contraintes développées par l’environnement de l’élève. Selon Albert Bandura (2016), la théorie sociocognitive « s’intéresse à la manière dont les interactions sociales influent sur les processus cognitifs et les acquisitions individuelles ».

Contrairement à cette dernière, la théorie socioconstructiviste est une approche collective développée par Vygotski (1985) : « L’apprentissage est le produit même des interactions sociales et d’une modification des modes de participation d’un individu aux activités d’un groupe ». C’est un apprentissage par conflit sociocognitif qui permet de confronter les idées de chacun, de faire émerger des solutions, de tester des comportements grâce à la coopération entre les élèves. Comme un sous-ensemble de la théorie socioconstructiviste, l’apprentissage par problématisation prône également les échanges entre pairs, le travail en groupe et la recherche de solution à plusieurs. Il a été mis en avant par Christian Orange dans les années 1990. Cette théorie est avant tout apparue dans un cadre scientifique avant d’apparaître dans le cadre de l’EPS. Dans cette dernière, il y a une forte relation entre connaissances, problèmes et solutions. En effet, selon Christian Orange (2005), « la résolution d’un problème entraîne de nouvelles connaissances qui permettent à leur tour de résoudre d’autres problèmes ». Or, lors de la résolution d’un problème, plusieurs personnes peuvent intervenir pour confronter, mutualiser les hypothèses qui permettent de répondre au problème. Cela permet ainsi de développer ensemble de nouvelles connaissances. Dans des situations de problématisation, les élèves apprennent donc dans une démarche de socioconstructivisme. L’élève est en effet, auteur et acteur de ses apprentissages dans les deux cas. Dans le cadre de notre recherche, il va donc être intéressant de voir la place de la coopération (via les échanges entre pairs) dans une situation de problématisation.

C’est donc dans une activité précise en EPS, qu’est l’ultimate , que nous allons essayer d’enseigner des contenus moteurs, méthodologiques et sociaux. Pour les enseigner, nous nous baserons sur la théorie d’apprentissage par problématisation et donc sur la théorie du socioconstructivisme.

APSA support : Ultimate

D’après les programmes du cycle 3, définis dans le Bulletin officiel de l’Éducation nationale n°11 du 26 novembre 2015, l’EPS est divisée en quatre champs d’apprentissage. Chaque cycle doit permettre de rencontrer les quatre champs d’apprentissage. Nous avons choisi de mener notre étude dans le champ d’apprentissage n°4 : “Conduire, maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel”. Nous souhaitions également que cette activité se déroule en auto-arbitrage afin d’engager la responsabilité de chacun : l’ultimate respecte cette modalité. L’autoarbitrage oblige les élèves à coopérer et à respecter les autres pour que le match puisse se dérouler correctement. De plus, cela permet aux joueurs de s’engager activement vers la réalisation d’actions collectives car le disque ne circule que par des passes. Véronique David (2016) précise que « faire travailler les élèves ensemble en EPS est une nécessité, leur permettre d’apprendre ensemble, en coopérant, est une compétence à développer pour tout enseignant. Pour cela, la compétence Conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel peut être perçue comme un contexte de développement adapté ». De plus, notre sujet concernant la coopération en EPS s’inscrit dans plusieurs attendus de fin de cycle mais nous priorisons le premier : s’organiser tactiquement pour gagner le duel ou le match en identifiant les situations favorables de marque.

Pour être encore plus précis : nous allons travailler sur la compétence suivante qui est : « Coopérer pour attaquer et défendre ». Cette compétence répond à l’attendu de fin de cycle et aux deux compétences générales citées précédemment. Après avoir analysé la situation de référence, nous avons constaté que le disque ne circulait pas sur le terrain, qu’il y avait de beaucoup de pertes de disque et que peu de points étaient marqués.

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 Partie théorique
1. EPS
1.1. L’EPS à l’école primaire
1.2. Qu’est-ce qu’apprendre en EPS ?
1.3. Les théories d’apprentissages en EPS
1.4. APSA support : Ultimate
2. Coopération
2.1. Définition des deux concepts
2.1.1. La coopération
2.1.2. La collaboration
2.2. Les principes de l’enseignement coopératif
3. L’enseignement coopératif en EPS
3.1. Le socioconstructivisme
3.2. Place d’un enseignement coopératif en EPS
4. Cadre théorique de la problématisation
4.1. Définition
4.2. Le problème
4.3. Les données
4.4. Les conditions ou nécessités fonctionnelles
4.5. Les hypothèses du problème
Chapitre 2 Méthodologie
1. Contexte de l’étude
2. Présentation de la séquence d’apprentissage
3. Présentation et justification de la situation d’apprentissage étudiée
4. Présentation et justification des données
4.1. Les verbatim
4.2. Les fiches d’observation
4.3. Les observations de l’enseignant
5. Justification des outils d’analyse
5.1. L’espace de contraintes a priori
5.2. Le schéma argumentatif de Toulmin
Chapitre 3 Analyse des données
1. Première situation du millionnaire
1.1. Fiches observation
1.1.1. Analyse des points marqués
1.1.2. Analyse des balles ayant atteint la cible
1.2. Observations des comportements des élèves
1.3. Rôles de l’enseignant
2. Deuxième situation du millionnaire
2.1. Fiches observation
2.1.1. Analyse des points marqués
2.1.2. Analyse des balles ayant atteint la cible
2.2. Analyse des transcriptions
2.2.1. Verbatim
2.2.2. Les liens entre les éléments de problématisation donnés par les élèves selon le schéma argumentatif de Toulmin
2.3. Observations des comportements des élèves
2.4. Rôles de l’enseignant
2.4.1. Le rôle de l’enseignant en général
2.4.2. Le rôle de l’enseignant dans les temps de verbalisation
3. Espace de contraintes a posteriori
Chapitre 4 Interprétation des résultats
1. Une problématisation incomplète mais une évolution notable des comportements des élèves
2. L’apprentissage par problématisation donne lieu à un début de collaboration
3. Une collaboration imparfaite mais bénéfique dans le cadre des APSA collectives
Chapitre 5 Discussion
1. Les limites de notre étude
2. Et si c’était à refaire ?
3. Apport personnel pour notre formation professionnelle
3.1 Laura
3.2 Morgane
3.3 Aude
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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