L’épiphyse proximale de l’humérus

Les fractures diaphysaires de l’humérus se définissent comme une solution de continuité de la diaphyse humérale [15, 46]. Elles siègent entre l’insertion du muscle grand pectoral et l’insertion distale du muscle brachial antérieur [25]. La diaphyse d’un os long a une définition anatomo-histologique par sa situation et sa structure. Elle est située entre les carrés épiphysaires, zones métaphyso-épiphysaires radiologiques dont la hauteur est égale à la largeur (règle dite des carrés épiphysaires) [11]. Elle correspond à la partie moyenne de la pièce osseuse comprise entre les deux massifs épiphyso -métaphysaires proximal et distal composés d’os spongieux [15]. L’humérus est un os long, pair et non symétrique. Il forme le squelette du bras, s’articulant en haut avec la scapula et en bas avec l’ulna et le radius [59]. La diaphyse est de forme globalement cylindrique formée de corticales entourant une cavité médullaire contenant un tissu graisseux richement vascularisé. Elle est recouverte par les insertions musculaires directes, séparées par des crêtes plus ou moins marquées [15]. Les fractures diaphysaires de l’humérus sont peu fréquentes. Elles peuvent se voir à tout âge mais surtout chez l’adulte. Elles peuvent être simples ou complexes transversales obliques ou spiroïdes, stables ou instables en fonction du déplacement osseux, ouvertes ou fermées. Elles méritent d’être étudiées car elles sont potentiellement graves. Leur gravité réside dans la possibilité de survenue de certaines complications telles qu’une atteinte des structures vasculaires et nerveuses qui cheminent le long de la diaphyse humérale, notamment une atteinte du nerf radial. En effet, la position anatomique de ce nerf en contact direct avec la diaphyse humérale le rend vulnérable [1]. Au plan biomécanique le membre supérieur est un membre qui travaille en distraction [65,72, 86]. Ainsi, une immobilisation imparfaite expose au risque de pseudarthrose difficile à traiter [76]. Lors des fractures de la diaphyse humérale, on oppose le traitement orthopédique au traitement chirurgical [5, 77, 78, 89]. Le traitement orthopédique présente beaucoup d’avantages en particulier le foyer fermé et la bonne consolidation mais expose au risque de pseudarthrose et de cal vicieux .

Rappel anatomique

L’humérus est un os long constituant à lui seul le squelette du bras . Il s’articule en haut avec la scapula formant avec elle l’articulation gléno-humérale. En bas, il s’articule avec le radius et l’ulna formant avec eux l’articulation du coude .

Le bras est le segment du membre supérieur entre l’épaule et le coude. Sa partie supérieure communique médialement avec la fosse axillaire. En bas, des structures tendineuses et neurovasculaires passent du bras à l’avant bras en traversant le pli du coude. L’humérus présente deux épiphyses et une diaphyse.

Morphologie de l’humérus

L’épiphyse proximale de l’humérus 

Elle est volumineuse. Elle et est reliée à la diaphyse par le col chirurgical. Elle présente trois saillies : la tête humérale et deux tubercules (le tubercule majeur ou trochiter et le tubercule mineur ou trochin).

La tête humérale
Elle a la forme d’un 1/3 de sphère de 30 millimètres de rayon. Elle regarde en haut, en arrière, et vers la ligne médiane. Son axe forme avec celui du corps un angle de 130° appelé angle d’inclinaison du col. Elle est articulaire avec la cavité glénoïdale de la scapula (omoplate). Le pourtour de la tête de l’humérus est limité par un sillon qui la sépare des deux tubercules : le col anatomique. Il présente une échancrure au-dessus du tubercule mineur correspondant à l’insertion du ligament gléno huméral supérieur.

Le corps de l’humérus
En section transversale, la diaphyse de l’humérus a une forme triangulaire. Elle présente à décrire :
❖ trois bords : antérieur, latéral et médial
❖ trois faces : antéro-latérale, antéro-médiale et postérieure.

➤ Le bord antérieur ou crête du tubercule majeur prolonge la lèvre latérale du sillon intertuberculaire ;
➤ le bord latéral se prolonge en bas par la crête supracondylaire latérale ;
➤ le bord médial se prolonge en bas par la crête supracondylaire médiale ;
➤ la face antéro-médiale présente sur son quart supérieur la crête du tubercule mineur. Sa partie moyenne porte le foramen nourricier ;
➤ la face antéro-latérale présente à sa partie moyenne la tubérosité deltoïdienne sur laquelle se fixe le muscle deltoïde ;
➤ la face postérieure de l’humérus est creusée à sa partie moyenne par le sillon du nerf radial ou sillon spiral. Oblique en bas et en dehors latéralement, il est parcouru par le nerf radial et les vaisseaux brachiaux profonds.

L’épiphyse distale ou palette humérale

Elle est aplatie d’avant en arrière et déjetée vers l’avant. Elle présente une surface articulaire et une surface non articulaire constituée de deux apophyses latérale et médiale qui correspondent à des insertions musculaires ou ligamentaires.

La surface articulaire

Elle est recouverte de cartilage, elle est constituée par :

La trochlée
Elle est plus large en arrière qu’en avant, c’est une poulie qui accomplit au ¾ un cercle . Elle regarde en avant en bas et en dehors. Elle est surmontée par :

➤ la fosse coracoïdienne (fossette sus-trochléenne) en avant (fig. 3 A)
➤ la fosse olécrânienne plus profonde en arrière (fig. 3 B).

le capitulum (ou condyle)
C’est un segment de sphère latéral par rapport à la trochlée :
➤ Il regarde en bas et en avant.
➤ Il est surmonté par la fosse radiale (fossette sus-condylienne).
Le capitulum et la trochlée sont séparés par un espace dont le versant latéral est appelé zone conoïde.

Les deux épicondyles ou surfaces non articulaires

Les deux épicondyles se trouvent au- dessus de la trochlée et du capitulum .

➤ L’épicondyle médial
C’est une grande protubérance osseuse. C’est une zone palpable sur le bord médial du coude à la partie distale de l’humérus. Sur sa face antérieure on note une grande zone ovale où s’insèrent les muscles du compartiment antérieur de l’avant-bras. Le nerf ulnaire passe du bras à l’avant-bras derrière l’épicondyle médial et peut être palpé contre l’os à ce niveau.

➤ L’épicondyle latéral
Il est moins prononcé que l’épicondyle médial. Il est situé latéralement par rapport au capitulum. Il possède une face d’insertion de taille irrégulière où s’insèrent les muscles du compartiment postérieur du bras.

Les Rapports

➤ L’extrémité proximale :
La face supérieure de la tête humérale est “coiffée “ d’une nappe musculaire formée par la convergence des fibres terminales des supra et infra épineux. Situé entre en dehors le tubercule majeur et en dedans le tubercule mineur, le tendon de la longue portion du biceps brachial descend verticalement dans la gouttière osseuse ainsi formée à la face antérieure de l’os.

➤ La diaphyse humérale
La diaphyse contracte des rapports avec d’une part les insertions musculaires des loges du bras et d’autre part avec le nerf radial. Le bras est divisé en deux régions ( A et B) par le septum médial et latéral, qui s’étendent de part et d’autre de l’humérus jusqu’au fascia profond entourant l’os.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I – Rappel anatomique
I – 1- Morphologie de l’humérus
I – 1- L’épiphyse proximale de l’humérus
I – 1 – 2 – La diaphyse de l’humérus
I – 1 – 3 – L’épiphyse distale ou palette humérale
I – 2 Les rapports
I – 3 Vascularisation et innervation de l’humérus
II – Rappel histologique
III – Biomécanique
IV- Consolidation osseuse
V – Aspects épidémiologiques
VI – Diagnostique
VI – 1 – La clinique
VI – 1 – 1 – Interrogatoire
VI – 1 – 2 – Examen clinique
VI – 1 – 3 – Complications
VI – 2 – L’imagerie médicale
VI – 3 – La classification des fractures diaphysaires de l’humérus
VII- Le traitement
VII – 1 – Les buts
VII – 2 – Les moyens
VII – 2 – Les moyens orthopédiques
VII – 2 – 2 -Les moyens chirurgicaux
VII – 2 – 3 – La rééducation fonctionnelle
DEUXIEME PARTIE
I – Matériel
I – 1 – Cadre d’étude
I – 2 – Type et période d’étude
I – 3 – Population étudiée
I – 3 – 1 – Critères de sélection
I – 3 – 2 – Critères d’inclusion
I – 3 – 3 – Critères de non inclusion
II – Méthodologie
II – 1 – Les données épidémiologiques
II – 2 – Les données étiologiques
II – 3 – Les données cliniques
II – 4 – Les données radiologique
II – 5 – Les données thérapeutiques
II – 6 – Les données évolutives
III – Résultats
III – 1 – Les aspects épidémiologiques
III – 2 – Les aspects diagnostiques
III – 3 – Les aspects thérapeutiques
III – 4 – Les résultats anatomiques et fonctionnels
III – 5 – Les complications après traitement
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I – Les aspects épidémiologiques
II – Les aspects cliniques et radiologiques
III – Les complications primaires
IV – Les aspects thérapeutiques
CONCLUSION
Recommandations
REFERENCES
RESUME

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