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Perspective sur l’interactionnisme symbolique
La théorie interactionniste dérive des courants américains de la sociologie, au même titre que le fonctionnalisme. Cette théorie est née en réaction contre la macrosociologie objectiviste en postulant que le comportement individuel est le résultat de la dimension sociale (par exemple : le postulat durkheimien) ; cette réaction émane de l’Ecole de Chicago qui, dans les années 60, analyse des phénomènes de bandes, de gangs, des phénomènes urbains ou encore des phénomènes d’intégration sociale, etc. La base de l’interactionnisme symbolique se retrouve dans l’an alyse de Georges H. Mead (1963) qui est contre le déterminisme ou encore la démarche objectiviste en sociologie, qui rapporte que les êtres humains interagissent les uns sur lesautres, sur la base des intentions et significations qu’ils attribuent à leurs gestes et comportements respectifs. La société n’est pas toute donnée et n’influence pas le comportement individuel, mais elle se construit sans cesse à travers la dynamique des actes sociaux vena nt du sujet (d’où le subjectivisme weberien), ou des échanges entre les personnes, c’est-à-dire les interactions sociales. L’Ecole de Chicago met en valeur, à travers ses ana lyses, les échanges entre les individus au sein de la société en montrant que les phénomènes sociaux se construisent dans l’interaction, tel que le stipule H. Blumer (1969) et A. Stauss (1992) dans leurs analyses. Dans cette perspective, Erving Goffman (1974) tentait d’analyser l’interaction dans la vie quotidienne, il observait les travailleurs saisonniers, les gangs, les ghettos, les danseuses professionnelles, les bals publics ; et ces observations dans le cadre de la sociologie des circonstances l’amènent à évoquer la métaphore théâtrale ou encore l’idée de représentation en se positionnant dans les interactions quotidiennes ; chaque individu se met en scène et joue un rôle en fonction de l’image qu’il veut que les autres se fassent de lui, d’où la mise en scène de la vie quotidienne dans sa conception. Dans cette logique, E. Goffman affirme qu’il s’avère important de considérer la manière dont l’individu dans les situations ordinaires de la vie courante, se présente lui-même et présente ses activités aux autres, les manières dont il guide et contrôle l’im pression que les autres se font de lui, et les actions qu’il doit réaliser ou non cours de cette présentation.
Ainsi, Howard Becker (2004) ajuste son idée aux études sur l’interactionnisme qu’il a faites, pour comprendre la conduite d’un in dividu. Il faut savoir comment il percevait la situation, les obstacles qu’il croyait devoir affronter; il n’est pas possible de comprendre les effets du champ des possibilités, des sous-cultures de la délinquance, des normes sociales et d’autres explications de comportement communément invoquées qu’en les considérants du point de vue de l’acteur. H. Becker comme les autres interactionnistes, accorde de l’importance à l’action de l’individu, d ’où la compréhension des activités subjectives au sens weberien du terme. D’après les analyses de ces pionniers de l’interactionnisme, il convient de souligner que la base théorique réside dans les relations interindividuelles au sein des groupes, tels que les familles, les relations amicales, les groupes de bandes, pour s’intéresser aux rapports ou interactions des individus appartenant à ces groupes.
En bref, l’interactionnisme symbolique s’intéresse à la nature symbolique de la vie sociale, qui est le résultat d’un processus d’interaction ; C’est aussi un processus de socialisation qui met en valeur les interactions de tous les jours. Les grandes entreprises adoptent le processus d’interactionnisme symbolique pour renforcer les relations de ces personnels afin d’être sociable, le savoir travailler en groupe et le savoir-vivre avec les autres en préservant ensemble les biens collectifs surtout la préservation de l’environnement aux impacts néfastes des activitéspolluantes des grandes entreprises. Les grandes entreprises étudient les comportements de es personnels par l’intermédiaire de l’interactionnisme symbolique en déterminant ce qui leur convient.
Regard sociologique sur l’individualisme méthodologique
Nous pouvons placer le courant individualiste méthodologique dans le paradigme compréhensif et sociologique tel que Weber l’a conçu au cours de son analyse. L’individualisme méthodologique repose sur trois prémisses : l’individualisme, la compréhension et la rationalité qui sont des critères les plus exigés dans les recrutements auprès des grandes entreprises.
Raymond Boudon (1994) avance que le postulat individualiste souligne que tout phénomène social résulte de la combinaison d’actions, de croyances ou d’attitudes individuelles ; il convient d’évoquer ici l’effet de l’agrégation d’actions individuelles qui peut amener un effet pervers. L’important dans toute analyse sociologique, c’est de comprendre le pourquoi des actions individuelles, des croyances ou des attitudes individuelles responsables du phénomène à expliquer. L’individualisme méthodologique montre pour expliquer un phénomène qu’il serait indispensable avant tout de comprendre les actions individuelles, en tant que sources de tout phénomène social. Dans tous ces cas, le courant individualiste met l’accent sur la rationalité de l’action individuelle. L’individu est rationnel, tel que l’affirme Boudon, s’il dispo se des bonnes raisons d’agir. Mais la problématique provient de ce qu’il n’expose pas ses bonnes raisons d’agir pour que l’action soit rationnelle. Il affirme seulement qu’ une explication est dite individualiste, au sens méthodologique, lorsqu’un phénomène social explique la conséquence du comportement des individus appartenant au système social dans lequel il est observé. L’individualisme méthodologique est alors un processus qui permet aux entreprises de mettre les personnels face à leurs responsabilités et d’assumer les conséquences, c’est-à-dire d’assurer au maximum les profits de l’entrepri se sans compromettre la garantie de la protection de l’environnement.
Bref, l’individualisme méthodologique rejoint, en partie, la démarche interactionniste de l’Ecole de Chicago; cela nécessite une observation du comportement de l’individu et des phénomènes sociaux résultant desactions individuelles chez les individus qui agissent en toute rationalité.
Environnement et action humaine
Pour mieux comprendre les problèmes de l’environnement, il importe de mettre en relation le milieu physique et la sociétéhumaine. Pour le milieu physique, ces relations s’organisent sous forme de chaîne (chaîne alimentaire, transport d’énergie, de matières) ou de cycles qui parcourent des écosystèmes (sciences dures : physique, chimie, biologie). Et pour la société humaine, ces relations sont faites de besoins, de rapport de force, de participation, d’aspirations individuelles, des sentiments en termes de consommation, contestation, civisme. Les acteurs de l’environnement sont tous ceux dont l’activité et le comportement ont un impact sur l’environnement physique, local ou planétaire. Chaque acteur se caractérise par la perception et par leur action : aménagement, rejet, protection de la nature.
Voici les principaux acteurs de l’environnement :
· les individus : consommateurs et travailleurs.
· les associations et groupements politiques défendent des intérêts de groupes.
· Les acteurs productifs : les agriculteurs, les entreprises industrielles et entreprises de service qui transforment les matières et aménagent le milieu dans le but de satisfaire aux besoins des individus.
· Les experts maîtrisent et rendent crédibles les informations sur l’environnement et orientent en cela les perceptions et les décisionsdes autres acteurs.
Entre ces différentes catégories se sont opérés lesclivages opposant «protecteur » et « destructeurs ». Ces différents acteurs entretiennent entre eux des relations complexes : de contrainte, de pression commerciale, de contrat et d’influence politique. Ces relations forment une sorte de « moulinette socio-économique» complexe, ou pénètrent un certain nombre de perceptions de l’environnement et ou ressortent des décisions, des actions qui ont un impact direct sur ce même environnement.
Cadre juridique sur la protection environnementale
La politique de l’environnement est une politique selon laquelle une société humaine détermine et organise l’action visant à la ‘protection et à l’amélioration de l’environnement. Cette politique est influencée par les motivations individuelles et collectives (aspirations, désirs, besoins …) et par des considérations sociologiques et économiques. Des textes de références pour la vienesociété définissent les dispositions législatives et les dispositions réglementaires. En matière d’environnement des textes peuvent s’appuyer sur des normes. Une disposition législativecorrespond à un point réglé par la loi, c’est-à-dire par une mesure du législateur ou du pouvoir législatif tel qu’il est organisé par le système constitutionnel de l’état onsidéréc. La loi-cadreest un texte législatif fondamental laissant à l’exécutif le soin d’en préciser ses modalités d’application, par décrets ou arrêtés, et lui permettant ainsi del’adapter au développement scientifique et technique, sans avoir à procéder à une modification législative .L’harmonisation des législations est importante du point de vue international, c’est en fait l ‘action d’orienter les lois, les règlementes et les normes vers un objectif commun (ex. : l’harmonisation des législations nationales pour la protection des océans). L’animation est essentielle pour conduire à une attitude nouvelle dans la société d’aujourd’hui et de demain, cette animation consiste en application de méthodes de conduite, des groupes, méthodes qui ont pour but d’accroître la participation et de favoriser le développement des concepts fondamentaux de l’environnement. Ces concepts visent à humaniser par l’action de modifier un environnement en vue du mieux-être des hommes. Pourcela la concertation est essentielle, elle correspond à la confrontation d’idées et échange d’informations en vue d’une action.
Le décret MECIE( Mise en Compatibilité des Investissement avec l’Environnement) ,n°99-954 du 15 decembre1999, modifié par le décret n°2004-167 du février 2004, est un instrument juridique demandant aux investisseurs publics et privés de procéder à une étude d’impact environnemental en application à l’article 10 de la charte de l’environnement malgache (loi n° 90-033 du 21 décembre 1990modifiée par leslois n° 97-012 du 06 juin 1997 et n° 2004-015 du 19 août 2004relative à la Charte de l’Environnement malagasy) .
Le décret de la Gestion Locale Sécurisée des ressources renouvelables n°96-025 permet de valoriser les ressources renouvelables et l’exploitation rationnelle et durable de ces ressources. Toute unité industrielle est alors soumise à autorisation, conformément aux dispositions des textes réglementaires en vigueur de la loi 99-021 du 19 août 1999 relative à la politique de gestion et de contrôle des pollut ions industrielles et doit faire l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement. Afin de lever toute ambigüité, il faudra donc se référer à la nouvelle nomenclature des installation industrielles ; sinon, il est fortement recommandé de demander l’avis de la cellule environnementale du ministère chargé de l’industrie.
Pour conclure ce chapitre, les différentes rubriques épistémologiques que nous venons d’élaborer semblent indispensables à notre thématique de recherche. L’apport entre dynamique environnementale et les pollutions industrielles reste encore un débat théorique susceptible d’être analysé profondément. C’est pourquoi, dans les différentes analyses ou cadres théoriques sur les rubriques épistémologiqueque nous venons d’évoquer, nous essayons toujours de donner des références, et de éaliser des analyses à travers les sociologues pionniers spécialistes dans ces domaines respectifs. Ainsi, le concept de Piaget sur la sociologie diachronique ou dynamique, c’est-à-dire l’évolution historique, et la sociologie synchronique ou statique ou encore « l’équilibre social » nous aide à mieux étudier ces diverses rubriques sociologiques, en prenant en compte l’aspect dynamique et l’aspect statique des perspectives élaborées.
La connaissance des théories sociologiques, même aupréalable, constitue un élément clé pour analyser les faits sociaux ou réalités sociales sur le lieu d’investigation. Admettons que l’élaboration des théories avant la phase pratique est indispensable à toutes recherches à caractères scientifiques. Après ces diverses théories sociologiques dans le cadre interdisciplinaire, il convient de présenter les traits caractéristiques de notre lieu d’investigation, afin d’aboutir à l’analyse des fai ts spécifiant ce lieu.
Etablissements culturels et dynamique des emplois
Dans le domaine culturel, la commune rurale d’Ambohimanambola dispose de sites, qui tiennent une place très importante dans le contexte historique de la commune et attirent aussi beaucoup de visiteurs, surtout des étrangers, à savoir :
· le « Doany » d’Ambohimarina où se repose Andrianakotry, celui qui a introduit la culture de riz dans l’Imerina .
· les « tamboho » et « hadivory ».
· le tombeau de « Rangita », une des épouses du Roi Andrianampoinimerina .
· Ambohimanambola Firaisana,lieu où Rakalabe détenait le fétiche «Kelimalaza » au temps du royaume .
· Ambohipeno , lieu d’origine du premier évêque de Madagascar.
Sur le plan socioprofessionnel, la majorité de la population de la commune rurale d’Ambohimanambola sont des paysans et le reste sont des ouvriers des grandes entreprises existant dans cette commune comme le PAPMAD, TOTAL, FOCUS.
Logique de protection environnementale et action de l’entreprise
En matière de protection environnementale, l’entreprise PAPMAD dispose des prescriptions nécessaires à la conservation de l’environnement face à ses activités qui mettent en danger la transmission de la conservation de la biodiversité de génération en génération.
Dans la charte Papeterie de Madagascar « Engagement Santé Sécurité Environnement Qualité»,Article 08 « En termes de protection de l’environnement et de préservation de la biodiversité, nos efforts porten principalement sur la collecte et le traitement des huiles usées, des déchets, des effluents et sur la protection des sols. » ,c’est-à-dire, que l’entreprise PAPMAD est charg ée de tenir compte des aspects techniques du projet, de la sensibilité et de la fragilité des écosystèmes naturels environnants, dont le fleuve d’Ikopa.
Le promoteur prend les dispositions pour collecter les eaux de pluie susceptibles d’être polluées par des hydrocarbures,les récupérer sur le site et les diriger vers le séparateur d’hydrocarbures conçu pour séparer les eaux des éventuels polluants. Le site sera équipé de moyens d’intervention suivantsen cas d’accident :
_un bac pour eau de refroidissement des foyers d’incendie avec réseau d’arrosage ; en cas d’incendie, le centre dispose d’un Plan d’Opération Interne(POI) à mettre en œuvre et une importante installation de sécurité incendie.
_ Des bouches d’incendie de la PAPMAD et des extincteurs du dépôt de gaz, _extincteurs spécifiques à des feux d’hydrocarbures,
_un bac de stockage d’eau ainsi que plusieurs pompes de refoulement d’eau et un réseau indépendant de défense incendie assurent la sécurit du centre.
Les extincteurs sont entretenus conformément aux recommandations du fournisseur. Des vérifications régulières sont effectuées annuellement.
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Table des matières
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES
Chapitre I : IMPLICATIONS THEORIQUES
I. Tendances théoriques impliquées dans la recherche
1. Approche fonctionnaliste
2. Perspective sur interactionnisme symbolique
3. Regards sociologiques sur l’individualisme méthodologique
II. Généralités sur la notion de l’environnement
1. Acceptions du terme
2. Environnement et action humaine
3. Cadre juridique sur la protection environnementale
Chapitre II : CARACTERISTIQUE DU MILIEU D’ETUDE
I. Orientation géographique et historique du lieu
1. Présentation et délimitation
2. Historique du lieu
3. Emplacement administratif
II. Situation démographique, éducative et sanitaire
1. Situation démographique
2. Sphère éducative et culturelle
3. Milieu sanitaire de la population
III. Sphère socio-économique et culturelle
1. Activités dominantes au sein de la Commune
2. Vie associative et dynamique des emplois
DEUXIEME PARTIE : ENVIRONNEMENT ET LOGIQUE INDUSTRIELLE
Chapitre III : Regards sur l’action de l’entreprise et l’environnement
I. Présentation de l’entreprise de recherche : Le cas PAPMAD
1. Identification de l’entreprise
2. Organigramme au sein de l’entreprise de recherche
3. Logique de protection environnementale et action de l’entreprise
II. Structure et dynamique des pollutions
1. Contexte historique des pollutions
2. Classifications des rejets des usines papier
3. Les éléments considérés comme polluants industriels
Chapitre IV : Enjeux des pollutions industrielles
I. Nuisance et pollutions sur la population
1. Des diverses conflits
2. Type de pollution émanant de l’entreprise
3. Cadrage de protection environnemental de l’entreprise
II. Conséquences des actions de l’entreprise sur la population
1. Contexte social
2. Au point de vue sanitaire
3. Au niveau économico-culturel
TROISIEME PARTIE : DIMENSIONS PROSPECTIVES
Chapitre V Dynamique environnementale et pratique quotidienne
I. L’environnement et les pratiques quotidiennes du PAPMAD
1. Exploitation massive du bois
2. Salification de l’eau
3. Violation des lois environnementales
II. L’environnement et les effets des pratiques quotidiennes des habitants de la commune Ambohimanambola
1. . Effets de l’utilisation des combustibles en bois
2. Les pratiques sociales traditionnelles
3. Environnement et vie quotidienne
Chapitre VI : Perspective de la place de l’environnement
I. Mise en valeur de l’environnement
1. L’évaluation environnementale et MECIE
2. Le réseau des aires protégées
3. La Charte de l’environnement malgache
II. Divers recommandations
1. Les gestions des ressources naturelles
2. Les stratégies nationales
3. Recommandations des individus enquêtés
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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