L’ENVIRONNEMENT DES PRIMATES EN PARC ZOOLOGIQUE
Les primates et leur environnement naturel
Milieu de vie
La rรฉpartition gรฉographique des primates est globalement limitรฉe aux rรฉgions tropicales et subtropicales de la Terre :
Les primates sont majoritairement arboricoles, mais peuvent habiter diffรฉrents types de forรชts :
– les forรชts primaires, n’ayant subi aucune dรฉgradation depuis des siรจcles
– les forรชts secondaires, se rรฉgรฉnรฉrant aprรจs avoir subi une destruction, soit d’origine naturelle (incendie, ouragan, โฆ), soit d’origine humaine (dรฉforestation).
Certaines espรจces de primates ne peuvent survivre qu’en forรชts primaires, d’autres prรฉfรจrent les forรชts secondaires. Au sein de ces forรชts, ils peuvent รฉgalement occuper diffรฉrentes places : au sol, ร mi-hauteur, ou encore dans la canopรฉe ร la cime des arbres. Selon les espรจces, certains primates peuvent avoir un habitat trรจs variรฉ alors que d’autres en auront un trรจs limitรฉ, dรฉpendant par exemple de certaines espรจces d’arbres.
Quelques espรจces non arboricoles vivent en-dehors de la forรชt, dans les savanes ou les steppes : c’est le cas par exemple de certains babouins. On trouve enfin plusieurs espรจces dans des rรฉgions montagneuses au-dessus de 4000 m, arborรฉes ou non. Les conditions climatiques habituelles des primates varient donc beaucoup selon les espรจces ; les macaques japonais connaissent par exemple la neige en hiver.
Les primates peuvent utiliser quatre types de locomotion : la marche quadrupรจde ou bipรจde, l’escalade des troncs, et la brachiation (suspension et balancement du corps par les membres antรฉrieurs) ; les prรฉfรฉrences de chaque espรจce sont directement liรฉes ร leur habitat. [56]
En ce qui concerne le rรฉgime alimentaire des primates, les petites espรจces mangent surtout des fruits, des insectes, voire la gomme ou la sรจve des arbres, รฉlรฉments plus รฉnergรฉtiques ; les espรจces plus grandes se nourrissent plutรดt de feuilles, prรฉsentes en quantitรฉ plus abondante dans leur environnement. Certains primates ne se nourrissent par ailleurs que de quelques espรจces vรฉgรฉtales trรจs prรฉcises, ce qui les rend encore plus vulnรฉrables face ร la destruction de leur milieu de vie. Finalement, on peut qualifier le primate de globalement omnivore, la plupart se nourrissant ร la fois d’insectes, fruits, graines, gomme, feuilles, mais dans des proportions diffรฉrentes. [3, 54, 64]
Environnement social
Les primates sont tous des animaux sociaux, mais les structures sociales sont trรจs variรฉes en fonction des espรจces. Elles sont cependant toutes basรฉes sur une hiรฉrarchie stable, avec une sรฉparation nette des dominants et dominรฉs.Pour un primate, le fait d’รชtre dominรฉ ne reprรฉsente pas forcรฉment une contrainte; par contre, la connaissance de sa place au sein de la hiรฉrarchie du groupe est trรจs importante pour lui, et c’est l’absence de hiรฉrarchie stable au sein d’un groupe qui constituera une source de stress.Les dominants dรฉterminent habituellement les activitรฉs et les dรฉplacements du groupe, et font rรฉgner l’ordre en mettant un terme aux agressions au sein de celui-ci. Le rang de chaque individu peut รชtre dรฉterminรฉ en fonction de celui de sa mรจre, de son poids et de son รขge, ou de son apprentissage. Par ailleurs, la dominance peut induire des modifications physiologiques, au niveau hormonal notamment, d’oรน des consรฉquences sur l’aptitude reproductrice du dominรฉ.La hiรฉrarchie n’est cependant pas fixe au sein d’un groupe, et peut รชtre disputรฉe et modifiรฉe par des compรฉtitions au sein du groupe, entre diffรฉrents groupes, ou par la mort de certains individus.On rencontre ainsi de nombreuses organisations sociales diffรฉrentes chez les primates [31] :
– un systรจme monogame un mรขle โ une femelle, notamment chez certains capucins (genre Callicebus) et chez les gibbons ;
– un systรจme une femelle – plusieurs mรขles, chez les tamarins et ouistitis par exemple : tous les membres du groupe รฉlรจvent les petits ; plusieurs femelles peuvent รชtre prรฉsentes, mais seule la femelle dominante se reproduit ;
– un systรจme un mรขle โ plusieurs femelles, chez les langurs et certains babouins notamment ;
– un systรจme plusieurs mรขles โ plusieurs femelles, avec des relations souvent complexes au sein du groupe lui-mรชme. La hiรฉrarchie peut รชtre organisรฉe autour d’une ou plusieurs femelles (chez les macaques par exemple) ou autour d’un couple reproducteur (chez certains babouins par exemple, le groupe pouvant compter jusqu’ร 400 individus !).
Cette vie en communautรฉ peut avoir plusieurs objectifs et avantages : la recherche de nourriture, la protection du territoire et contre les prรฉdateurs, et enfin la reproduction, dont la stratรฉgie est liรฉe ร l’organisation sociale.
Cette vie sociale trรจs dรฉveloppรฉe implique naturellement un important besoin de communication. Chez les primates, on en distingue quatre moyens principaux :
– la communication visuelle, trรจs dรฉveloppรฉe, notamment par les postures du corps et les expressions faciales ;
– la communication auditive, utilisรฉe notamment comme signal d’alerte ; elle peut รชtre vocale (trรจs dรฉveloppรฉe chez les gibbons ou les singes hurleurs) ou non (frappes sur la poitrine chez les gorilles par exemple) ;
– la communication chimique, par le marquage, est surtout dรฉveloppรฉe chez les prosimiens et les singes du Nouveau Monde ;
– la communication tactile, importante dans le maintien des liens sociaux, avec notamment le ยซย groomingย ยป (รฉpouillage), trรจs dรฉveloppรฉ chez la plupart des primates.
Des primates en captivitรฉ : pourquoi ? – Le rรดle des zoos
Aujourd’hui, les parcs zoologiques n’ont plus pour unique but le divertissement des visiteurs, loin de lร : leurs principales missions sont actuellement la conservation des espรจces menacรฉes, l’รฉducation du public, et la recherche scientifique
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Conservation des espรจces
โข La conservation ex situ :
La conservation ex situ dรฉsigne les diffรฉrentes actions mises en ลuvre pour la sauvegarde des espรจces en-dehors de leur territoire naturel.
Les parcs zoologiques formant un important rรฉservoir d’espรจces animales, ils se sont naturellement posรฉs comme l’une des solutions pour ralentir la disparition des espรจces menacรฉes. Ce rรดle de conservation ne pouvant se faire que grรขce ร une collaboration รฉtroite des diffรฉrents parcs, les zoos se sont regroupรฉs en diffรฉrentes associations, qui ont entre autres pour objectif de coordonner les diffรฉrents programmes : c’est le cas par exemple de l’EAZA (European Association of Zoos and Aquaria) en Europe [52, 80].
C’est ainsi que des programmes internationaux d’รฉlevage sont organisรฉs ; en Europe par exemple, l’EAZA en gรจre environ 250, divisรฉs en deux catรฉgories :
– les EEP (European Endangered species Programme), pour les espรจces les plus menacรฉes : un coordinateur, nommรฉ pour chaque espรจce, gรจre complรจtement l’รฉlevage de celle-ci au niveau de tous les zoos membres ; il dรฉtermine entre autres les animaux ร faire reproduire et les diffรฉrents transferts entre parcs.
– les ESB (European Studbook) : le dรฉtenteur du Studbook, nommรฉ pour chaque espรจce, enregistre et analyse toutes les naissances, dรฉcรจs et transferts des individus de l’espรจce concernรฉe ; il peut effectuer des recommandations sur le plan d’รฉlevage.
Les primates sont parmi les animaux les plus concernรฉs par ces plans d’รฉlevage, puisque 49 espรจces bรฉnรฉficient d’un EEP, et 27 d’un ESB .
Ces programmes d’รฉlevage sont essentiels puisqu’ils garantissent le maintien et la diversitรฉ gรฉnรฉtique d’individus d’espรจces en voie d’extinction. L’รฉquivalent de ces programmes d’รฉlevage existe รฉgalement sur plusieurs autres continents (Asie, Amรฉrique du Nord, Ocรฉanie) ; une plus large coopรฉration entre tous ces organismes grรขce aux GASP (Global Animal Survival Plans), mรชme si elle reste encore limitรฉe, permet d’assurer une meilleure diversitรฉ gรฉnรฉtique [58].
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIรRE PARTIE : ENJEUX LIรS ร L’ENVIRONNEMENT DES PRIMATES EN PARC ZOOLOGIQUE
1. Les primates, de lโรฉtat sauvage ร la captivitรฉ
1.1. Prรฉsentation des primates
1.1.1. Spรฉcificitรฉs
1.1.2. Classification
1.1.3. Protection
1.2. Les primates et leur environnement naturel
1.2.1. Milieu de vie
1.2.2. Environnement social
1.3. Des primates en captivitรฉ : pourquoi ? – Le rรดle des zoos
1.3.1. Conservation des espรจces
1.3.2. Rรดle pรฉdagogique
1.3.3. Rรดle scientifique
1.4. Consรฉquences de la captivitรฉ des primates
1.4.1. Des besoins naturels ร combler
1.4.2. Des consรฉquences comportementales ร gรฉrer
2. Le bien-รชtre animal
2.1. Dรฉfinition
2.2. Pourquoi rechercher le bien-รชtre animal ?
2.3. รvaluation du bien-รชtre chez les primates
2.3.1. Critรจres physiologiques
2.3.2. Critรจres comportementaux
2.3.3. Mesure du stress
2.3.4. Adaptabilitรฉ
2.3.5. Apprรฉciation globale
3. La prรฉsence de visiteurs
3.1. La satisfaction du public
3.2. L’รฉducation du public
3.3. Effets des visiteurs sur les primates
4. Autres contraintes ร respecter
4.1. Rรฉglementation
4.1.1. Lรฉgislation
4.1.2. Recommandations
4.2. Sรฉcuritรฉ
4.3. Hygiรจne
4.4. Financement
DEUXIรME PARTIE : CONSTITUTION D’UN ENVIRONNEMENT ADรQUAT POUR LES PRIMATES EN PARC ZOOLOGIQUE
1. Conception des enclos pour primates
1.1. Architecture globale
1.1.1. Espace et dimensions de l’enclos
1.1.2. Enclos intรฉrieurs et extรฉrieurs
1.1.3. Parois et barriรจres
1.2. Amรฉnagement
1.2.1. รlรฉments constitutifs de l’enclos
1.2.2. Litiรจre et substrat
1.2.3. Plantes et vรฉgรฉtaux
1.3. Facteurs d’ambiance
1.3.1. Luminositรฉ
1.3.2. Tempรฉrature
1.3.3. Humiditรฉ
1.3.4. Ventilation
2. L’environnement social des primates en captivitรฉ
2.1. Intรฉrรชts du regroupement social
2.2. Composition du groupe
2.3. Problรจmes rencontrรฉs
2.4. Cohabitation interspรฉcifique
2.4.1. Dans des enclos adjacents
2.4.2. Entre plusieurs espรจces de primates
2.4.3. Avec des espรจces non primates
3. Enrichissement du milieu des primates en parc zoologique
3.1. Principe de l’enrichissement du milieu
3.1.1. Objectifs
3.1.2. Modalitรฉs
3.1.3. รvaluation des effets
3.2. Diffรฉrentes formes d’enrichissements
3.2.1. Enrichissements physiques
3.2.2. Enrichissements matรฉriels
3.2.3. Enrichissements alimentaires
3.3. Exemple d’application
3.3.1. Prรฉsentation de l’รฉtude
3.3.2. Mรฉthodes d’observation
3.3.3. Rรฉsultats
3.3.4. Analyse des rรฉsultats
3.3.5. Discussion
TROISIรME PARTIE : รTUDE DES รLES AUX PRIMATES : ENQUรTE AUPRรS DES PARCS ZOOLOGIQUES
1. Prรฉsentation de l’รฉtude
1.1. รlaboration du questionnaire
1.1.1. Structure gรฉnรฉrale
1.1.2. Forme des questions
1.2. Administration du questionnaire
1.2.1. รchantillon choisi
1.2.2. Mรฉthode d’administration
1.2.3. Retours
2. Rรฉsultats
2.1. Parcs zoologiques concernรฉs
2.2. Conception des รฎles pour primates
2.2.1. Primates hรฉbergรฉs
2.2.2. Dimensions des enclos
2.2.3. Barriรจres
2.2.4. Amรฉnagements
2.2.5. Accรจs ร un enclos intรฉrieur et gestion des conditions climatiques
2.2.6. Coรปt de la construction
2.3. Problรจmes engendrรฉs par ce type d’enclos
2.3.1. Fugues
2.3.2. Noyades
2.3.3. Attaques par des prรฉdateurs
2.3.4. Prรฉsence de nuisibles
2.3.5. Autres problรจmes
2.4. Point de vue du public
2.5. Point de vue des zoos
3. Synthรจse
CONCLUSION
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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