L’entrepreneuriat genèse et fondement
Approches fonctionnelles des économistes
Le concept de l’entrepreneuriat a été présenté historiquement par Richard Cantillon (Landstorm 1998, Filion 1997) qui a été le premier à présenter la fonction de l’entrepreneur et son importance dans le développement économique. Pour Cantillon, l’entrepreneur « prends des risques dans la mesure où il s’engage vis-à-vis d’un tiers de façon ferme, alors qu’il n’a pas de garantie certaine de ce qu’il peut en attendre » . Selon Jean-Baptiste Say « l’entrepreneur est avant tout un preneur de risques qui investit son propre argent et coordonne des ressources pour produire des biens. Il crée et développe des activités économiques pour son propre compte » . Ensuite, la vision de Schumpeter qualifié de père du champ de l’entrepreneuriat (Fillon, 1997), basée essentiellement sur l’innovation émergea. Pour lui, « L’essence de l’entrepreneuriat se situe dans la perception et l’exploitation de nouvelles opportunités dans le domaine de l’entreprise… cela a toujours à faire avec l’apport d’un usage différent de ressources nationales qui sont soustraites de leur utilisation naturelle et sujettes à de nouvelles combinaisons ».
Approches centrées sur les individus
Ces approches privilégient les valeurs internes de l’individu le conduisant à adopter un certain comportement entrepreneurial. Autrement dit, elles visent à connaitre les caractéristiques psychologiques des entrepreneurs, leurs traits de personnalité, leurs motivations, leurs comportement, leurs origines et trajectoires sociales cherchant ainsi un profil type d’entrepreneur en l’identifiant par une caractéristique principale ou un ensemble de caractéristiques. McClelland (1961) propose une théorie du besoin de réalisation. Pour lui, les entrepreneurs sont des individus qui ont un besoin élevé d’accomplissement, une forte confiance en eux, une capacité à résoudre, seuls, des problèmes et qui s’orientent vers des situations caractérisées par des risques modérés et un retour rapide du résultat de leurs actions.
L’école psychanalytique (Kets de Vries, 1977) a montré que l’attitude entrepreneuriale résulte d’expériences vécues dans la tendre enfance et caractérisées par un environnement familial hostile et de nombreux problèmes affectifs. Ces situations ont conduit les individus à développer des formes de personnalités déviantes et peu insérables dans des environnements sociaux structurés, au sens où ils ont des difficultés à accepter une autorité et à travailler en équipe avec d’autres personnes.
Par la suite, différentes typologies d’entrepreneurs sont proposées dans la littérature entrepreneuriale, mais leur prolifération rend difficile la distinction d’un profil idéal ou scientifique d’entrepreneur, car tout individu est le produit de son milieu d’appartenance. Les entrepreneurs sont influencés par leur environnement proche. D’une autre manière, ils reflètent les caractéristiques du temps et du lieu où ils évoluent (ou ont évolué). Les recherches portant sur les carrières entrepreneuriales, sur les influences de la famille ou des rôles-modèles traduisant l’importance de l’environnement et tendent à démontrer son rôle sur le comportement entrepreneurial (Shver, Scott, 1991 ; Filion, 1997). Les approches citées ci dessus ont été critiqué. Stevenson et Jarillo (1990) estiment qu’il est difficile de modéliser et d’expliquer un comportement complexe (l’entrepreneuriat) en s’appuyant sur quelques traits psychologiques ou sociologiques. Ce constat est partagé et a conduit les chercheurs à s’intéresser à l’étude des processus entrepreneuriaux.
Approches basées sur les processus
Ces approches ont proposé aux chercheurs de s’intéresser à ce que font les entrepreneurs et non pas à ce qu’ils sont. Ainsi, les recherches se sont orientées vers (comment) : «Comment les nouvelles entreprises sont-elles établies ? », « Comment les entrepreneurs agissent ? ». L’apparition de ce courant est justifiée par la grande diversité dans les situations entrepreneuriales et dans les créations d’entreprises. Gartner (1985) a identifié six comportements décrivant très largement les activités entrepreneuriales. Ces comportements pourraient s’apparenter au processus :
– L’entrepreneur localise une opportunité d’affaire ;
– L’entrepreneur accumule des ressources ;
– L’entrepreneur marchand des produits et des services ;
– L’entrepreneur construit une organisation ;
– L’entrepreneur répond aux exigences du gouvernement et de la société.
Le processus entrepreneurial peut être défini de la façon suivante : « le processus entrepreneurial englobe toutes les fonctions, activités et actions associés avec la perception d’une opportunité et la création d’une organisation » (Bygrave et hofer, 1991). La vision de Gartner (1985 et 1988) est assez similaire. Après ces approches, Schmitt (2004) et Hernandez (1999) sont apparus avec la théorie de contingence (définition de l’entrepreneur par la diversité et complexité des organisations et des formes de l’entrepreneuriat) et la théorie processuelle (replacement du créateur comme un des acteurs illustrant l’entrepreneuriat). L’entrepreneuriat renvoie à des situations tellement hétérogènes qu’il n’est pas possible de se limiter à une seule définition .
Définition, formes et conception de l’entrepreneuriat
Définition de l’entrepreneuriat
Bon nombre de chercheurs limitent. L’idée de l’entrepreneuriat à la création d’entreprises (Gartner, 1989; 1990), d’autres s’arrêtent à divers aspects liés à la création d’entreprises, mais aussi à leur évolution. On peut remonter loin dans le temps pour retrouver différentes notions associées à ce concept. Tout au début du XVIIe siècle, Olivier de Serre proposait sa discussion sur les règles de bonne gestion d’une ferme. Cantillon, au XVIIIe siècle, était l’un des premiers à parler directement de l’entrepreneur selon la définition moderne. L’entrepreneuriat constitue plus que jamais un sujet d’actualité très important tant au niveau académique que managérial. Il y en a une multitude de définitions de terme « entrepreneuriat », elle reflète un point de vue ou une posture de recherche particulière. La plupart des recherches dans le champ entrepreneurial a porté sur la personne de l’entrepreneur, en posant la question : pourquoi certains individus créent des entreprises tandis que d’autres dans des conditions similaires, ne le font plus?.
Les différentes conceptions de l’entrepreneuriat et de l’entrepreneur
La première utilisation du concept « entrepreneur » se rapporte à l’histoire militaire Française du siècle et répétait à une personne qui gérait une expédition militaire. Il faut donc attendre le siècle suivant, avant que le mot entrepreneur soit employé dans une conjoncture d’affaires. Les bases historiques de l’entrepreneuriat appartiennent aux économistes. Richard Cantillon(1755) est le premier économiste à s’intéresser à l’entrepreneur et à tenter d’en donner une définition. Selon lui, « l’entrepreneur prend des risques dans la mesure où il s’engage vis-à-vis d’un tiers de façon ferme, alors qu’il n’a pas de garantie certaine de ce qu’il peut en attendre » . D’après cet auteur, l’entrepreneur fait partie de la classe de ceux qui vivent dans l’incertitude, il est amené à prendre des décisions dans l’incertitude, et les risques qu’il encourt ne sont pas exactement connus. En 1828, Jean-Baptiste Say est le deuxième économiste qui a défini l’entrepreneur comme étant une « personne capable de combiner et coordonner différents facteurs de production » . Pour lui, l’entrepreneur devait être une force motrice, et conséquemment avoir la force de s’allier plusieurs autres personnes pour bâtir une organisation productrice, autrement dit, l’entrepreneur fait le lien entre différents donneurs de ces facteurs. A cette fin il doit avoir des capacités de jugement et des expériences particulières. Selon Say, l’entrepreneur est avant tout un preneur de risques qui investit son propre argent et relie des ressources pour produire des biens, en inventant des activités économiques pour son propre compte. Cet opinion est critiqué par certains comme par exemple Hébert et Link (1989). Selon eux, une telle optique de l’entrepreneuriat est un peu trop restrictive. En effet, l’entrepreneur n’est que considéré comme un travailleur doté de (très) bonnes compétences de gestion . Les idées de Say, ont été reprises et reformulés par des auteurs plus modernes tel que Casson(2003), qui, à son tour, a défini l’entrepreneur comme étant quelqu’un qui est spécialisé dans la prise de décision et les jugements sur l’allocation de ressources rares. Pour l’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1934), l’entrepreneur est avant tout un innovateur et un agent de changement, il n’est plus un arbitragiste et/ou coordinateur des ressources, qui prend des contraintes technologiques plutôt comme données, et que n’apporte que des changements. Pour Schumpeter, l’acte entrepreneurial nécessite l’innovation et il assimile ce terme à une rupture. Il s’agit de faire des choses inédites ou bien d’accomplir des choses connues d’une façon souple. Il identifie cinq catégories d’action pour l’entrepreneur :
– La création d’un nouveau produit ou service ;
– L’introduction d’un nouveau procédé de production ;
– L’ouverture d’un nouveau marché ;
– Trouver des nouvelles sources de facteurs de production ;
– Introduction d’une nouvelle forme organisationnelle dans le secteur.
L’entrepreneuriat apparait comme un phénomène complexe, multidimensionnel et assez compliqué à cerner. Chacune de ces définitions renferme un certain degré de pertinence. Il en découle qu’il n’y a pas vraiment une seule « bonne » définition. Il convient de sauvegarder la définition proposée par K.BOUABDALLAH, et A. ZOUACHE, d’après ces deux auteurs, l’entrepreneuriat peut être définit comme étant « le processus qui dans une économie conduit un entrepreneur à la création d’entreprise ».
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Table des matières
Introduction générale
Chapitre I : Généralités sur l’entrepreneuriat
Section 1 : L’entrepreneuriat genèse et fondement
Section 2 : L’entrepreneuriat, phénomène économique et social
Section 3 : Le risque et l’incertitude dans l’entrepreneuriat
Section 4 : La création d’entreprise en Algérie : processus de création et les organismes
accompagnateurs
Chapitre II : Généralités sur les PME
Section 1 : Les PME : les fondements théoriques
Section 2 : Définition et caractéristiques des PME
Section 3 : PME et emplois
Section 4 : Les PME en Algérie
Chapitre III : Les obstacles à la création des PME : cas de la wilaya de Bejaia
Section 1 : Présentation socio-économique de la région d’étude de la wilaya de Bejaia
Section 2 : Démarche méthodologique de l’enquête de terrain
Section 3 : Analyse des données et interprétation de résultats
Conclusion générale
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Votre article est très intéressant, mon envie de me lancer dans l’entreprenariat a été motiver par le parcours de marc simoncini societe .