L’enseignement féminin jugé moins efficace que celui des hommes par les élèves

L’enseignement féminin jugé moins efficace que celui des hommes par les élèves

Parmi les souvenirs privilégiés que tout homme conserve de sa propre vie (de famille, d’amour ou de guerre), les souvenirs scolaires constituent une catégorie particulièrement importante. Que ce soit les parents ou les élèves et même les professeurs, tous préservent d’inoubliables images durant les longues années de scolarisation. Les professeurs ont joué un grand rôle pour que ce souvenir soit bon ou mauvais car ce sont eux qui font la pluie et le beau temps en classe. On dit toujours qu’enseigner exige plus d’amour, de patience, de persévérance et de tolérance. Ce sont là des caractères qu’une femme possède naturellement en elle. Ainsi, on assiste à la féminisation de l’enseignement car les femmes s’engagent davantage dans cette carrière plus que les hommes.

Inégale selon les pays, l’arrivée massive des femmes dans l’enseignement au cours du 20ème siècle est un phénomène analysé dans un grand nombre de travaux qui portent surtout sur l’éducation primaire. Les taux de féminisation se révèlent fort variables selon les pays. Ainsi, les femmes dans cette profession en Allemagne ne représentaient que 20,9 % dans l’enseignement élémentaire en 1911 alors que, dès 1896, la Belgique connaissait un taux de 49 % dans le primaire et l’Italie, vers 1900, en comptait 66 %. Dès 1851, 50 % des enseignants publics sont des femmes au Québec et aux États-Unis, en 1920, 86 % des enseignants étaient des femmes. Leurs revendications passaient en général par des demandes d’une meilleure formation pour les enseignantes, par l’accès aux examens et aux diplômes masculins, et par la création d’associations professionnelles qui veillaient aux conditions de travail des femmes. Au sein des écoles normales féminines, dont la première apparut en 1838, se développait un esprit de corps, mais, une fois sur le terrain, les institutrices laïques se sentaient souvent isolées et persécutées. Dans le cas de l’Angleterre, les syndicats des enseignants ont bien accueilli les femmes, leur accordant des places de direction.

Pour Madagascar, on entend souvent dire qu’il n’y a pas de disparité de genre, notamment en matière d’éducation. Il est vrai qu’au début du développement de l’instruction formelle dans le pays, en 1820, les filles ne furent pas exclues des opportunités éducatives ; Mais ce ne sont que des cours ménagers et de bonne conduite. En 1882, 45 984 filles sur 102 096 élèves soit 45% sont scolarisées par la London Missionary Society, 7 103 filles sur 14 426 élèves soit 49% par les Missions Catholiques, 1 044 filles sur 2 417 élèves soit 43% par la Mission Anglicane et 14 253 filles sur 27638 élèves soit 51% par la Mission Norvégienne. Il existait, au 31 décembre 1907, 389 écoles du premier degré : presque toutes sont mixtes. Mais pour les femmes, l’agriculture et le jardinage sont remplacés par l’enseignement ménager et la couture ; ainsi, à côté de l’école régionale existe souvent une école ménagère. En janvier 1908, Tananarive, Ambositra, Antsirabe, Fianarantsoa, Analalava possédaient une école régionale complète, et une école ménagère. L’enseignement secondaire est donné depuis le 15 janvier 1908 dans deux établissements, destinés l’un aux garçons, l’autre aux femmes. L’accès des jeunes filles malgaches aux études secondaires générales avait connu un réel essor au moment de l’indépendance, en 1960. Les cours secondaires de ces jeunes filles d’Antananarivo comprennent une classe primaire, et deux années d’études secondaires, la démocratisation de l’enseignement à partir de 1978, permit de satisfaire les besoins en éducation primaire et secondaire des femmes. Une École Normale de formation de conseillers pédagogiques du primaire et de professeurs de CEG a été ouverte en 1992 à Mahamasina. Cette école est actuellement dénommée Institut National de Formation Pédagogique (INFP). Madagascar dispose six Écoles Normales d’Instituteurs depuis 1993, soit une par province, là où les filles n’ont pas été exclues. Depuis 1977, l’ENS (École Normale Supérieure) a formé des professeurs de lycée.

La femme, un élément numériquement prépondérant dans le métier de l’ENSEIGNEMENT

La position inférieure des femmes dans la société a été attribuée à leur absence à peu près complète aux combats. Simone de Beauvoir écrit : « La pire malédiction qui pèse sur la femme c’est qu’elle est exclue de ces expéditions guerrières, ce n’est pas en donnant la vie, c’est en risquant sa vie que l’homme s’élève au-dessus de l’animal, c’est pourquoi dans l’humanité, la supériorité est accordée non au sexe qui engendre mais à celui qui tue » . Malgré ces visions, rien n’empêche, dans la loi, une femme d’exercer des responsabilités. Et avec l’enfantement, les femmes deviennent plus vulnérables que jamais. Elles étaient donc réduites à faire la récolte, s’occuper des enfants et fabrique des vêtements. Mais si les femmes deviennent actuellement un élément numériquement prépondérant dans le métier d’enseignement, alors : Comment sont-elles arrivées au statut d’employées rémunérées ? Et quelle place tiennent –elles dans l’enseignement à Madagascar ?

Pour mettre en lumière ces faits, nous allons analyser dans un premier chapitre la situation des femmes face à l’emploi rémunéré, afin de connaitre l’historique de l’accès de la femme à ce statut et d’être au courant des aspects des l’enseignement à Madagascar, et surtout la place des enseignantes. Dans le deuxième chapitre, nous allons mettre en exergue la prépondérance des femmes dans le milieu éducatif dans les six arrondissements d’Antananarivo et plus précisément dans les 3 établissements où nous avons effectué nos enquêtes.

Les femmes dans le travail rémunéré, approche historique

La situation qui prévaut dans le monde
De tout temps, les femmes ont contribué à la production d’une société, sous de multiples formes. Mais pendant longtemps, le travail féminin n’a pas été valorisé. Dans le haut Moyen Age (du 5ème au 10ème siècle), on a vu apparaître, les prémices d’une reconnaissance du travail féminin. La révolution industrielle a développé le travail des femmes et la progression de l’industrialisation depuis, a permis la féminisation d’un nombre croissant de profession. Les deux guerres mondiales ont accentué cette féminisation de nombreux métiers, comme dans les industries d’armements (cf photo n°1) et l’infirmerie. Un grand pas est alors fait dans l’intégration des femmes dans le monde du travail. Mais il reste le problème de l’égalité entre homme et femme. En effet, depuis longtemps, pour un même travail les femmes perçoivent souvent un salaire moindre que les hommes .

Le cas de Madagascar : un rôle amoindri de la femme durant la colonisation et la Première République.
Le rôle tenu par la femme malgache a connu une évolution si l’on se réfère à l’histoire du pays. Tenant une place publique de premier rang à l’époque royale, elle disparaît complètement de la scène à partir de la colonisation pour en revenir très difficilement au moment de l’indépendance.

Pour le cas de Madagascar, les Malgaches avaient connu un système matriarcal pendant une longue période. Avant l’insertion des étrangers, la femme pouvait exercer la plus haute fonction du royaume. C’est le cas sur les Hautes Terres Centrales, sous les deux reines RANGITA et RAFOHY au 16ème siècle18. L’avènement du travail de fer aurait mis fin à ce matriarcat. La division sexuelle du travail, née de l’idéologie patriarcale aurait octroyé à l’homme le champ de la vie publique, les tâches d’entretien et de reproduction de la force de travail étant dévolues à la femme, ce qui aurait entraîné une institution de l’inégalité de condition entre l’homme et la femme. Cependant, il faut se garder d’exalter sur le rôle politique ou social de la femme malgache parce qu’en réalité le rang de la femme reste en égalité de celui des hommes durant la succession des différentes reines.

Mais à mesure que la colonisation s’installe, la vision occidentale du monde, y compris la suprématie de l’homme s’installe avec. La femme malgache disparaît totalement de la scène politique et militaire. Son rôle économique n’est pas reconnu, puisqu’elle ne paie pas les impôts. Elle perd de ce fait l’existence légale et la reconnaissance dans la communauté que confère le paiement de l’impôt. Les seules fonctions accessibles pour elle c’est d’être « femme de ménage » ou infirmière19. La colonisation a donc donné un nouveau rôle à la femme malgache : celle d’une femme au foyer et d’une mère. Même si la deuxième guerre mondiale a donné à la femme malgache, comme à toutes les femmes du monde, l’occasion d’accéder au monde du travail, elle est systématiquement plus mal payée que l’homme.

Au moment de l’indépendance, la juridique instituée par les législateurs, depuis les années 1960, a pour principe de base l’égalité de tous devant la loi : les textes de loi ne font aucune distinction entre hommes et femmes. Ce principe d’égalité a été rappelé par les Constitutions successives de 1959, de 1975, de 1992 et de 2010. Ces Constitutions proscrivent toute discrimination tirée du sexe20. Mais entre l’écrit et la réalité, il y a une grande différence. Même si la Constitution s’engage dans une politique d’égalité entre les hommes et les femmes, la séquelle de la conception occidentale sur les relations sociale reste. Ce qui fait que les premiers gouvernements après l’indépendance ne comptaient aucune femme, jusqu’à la création en 1970 de deux secrétariats d’État, avec deux femmes.

L’aspect du métier enseignant à Madagascar

La politique pour le personnel enseignant dans la Grande Ile
Comme pour l’enseignement en général à Madagascar, les missionnaires ont pris l’initiative de former des maîtres. En effet, dès 1862, pour satisfaire les besoins en instituteurs de nombreuses écoles qu’elle a créées dans les campagnes de l’Imerina, du Betsileo et de l’Antsihanaka, la London Missionary Society a ouvert une école normale. Par la suite, d’autres écoles de formation d’instituteurs ont ouvert leur porte en 1869, avec le concours d’autres missions. Ces écoles ont formé les élites de la LMS. Il s’agit de la Central School (devenu la Normal School) ou l’École Supérieure d’Ambohijatovo, l’École du Palais et l’Institut de Théologie. De son côté, le gouvernement malgache a confié ses élèvesmaîtres à l’école normale de la mission de Londres, 60 y sont entrés à ce titre en 1876. L’école publique de formation des maîtres n’a vu le jour qu’en 1879 avec la création de l’École Le Myre-de Villers qui a compté parmi ses sections une section normale destinée à former des maîtres d’écoles.

La Constitution de la République de Madagascar dans son article 24 prévoit que « l’État organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous. L’enseignement primaire est obligatoire pour tous ». La loi n° 94-033 du 13mars 1995 détermine l’orientation générale du système d’éducation et de la formation. La loi n° 95-039 précise le statut des formateurs dans l’enseignement technique et professionnel. En outre, ces lois reconnaissent à toute personne le droit à l’éducation et à la formation et spécifient que « l’éducation et la formation à Madagascar visent à favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’individu dans la pleine jouissance de sa liberté » . Ainsi, les femmes malgaches ont le droit d’être former pour devenir enseignante et d’être éduquées comme les hommes.

Les femmes malgaches dans l’enseignement
Au début de l’année scolaire 2008-2009, les établissements scolaires et de formation professionnelle et technique « publics et privés » sous la tutelle directe du Ministère de l’Éducation Nationale ou MEN, l’Enseignement Supérieur et Recherche mis à part ont compté 161776 agents dont 61 927, soit 38,3%, dans le secteur privé. Au niveau du secteur public, les fonctionnaires et assimilés, rémunérés par le budget de l’État représentent 88,2% du total des fonctionnaires du Ministère de l’Éducation Nationale hors de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Presque 87% du personnel des établissements publics et privés exercent la fonction d’enseignement (personnel en classe). Ce personnel est composé de 55% de femmes dont 61,1% dans le secteur public. Au niveau du préscolaire, les enseignantes représentent 97% du total, 56,4% dans le primaire et moins de 50% dans les autres niveaux d’enseignement. 51,8% du personnel en classe des établissements publics sont des non fonctionnaires. Cette proportion est de 58,9% (41 002 personnes) dans les écoles primaires .

LA PART DES FEMMES DANS LA FONCTION ÉDUCATIVE A TENDANCE A AUGMENTER 

Si nous allons parler de l’augmentation du nombre des femmes dans la fonction éducative, il faut commencer par le commencement, c’est-à-dire la situation dans les écoles professionnelles comme l’École Normale Supérieure où l’on apprend à devenir enseignante. C’est après cela que nous allons analyser les situations dans les établissements publics et privés dans la circonscription d’Antananarivo.

Conclusion générale 

L’école n’est pas seulement un lieu où l’on fait apprendre, elle se caractérise également par une manière de faire apprendre qui engage une forme particulière de rapport avec autrui. Mais enseigner, est une lourde tâche nécessitant une certaine maîtrise de la connaissance, une maîtrise de soi, de l’amour et de la patience et qui s’acquiert avec l’expérience, l’addition d’échecs et de réussites. Enseigner, c’est aussi un métier sérieux, mais il faut savoir avoir le sens de l’humour devant une situation critique. Enseigner c’est aussi garder du plaisir à l’exercer.

 

 

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE : La femme, un élément numériquement prépondérant dans le MéTIEr dE L’ENSEIGNEMENT
CHAPITRE I- LA SITUATION DE LA FEMME FACE À L’EMPLOI
I- Les femmes dans le travail rémunéré, approche historique
1- La situation qui prévaut dans le monde
2- Le cas de Madagascar : un rôle amoindri de la femme durant la colonisation et la
Première République
II- L’aspect du métier enseignant à Madagascar
1- La politique pour le personnel enseignant dans la Grande Ile
2- Les femmes malgaches dans l’enseignement
CHAPITRE II- LA PART DES FEMMES DANS LA FONCTION ÉDUCATIVE A TENDANCE A AUGMENTER
I- La situation dans les écoles professionnelles comme L’École Normale Supérieure
II- La situation dans les établissements publics et privés de la circonscription
d’Antananarivo
1- Dans les six arrondissements de la capitale
2- Dans les écoles échantillons : une nouvelle tendance semble se profiter
CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE
DEUXIÈME PARTIE : Les raisons qui incitent les femmes à travailler dans L’ENSEIGNEMENT 
CHAPITRE I- LE RÔLE DE LA VOCATION 
I- L’enseignante en tant que mère
1- L’amour du métier
2- Le désir de s’occuper des enfants
3- Le besoin d’un revenu
II- Les différents rôles d’une enseignante dans ce métier
1- Selon la perception généralisée
2- Selon nos enquêtées
CHAPITRE II- SE METTRE À L’ABRI DES PROBLÈMES OCCASIONNÉS PAR LES AUTRES MÉTIERS
I- L’enseignante a beaucoup plus de temps pour les devoirs de femme
II- L’enseignement : plus facile à exécuter que les autres emplois
A- La situation dans les autres métiers
B- La situation dans l’enseignement
C- Pourquoi plus littéraire que scientifique ?
CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE
Troisième partie : les problèmes posés par cette féminisation de L’ENSEIGNEMENT 
CHAPITRE I – DES PROBLÈMES DE DISPONIBILITÉ ET DE CARACTÈRE 
I- Une enseignante : une personne toujours occupée
II- Un caractère difficile : sensible mais colérique
CHAPITRE II – DES PROBLÈMES DE CONDUITE D’ENSEIGNEMENT 
I- L’enseignement féminin jugé moins efficace que celui des hommes par les élèves
1- Comportements des élèves durant les cours d’une enseignante
2- L’enseignement d’une femme, moins apprécié par les élèves
II- Les solutions pour l’amélioration de l’enseignement de la femme
1- Au niveau de l’infrastructure
2- Au niveau pédagogique
CONCLUSION DE LA TROISIÈME PARTIE
Conclusion générale

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