L’enseignement du management

L’enseignement du management 

L’ENTREPRISE ET LES NOUVELLES PRATIQUES MANAGERIALES DANS LE CONTEXTE MONDIAL

Le concept de la mondialisation

Parmi la multitude de définitions de la mondialisation, deux définitions nous ont paru pertinentes, celle de D. Held, et autres.10 et celle de B. Blancheton11
. La définition proposée
par Held et al renvoie à quatre vecteurs principaux de la mondialisation : l’extension des réseaux, l’intensification, l’accélération et l’impact des interconnections. La définition proposée par Blancheton met en évidence le degré d’ouverture des économies nationales à travers cinq termes : l’ouverture, l’internationalisation, la mondialisation, la globalisation et l’intégration.
Les nombreux bouleversements qui ont ponctué ces dernières décennies marquent l’entrée irréversible dans la mondialisation. Plusieurs définitions de la mondialisation ont été avancées. Pour Held et al, la mondialisation est « le processus qui concrétise une transformation de l’organisation spatiale, des relations sociales et des transactions, à l’issue d’un élargissement, une accélération et un approfondissement de l’inter connectivité planétaire ».
L’inter connectivité planétaire est défini comme étant l’ensemble des liens qui relient la planète par le biais de la technologie, mettant ainsi en place un univers en forme de toile d’araignée. Les exemples d’inter connectivité planétaire sont multiples, allant de la ménagère qui revend en ligne le linge de son bébé qui grandit, à la firme qui recrute du personnel de l’autre côté de l’hémisphère.
La définition proposée par Held et al renvoie à quatre vecteurs principaux de la mondialisation : extension, intensification, accélération et impact.
Le premier vecteur, l’extension des réseaux, dénote la possibilité d’actions et répercussions à distance, comme par exemple les conséquences des transactions à Wall Street, sur le prix des matières premières à des milliers de kilomètres de New York.
Le deuxième vecteur, l’intensification des interconnections signifie que ces dernières ne sont plus sporadiques ou occasionnelles, mais qu’elles sont devenues régulières et continuelles. Exemple de « sociétés en réseaux ».
Le troisième et le quatrième vecteur, l’impact et la profondeur des interconnections font référence à l’imbrication entre les niveaux local et mondial et vice versa, ainsi des événements locaux peuvent avoir des conséquences globales, et au contraire, un problème de dimension globale sera répercuté au niveau local.
Cinq termes sont principalement avancés pour désigner chacun un degré différent de
l’intensification de l’ouverture commerciale et financière des économies nationales. Selon Blancheton, les cinq termes désignent pour l’essentiel un même processus mais peuvent être distingués à la fois par leur connotation et leur degré d’exigence en terme d’avancement dans ce processus. Ces termes sont :
 L’ouverture qui s’oppose dans ce contexte à l’autarcie et se cantonne à l’idée d’une perméabilité à l’échange avec le reste du monde.
 L’internationalisation renvoie à une intensification des relations économiques avec le reste du monde, sous contrôle néanmoins des Etatsnations.
 La mondialisation désigne un processus d’intensification des échanges qui englobe trois aspects principaux : le commerce, la finance et le mouvement des hommes.
 La globalisation se caractérise, au delà de l’intensification des échanges, par l’homogénéisation des modes de vie à l’échelle globale et planétaire (comportement de consommation, enjeux environnementaux).
 L’intégration se définit comme l’achèvement hypothétique du processus de mondialisation par la convergence et la fusion des économies.

Divergences au sujet de la mondialisation

La mondialisation fait l’objet de controverse, les avis divergent à son sujet. Certains auteurs (Minc, 1997 ; Norberg, 2003, Wolf, 2004 ; Bhagwati, 2004), placent le processus de mondialisation dans une optique positive, l’associant « au progrès, à la prospérité, à la paix et à la démocratie ». D’autres auteurs, (Forrester, 1996 ; Stiglitz, 2002 ; Laidi, 2004), l’associent plutôt à « la pauvreté, aux désastres écologiques et aux creusements des inégalités ».
Selon les tenants de la mondialisation, le commerce international permet de « produire davantage de richesses, de pérenniser le processus d’accumulation du capital, d’améliorer le bien-être des acteurs participant aux échanges de marchandises et de créer ainsi une certaine harmonie sociale ». Les détracteurs de la mondialisation pointent du doigt « l’échange inégal entre nations ainsi que l’exclusion de certaines économies, particulièrement les pays en voie de développement ».
Les classiques et les néoclassiques vantent les bienfaits du commerce international sur la croissance économique. Ils démontrent, notamment à travers le théorème de HOS15 que le commerce international par la rémunération des facteurs de production, permet de créer partout les mêmes conditions de développement, réduisant ainsi les différences de performance et de niveaux de vie entre les Etats-nations.

Les trois configurations de la mondialisation

Les auteurs s’accordent aujourd’hui pour dire que le processus de mondialisation revêt plusieurs visages. D’une part, le système de l’économie internationale, au sein duquel le commerce international, est la dimension dominante. D’autre part, le système de l’économie mondiale, caractérisé par les dimensions productive et technologique qui viennent compléter la dimension commerciale. Et enfin le système de l’économie globalisée dominé par la dimension financière.
La mondialisation n’est donc plus cantonnée à la seule notion de commerce entre les pays. Le phénomène est appréhendé dans son intégralité, à travers une nouvelle approche qui englobe ses multiples dimensions. Cette approche proposée notamment par Charles-Albert Michalet16, repose sur la multi dimensionnalité de la mondialisation, qui en réalité englobe à la fois, la dimension des échanges de biens et services (la dimension commerciale), la dimension des investissements directs à l’étranger (la dimension productive) et la dimension de la circulation des capitaux financiers (la dimension financière).
Trois configurations de la mondialisation peuvent alors être distinguées : la configuration internationale, la configuration multinationale et la configuration globale.

Evolution de la réflexion sur la mondialisation

Les nouveaux apports théoriques relatifs au commerce international s’inscrivent dans le prolongement des théories de l’avantage absolu d’Adam Smith et de l’avantage relatif de David Ricardo, relayées par Heckscher et Ohlin, puis Samuelson. Ces différents modèles ont été critiqués au vu des conditions de concurrence « pure et parfaite » sur lesquelles ils reposent.
La théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith et de l’avantage relatif de D. Ricardo ainsi que le modèle de base d’Heckscher et Ohlin se caractérisent par leur « vision statique des avantages respectifs entre espaces nationaux déterminés, à un moment donné ». Par ailleurs, l’environnement actuel limite considérablement la portée de ces approches du fait de leurs hypothèses considérées comme simplificatrices et irréalistes. De ce fait, une réflexion renouvelée doit s’enrichir de nouveaux apports :
– En remettant tout d’abord en cause le dogme de l’immobilité et de l’interchangeabilité des facteurs, alors que la mobilité des hommes et des capitaux s’est considérablement accrue ;
– En élargissant la définition trop étroite des facteurs de production qui ne se limitent plus aux trois facteurs de base, mais sont largement déterminés par différents éléments susceptibles d’en modifier l’efficacité, comme l’innovation, l’organisation et l’arrière plan de chacun d’eux ;
– En remettant en cause le caractère constant des rendements, dans la mesure où ils peuvent
aussi varier de façon appréciable dans le temps et l’espace.
La réflexion sur le développement international de l’entreprise évolue sous l’effet des critiques à l’encontre des théories et des modèles initiaux, ainsi que des aménagements et des compléments qui peuvent y être apportés.

MONDIALISATION, FACTEUR DE CHANGEMENT DANS L’ENSEIGNEMENT DU MANAGEMENT

Définitions du management

Trois types de définitions peuvent être distingués :
– Le praticien définit le management à partir de ce qu’il y a de plus pragmatique dans l’expérience, à partir du vécu du manager : l’esprit marketing, le sens des responsabilités, le leadership, l’esprit de décision…
– Le technicien dans sa définition du management met en avant les outils et les techniques. Selon lui, le management est une activité qui exige une utilisation de plus en plus massive de calculs, de modèles mathématiques, d’études empiriques quantitatives et de nouvelles technologies.
– Le théoricien définit le management comme étant un langage administratif particulier.
Afin d’expliquer le lien entre ces trois définitions, il faut faire appel à l’analogie entre l’entreprise et un navire. Diriger un navire nécessite en premier lieu un savoir relatif à la carte de l’océan. Au sein de l’entreprise, il s’agira du langage administratif décrit par le théoricien.
Ensuite, le fonctionnement du bateau exige un savoir particulier que l’on retrouve dans la définition du technicien et qu’il appellera outils et techniques. Et enfin, la manœuvre du navire ne peut se faire sans une autorité reconnue par tous et illustrée dans la définition du praticien par le leadership, l’esprit de décision et autres caractéristiques du manager.
Le management résulte d’un système de normes qui a évolué en trois périodes correspondant aux trois grandes étapes du développement du management et de son enseignement.

L’enseignement du management et son rapport à la pratique de la gestion

L’enseignement de la gestion a pour finalité de former des praticiens de la gestion. Par conséquent, la logique voudrait que le contenu des programmes d’enseignement ou de formation soit en rapport direct avec les pratiques de la gestion dans les entreprises.
L’objet des enseignements de gestion est de diffuser les pratiques de gestion, de manière à ce que les enseignés, une fois formés, puissent pratiquer la gestion conformément aux enseignements de gestion reçus. Trois modèles fondamentaux de rapport entre l’enseignement et la pratique de la gestion sont préconisés :
– Le modèle direct, l’enseignement de gestion se fait directement par les praticiens, qui peuvent ainsi transférer directement leurs pratiques.
– Le modèle pédagogique, ces pratiques sont observées et diffusées par des enseignants professionnels qui mobilisent un savoir-faire et des techniques pédagogiques permettant une meilleure transmission des pratiques.
– Le modèle académique, dispensé par des enseignants qui sont aussi des chercheurs et qui contribuent à développer les savoirs sur ces pratiques de gestion à travers une démarche scientifique. La contribution des enseignants-chercheurs de gestion s’appuie non seulement sur les techniques pédagogiques, comme dans le modèle précédent, mais aussi sur la production de connaissances scientifiques et sur une théorisation qui améliore la qualité des enseignements.
Ces différents modèles sont ordonnés dans une perspective historique80 : d’abord le modèle direct, puis le modèle pédagogique lorsque se développent des corps professoraux permanents spécialisés, puis le modèle académique qui se répand progressivement avec le développement des disciplines de gestion comme champs de recherche et de production académique. Ce dernier modèle se met en place à partir des années 1950 dans les plus grandes business schools américaines et quinze à vingt ans plus tard dans les écoles de commerce françaises les plus cotées. L’université française, qui intègre tardivement la gestion, passe directement au modèle académique.
Le rapport entre les enseignements et les pratiques de gestion est problématique. Bon nombre d’auteurs s’accordent à dire qu’il existe un décalage entre l’enseignement du management et les pratiques d’entreprise. Plusieurs causes sont avancées. Tout d’abord, l’excès d’académisme dénoncé par Eichenberger en 1977 .
L’académisme dans l’enseignement du management, c’est-à-dire, la préoccupation excessivement centrée sur la théorisation et les canons scientifiques, a engendré un découplage entre l’univers académique et l’univers de l’entreprise.
Selon Bennis et O’Toole82, l’académisme dans l’enseignement du management résulterait de l’éloignement des contenus des programmes des préoccupations des entreprises, de leurs problèmes concrets, et de leur manque de pertinence par rapport aux possibilités d’action des managers.
Donaldson83 conteste au nom de la pertinence les choix théoriques fondamentaux faits par les enseignants-chercheurs de gestion pour asseoir leurs enseignements. Selon lui, les théories enseignées (par exemple la théorie institutionnaliste ou la théorie fondée sur les ressources en stratégie) ne reconnaissent pas un rôle actif aux managers, voire sapent les fondements de leur action en tant que manager (par exemple, la théorie de l’agence et son insistance sur l’« opportunisme »). Il va plus loin en avançant que les théories enseignées sont inutiles, sinon nuisibles, car elles ne permettent pas d’isoler des variables sur lesquelles les managers pourraient agir pour obtenir les effets escomptés. Ce qui conduit à s’interroger sur l’utilité de l’enseignement prodigué aux futurs cadres pour les entreprises.
Comme le montrent Augier et March84 premièrement, les enseignements de gestion doivent procéder des pratiques de gestion et, deuxièmement, ils doivent être utiles aux entreprises en retour.

 

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : L’ENTREPRISE ET LES NOUVELLES PRATIQUES MANAGERIALES DANS LE CONTEXTE MONDIAL.
SECTION 1: La mondialisation
SECTION 2: L’impact du nouvel environnement international sur l’entreprise et sa gestion
SECTION 3: Internationalisation de l’entreprise
CHAPITRE II : MONDIALISATION, FACTEUR DE CHANGEMENT DANS L’ENSEIGNEMENT DU MANAGEMENT
SECTION 1: Institutionnalisation de la gestion
SECTION 2 : Evolution des disciplines de gestion
SECTION 3 : Internationalisation des formations en gestion
CHAPITRE III : ETUDE EMPIRIQUE DE L’ENSEIGNEMENT DU MANAGEMENT EN ALGÉRIE DANS UN CONTEXTE MONDIALISÉ
SECTION 1: L’enseignement du management à l’université algérienne
SECTION 2: Le rôle des écoles de commerce dans la formation au management.
SECTION 3: Etude empirique de la formation au management en Algérie
CONCLUSION GENERALE

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